Il fait 30° dans ma salle

J'en suis à 3 élèves qui se mettent à saigner abondamment du nez devant moi. Qui dit mieux ?

... en comptant ceux qu'on a assommés, ou pas ?

Rendash a écrit:... en comptant ceux qu'on a assommés, ou pas ?

Tes cours ont ce pouvoir-là ? 
(Ok je sors.... )

lilith888 a écrit:J'en suis à 3 élèves qui se mettent à saigner abondamment du nez devant moi. Qui dit mieux ?

Peut mieux faire, on est loin du sang pour sang...
Sinon, beau temps pour la saison effectivement.

Ma collègue d'éducation musicale a quelques évanouissements. Faut dire qu'elle les fait bosser sur la respiration. Et dès qu'il y en a un qui tombe, les autres ont tendance à suivre...

Pas mesuré mais c'est sûr qu'hier en AP, à deux profs et trente élèves de troisième, on suait gentiment et collectivement dans la toute petite salle de ma collègue (il faut dire qu'en plus d'être toute petite, cette salle a une forme absurde - disons plus de quatre murs et pas beaucoup d'angles droits - et une seule petite fenêtre...) Ma salle à moi est plus grande et mieux conçue, mais elle donne sur la cour côté fenêtres - braillements d'élèves quand on a cours sur l'un ou l'autre des deux services de cantine, et en plus il y a des travaux de l'autre côté de la cour - et sur le hall où donne l'entrée de la cantine côté porte, donc difficile d'aérer.

Sans parler de l'odeur intéressante dans la salle quand on est enfermés à 30 ados plein d'hormones sudoripares (et un prof) quand il fait 40 degrés (on penserait un peu à l'enclos des sangliers au zoo...)

L'avantage d'être prof d'espagnol: je fais cours avec mon éventail à la main (moins cher que le ventilateur :lol:)

zemacebe a écrit:L'avantage d'être prof d'espagnol: je fais cours avec mon éventail à la main (moins cher que le ventilateur :lol:)

Rendash a écrit:Dans d'autres contrées, on fait cours sous les bombes, aussi. Et, donc... ?
Par ailleurs, c'est une question qu'on se pose étrangement plus facilement quand en hiver on tombe à moins de douze degrés dans une salle. Pourquoi ?

Il n'y a que moi qui voit la différence entre le climat et les bombardements ou la fiche de paie? C'est pareil à douze degrés, en fait, le climat, à la limite on peut le prévoir, mais l'influer... Il n'y a rien d'exceptionnel à vivre sous 30°, ni sous 12, d'ailleurs, quand t'écoute les collègues il faudrait des textes pour qu'on suspende les activités... Quand on voit la quantité d'argent public engouffré pour un degré de plus en hiver alors qu'il suffirait de se couvrir, si maintenant en plus il faut refroidir en été...

zemacebe a écrit:L'avantage d'être prof d'espagnol: je fais cours avec mon éventail à la main (moins cher que le ventilateur :lol:)

Ma professeure d'Espagnol aussi... et avec un petit cours sur l'éventail en Espagne

L'avantage d'être un vieux prof qui sait où sont les choses. J'ai braqué un des gros ventilos qui nous sert en juin pour les salles d'exam du bac pour le mettre dans ma salle. L'intendance n'a rien osé dire. Il est vrai qu'il y en a un dans chacun des bureaux administratifs... Ça change la vie quand même.

Tamerlan a écrit:L'avantage d'être un vieux prof qui sait où sont les choses. J'ai braqué un des gros ventilos qui nous sert en juin pour les salles d'exam du bac pour le mettre dans ma salle. L'intendance n'a rien osé dire. Il est vrai qu'il y en a un dans chacun des bureaux administratifs... Ça change la vie quand même.

On n'est pas tous logés à la même enseigne. Moi aussi je trouve qu' il fait bon dans le bâtiment de l'administration. C'est plus facile à supporter.

Sud Ouest: salle à 30/32 l'après-midi, 26/27 à 8h...pas de ventilo, plus de vent les portes ouvertes, l'enfer.
Je les ai autorisés à boire en cours.
Nos jambes triplent de volume , ça fait peine à voir.

the educator a écrit:

Rendash a écrit:Dans d'autres contrées, on fait cours sous les bombes, aussi. Et, donc... ?
Par ailleurs, c'est une question qu'on se pose étrangement plus facilement quand en hiver on tombe à moins de douze degrés dans une salle. Pourquoi ?

Il n'y a que moi qui voit la différence entre le climat et les bombardements ou la fiche de paie? C'est pareil à douze degrés, en fait, le climat, à la limite on peut le prévoir, mais l'influer... Il n'y a rien d'exceptionnel à vivre sous 30°, ni sous 12, d'ailleurs, quand t'écoute les collègues il faudrait des textes pour qu'on suspende les activités... Quand on voit la quantité d'argent public engouffré pour un degré de plus en hiver alors qu'il suffirait de se couvrir, si maintenant en plus il faut refroidir en été...

Mon expérience de l'armée, c'est qu'il est presque agréable de ramper dans la boue lorsque le capitaine passe devant. Si l'administration s'offre de beaux ventilateurs, s'il fait 21° dans le bureau du chef, et que les classes transpirent à grosses gouttes, cela fait clignoter en fluo le message : la chaleur, c'est pour les esclaves.

Ensuite, si on peut prévoir la chaleur mais pas l'influer, on peut aussi s'en prémunir, en premier lieu en construisant en prévision. Il est rageant de crever de chaud dans un collège neuf.

Enfin, une bonne méthode pour ne pas subir la chaleur, c'est d'arrêter les cours avant la chaleur, et de les faire reprendre après. Par exemple avec des vacances qui commencent au 30 juin, et qui finissent au 15 septembre. On avait la recette pour faire cela il y a cinquante ans, mais on l'a curieusement égarée.

J'ai une salle exposée plein sud, avec un mur entier... vitré (merci l'architecte). Pour réduire le soleil, il y a des stores extérieurs, blancs et translucides, qui se bloquent au premier coup de vent, et des stores à lamelles à l'intérieur, qui n'ont pas résisté aux adolescents. Rien d'autre (merci l'architecte - bis).
Et comme je suis en bout de bâtiment, j'ai trois radiateurs dans ma salle, parce qu'il paraît qu'il fait plus froid en bout de bâtiment. :lol: En fait, un collègue de maths m'a offert un thermomètre : au moindre rayon de soleil, on monte à 37°C (sans , il fait seulement 24°C) . Heureusement, en Picardie, il n'y a pas souvent de soleil  !
J'ai pris l'habitude de porter plusieurs couches de vêtements, j'ai une bouteille d'eau sur mon bureau, je fais cours portes et fenêtres grandes ouvertes toute l'année (super quand il y a épandage !). J'affiche des trucs sur mes fenêtres pour réduire la luminosité ; j'ai renoncé au VPI parce qu'on ne voit rien en matinée.
De temps à autres, le CdE ou la gestionnaire me parlent de film anti-chaleur sur les fenêtres, de climatiseur, de rideaux, etc. Moi, j'attends que la Commission Hygiène et sécurité soit enfin réunie pour évoquer le problème et exiger une solution ; mais elle n'est jamais réunie... ni même constituée. Pourtant, je la réclame tous les ans au CA !

Lundi, un élève a tourné de l’œil. Ma classe est plein sud, avec de grandes baies vitrées, sous les toits. Les vitres en partie basse sont évidemment fixes. Sur les 3 vantaux possiblement mobiles, un seul s'ouvre (3 vantaux mais un seul rail, merci l'entreprise mandatée par le CG, qui a ragnoté sur les coûts réels, puisque ce n'était pas ce qui était prévu, dixit le gestionnaire). Pas de volets. Pas de possibilité de courant d'air. En été, la température avoisine les 32/33. On a atteint les 35, et dépassé quelquefois 36.
J'ai eu le plaisir de voir hier matin qu'on m'avait piqué mon ventilo. Evidemment ce n'est personne, hein ?
L'hiver, il fait très chaud aussi; les radiateurs tournent à fond et les fenêtres sont ouvertes, parfois dès le matin. Et encore, on nous a posé des films anti-chaleur...
Les élèves passent leur temps à s'éventer avec leurs carnets de liaison; tous comatent, rouges comme des tomates. Il est évidemment impossible de travailler dans ces conditions (qui dans ma région comment fin mai début juin et s'achèvent au mieux fin septembre).

the educator a écrit:

Rendash a écrit:Dans d'autres contrées, on fait cours sous les bombes, aussi. Et, donc... ?
Par ailleurs, c'est une question qu'on se pose étrangement plus facilement quand en hiver on tombe à moins de douze degrés dans une salle. Pourquoi ?

Il n'y a que moi qui voit la différence entre le climat et les bombardements ou la fiche de paie? C'est pareil à douze degrés, en fait, le climat, à la limite on peut le prévoir, mais l'influer... Il n'y a rien d'exceptionnel à vivre sous 30°, ni sous 12, d'ailleurs, quand t'écoute les collègues il faudrait des textes pour qu'on suspende les activités... Quand on voit la quantité d'argent public engouffré pour un degré de plus en hiver alors qu'il suffirait de se couvrir, si maintenant en plus il faut refroidir en été...

Tu l'as dit : en hiver, on peut toujours se couvrir, le chauffage à fond dans les salles est une aberration. Ne pas pouvoir le couper est encore un degré plus haut sur l'échelle de la connerie, d'ailleurs, et il serait bon que les gestionnaires se penchent sur la question. Combien de fois est-on obligé d'ouvrir les fenêtres en hiver faute de pouvoir baisser la température parce qu'un débile a mal réglé le chauffage ?

Mais un excès de chaleur n'est pas bon pour la concentration, ni pour la santé, je dirais. Certains ne supportent pas les fortes chaleurs, et ramasser des élèves ou des collègues qui tournent de l'oeil n'est pas une bonne façon de commencer l'année. Les bâtiments neufs sont construits en dépit du bon sens, c'est agaçant : combien de débiles d'architectes qui s'éclatent à faire des trucs orientés plein sud tout en verre ? Mon lycée était comme ça comme élève, idem comme enseignant, itou pour mon collège de l'an dernier ; à cela ajoute les stores en vrac et pas réparés, et les fenêtres que tu ne peux pas ouvrir pour un peu de fraîcheur le matin ; et j'en passe.

Enfin, on doit surtout remercier les cons qui veulent à toute force faire reprendre le 1er septembre, évidemment.


T'as un ventilo, à la vie scolaire ? Et puis, t'es en Norvège, tu ne peux pas comprendre

Rendash a écrit:Les bâtiments neufs sont construits en dépit du bon sens, c'est agaçant : combien de débiles d'architectes qui s'éclatent à faire des trucs orientés plein sud tout en verre ?

J'ignore si tu l'as lu, mais il y a effectivement de ça.

http://www.seuil.com/ouvrage/faut-il-pendre-les-architectes-philippe-tretiack/9782757844403

Ignatius Reilly a écrit:

Rendash a écrit:Les bâtiments neufs sont construits en dépit du bon sens, c'est agaçant : combien de débiles d'architectes qui s'éclatent à faire des trucs orientés plein sud tout en verre ?

J'ignore si tu l'as lu, mais il y a effectivement de ça.

http://www.seuil.com/ouvrage/faut-il-pendre-les-architectes-philippe-tretiack/9782757844403

Non, je ne connaissais pas, merci pour l'info. Je tâcherai de dégoter et lire ça, le sujet m'intéresse ^^

Pourtant le jugement est expéditif. L’architecte est un bouc émissaire facile. Il y a d’autres coupables : maires mégalomanes, entreprises déficientes, concours biaisés, juridiction écrasante, pots-de-vin, inculture des maîtres d’ouvrages et poujadisme du public.

Là dessus, on ne peut qu'être d'accord, évidemment. Sauf peut-être sur le "poujadisme du public", ou alors je comprends de travers.

35/36°C en fin d'après-midi chez nous dans certaines salles... ! Qui dit mieux ?

Spoiler:

Au CDI, il y a une baie vitrée. C'est un vrai solarium. Dans les salles de cours, c'était intenable pour les gamins.
J'ai transpiré, les élèves ont transpiré. Il n'y a pas eu mort d'homme mais c'est vrai que c'est agaçant, quand on passe près des bureaux de nos supérieurs hiérarchiques, de sentir la fraîcheur d'un ventilateur et de croiser une principale pimpante.

nanoueva a écrit:Au CDI, il y a une baie vitrée. C'est un vrai solarium. Dans les salles de cours, c'était intenable pour les gamins.
J'ai transpiré, les élèves ont transpiré. Il n'y a pas eu mort d'homme mais c'est vrai que c'est agaçant, quand on passe près des bureaux de nos supérieurs hiérarchiques, de sentir la fraîcheur d'un ventilateur et de croiser une principale pimpante.

Ne pas hésiter à lui faire la bise.

Même en Picardie on a chaud, très chaud ! Cette situation est effectivement difficile à gérer. Pour l instant, pas de malaise, ouf

Rendash a écrit:Et puis, t'es en Norvège, tu ne peux pas comprendre

Oui et bien en Norvège en vacances il y a deux ans, j'ai souffert de la canicule !
La visite de Bergen en plein soleil à 30° était terrible. Pareil à Oslo.
D'autant qu'il n'y a pas de clim et que dans les hôtels, il y a des couettes !

Là où j'enseignais, c'est 30+ les 9 mois de l'année scolaire, avec des brasseurs d'air HS, des fenêtres qui ne s'ouvrent pas, des sols en béton et 90% d'humidité. Bah, on s'y fait...
Le plus important : interdire les sodas aux gamins, que de l'eau !