[Le Monde] Comment le système éducatif français aggrave les inégalités sociales

Le Monde a écrit:Des inégalités sociales à l’école, produites par l’école elle-même… C’est la démonstration que fait le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), en rendant publiques, mardi 27 septembre, les conclusions d’une vingtaine de rapports. Tout un spectre de la recherche – des sociologues aux économistes, des didacticiens aux psychologues, français et étrangers – a été mobilisé deux années durant, pour interroger ce mythe de l’égalité des chances dans notre système éducatif. Et rendre plus transparente la fabrique de l’injustice scolaire.

La suite ici:

http://www.lemonde.fr/campus/article/2016/09/27/comment-le-systeme-francais-aggrave-ineluctablement-les-inegalites-scolaires_5003800_4401467.html

Et ce graphique est assez parlant :

Bof, c'est pas grave, Collège 2016 va améliorer tout ça.


Edit. Gauvain, je suis au regret de te dire que ton graphique est tout, sauf éclairant.

Ou je me suis fait la même remarque Nita . Les apparences seront sauvées pour NVB .... jusqu'à la prochaine détérioration dans quelques années où on aura oublié le nom de la ministre actuelle

Le Monde a écrit:Des inégalités sociales à l’école, produites par l’école elle-même… C’est la démonstration que fait le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), en rendant publiques, mardi 27 septembre, les conclusions d’une vingtaine de rapports. Tout un spectre de la recherche – des sociologues aux économistes, des didacticiens aux psychologues, français et étrangers – a été mobilisé deux années durant, pour interroger ce mythe de l’égalité des chances dans notre système éducatif. Et rendre plus transparente la fabrique de l’injustice scolaire.

Et pas n'importe lesquels.

J'ai entendu Nathalie Mons sur France Inter ce matin. Je résume très très brièvement ce que j'en ai retenu : injecter plein d'argent dans les REP/ZEP ne fonctionne pas, il faut revoir cela.
J'ai immédiatement pensé, après en avoir diminué le nombre, ils vont les supprimer.

J'essaie de retrouver l'extrait (et d'être plus attentive).

J'ai retrouvé, c'est là à 1'05 mais je suis allée un peu vite dans ma conclusion et ce n'est pas Nathalie Mons qui propose "d'autres solutions".

Luigi_B a écrit:

Le Monde a écrit:Des inégalités sociales à l’école, produites par l’école elle-même… C’est la démonstration que fait le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), en rendant publiques, mardi 27 septembre, les conclusions d’une vingtaine de rapports. Tout un spectre de la recherche – des sociologues aux économistes, des didacticiens aux psychologues, français et étrangers – a été mobilisé deux années durant, pour interroger ce mythe de l’égalité des chances dans notre système éducatif. Et rendre plus transparente la fabrique de l’injustice scolaire.

Et pas n'importe lesquels.

Toujours la même chose: inculquer l'idée qu'il y avait vraiment urgence à réformer.

Va-t-un un jour remettre en cause le bien-fondé du mythe de l'""""Inégalité"""" ???

Je conseille à tous la lecture d'un ouvrage vraiment pertinent et éclairant...
L'imposture scolaire ; la destruction organisée de notre système éducatif par la doctrine des (in)comptéences de Alain Planche aux Presses Universitaires de Bordeaux...
C'est bien écrit, convaincant et même brillant. Les réformes "pédagogiques", l'idéologie égalitariste constructiviste, la baisse des exigences et de la transmission de savoirs structurés au profit de "compétences" floues et fort peu fiables sont largement responsables de ce creusement des inégalités.

Le monde se réveille enfin

Les pays de l'OCDE sont vraiment très mauvais aux fléchettes... Être à ce point à côté de la bulle de l'OCDE...

C'est marrant, plus on lutte contre l'élitisme, plus on on renforce les inégalités...
Clysterum donare, postea saignare, ensuitam purgare.

Le plus intéressant est de voir que la France est plus à côté de la plaque cible que les autres. Il y a un passage de l'article qui est intéressant:

Le Monde a écrit:Qualitativement aussi, le réquisitoire est sévère. « Les élèves de milieux défavorisés n’ont pas accès aux mêmes méthodes pédagogiques que ceux de milieux favorisés, souligne la sociologue Nathalie Mons, présidente du Cnesco. En mathématiques, par exemple, les tâches sont moins ambitieuses, les attentes plus basses, l’environnement pédagogique moins porteur. » Et cette différence de traitement est plus importante en France qu’ailleurs.

Moi, j'aime bien ces graphiques sans graduation... Que mesure t-on? Avec quelles données? Quels sont les estimateurs de l'"inégalité"??? On réduit la taille de l'image, et tout est bien concentré autour de notre "moyenne" de l'OCDE...

Dans ce type d'étude, ce n'est pas la qualitatif qui importe, mais l'évolution qualitative par rapport à d'autres pays. Moi ce que je vois c'est que la France non seulement ne réduit pas les inégalités, mais les accroît de façon importante par rapport aux autres pays (peu importe la moyenne chiffrée de l'OCDE). Ce que nous percevons tous... sauf certains IPR pour certains membre de cabinet de la ministre.

Le problème en France est que nous avons trop de parasites à différentes strate du MEN pour que nous nous en sortions. Il faudrait un ministre qui connaisse non seulement très bien le dossier éducatif mais qu'en plus il ait le courage de faire des réformes structurelles au sein du ministère. Quel futur ministre aurait ces qualités?

Je ne suis pas optimiste.

Une petite analyse de Natacha Polony ce soir, sur Europe 1

Les experts d'Europe Soir - 27/09/2016 par Europe1fr

svain a écrit:Moi, j'aime bien ces graphiques sans graduation... Que mesure t-on? Avec quelles données? Quels sont les estimateurs de l'"inégalité"??? On réduit la taille de l'image, et tout est bien concentré autour de notre "moyenne" de l'OCDE...

Voici la méthode élaborée par la DGESCO pour les graphiques:

Cleroli a écrit:Une petite analyse de Natacha Polony ce soir, sur Europe 1

Les experts d'Europe Soir - 27/09/2016 par Europe1fr

Elle est toujours très bien sur ce sujet Natacha Polony. Je me souviens avoir lu "Nos enfants gâchés" il y a près de dix ans, je l'avais trouvée très lucide et particulièrement pessimiste.

Constats quand même connus depuis longtemps au sein des professeurs non ?

- que les REP(+) accueillent les petits jeunes qu'on envoie au casse-pipe c'était dans toutes les bouches quand j'étais à l'ESPE (entre ceux qui se prenaient pour des Saints Missionnaires qui allaient sauver les REP et ceux qui devenaient tout blanc à l'idée d'être confrontés à cette expérience)
- que les classes difficiles prennent plus de temps à mettre au travail que les classes qui savent être des élèves, et qu'il y a plus de classes difficiles en REP, c'est aussi assez connu
- que face à des élèves qui ont des difficultés voire qui sont en plein naufrage on simplifie plus, on leur offre des facilités et des raccourcis, parfois trop, afin d'espérer qu'ils progressent ne serait-ce qu'un peu, on l'a tous fait.
- et je ne parle pas des histoires glauques que j'ai pu entendre venant de stagiaires qui étaient dans des collèges/lycées difficiles de l'aca de Versailles [pas connu de créteillois] (adultes injuriés et humiliés, violence jusqu'au sang, vêtements arrachés, course-poursuites dans les couloirs...)

Et évidemment quand on se retrouve avec tous ces facteurs dans la même classe, on divise son temps entre police et garderie et on avance pas...

Bon j'ai oublié plein de choses mais c'est difficile comme exercice.

En tout cas tu as mis l'accent sur les inégalités entre privé et public, et sur le fait que le collège (entre autres) ne répond pas à l'attente des gens, d'où évitement, fuite, cours particuliers...
Et c'est triste, ainsi que révoltant.

Merci, Luigi !

Merci Luigi!
Ce qui me frappe c'est la difficulté de la journaliste à comprendre ta logique, tant le discours "officiel" est prégnant: les inégalités, ça doit venir de l'immobilisme enseignant, c'est pas possible autrement. Ce qu'elle retient à la fin ("le tableau n'est pas si noir") est très loin de ce que tu as dit. Il y a là un réel travail de "pédagogie", comme dirait l'autre, à faire avec le milieu médiatique...

En 5 min, tu dis quand même beaucoup de choses ! Merci.

gauvain31 a écrit:

Le Monde a écrit:Des inégalités sociales à l’école, produites par l’école elle-même… C’est la démonstration que fait le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), en rendant publiques, mardi 27 septembre, les conclusions d’une vingtaine de rapports. Tout un spectre de la recherche – des sociologues aux économistes, des didacticiens aux psychologues, français et étrangers – a été mobilisé deux années durant, pour interroger ce mythe de l’égalité des chances dans notre système éducatif. Et rendre plus transparente la fabrique de l’injustice scolaire.

La suite ici:

http://www.lemonde.fr/campus/article/2016/09/27/comment-le-systeme-francais-aggrave-ineluctablement-les-inegalites-scolaires_5003800_4401467.html

Le CNESCO fait un choix dans la recherche en sciences sociales sur l'éducation. Il écarte souvent certains labos (dont ESCOL, GRESCO, CURAPP et plus relativement CREN), coupables de ne pas être assez "politiquement en ligne" avec le pouvoir, au profit d'autres organismes (PSE, OSC/Sciences-Po, EHESS) qui correspondent plus aux discours attendus. C'est son droit bien entendu, mais il faudrait l'assumer plutôt que d'agiter une diversité savante de pacotille.

Sur le fond de l'affirmation, le rapport du CNESCO utilise de manière pas très équilibrée le spectre des données comparées OCDE. Si les résultats scolaires en mathématiques à 15 ans sont socialement corrélés en France plus fortement qu'ailleurs, c'est une donnée, certes inquiétante, parmi d'autres. En résultats ex post (à la sortie de la formation initiale), la France mieux que les pays européens de taille comparable en termes de décrochage scolaire (9% à la rentrée 2016 contre 11% en moyenne dans l'UE), diplomation du second degré (88% contre 80%) et taux de diplômés du supérieur (44% contre 40% sur ce dernier point y compris en termes de mobilité générationnelle).

L'oublier ou le faire passer sous silence est une forme de malhonnêteté scientifique douteuse doublée d'un masochisme national assez étonnant.