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par John Dim 23 Oct 2011 - 1:44
http://www.liberation.fr/societe/01012366684-a-beziers-un-lycee-toujours-a-vif

A Béziers, un lycée toujours à vif
De notre envoyé spécial
Une semaine après l’immolation de l’enseignante, la cité scolaire est sous le choc et cherche des réponses.

Par ANTOINE GUIRAL Envoyé spécial à Béziers

La phrase tourne en boucle dans les têtes : «C’est pour vous…» Mais à qui s’adresse ce «vous» murmuré par Lise Bonnafous, en flammes, jeudi dernier, à l’heure de la récréation dans la cour du lycée Jean-Moulin de Béziers ? Aux profs qu’elle a traités de «cons» avant de mourir ? Aux élèves qu’elle ne supportait plus ? Aux parents, coupables à ses yeux de ne pas jouer leur rôle ? Ou à l’Education nationale, incapable de prendre en compte ses souffrances ? Une semaine après l’immolation de la prof de maths, la communauté scolaire reste anéantie.

Sous le préau, les traces noires des pas de l’enseignante en feu ont été effacées. Pas le choc ressenti. Les cours n’ont toujours pas repris, en dépit des appels du proviseur. Ouvertes à tous, les assemblées générales accueillent dans le réfectoire jusqu’à 300 personnes par jour. Entre volonté de pudeur, crainte de la récupération et envie de grand déballage, la parole peine à se libérer. L’heure est à la culpabilité collective. «Comme Lise, qui traînait son mal-être, on déambule ici - profs, élèves, parents - tels des zombies, ne sachant plus à quoi et à qui nous raccrocher», explique un enseignant d’arts plastiques.

Inédit. Parfois, les accusations fusent. Un prof a failli en venir aux mains avec le proviseur. Les élèves sont tantôt jugés «formidables», tantôt traités «d’animaux» pour «leur indiscipline et leur comportement, toujours excusés par les parents, avec la complicité des autorités scolaires». Alors que certains ont tenté de sauver la prof, l’un a filmé la scène puis l’a mise sur le Web. D’autres auraient chanté Allumer le feu. Sur le fronton du lycée, un grand drap blanc a été accroché, avec des messages à la mémoire de l’enseignante décédée au lendemain de son immolation. Chacun tente de trouver des explications à ce geste inédit en France dans un établissement scolaire. «Violence extrême», «acte politique», «volonté de prendre à témoins les élèves et les professeurs», «terrible malaise personnel», «résultat de la dégradation de nos conditions de travail»… Des larmes coulent parfois. «Pourquoi c’est tombé sur nous ? On ne se l’explique pas. Ici, ce n’est pas pire qu’ailleurs. Pas mieux non plus… Cela aurait pu arriver n’importe où», se rassure un prof de mécanique.

La cité scolaire Jean-Moulin n’est pourtant pas un lieu anodin. Construite à la fin des années 60 aux marges de la ville, elle est aujourd’hui constituée d’un lycée général et technologique, d’un lycée professionnel, d’un Greta (formation continue), d’un internat (245 places) et d’une section aménagée pour le rugby. Plus de 3 000 élèves sur 11 hectares et une sale réputation. «Profs, élèves ou éducateurs, tous ceux qui peuvent fuir Jean-Moulin, le fuient», tranche un surveillant. Deuxième établissement du Languedoc-Roussillon, Jean-Moulin ressemble à un campus. Où chacun s’accorde à dire que sévit une «sorte d’apartheid» entre lycée général et lycée professionnel. Depuis dix ans, il est l’objet d’incessants travaux, dont l’avancement fluctue au gré des guéguerres politiques entre la région (PS) et la municipalité (UMP). Le gymnase et le réfectoire sont neufs, mais les bâtiments où l’enseignante s’est suicidée sont dans un tel état de décrépitude que l’on n’a pas osé y faire venir le ministre de l’Education, Luc Chatel, passé jeudi après le drame.

Une prof d’histoire-géo insiste pour une visite des lieux : vitres cassées dans les couloirs, fuites d’eau, rideaux déchirés et pendouillants (quand il y en a), barres de fer pour fermer des portes d’accès, murs lépreux, matériel informatique ou musical d’un autre âge… «Parfois, on monte un petit collectif entre profs et élèves pour repeindre un corridor… Lise Bonnafous, on savait tous que ça n’allait pas. Mais rien ne va ici, alors que pouvait-on faire ?» se désole un enseignant en arts plastiques. Du deuxième étage de sa classe, sa collègue d’histoire-géo raconte à nouveau ce qu’elle a vu ce jour-là par sa fenêtre : «Au début, j’ai cru que c’était un arbre qui brûlait…»

Rumeurs. La prof de maths disparue est l’objet de toutes les conversations. Et de toutes les rumeurs. Cette célibataire de 44 ans, sans enfant, vivait dans le village de Causses-et-Veyran, à une trentaine de kilomètres. «Elle avait un niveau d’exigence et des valeurs qu’elle voulait faire partager», a déclaré le proviseur, Jean-Régis Véniant, après les faits. Traduction d’un collègue se présentant comme «un de ses rares amis» : «C’était une prof à l’ancienne, attachée aux bons élèves, pas aux autres, avec qui elle ne voulait plus perdre son temps. Elle avait tout investi sur son travail et ça ne se passait pas bien.» Elle rêvait «d’être pilote de chasse», lâche un autre, ne «supportait plus les élèves et avait la haine du système scolaire».

Mardi après-midi, une marche blanche et silencieuse à sa mémoire était organisée. Le proviseur et ses adjoints n’y étaient pas. Dans un silence pesant, 2 500 personnes ont défilé. Le cortège a tourné en rond avant de revenir à son point de départ, le lycée Jean-Moulin, avenue des Martyrs-de-la-Résistance.

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Retour sur le décès de Lise Bonnafous Empty Re: Retour sur le décès de Lise Bonnafous

par John Dim 23 Oct 2011 - 1:48
http://www.liberation.fr/societe/01012366659-une-immolation-dans-l-indifference

Le 17 décembre 2010, un vendeur ambulant de 26 ans, Mohamed Bouazizi, s’immole à Sidi Bouzid. Il décède le 4 janvier 2011 : c’est le début des révolutions arabes. Jeudi 13 octobre 2011, une professeur de mathématiques de 44 ans, Lise B., s’immole devant ses élèves du lycée Jean-Moulin de Béziers. Elle décède le lendemain : à peine un hommage, et puis plus rien.

Qu’y a-t-il de commun, au-delà de leur forme, entre ces deux gestes inconcevables ? Le désespoir d’abord, et puis l’indifférence. Le désespoir d’individus isolés, perdus, impuissants. L’indifférence du pouvoir et des contre-pouvoirs, celle de la sphère publique et celle de la sphère civile. On n’imagine pas le sentiment de fragilité auquel il faut être parvenu pour en arriver là et puiser en soi les quelques forces qui permettent d’affronter le tragique avec tant de courage.

Le 15 octobre, le mouvement des Indignés a pris pour la première fois une dimension planétaire. En France, la mobilisation est cependant restée limitée : il y a quelque chose de frappant à constater cette apathie au pays des droits de l’homme, là où est paru le manifeste de Stéphane Hessel dont s’inspirent aujourd’hui les contestataires aux quatre coins du monde. Ne sommes-nous donc que le pays du verbe, incapable d’y adosser le moindre geste ?

Qu’on s’immole en France en raison de l’indifférence généralisée, c’est déjà intolérable ; mais qu’on s’immole en France dans l’indifférence la plus totale, cela devient proprement inacceptable. Et que ce geste soit celui d’une professeur de mathématiques de 44 ans donne plus encore à réfléchir : c’est le geste d’un esprit cartésien, d’expérience et loin des barres HLM.

Certes, la situation des professeurs est bien connue des sociologues, du corps enseignant et des pouvoirs publics : stress, désillusions, fatigue… désespoir et indifférence. Les colloques et les tribunes n’y changent rien : les conditions d’exercice des hussards de la République n’intéressent qu’un public restreint, conscient depuis longtemps de ces difficultés.

Lise B. n’est pas morte pour rien. Comme Mohamed Bouazizi, son geste est plus qu’un avertissement : il est le signe que le statu quo n’est plus permis, que l’insupportable est désormais atteint. Les syndicats n’ont plus à calculer quand le corps enseignant devra sortir ses vieilles banderoles pour manifester contre la politique de Nicolas Sarkozy : c’est aujourd’hui. Une politique éducative de plus en plus funeste et désormais funèbre. Chers collègues, indignons-nous ! Chers syndicats, convertissez ce cri plein d’empathie. Pas pour Lise B., mais pour la France, ses professeurs et ses enfants.


Dernière édition par John le Dim 23 Oct 2011 - 2:51, édité 1 fois

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par barèges Dim 23 Oct 2011 - 1:58
Je lis ce commentaire sous le second article :
Notre chef d'établissement a reçu du cabinet du ministère de l'éducation nationale une note proclamant l'interdiction de toute forme de soutien à cette enseignante et ses collègues. Nous en ferons fi, mais de quoi ont-ils donc peur?...Qu'on dise la vérité sur ce qui se passe dans les établissements?
Quelqu'un sur le forum faisait état de "rumeurs" semblables. Si ce n'est pas une légende, c'est plus que révoltant.
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par Condorcet Dim 23 Oct 2011 - 2:12
barèges a écrit:Je lis ce commentaire sous le second article :
Notre chef d'établissement a reçu du cabinet du ministère de l'éducation nationale une note proclamant l'interdiction de toute forme de soutien à cette enseignante et ses collègues. Nous en ferons fi, mais de quoi ont-ils donc peur?...Qu'on dise la vérité sur ce qui se passe dans les établissements?
Quelqu'un sur le forum faisait état de "rumeurs" semblables. Si ce n'est pas une légende, c'est plus que révoltant.

Cela traduit la violation des règles élémentaires de l'Etat de droit qui sont hélas devenus légion sous Nicolas Sarkozy.
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Retour sur le décès de Lise Bonnafous Empty Re: Retour sur le décès de Lise Bonnafous

par John Dim 23 Oct 2011 - 2:46
Un article : http://www.lejsl.com/saone-et-loire/2011/10/20/pas-si-loin-du-drame-de-beziers

Ce qui s’est passé à Béziers aurait pu « arriver n’importe où, même dans le Bassin minier ». Hier, quatre enseignants du Bassin minier, l’un exerçant au collège A.Frank de Montchanin, les trois autres au lycée professionnel T.Monod de Blanzy, ont témoigné du climat de violence scolaire régnant dans leur établissement. Au point même de considérer l’immolation de la prof de Béziers du 13 octobre dernier comme un drame éventuellement possible au sein de leur établissement. « Je me suis dit que ça aurait pu se produire chez nous. C’est symptomatique d’une professeur isolée », livre Gilles Gauthé, professeur de mathématiques au lycée T.Monod. « Ce drame est symbolique du malaise vécu par les professionnels de l’éducation nationale », renchérit Romain Trouillet, professeur de collège à Montchanin.
Une société violente

Les professeurs rencontrés relatent des conditions de travail difficiles, avec un « isolement » croissant vécu par les enseignants, qui se trouvent face à des élèves de plus en plus difficiles. Ceux-ci relatent un manque d’écoute dans un contexte où « la parole de l’élève a aujourd’hui autant de crédit que celle des professeurs ». Des difficultés internes auxquelles s’ajoute une société de plus en plus « violente » qui se retrouve au sein des établissements. Romain Trouillet pointe un manque de moyens « humains et techniques » allant de pair avec des objectifs pédagogiques largement trop « ambitieux ». Une solution pour eux : « Recréer du collectif » entre professeurs. La dernière heure d’information syndicale donnée le 10 octobre dernier sur le thème de la souffrance au travail a rassemblé 17 personnes à Monod. Quasiment du jamais vu dans cet établissement.

Une vidéo : "C'est bientôt les vacances, alors ils défilent" !



Dernière édition par John le Dim 23 Oct 2011 - 2:52, édité 1 fois

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par John Dim 23 Oct 2011 - 2:50
mercredi 19 octobre 2011
Comme une maladie honteuse

Au lendemain du "geste désespéré" de Lise B. dans la cour du lycée professionnel Jean-Moulin de Béziers (Hérault), la presse a proclamé en chœur que "le pronostic vital de l’enseignante n’était plus engagé", selon les dires du procureur de la République de Béziers, monsieur Patrick Mathé, dont les compétences universelles s'étendent jusqu'à pouvoir délivrer des verdicts médicaux sur l'état des grands brulés. Ailleurs, des titres élégants annonçaient, si je me souviens bien, que la prof allait s'en sortir et le lycée rouvrir...

Lise Bonnafous est décédée vendredi dernier, "des suites de ses brûlures".

Un dernier hommage lui a été rendu lundi, dans son village de Causses-et-Veyran.

Au pied d'un article - je n'ai pas noté sur quel support -, il s'est trouvé quelqu'un pour s'indigner du fait qu'une enseignante tente de se suicider par le feu, devant les élèves et à l'heure de la récréation...

Ce sont, anéfé, des choses qui ne se font pas.

Et j'attends avec impatience que cette personne avisée s'attelle à son clavier pour nous donner prochainement un "Traité de savoir-vivre à l'usage des suicidé(e)s". Cela manque terriblement dans les bibliothèques. L'éditeur pourrait même envisager de tirer à part l'indispensable section intitulée "Des convenances à respecter pour se suicider sur son lieu de travail". De nombreuses entreprises pourraient verser cet opuscule dans leur fonds documentaire.

A un moment de ma vie, j'ai cultivé cette fleur vénéneuse qu'est la tentation du suicide.

Elle s'était épanouie dans l'impasse où je me trouvais. Et cette impasse était enserrée entre les murs d'un grand bâtiment mal fichu, l’Éducation Nationale.

Je peux donc témoigner : quand on n'a plus qu'une seule envie, qui est d'en finir, on manque terriblement, et c'est bien regrettable, de savoir-vivre. Dans cet effondrement du vouloir-vivre, on chercherait plutôt quelques conseils afin de savoir mourir (vite et bien)...

La tentation qui me hantait n'est pas parvenue au stade de la tentative.

Au moment où j'aurais pu basculer, c'était juste avant le début des cours, en salle des professeurs, quand j'étais prêt à tourner le dos à "tout ça" et à repartir, la main d'une collègue, et néanmoins amie, s'est posée sur mon épaule pour m'inviter à traverser la cour avec elle et monter en classe. "Guy, on y va ?", et j'ai suivi. Il a suffi de ce geste impondérable d'amitié pour me détourner de tout ce que j'avais scénarisé, pendant une dizaine de jours, durant les heures de veille hallucinée où le sommeil m'était devenu impossible.

Inutile de me dire que le développement de ces idées suicidaires n'était que le symptôme de la dépression dont j'étais victime, et que, en matière de suicide, j'aurais sûrement tout fait pour me rater...

On me l'a déjà dit.

Mais qui sait vraiment ?

Pas moi, en tout cas.

La bonne vieille blague du "Connais-toi toi-même"...
(Le γνῶθι σαυτόν de la Reichert-Haus, à Ludwigshafen.)

En voyant avec quelle rapidité "l'enseignante de 44 ans, professeur de mathématiques, qui s'était immolée par le feu lycée Jean-Moulin de Béziers" a été présentée comme "dépressive", ou encore "très fragile psychologiquement", je me suis souvenu des emplois dévoyés du qualificatif peu élogieux de "dépressif" par la hiérarchie de mon ancienne administration.

Il m'est revenu avoir été, en deux occasions assez marquantes, et significatives, "traité" de "dépressif" ou de "déprimé"...

La première fois, ce fut par un inspecteur pédagogique régional, au début de ce qu'il convient d'appeler ma "carrière". J'avais eu, lors d'un entretien, la naïveté d'exprimer des doutes argumentés sur certaines injonctions pédagogiques à l'inefficacité flagrante, et au lieu de dire qu'elles nous emmerdaient, moi et beaucoup d'autres, j'avais cru plus élégant de signaler une certaine lassitude de notre part. J'eus droit à un couplet de belle facture stigmatisant "les enseignants fatigués et déprimés".

La seconde fois, bien plus tard, ce fut par un proviseur de lycée, après lui avoir exprimé, assez vivement et très franchement, mon désaccord sur les méthodes cavalières et autoritaires dont il usait à l'égard des enseignants. Surpris de ma réaction plutôt inhabituelle, il avait tenu à me rencontrer à nouveau, pour m'assurer de sa profonde estime et me proposer un rôle accru dans l'équipe enseignante, justifiant cette offre par le fait qu'il m'avait trouvé un peu "dépressif"...

Dans les deux cas, je puis vous assurer que j'étais bien loin de l'être. Et mes deux interlocuteurs le savaient bien.

Lorsque je l'ai réellement été, personne ne l'a vu.


A tous ceux qui, dans les divers couloirs du labyrinthe administratif du grand bâtiment mal fichu, m'ont reçu comme si j'étais porteur d'une maladie honteuse - alors qu'elle n'est qu'absolument invalidante -, un grand salut inamical !

Si je suis sorti de l'impasse sur mes deux jambes et non pas les pieds devant, ce n'est pas à eux que je le dois.

http://escalbibli.blogspot.com/2011/10/comme-une-maladie-honteuse.html

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par John Dim 23 Oct 2011 - 2:57
Pendant la marche blanche, certains élèves rigolaient ou mettaient de la musique sur le portable, entre ceux qui ont filmé cette scène ou prise en photo, ceux qui critique encore sa façon de travailler et le reste, je pense que plus les générations passent, plus ils sont complètement débiles et dépourvus de sens morale !

est ce que vous savez que des élèves se réjouissent de ce qui c'est passé ?? et qu'ils disent : on en a eu une, au prochain ??? peut on laisser faire ça ??

https://www.facebook.com/groups/291836954161765/

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User5899
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par User5899 Dim 23 Oct 2011 - 3:07
Merci pour cette sinistre mais édifiante revue de presse.
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par John Dim 23 Oct 2011 - 3:36
Que monsieur Chatel viennent enseigner dans une quelconque banlieue française pendant un mois, selon l'emploi du temps de tout enseignant de France, sans que sa fonction ne lui offre quelque privilège que ce soit. Il faut qu'il fasse cette expérience enrichissante pour sa gouverne personnelle. Après, il pourra parler. Il faut qu'il essuie les insultes des sauvageons au quotidien, les humiliations de ceux qui ne savent rien mais imposent leur loi à l'école, il faut qu'il comprenne l'impuissance ou l'absence de volonté des chefs pour faire respecter l'ordre ou ce qu'il en reste, les personnels, les locaux et les biens communs. Car pour l'instant tout ceux qui parlent le plus fort ne sont pas ceux qui ont les mains dans le cambouis.

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frankenstein
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par frankenstein Dim 23 Oct 2011 - 4:19
Ouais, on a envie de faire qq chose...mais en même temps je me refuse à récupérer son acte pour dénoncer les conditions de travail des enseignants...C'est trop atroce pour rentrer dans cette démarche...Qui peut dire qu'il a parfaitement compris le sens de l'immolation de Lise ? :Descartes: Voilà pourquoi, par respect pour sa famille,et pour elle, dans le souvenir, il faut calmer le jeu....C'est monstrueux de détourner les dernières pensées d'un homme (ou d'une femme.)... angedemon

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Mettez des pouces verts sur : https://www.youtube.com/user/Choristenimes/ videos

Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
micaschiste
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par micaschiste Dim 23 Oct 2011 - 9:05
barèges a écrit:Je lis ce commentaire sous le second article :
Notre chef d'établissement a reçu du cabinet du ministère de l'éducation nationale une note proclamant l'interdiction de toute forme de soutien à cette enseignante et ses collègues. Nous en ferons fi, mais de quoi ont-ils donc peur?...Qu'on dise la vérité sur ce qui se passe dans les établissements?
Quelqu'un sur le forum faisait état de "rumeurs" semblables. Si ce n'est pas une légende, c'est plus que révoltant.

affraid affraid Si c'est vrai, c'est comme une dictature
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par snoop Dim 23 Oct 2011 - 9:10
Ahum... Frankenstein, crois-tu que les politiciens auront autant de scrupules ? Si j'ai appris une chose du privé et des employeurs qui pratiquent le harcèlement, c'est ceci : il faut faire feu de tout bois. Il ne faut pas hésiter à se servir de l'arme que tu as en main; l'employeur qui te harcèle lui n'hésitera pas.
Il ne s'agit pas d'instrumentaliser la mort d'une personne; il s'agit d'enfoncer le clou maintenant que le public a les yeux tournés vers l'école. Ne parle pas de Lise et de son geste, mais parle des conditions de travail épouvantables, des chefs sans scrupules, du bac qu'on donne, des jeunes qu'on maintient à l'école pour qu'ils ne pointent pas au chômage... Tu vois ce que je veux dire ? Récupérer son geste, c'est dire "elle s'est suicidée parce que..." Or tu ne peux pas présumer des raisons qui ont motivé son geste. Mais tu peux dire au public : voilà nos conditions de travail, voilà ce qui se passe dans l'éducation nationale aujourd'hui, voilà comment on traite les enseignants.


Dernière édition par snoop le Dim 23 Oct 2011 - 9:55, édité 1 fois
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par Chocolat Dim 23 Oct 2011 - 9:33
John a écrit:http://www.liberation.fr/societe/01012366684-a-beziers-un-lycee-toujours-a-vif


Le gymnase et le réfectoire sont neufs, mais les bâtiments où l’enseignante s’est suicidée sont dans un tel état de décrépitude que l’on n’a pas osé y faire venir le ministre de l’Education, Luc Chatel, passé jeudi après le drame.

Une prof d’histoire-géo insiste pour une visite des lieux : vitres cassées dans les couloirs, fuites d’eau, rideaux déchirés et pendouillants (quand il y en a), barres de fer pour fermer des portes d’accès, murs lépreux, matériel informatique ou musical d’un autre âge… «Parfois, on monte un petit collectif entre profs et élèves pour repeindre un corridor…

Pas osé ?
C'est bien dommage - une confrontation avec les réalités du terrain pourrait lui être bénéfique !




Merci beaucoup, John, d'avoir pris le temps de rassembler toutes ces informations. Wink
J'espère que la photographie de l'état de la profession réveille celles et ceux qui nous gouvernent et sont censés agir au nom de l'intérêt général !

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par Chocolat Dim 23 Oct 2011 - 9:45
frankenstein a écrit:Ouais, on a envie de faire qq chose...mais en même temps je me refuse à récupérer son acte pour dénoncer les conditions de travail des enseignants...C'est trop atroce pour rentrer dans cette démarche...Qui peut dire qu'il a parfaitement compris le sens de l'immolation de Lise ? :Descartes: Voilà pourquoi, par respect pour sa famille,et pour elle, dans le souvenir, il faut calmer le jeu....C'est monstrueux de détourner les dernières pensées d'un homme (ou d'une femme.)... angedemon

Oh, ça va !
Ce qui est atroce, c'est que l'on veuille considérer à tout prix qu'il s'agit d'un fait divers, parce que cela nous rassure et nous donne bonne conscience !

Personne n'a parfaitement compris le sens de cette immolation, tout comme personne ne peut avoir la prétention d'avoir parfaitement compris le sens des oeuvres que l'on propose à nos élèves, tiens.
Mais entre avoir parfaitement compris et n'avoir rien compris il y a une sacrée différence.
Alors bon...

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par Invité31 Dim 23 Oct 2011 - 9:48
Merci John.... Je suis sous le choc en lisant que des gamins ont filmé ou chanté....... Ce sont des monstres............
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par Invité31 Dim 23 Oct 2011 - 9:50
Frankenstein, elle aurait pu se suicider chez elle et de manière plus discrète. Si elle a choisi cette façon de faire avec en plus ce cri "c'est pour vous" c'est bien qu'elle a voulu faire passer un message, quand même, ou du moins faire en sorte qu'il ait une certaine résonance, c'est indéniable.
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par Chocolat Dim 23 Oct 2011 - 9:54
John a écrit:
"Alors que certains ont tenté de sauver la prof, l’un a filmé la scène puis l’a mise sur le Web. D’autres auraient chanté Allumer le feu.
Résistance."

affraid

Des êtres parfaitement déshumanisés - c'est effrayant !

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par Reine Margot Dim 23 Oct 2011 - 9:58
Retour sur le décès de Lise Bonnafous News213

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par roxanne Dim 23 Oct 2011 - 10:08
Melody Nelson a écrit:Merci John.... Je suis sous le choc en lisant que des gamins ont filmé ou chanté....... Ce sont des monstres............
et d'autres ont tenté de la sauver...rien n'est tout blanc ou tout noir
Celadon
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par Celadon Dim 23 Oct 2011 - 10:12
Heureusement que l'éducation à la citoyenneté permet de remplir quelques
petites cases, sinon on ne voit pas très bien à quoi ni à qui elle sert.
Pour les élèves qui ont tenté de la sauver, quoi de plus normal, de plus humain ?
gelsomina31
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par gelsomina31 Dim 23 Oct 2011 - 10:25
Cripure a écrit:Merci pour cette sinistre mais édifiante revue de presse.

pareil. Merci, John.
roxanne
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par roxanne Dim 23 Oct 2011 - 10:30
Celadon a écrit:Heureusement que l'éducation à la citoyenneté permet de remplir quelques
petites cases, sinon on ne voit pas très bien à quoi ni à qui elle sert.
Pour les élèves qui ont tenté de la sauver, quoi de plus normal, de plus humain ?
de plus courageux ..venir vers quelqu'un en feu, surmonter la panique, trouver le sang froid pour la couvrir à 16 ou 17 ans , c'est pas si facile.
Quant à ceux qui ont chanté ou filmé , il faut les identifier et les sanctionner pénalement.
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par Celadon Dim 23 Oct 2011 - 10:31
Bien sûr Roxanne, je voulais dire : quoi de plus humain dans la démarche, le désir de secourir.
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par Invité31 Dim 23 Oct 2011 - 10:39
roxanne a écrit:
Melody Nelson a écrit:Merci John.... Je suis sous le choc en lisant que des gamins ont filmé ou chanté....... Ce sont des monstres............
et d'autres ont tenté de la sauver...rien n'est tout blanc ou tout noir

Evidemment, mais naïvement je n'imaginais pas qu'on puisse filmer ou chanter en pareilles circonstances...
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par Chocolat Dim 23 Oct 2011 - 10:40
roxanne a écrit:
Celadon a écrit:Heureusement que l'éducation à la citoyenneté permet de remplir quelques
petites cases, sinon on ne voit pas très bien à quoi ni à qui elle sert.
Pour les élèves qui ont tenté de la sauver, quoi de plus normal, de plus humain ?
de plus courageux ..venir vers quelqu'un en feu, surmonter la panique, trouver le sang froid pour la couvrir à 16 ou 17 ans , c'est pas si facile.Quant à ceux qui ont chanté ou filmé , il faut les identifier et les sanctionner pénalement.

Complètement d'accord - c'est un comportement exceptionnel, nous ne pouvons pas ne pas le reconnaître !

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