- miss teriousDoyen
Je souhaite revoir mon GT poésie lyrique en troisième. Je l'ai déjà un peu chamboulé cette année mais il reste à peaufiner. Je souhaite travailler autour des thèmes du carpe diem et du memento mori, tt en voyant différentes formes de poèmes, depuis le poème de facture classique jusqu'au poème en prose. J'ai utilisé Ronsard, "La peau sur les os" ; Baudelaire, "L'Horloge" ; Verlaine, "Chanson d'automne". Je voudrais que ça reste des poèmes accessibles à des élèves moyens, voire moyens moins.
Si vous avez des supports à me proposer, je suis preneuse. A vot' bon coeur, m'sieurs-dames.
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"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- miss sophieExpert spécialisé
Pour le carpe diem, parallèlement au "Quand vous serez bien vieille" de Ronsard, je fais "Stances à Marquise" de Corneille, que j'aime beaucoup et dont le fond choque toujours un peu les élèves.
- lulucastagnetteEmpereur
Spontanément je pense à "Mignonne, allons voir si la rose..." !
- henrietteMédiateur
Eauderé, si tu veux, je t'envoie l'anthologie sur la fuite de temps que j'ai faite cette année à mes 1e... cela pourra peut-être te donner des pistes ?
Sinon je pense que la Cravate et la montre peut fonctionner en 3e dans le sens où décrypter l'énigme peut vraiment les prendre au jeu : ça devient un peu comme une enquête. Si tu veux, j'ai un doc pour l'explication du calligramme.
Et tu as aussi Remords posthume qui peut être intéressant et peut-être plus accessible que L'Horloge, et Si tu t'imagines de Queneau qui peut proposer une forme très différente pour un fond très proche du topos en fait.
Et pourquoi ne pas mettre aussi Horace en traduction pour l'origine de ce topos ?
Bref, j'ai pas mal de trucs, dis-moi ce qui peut t'intéresser.
Sinon je pense que la Cravate et la montre peut fonctionner en 3e dans le sens où décrypter l'énigme peut vraiment les prendre au jeu : ça devient un peu comme une enquête. Si tu veux, j'ai un doc pour l'explication du calligramme.
Et tu as aussi Remords posthume qui peut être intéressant et peut-être plus accessible que L'Horloge, et Si tu t'imagines de Queneau qui peut proposer une forme très différente pour un fond très proche du topos en fait.
Et pourquoi ne pas mettre aussi Horace en traduction pour l'origine de ce topos ?
Bref, j'ai pas mal de trucs, dis-moi ce qui peut t'intéresser.
- bibliominisNiveau 8
Apollinaire, le pont Mirabeau. On s'éloigne du carpe diem.
- lulamaeNiveau 4
Comme poésie moderne, je pense aussi à "la vie c'est comme une dent" de Boris Vian.
- miss teriousDoyen
Merci à tous pour vos idées ; si vous en avez d'autres, je reste preneuse. Je me pencherai là-dessus ap. les Vieilles Charrues.
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"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- orpheeNiveau 5
J'ai récemment découvert ce poème de Raoul Ponchon :
Quand vous serez bien vieux, avec encor des dents
Plein la bouche, et déjà dorloté par l'Histoire,
Direz, si ces vers-ci meublent votre mémoire :
"Un tel me célébrait lorsque j'avais cent ans!"
Lors, vous n'aurez aucun de vos petits-enfants
Qui n'ait soif à ce nom et ne demande à boire,
Répétant à l'envi votre immortelle gloire
Et le nombre fameux de vos jours triomphants.
Pour moi, je serai mort depuis belle lurette
Mais je refleurirai dans quelque pâquerette
Vous, vous aurez toujours la même horreur du vin.
Ah! si vous m'en croyez, ô vieillard sobre et digne,
Ainsi que tout le monde éteignez-vous demain
Mais cueillez aujourd'hui les roses de la Vigne!
RAOUL PONCHON
le Courrier Français, 31 août 1886.
Je ne sais pas si cela va t'aider mais je trouve cette parodie très sympa.
Quand vous serez bien vieux, avec encor des dents
Plein la bouche, et déjà dorloté par l'Histoire,
Direz, si ces vers-ci meublent votre mémoire :
"Un tel me célébrait lorsque j'avais cent ans!"
Lors, vous n'aurez aucun de vos petits-enfants
Qui n'ait soif à ce nom et ne demande à boire,
Répétant à l'envi votre immortelle gloire
Et le nombre fameux de vos jours triomphants.
Pour moi, je serai mort depuis belle lurette
Mais je refleurirai dans quelque pâquerette
Vous, vous aurez toujours la même horreur du vin.
Ah! si vous m'en croyez, ô vieillard sobre et digne,
Ainsi que tout le monde éteignez-vous demain
Mais cueillez aujourd'hui les roses de la Vigne!
RAOUL PONCHON
le Courrier Français, 31 août 1886.
Je ne sais pas si cela va t'aider mais je trouve cette parodie très sympa.
- EoleNiveau 9
J'aime aussi beaucoup celui-là quoiqu'un peu difficile pour des collégiens :
Norge "Les coq-à-l'âne"
Les jours bleuiront
Eh bien, restez mort si vous aimez ça.
Les jours bleuiront pour dautres visages,
Les nuits bleuiront pour d'autres délires,
Les vins mûriront pour d'autres gosiers.
Nous heurtons en vain les portes aveugles
Et les mus glacés de votre palais.
Nos jeunes regards et nos fraîches paumes
Viendront caresser le fût des colonnes,
On mettra sans vous la main à la pâte,
La fillette au lit et la poule au pot.
Hardi, dormez fort, bons défunts loyaux,
De nouvelles faims, de nouvelles soifs,
De nouveaux désirs, de nouveaux printemps
Bourdonnent partout sous le ciel salin.
La fête s'annonce assez délirante !
C'est bien décidé, c'est définitif ?
Vraiment vous avez cédé votre place
Et nous, vertement, nous l'avons reprise
Comme un arbre fait ses changeantes feuilles ?
Eh bien, restez morts, si vous aimez ça.
On cueille la grappe à vos nobles vignes,
A vos vieux soleils, on brunit sa peau,
On s'assied partout sur vos chaises vides.
Mais n'ayez souci de notre régence,
Nous retenons mal dans nos mains tremblantes
Un chétif lambeau de gouvernement.
Déjà l'on hésite, on trottine un peu,
On titube un peu sur vos arc-en-ciel.
On abdiquera comme vous le fîtes !
A nouvel avril, nouveaux rossignols,
Et l'on rejoindra vos petits palaces.
Les jours bleuiront pour d'autre visages.
-Sonnez longuement, trompettes lointaines,
Nous irons tâter vos couches d'argile,
Les nuit bleuiront pour d'autres délires ;
Nous resterons morts si nous aimons ça.
Norge "Les coq-à-l'âne"
Les jours bleuiront
Eh bien, restez mort si vous aimez ça.
Les jours bleuiront pour dautres visages,
Les nuits bleuiront pour d'autres délires,
Les vins mûriront pour d'autres gosiers.
Nous heurtons en vain les portes aveugles
Et les mus glacés de votre palais.
Nos jeunes regards et nos fraîches paumes
Viendront caresser le fût des colonnes,
On mettra sans vous la main à la pâte,
La fillette au lit et la poule au pot.
Hardi, dormez fort, bons défunts loyaux,
De nouvelles faims, de nouvelles soifs,
De nouveaux désirs, de nouveaux printemps
Bourdonnent partout sous le ciel salin.
La fête s'annonce assez délirante !
C'est bien décidé, c'est définitif ?
Vraiment vous avez cédé votre place
Et nous, vertement, nous l'avons reprise
Comme un arbre fait ses changeantes feuilles ?
Eh bien, restez morts, si vous aimez ça.
On cueille la grappe à vos nobles vignes,
A vos vieux soleils, on brunit sa peau,
On s'assied partout sur vos chaises vides.
Mais n'ayez souci de notre régence,
Nous retenons mal dans nos mains tremblantes
Un chétif lambeau de gouvernement.
Déjà l'on hésite, on trottine un peu,
On titube un peu sur vos arc-en-ciel.
On abdiquera comme vous le fîtes !
A nouvel avril, nouveaux rossignols,
Et l'on rejoindra vos petits palaces.
Les jours bleuiront pour d'autre visages.
-Sonnez longuement, trompettes lointaines,
Nous irons tâter vos couches d'argile,
Les nuit bleuiront pour d'autres délires ;
Nous resterons morts si nous aimons ça.
- lulamaeNiveau 4
La chanson de Goldman "A nos actes manqués" ?
Euh... pas très littéraire, mais je suis une fan.
Euh... pas très littéraire, mais je suis une fan.
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