simulation globale ?

Bonjour,

J'ai découvert il y a peu le terme de "simulation globale" . Je suis peut être complètement passée à côté d'un truc qui existe depuis belle lurette :shock: Faites vous ce type d'activités dans vos cours ?

C'est l'autre nom des conseils de classe, maintenant? :lol:

Ben, c'est quand tout le monde fait semblant que l'école marche bien.

C'est quand une classe entière a fait semblant de travailler et que tout le monde a moins de 10 à l'éval?

euh... je trouve que ça a une connotation légèrement... sexuelle?

Ou alors des jeux de rôle (peudo chercheur, pseudo historien) pour rendre l'élève "acteur de ses savoirs" et simuler sa future entrée dans la vie active

Pour moi, le terme simulation globale est un travail d'écriture collective et de longue haleine. Autrefois, jadis, il y a très longtemps, j'avais utilisé l'heure d'AP 6e pour mettre en place un travail d'écriture sur l'invention d'une planète extra-terrestre : habitants, faune, flore, description de la planète, habitat, lois, petites histoires, le tout mis en ligne sur un site internet.
Au départ, je voulais créer une histoire sur une ile déserte, mais c'était la pleine période de Lost.
C'est chouette, comme boulot. Mais aujourd'hui, je ne vois pas dans quel créneau horaire placer ce type de projet.

Ou alors en conseil de classe de 3ème trimestre ou on simule l'importance de la parole enseignante dans les décisions de passage en classe supérieure (ah on me dit dans l 'oreillette qu'on ne simule même plus)

gauvain31 a écrit:Ou alors des jeux de rôle (peudo chercheur, pseudo historien) pour rendre l'élève "acteur de ses savoirs" et simuler sa future entrée dans la vie active

Ca ressemble à ça.
Et au lieu de faire la simulation en individuel ou en binôme, on le fait à l'échelle d'un groupe / d'une classe.

Edit:

Les simulations globales, mode d’emploi. 1996. F. Yaiche. Hachette Livre FLE.
Extrait de la présentation : Prenez un lieu, de préférence clos : une île, un immeuble […]. Faîtes-le investir et décrire par des élèves qui imagineront en être les habitants…Utilisez ce lieu thème comme lieu de vie pour y localiser toutes les activités d’expression écrite et orale, toutes les activités de communication générale ou spécialisée. Vous obtenez ainsi une simulation globale […]. L’ouvrage propose : un historique de la méthodologie, des exemples concrets d’une dizaine de simulations, une réflexion théorique sur le jeu net ses enjeux en classe, des idées pratiques pour animer entièrement une simulation globale.

http://www.ac-grenoble.fr/casnav/accueil/enseigner-FLE-FLS/index.php?post/2011/02/14/Les-simulations-globales

scot69 a écrit:euh... je trouve que ça a une connotation légèrement... sexuelle?

Ah ,ça me rassure parceque j'avoue que la première fois que j'ai entendu ce terme j'y ai pensé aussi

Ou dans le site d'HG de l'académie de Bordeaux, il y avait une activité où il fallait s'imaginer directeur de la communication de Hitler et imaginer un discours pour mobiliser les allemands. L'activité est restée 2-3 ans sur le site jusqu'à ce qu'un site médiatise cet été ce sujet honteux. Pour de la simulation, c'est d'un bien mauvais goût. C'est paru dans Marianne cet été

Poppy a écrit:

scot69 a écrit:euh... je trouve que ça a une connotation légèrement... sexuelle?[/quote
Ah ,ça me rassure parceque j'avoue que la première fois que j'ai entendu ce terme j'y ai pensé aussi

Vous avez l'esprit perverti jeunes gens !!! Et puis, qu'aurait signifié l'adjectif "globale", dans "simulation globale"?Un jeu sexuel à plusie.... oh!!! ben vous êtes encore plus pervers que je ne l'aurais cru
Frigide Bargot saura vous remettre dans le droit chemin !

Spoiler:

Ergo a écrit:

gauvain31 a écrit:Ou alors des jeux de rôle (peudo chercheur, pseudo historien) pour rendre l'élève "acteur de ses savoirs" et simuler sa future entrée dans la vie active

Ca ressemble à ça.
Et au lieu de faire la simulation en individuel ou en binôme, on le fait à l'échelle d'un groupe / d'une classe.

Edit:

Les simulations globales, mode d’emploi. 1996. F. Yaiche. Hachette Livre FLE.
Extrait de la présentation : Prenez un lieu, de préférence clos : une île, un immeuble […]. Faîtes-le investir et décrire par des élèves qui imagineront en être les habitants…Utilisez ce lieu thème comme lieu de vie pour y localiser toutes les activités d’expression écrite et orale, toutes les activités de communication générale ou spécialisée. Vous obtenez ainsi une  simulation globale […]. L’ouvrage propose : un historique de la méthodologie, des exemples concrets d’une dizaine de simulations, une réflexion théorique sur le jeu net ses enjeux en classe, des idées pratiques pour animer entièrement une simulation globale.

http://www.ac-grenoble.fr/casnav/accueil/enseigner-FLE-FLS/index.php?post/2011/02/14/Les-simulations-globales

C'est bien pour apprendre à jouer (sachant que les enfants savent déjà le faire sans nous), en revanche pour les connaissances...
Les élèves retiendront uniquement comment il faut faire pour jouer à être X ou Y,...
Rien à faire, il m'est impossible de simuler (enfin, je veux dire, de proposer une simulation globale) !  

La simulation globale permet la stimulation orale

Non, on ne les a pas toutes faites ! Mais étant donné la teneur des réponses, je crois qu'on a tout dit !

J'ai une activité de simulation globale en cours de latin, autour du recensement, des classes et des élections.
Les élèves tirent une identité au sort, puis on simule un recensement pour qu'ils se classent un fonction des indications de fortune ou de métier figurant sur la fiche tirée au sort.
Ensuite, on simule une campagne électorale et une élection sous la République, d'abord en respectant nos règles de scrutin en France, puis en appliquant celles en vigueur sous la République jusqu'au IIe siècle avant JC (pour le poids des comices par classe, l'ordre de vote, etc.).
Cela fonctionne extrêmement bien : les élèves s'impliquent toujours vraiment et jouent le jeu, et en retirent quelque chose de plus qu'un cours traditionnel, s'approprient vraiment les notions abordées.
On finit par une réflexion sur la différence entre "République" et "Démocratie", suffrage universel ou pas, direct ou indirect, etc.
Je vais du reste cette année caler cette activité en même temps que les élections présidentielles américaines, pour mettre en regard les modes de scrutin.

J'avais envie de faire un peu la même chose cette année (leur attribuer une classe et une centurie au hasard) parce qu'ils ont vraiment du mal à comprendre. Ensuite, pour les élections, tu leur demandes de se présenter à tel ou tel poste ? Comme ils ne sont que quinze en 4e, je pensais les faire voter pour des personnages fictifs projetés au tableau.

J'ai testé les deux cas de figure, selon le profil des classes (très investies ou pas) : soit deux volontaires assument le rôle de candidats, et en fonction de leur discours, les autres doivent déterminer de quel bord politique ils sont ; soit des candidats fictifs vidéo projetés. On élit un consul.

Ah, tu ne fais pas toutes les fonctions ?

Non, pas le temps, et l'élection consulaire leur "parle" plus.
Par contre, on travaille pas mal sur le recensement en lui même avec en analyse d’œuvre le bas-relief d'Ahenobarbus.
On voit le cursus honorum à partir d'une recherche/comparaison sur deux parcours (doc trouvé sur Latine loquere si mes souvenirs sont bons).

OK, merci. On a déjà fait le cursus honorum, c'est juste les élections que je voudrais leur faire pratiquer un peu ; je vais voir comment j'adapte ça du coup.

Merci Henriette et Sphinx pour cet exemple concret.

Souvenir de stage:

Bon, j'ai fait le test ce matin, mais en version très simple, sur les vingt dernières minutes du cours, après leur avoir expliqué le système des élections.

Je leur ai fait tirer deux petits papiers à chacun : un pour l'ordre, un pour la tribu. Sur quinze élèves, j'avais donc deux chevaliers, trois membres du premier ordre, du deuxième et du troisième, et deux du quatrième et du cinquième. J'avais aussi cinq tribus : deux urbaines, Collina et Suburana (deux élèves chacune), et trois rustiques, Aemilia, Papiria et Stellatina (trois, quatre et quatre).

J'ai ensuite affiché des personnages au tableau : deux candidats pour chaque élection - en fait des personnages tirés d'Astérix, par exemple ici mes deux candidats au poste de questeur, Yenapus et Caius Bonus :



Et on a fait les élections en suivant les règles et à main levée. J'ai commencé par le poste de préteur, donc j'ai appelé les centuries dans l'ordre. Comme ils sont mignons, ils ont commencé à voter tantôt pour l'un, tantôt pour l'autre, si bien que Suelburnus a gagné 8 à 7 face à Caius Obtus et que tout le monde a pu voter. Pour le poste de consul, j'ai donc corsé les choses : Tullius Fanfrelus a donc promis moins d'impôts pour les riches tandis que Gracchus Pleindastus a promis de la nourriture gratuite pour les pauvres (évidemment je caricaturais outrageusement, ne me jetez pas de cailloux ). Tullius Fanfrelus a donc gagné l'élection haut la main et les 3e, 4e et 5e ordre n'ont pas pu voter, et criaient "c'est pas juste" et autres "sales riches" en voyant se rapprocher la barre fatidique, tandis que le troisième collé au fond de la classe sautait sur sa chaise en demandant "j'peux jouer, madame ? j'peux jouer ?"

On n'a pas eu le temps de faire toutes les élections par tribu en revanche.

Bref ça m'a pris vingt minutes de cours mais je pense qu'ils ont bien compris le principe :lol:

Edit : je pousserais bien l'expérience un peu plus loin à la rentrée en leur demandant de se présenter à ces postes et de préparer un petit discours en cinq parties. Mais pour que cela ait un intérêt il faudrait que les consuls et autres édiles aient réellement quelque chose à faire. Pas évident avec un groupe constitué de deux classes et que je vois deux heures par semaine...