- MauvetteÉrudit
Bonsoir à tous !
Je revois un peu mes séquences pour l'année prochaine et je voudrais commencer ma séquence sur la nature en poésie par un texte qui amènerait les élèves à s'interroger vraiment sur ce qu'est la poésie et/ou ce que fait le poète.
Bref, je voudrais un texte pas trop long, pas trop compliqué (dans la mesure où ça sera ma séance d'introduction à la poésie) et idéalement, un texte en lien avec la nature.
J'ai bien sûr pensé à "Le Lombric" de Roubaud mais ce texte ne me plait pas des masses et j'ai peur que ça n'accroche pas beaucoup les élèves... Je suis donc preneuse de toutes expériences positives sur ce texte qui pourraient me faire changer d'avis.
Sinon, en grattant dans mes bouquins persos, j'ai trouvé un texte de Baudelaire ("Paysage") ou un de Musset ("La nuit de mai") qui pourraient me plaire mais qu'il faudrait raccourcir conséquemment, voire couper à plusieurs reprises. Mais je n'ai pas trop l'habitude de faire ça. Qu'en pensez-vous ? N'est-ce pas trahir un peu le sens du texte ?
Sinon, je suis bien entendu ouverte à toute autre idée de votre part...
Je revois un peu mes séquences pour l'année prochaine et je voudrais commencer ma séquence sur la nature en poésie par un texte qui amènerait les élèves à s'interroger vraiment sur ce qu'est la poésie et/ou ce que fait le poète.
Bref, je voudrais un texte pas trop long, pas trop compliqué (dans la mesure où ça sera ma séance d'introduction à la poésie) et idéalement, un texte en lien avec la nature.
J'ai bien sûr pensé à "Le Lombric" de Roubaud mais ce texte ne me plait pas des masses et j'ai peur que ça n'accroche pas beaucoup les élèves... Je suis donc preneuse de toutes expériences positives sur ce texte qui pourraient me faire changer d'avis.
Sinon, en grattant dans mes bouquins persos, j'ai trouvé un texte de Baudelaire ("Paysage") ou un de Musset ("La nuit de mai") qui pourraient me plaire mais qu'il faudrait raccourcir conséquemment, voire couper à plusieurs reprises. Mais je n'ai pas trop l'habitude de faire ça. Qu'en pensez-vous ? N'est-ce pas trahir un peu le sens du texte ?
Sinon, je suis bien entendu ouverte à toute autre idée de votre part...
_________________
Je vais bien, ne t'en fais pas
- MauvetteÉrudit
Texte de Baudelaire avec les coupes que je pourrais faire.
- Spoiler:
Paysage
Je veux, pour composer chastement mes églogues,
Coucher auprès du ciel, comme les astrologues,
Et, voisin des clochers, écouter en rêvant
Leurs hymnes solennels emportés par le vent.
Les deux mains au menton, du haut de ma mansarde,
Je verrai l'atelier qui chante et qui bavarde ;
Les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité,
Et les grands ciels qui font rêver d'éternité.
[Il est doux, à travers les brumes, de voir naître
L'étoile dans l'azur, la lampe à la fenêtre,
Les fleuves de charbon monter au firmament
Et la lune verser son pâle enchantement.]
Je verrai les printemps, les étés, les automnes ;
Et quand viendra l'hiver aux neiges monotones,
Je fermerai partout portières et volets
Pour bâtir dans la nuit mes féeriques palais.
[Alors je rêverai des horizons bleuâtres,
Des jardins, des jets d'eau pleurant dans les albâtres,
Des baisers, des oiseaux chantant soir et matin,
Et tout ce que l'Idylle a de plus enfantin.]
L'Émeute, tempêtant vainement à ma vitre,
Ne fera pas lever mon front de mon pupitre ;
Car je serai plongé dans cette volupté
D'évoquer le Printemps avec ma volonté,
De tirer un soleil de mon coeur, et de faire
De mes pensers brûlants une tiède atmosphère.
_________________
Je vais bien, ne t'en fais pas
- ThalieGrand sage
Des collègues de mon académie avaient proposé une séquence sur ce thème pour les stagiaires. Elle est publiée sur le site académique. J'avais trouvé que les textes étaient bien choisis.
http://www.pedagogie.ac-aix-marseille.fr/jcms/c_10460933/fr/le-chant-du-monde-en-poesie-proposition-de-sequence-n1-pour-la-classe-de-6eme
http://www.pedagogie.ac-aix-marseille.fr/jcms/c_10460933/fr/le-chant-du-monde-en-poesie-proposition-de-sequence-n1-pour-la-classe-de-6eme
- DalvaVénérable
Si cela t'ennuie de couper le texte, tu peux également le donner en entier aux élèves mais le mettre en page de façon à ce que ressortent clairement les passages sur lesquels tu veux t'arrêter (par exemple en les mettant en gras). Mais je dois dire que, même entier, je ne le trouve pas trop long, sauf si bien sûr tu veux également parler dès ce premier poème du rythme, des rimes, etc.
Pour d'autres idées :
Il y a bien longtemps, je travaillais en quatrième sur L'huître, de Ponge. En sixième, ils sauraient au moins en rester à l'image du travail du poète (certains quatrièmes savaient y voir... autre chose... sans mon aide).
Bon, comme nature, l'huître, on peut certainement trouver mieux, je te l'accorde.
Il me semble que certains textes proposés dans le manuel Colibris 6e nouveaux programmes évoquent aussi de façon métaphorique ou sous-entendue le travail du poète.
De mémoire, il s'agit de "Après l'Homme" d'Esther Granek et "Le secret" de René de Obaldia. Cependant je pense que l'image est trop ténue pour t'intéresser vraiment.
J'avais pour ma part donné Le lombric en devoir de fin de chapitre, une année, et s'il était assez simple pour être compris par les élèves travaillant seuls, il l'est aussi pour que tu puisses rapidement l'analyser en classe en introduction : es-tu sûre de ne pas du tout vouloir le choisir ? A force de le préparer pour le contrôle, j'avais fini par bien l'aimer. Et puis j'apprécie tout particulièrement l'image du lombric : ainsi, dès l'entrée, on ne fait pas croire aux élèves que le poète serait un être éthéré voguant légèrement dans la pureté de l'inspiration. Non, il y a du travail, on se coltine la langue et les mots à bras le corps, ça demande des efforts.
(Tout cela est dit très vite, ne vous offusquez pas, surtout, chers collègues !)
Pour d'autres idées :
Il y a bien longtemps, je travaillais en quatrième sur L'huître, de Ponge. En sixième, ils sauraient au moins en rester à l'image du travail du poète (certains quatrièmes savaient y voir... autre chose... sans mon aide).
- Attention, texte copié d'internet sans vérification dans mon bouquin:
- L'huître
L'huître, de la grosseur d'un galet moyen, est d'une apparence plus rugueuse, d'une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C'est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l'ouvrir : il faut alors la tenir au creux d'un torchon, se servir d'un couteau ébréché et peu franc, s'y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles : c'est un travail grossier. Les coups qu'on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d'une sorte de halos.
A l'intérieur l'on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d'en dessus s'affaissent sur les cieux d'en dessous, pour ne plus former qu'une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l'odeur et à la vue, frangé d'une dentelle noirâtre sur les bords.
Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner.
Francis Ponge - Le parti pris des choses (1942)
Bon, comme nature, l'huître, on peut certainement trouver mieux, je te l'accorde.
Il me semble que certains textes proposés dans le manuel Colibris 6e nouveaux programmes évoquent aussi de façon métaphorique ou sous-entendue le travail du poète.
De mémoire, il s'agit de "Après l'Homme" d'Esther Granek et "Le secret" de René de Obaldia. Cependant je pense que l'image est trop ténue pour t'intéresser vraiment.
J'avais pour ma part donné Le lombric en devoir de fin de chapitre, une année, et s'il était assez simple pour être compris par les élèves travaillant seuls, il l'est aussi pour que tu puisses rapidement l'analyser en classe en introduction : es-tu sûre de ne pas du tout vouloir le choisir ? A force de le préparer pour le contrôle, j'avais fini par bien l'aimer. Et puis j'apprécie tout particulièrement l'image du lombric : ainsi, dès l'entrée, on ne fait pas croire aux élèves que le poète serait un être éthéré voguant légèrement dans la pureté de l'inspiration. Non, il y a du travail, on se coltine la langue et les mots à bras le corps, ça demande des efforts.
(Tout cela est dit très vite, ne vous offusquez pas, surtout, chers collègues !)
- MauvetteÉrudit
Merci Thalie et Dalva.
Thalie, cette séquence est intéressante en effet. Je vais sûrement utiliser un des textes en complément pour travailler l'écriture. Et j'ai bien aimé aussi l'idée "Un jour, un poème".
Sinon Dalva, pour "L'huître", j'y avais pensé également mais je préférerais un texte versifié pour entrer dans la séquence.
Pour "Le Lombric", j'avoue que ce texte ne me parle pas mais c'est vrai que cette question d'un véritable labeur est intéressante. Connais-tu un manuel qui propose une étude de ce texte ?
D'un autre côté, j'ai eu un vrai coup de coeur pour le texte de Baudelaire. Et ton idée des passages en gras me plait assez. Mais question : dans ce cas, on fait tout de même une première lecture in extenso ou pas ?
Thalie, cette séquence est intéressante en effet. Je vais sûrement utiliser un des textes en complément pour travailler l'écriture. Et j'ai bien aimé aussi l'idée "Un jour, un poème".
Sinon Dalva, pour "L'huître", j'y avais pensé également mais je préférerais un texte versifié pour entrer dans la séquence.
Pour "Le Lombric", j'avoue que ce texte ne me parle pas mais c'est vrai que cette question d'un véritable labeur est intéressante. Connais-tu un manuel qui propose une étude de ce texte ?
D'un autre côté, j'ai eu un vrai coup de coeur pour le texte de Baudelaire. Et ton idée des passages en gras me plait assez. Mais question : dans ce cas, on fait tout de même une première lecture in extenso ou pas ?
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Je vais bien, ne t'en fais pas
- yranohHabitué du forum
J'avais fait ce poème avec une excellente classe de 6e. Ça ne les avait pas vraiment emballés. Je te le propose ; peut-être t'inspirera-t-il plus que moi.
Gautier
Le Pin des Landes
On ne voit en passant par les Landes désertes,
Vrai Sahara français, poudré de sable blanc,
Surgir de l'herbe sèche et des flaques d'eaux vertes
D'autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc,
Car, pour lui dérober ses larmes de résine,
L'homme, avare bourreau de la création,
Qui ne vit qu'aux dépens de ceux qu'il assassine,
Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon !
Sans regretter son sang qui coule goutte à goutte,
Le pin verse son baume et sa sève qui bout,
Et se tient toujours droit sur le bord de la route,
Comme un soldat blessé qui veut mourir debout.
Le poète est ainsi dans les Landes du monde ;
Lorsqu'il est sans blessure, il garde son trésor.
Il faut qu'il ait au coeur une entaille profonde
Pour épancher ses vers, divines larmes d'or !
Gautier
Le Pin des Landes
On ne voit en passant par les Landes désertes,
Vrai Sahara français, poudré de sable blanc,
Surgir de l'herbe sèche et des flaques d'eaux vertes
D'autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc,
Car, pour lui dérober ses larmes de résine,
L'homme, avare bourreau de la création,
Qui ne vit qu'aux dépens de ceux qu'il assassine,
Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon !
Sans regretter son sang qui coule goutte à goutte,
Le pin verse son baume et sa sève qui bout,
Et se tient toujours droit sur le bord de la route,
Comme un soldat blessé qui veut mourir debout.
Le poète est ainsi dans les Landes du monde ;
Lorsqu'il est sans blessure, il garde son trésor.
Il faut qu'il ait au coeur une entaille profonde
Pour épancher ses vers, divines larmes d'or !
- DalvaVénérable
Effectivement, Yranoh, si le poème est beau, il a dû être rude pour les élèves : c'est pire qu'imaginer le poète en lombric !
Tout à l'heure je pourrai aussi chercher ce que j'avais donné en devoir et te l'envoyer. Ça ne casse pas des briques, mais bon.
Pour Baudelaire, oui, j'en ferais une première lecture complète, et même une première explication du sens complète, puis je m'attarderais sur les passages délimités. Mais j'ai tendance à faire toujours trop long, alors si tu veux que ça tienne en une heure et que c'est en tout début d'année...
Pour le lombric, il est possible que tu trouves un questionnaire dans le Livre scolaire. Je pourrais confondre avec Le Robert mais puisque tu y as trouvé autre chose, ça ne doit pas être ça.Mauvette a écrit:Merci Thalie et Dalva.
Thalie, cette séquence est intéressante en effet. Je vais sûrement utiliser un des textes en complément pour travailler l'écriture. Et j'ai bien aimé aussi l'idée "Un jour, un poème".
Sinon Dalva, pour "L'huître", j'y avais pensé également mais je préférerais un texte versifié pour entrer dans la séquence.
Pour "Le Lombric", j'avoue que ce texte ne me parle pas mais c'est vrai que cette question d'un véritable labeur est intéressante. Connais-tu un manuel qui propose une étude de ce texte ?
D'un autre côté, j'ai eu un vrai coup de coeur pour le texte de Baudelaire. Et ton idée des passages en gras me plait assez. Mais question : dans ce cas, on fait tout de même une première lecture in extenso ou pas ?
Tout à l'heure je pourrai aussi chercher ce que j'avais donné en devoir et te l'envoyer. Ça ne casse pas des briques, mais bon.
Pour Baudelaire, oui, j'en ferais une première lecture complète, et même une première explication du sens complète, puis je m'attarderais sur les passages délimités. Mais j'ai tendance à faire toujours trop long, alors si tu veux que ça tienne en une heure et que c'est en tout début d'année...
- Vautrin84Niveau 10
En général, je leur donne un petit texte, "la poésie c'est comme des lunettes" que les 6e comprennent bien ! Je chercherai les références, ça ne me revient pas...
_________________
15e année dans l'EN !
- Spoiler:
- - 2023/2024 (T12) : 1 6e + 2 3e + section Histoire des Arts 6e/5e/4e/3e [+ 1 stagiaire]
- 2022/2023 (T11) : 1 groupe de 6e + 2 3e (PP) + section Histoire des Arts 6e/5e/4e/3e [+ 1 stagiaire]
- 2021/2022 (T10) : 1 4e (PP) + 2 3e + section Histoire des Arts 6e/5e/4e [+ 2 étudiants stagiaires]
- 2020/2021 (T9) : 1 5e + 2 3e (PP) + section Histoire des Arts 6e & 5e [+ 1 stagiaire]
- 2019/2020 (T8) : 2 groupes de 6e (PP) + 2 4e + section Histoire des Arts 6e [+ 1 stagiaire]
- 2018/2019 (T7) : 2 groupes de 6e + 2 3e (PP) + UPE2A
- 2017/2018 (T6) : 1 5e + 2 4e + 1 3e (PP)
- 2016/2017 (T5) : 2 5e + 2 3e (PP) [+ 1 EAP]
- 2015/2016 (T4) : 1 6e + 1 4e + 2 3e (PP) [+ 1 EAP]
- 2014/2015 (T3) : 1 6e + 1 5e + 2 3e (PP) [+ 1 EAP]
- 2013/2014 (T2) : 1 6e (PP) + 2 4e + 1 3e
- 2012/2013 (T1) : 2 5e + 2 3e
- 2011/2012 (stagiaire) : 2 5e + 2 4e
- 2009/2011 (AP Lettres) : 2de + 1re ES/L/S + Tle L
- MauvetteÉrudit
Merci Vautrin mais le texte apparaît déjà dans le doc de Thalie. Je vais sûrement leur faire lire en parallèle.
"Le pin des Landes", j'aime beaucoup mais en effet, ça me semble difficile.
Et sinon, Dalva, ce ne sera pas en tout début d'année, plutôt au milieu de l'année mais en début de séquence.
"Le pin des Landes", j'aime beaucoup mais en effet, ça me semble difficile.
Et sinon, Dalva, ce ne sera pas en tout début d'année, plutôt au milieu de l'année mais en début de séquence.
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Je vais bien, ne t'en fais pas
- henrietteMédiateur
J'aime beaucoup donner ce poème (je le donne en 5e par contre) :
Passage d'un poète
Le poète est passé : un remous dans l'argile
se dresse en monument,
avec soudain le bras qui se profile,
la lèvre et l'oeil aimants.
Le poète est passé : le ruisseau qui hésite,
devient fleuve royal ;
il n'a plus de repos ni de limites :
il ressemble au cheval.
Le poète est passé ; au milieu du silence
s'organise un concert,
comme un lilas ; une pensée se pense,
le monde s'est ouvert.
Le poète est passé ; un océan consume
ses bateaux endormis.
La plage est d'or et tous les ors s'allument
pour s'offrir aux amis.
Le poète est passé : il n'est plus de délire
qui ne soit oeuvre d'art.
Le vieux corbeau devient un oiseau-lyre.
Il n'est jamais trop tard
pour vivre quinze fois : si le poète hirsute
repasse avant l'été,
consultez-le car de chaque minute
il fait l'éternité.
Alain Bosquet
Passage d'un poète
Le poète est passé : un remous dans l'argile
se dresse en monument,
avec soudain le bras qui se profile,
la lèvre et l'oeil aimants.
Le poète est passé : le ruisseau qui hésite,
devient fleuve royal ;
il n'a plus de repos ni de limites :
il ressemble au cheval.
Le poète est passé ; au milieu du silence
s'organise un concert,
comme un lilas ; une pensée se pense,
le monde s'est ouvert.
Le poète est passé ; un océan consume
ses bateaux endormis.
La plage est d'or et tous les ors s'allument
pour s'offrir aux amis.
Le poète est passé : il n'est plus de délire
qui ne soit oeuvre d'art.
Le vieux corbeau devient un oiseau-lyre.
Il n'est jamais trop tard
pour vivre quinze fois : si le poète hirsute
repasse avant l'été,
consultez-le car de chaque minute
il fait l'éternité.
Alain Bosquet
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- BibiNiveau 6
La trompe de l'éléphant d' Alain Bosquet
La trompe de l'éléphant
c'est pour ramasser les pistaches
pas besoin de se baisser.
Le cou de la girafe
c'est pour brouter les astres
pas besoin de voler.
La peau du caméléon
verte, bleue, mauve, blanche
selon sa volonté pas besoin de fuir.
La carapace de la tortue,
c'est pour dormir à l'intérieur
même l'hiver :
pas besoin de maison.
Le poème du poète
c'est pour dire cela
et mille et mille et mille autres choses :
pas besoin de comprendre.
La trompe de l'éléphant
c'est pour ramasser les pistaches
pas besoin de se baisser.
Le cou de la girafe
c'est pour brouter les astres
pas besoin de voler.
La peau du caméléon
verte, bleue, mauve, blanche
selon sa volonté pas besoin de fuir.
La carapace de la tortue,
c'est pour dormir à l'intérieur
même l'hiver :
pas besoin de maison.
Le poème du poète
c'est pour dire cela
et mille et mille et mille autres choses :
pas besoin de comprendre.
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"Bientôt ils se rapprochèrent de plus en plus, et, comme deux gouttes de rosée roulant sur la même feuille de lis, ils finirent par se confondre dans une perle unique."
- CNFANiveau 10
Dans un chapitre sur les jeux d'écriture, les élèves travaillaient sur ce poème de Jean Joubert.
Merci au dictionnaire
Merci de m’avoir donné
A l’heure du soleil levant
Le mot semailles
Et que du mot ainsi reçu,
Du grain semé, du grain germé,
Ait aussitôt jailli
Une moisson d’images :
Terre rouge des labours,
Fourrure verte du printemps,
Coquelicots, nielles, bleuets,
Barbe blonde de l’épi,
Gerbe dorée, Angélus,
Lourde meule du moulin
Et dans la maison d’enfance
L’odeur du feu et du pain.
Jean Joubert, Merci au dictionnaire.
Merci au dictionnaire
Merci de m’avoir donné
A l’heure du soleil levant
Le mot semailles
Et que du mot ainsi reçu,
Du grain semé, du grain germé,
Ait aussitôt jailli
Une moisson d’images :
Terre rouge des labours,
Fourrure verte du printemps,
Coquelicots, nielles, bleuets,
Barbe blonde de l’épi,
Gerbe dorée, Angélus,
Lourde meule du moulin
Et dans la maison d’enfance
L’odeur du feu et du pain.
Jean Joubert, Merci au dictionnaire.
- MauvetteÉrudit
Merci pour vos partages ! J'aime bcp le texte d'Henriette également.
J'hésite encore mais ça commence à se construire dans mon esprit. Merci encore !
J'hésite encore mais ça commence à se construire dans mon esprit. Merci encore !
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Je vais bien, ne t'en fais pas
- LonieNeoprof expérimenté
Petite remontée de topic.
J'ai commencé ma séquence sur la poésie en distanciel. Pour cela, j'ai donné à mes élèves l'extrait de la préface de J-P. SIMÉON, La nuit respire, (la poésie, c’est comme les lunettes).
Là, je cherche un texte poétique (forme versifiée) reprenant cette idée de l'utilité de la poésie. J'aimerai également qu'ils l'apprennent.
J'en ai trouvé quelques uns, mais soit je les trouve soit trop difficiles à apprendre, soit au contraire, trop simples.
A quoi ça sert, un poème?
Ça sert à jouer des mots
comme on joue de la guitare,
de la flûte ou du piano.
Ça sert à faire savoir
qu'on est gai ou qu'on est triste,
ou bien d'humeur fantaisiste.
Ça remplace quelques larmes,
ça fait rire ou ça désarme.
Ça sert à parler de soi,
ou bien de n'importe quoi.
C'est un voyage intérieur,
un moyen d'ouvrir son coeur
.À quoi ça sert, un poème ?
Au fond, ça ne sert à rien,
mais ça rend la vie plus belle,
comme un tour de magicien,
un sourire, un arc-en-ciel.
À quoi ça sert, un poème?
Ça sert à dire « Je t'aime »
Henriette Major(1933-2006)
—Dites donc, un poète, à quoi ça sert ?
—Ça remplace les chiens par des licornes.
—Dites donc, ça n'a pas d'autres talents ?
—Il apporte le rêve à ceux qui n'osent pas rêver.
—Vous trouvez ça utile, dites donc ?
—Quand il le veut, il persuade les comètes
de s'arrêter quelques moments chez vous.
—Il trouble l'ordre, dites donc, ce type-là.
—Pas plus qu'un vol de scarabées,
pas plus qu'un peu de neige sur l'épaule.
—Il est bon pour l'hospice, dites donc.
—Il le transformerait en palais de cristal, avec mille musiques.
—Qu'on le conduise à la fosse commune, dites donc, ce poète.
—Alors décembre se prolongera jusqu'à la fin de juin.
Alain Bosque
Tu dis sable
Et déjà,
La mer est à tes pieds.
Tu dis forêt
Et déjà,
Les arbres te tendent leurs bras.
Tu dis colline
Et déjà,Le sentier court avec toi vers le sommet.
Tu dis nuage
Et déjà,Un cumulus t’offre la promesse d’un voyage.
Tu dis poème
Et déjà,Les mots volent et dansent
Comme étincelles dans la cheminée.
JOSEPH PAUL SCHNEIDER, « Tu dis »
Parmi ces poèmes (plus ceux cités plus haut), lequel donneriez-vous en récitation ? Si vous avez d'autres idées, je suis preneuse.
Merci d'avance.
J'ai commencé ma séquence sur la poésie en distanciel. Pour cela, j'ai donné à mes élèves l'extrait de la préface de J-P. SIMÉON, La nuit respire, (la poésie, c’est comme les lunettes).
Là, je cherche un texte poétique (forme versifiée) reprenant cette idée de l'utilité de la poésie. J'aimerai également qu'ils l'apprennent.
J'en ai trouvé quelques uns, mais soit je les trouve soit trop difficiles à apprendre, soit au contraire, trop simples.
A quoi ça sert, un poème?
Ça sert à jouer des mots
comme on joue de la guitare,
de la flûte ou du piano.
Ça sert à faire savoir
qu'on est gai ou qu'on est triste,
ou bien d'humeur fantaisiste.
Ça remplace quelques larmes,
ça fait rire ou ça désarme.
Ça sert à parler de soi,
ou bien de n'importe quoi.
C'est un voyage intérieur,
un moyen d'ouvrir son coeur
.À quoi ça sert, un poème ?
Au fond, ça ne sert à rien,
mais ça rend la vie plus belle,
comme un tour de magicien,
un sourire, un arc-en-ciel.
À quoi ça sert, un poème?
Ça sert à dire « Je t'aime »
Henriette Major(1933-2006)
—Dites donc, un poète, à quoi ça sert ?
—Ça remplace les chiens par des licornes.
—Dites donc, ça n'a pas d'autres talents ?
—Il apporte le rêve à ceux qui n'osent pas rêver.
—Vous trouvez ça utile, dites donc ?
—Quand il le veut, il persuade les comètes
de s'arrêter quelques moments chez vous.
—Il trouble l'ordre, dites donc, ce type-là.
—Pas plus qu'un vol de scarabées,
pas plus qu'un peu de neige sur l'épaule.
—Il est bon pour l'hospice, dites donc.
—Il le transformerait en palais de cristal, avec mille musiques.
—Qu'on le conduise à la fosse commune, dites donc, ce poète.
—Alors décembre se prolongera jusqu'à la fin de juin.
Alain Bosque
Tu dis sable
Et déjà,
La mer est à tes pieds.
Tu dis forêt
Et déjà,
Les arbres te tendent leurs bras.
Tu dis colline
Et déjà,Le sentier court avec toi vers le sommet.
Tu dis nuage
Et déjà,Un cumulus t’offre la promesse d’un voyage.
Tu dis poème
Et déjà,Les mots volent et dansent
Comme étincelles dans la cheminée.
JOSEPH PAUL SCHNEIDER, « Tu dis »
Parmi ces poèmes (plus ceux cités plus haut), lequel donneriez-vous en récitation ? Si vous avez d'autres idées, je suis preneuse.
Merci d'avance.
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"Si j'avais su, j'aurais pas venu"
- henrietteMédiateur
D'Alain Bosquet, en 5e, j'utilise ce poème :
Passage d'un poète
Le poète est passé : un remous dans l'argile
se dresse en monument,
avec soudain le bras qui se profile,
la lèvre et l'oeil aimants.
Le poète est passé : le ruisseau qui hésite,
devient fleuve royal ;
il n'a plus de repos ni de limites :
il ressemble au cheval.
Le poète est passé ; au milieu du silence
s'organise un concert,
comme un lilas ; une pensée se pense,
le monde s'est ouvert.
Le poète est passé ; un océan consume
ses bateaux endormis.
La plage est d'or et tous les ors s'allument
pour s'offrir aux amis.
Le poète est passé : il n'est plus de délire
qui ne soit oeuvre d'art.
Le vieux corbeau devient un oiseau-lyre.
Il n'est jamais trop tard
pour vivre quinze fois : si le poète hirsute
repasse avant l'été,
consultez-le car de chaque minute
il fait l'éternité.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- GyokuroNiveau 3
Bonjour, d'Alain Bosquet, pour les 6èmes :
Un enfant m’a dit :
"La pierre est une grenouille endormie".
Un autre enfant m’a dit :
"Le ciel, c’est de la soie très fragile".
Un troisième enfant m’a dit :
"L’océan, quand on lui fait peur, il crie".
Je ne dis rien, je souris.
Le rêve de l’enfant, c’est une loi.
Et puis je sais que la pierre,
Vraiment, est une grenouille,
Mais au lieu de dormir,
Elle me regarde.
Alain Bosquet, « Un enfant m’a dit »,
Le cheval applaudit, 1977.
Sinon de Dominique Cagnard :
Que feras-tu lorsque tu seras grand ?
Demandait le père à l'enfant.
Je deviendrai moissonneur,
Je bâtirai l'espérance,
Je réinventerai le cinéma
En écrivant des poèmes multicolores.
Dominique Cagnard, Presque le bonheur, 1995.
Les activités d'écriture sont ensuite assez faciles à mettre en œuvre.
Un enfant m’a dit :
"La pierre est une grenouille endormie".
Un autre enfant m’a dit :
"Le ciel, c’est de la soie très fragile".
Un troisième enfant m’a dit :
"L’océan, quand on lui fait peur, il crie".
Je ne dis rien, je souris.
Le rêve de l’enfant, c’est une loi.
Et puis je sais que la pierre,
Vraiment, est une grenouille,
Mais au lieu de dormir,
Elle me regarde.
Alain Bosquet, « Un enfant m’a dit »,
Le cheval applaudit, 1977.
Sinon de Dominique Cagnard :
Que feras-tu lorsque tu seras grand ?
Demandait le père à l'enfant.
Je deviendrai moissonneur,
Je bâtirai l'espérance,
Je réinventerai le cinéma
En écrivant des poèmes multicolores.
Dominique Cagnard, Presque le bonheur, 1995.
Les activités d'écriture sont ensuite assez faciles à mettre en œuvre.
- SeiGrand Maître
Il y a ce poème de Jean Joubert :
Petite musique du jour
Trouver les mots pour dire
le liseron
la coccinelle
le coquelicot
la mésange
et sa plume laissée
dans la rosée de l’aube.
Prendre la plume pour écrire
en lettres naines
l’humble beauté de chaque jour
tandis qu’au ciel
sonnent en vain les trompes
des grandes odes prophétiques :
les poumons noirs de l’orage.
Petite musique du jour
Trouver les mots pour dire
le liseron
la coccinelle
le coquelicot
la mésange
et sa plume laissée
dans la rosée de l’aube.
Prendre la plume pour écrire
en lettres naines
l’humble beauté de chaque jour
tandis qu’au ciel
sonnent en vain les trompes
des grandes odes prophétiques :
les poumons noirs de l’orage.
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"Humanité, humanité, engeance de crocodile."
- OudemiaBon génie
Henriette, j'aime beaucoup le poème que tu cites : si je l'avais connu, je l'aurais utilisé en classe.
- henrietteMédiateur
Contente de te l'avoir fait découvrir, je l'aime beaucoup aussi.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- LonieNeoprof expérimenté
Merci beaucoup à tous !
Henriette, j'aime beaucoup aussi ton texte.
Je me servirai des autres poèmes pour l'écriture (ils sont sympas à imiter).
Henriette, j'aime beaucoup aussi ton texte.
Je me servirai des autres poèmes pour l'écriture (ils sont sympas à imiter).
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"Si j'avais su, j'aurais pas venu"
- miss sophieExpert spécialisé
Il y a Eugène Guillevic aussi, un peu :
J’ai vu le menuisier
Tirer parti du bois.
J’ai vu le menuisier
Comparer plusieurs planches.
J’ai vu le menuisier
Caresser la plus belle.
J’ai vu le menuisier
Approcher le rabot.
J’ai vu le menuisier
Donner la juste forme.
Tu chantais, menuisier,
En assemblant l’armoire.
Je garde ton image
Avec l’odeur du bois.
Moi, j’assemble des mots
Et c’est un peu pareil.
J’ai vu le menuisier
Tirer parti du bois.
J’ai vu le menuisier
Comparer plusieurs planches.
J’ai vu le menuisier
Caresser la plus belle.
J’ai vu le menuisier
Approcher le rabot.
J’ai vu le menuisier
Donner la juste forme.
Tu chantais, menuisier,
En assemblant l’armoire.
Je garde ton image
Avec l’odeur du bois.
Moi, j’assemble des mots
Et c’est un peu pareil.
- menerveOracle
J'aime bien Raymond Queneau
Un poème
Bien placés, bien choisis
Bien placés, bien choisis,
Quelques mots font une poésie
Les mots, il suffit qu'on les aime
Pour écrire un poème.
On sait pas toujours ce qu'on dit
Lorsque naît la poésie
Faut ensuite rechercher le thème
Pour intituler le poème
Mais d'autres fois, on pleure, on rit
En écrivant la poésie
Ca a toujours kèkchose d'extrême
Un poème
Raymond QUENEAU
Pour un art poétique
Un poème c'est bien peu de chose à peine plus qu'un cyclone aux
Antilles qu'un typhon dans la mer de
Chine un tremblement de terre à
Formose
Une inondation du
Yang
Tse
Kiang
ça vous noie cent mille
Chinois d'un seul coup
vlan
ça ne fait même pas le sujet d'un poème
Bien peu de chose
On s'amuse bien dans notre petit village
on va bâtir une nouvelle école
on va élire un nouveau maire et changer les jours de
[marché on était au centre du monde on se trouve maintenant près du fleuve océan qui ronge l'horizon
Un poème c'est bien peu de chose
Bon dieu de bon dieu que j'ai envie d'écrire un petit
Tiens en voilà justement un qui passe [poème
Petit petit petit
viens ici que je t'enfile
sur le fil du collier de mes autres poèmes
viens ici que je t'entube
dans le comprimé de mes œuvres complètes
viens ici que je t'enpapouète
et que je t'enrime
et que je t'enrythme
et que je t'enlyre
et que je t'enpégase
et que je t'enverse
et que je t'enprose
la vache
il a foutu le camp
Ce soir
si j'écrivais un poème
pour la postérité?
fichtre
la belle idée
je me sens sûr de moi
j'y vas
et
à
la
postérité
j'y dis merde et remerde
et reremerde
drôlement feintée
la postérité
qui attendait son poème
ah mais
Un poème
Bien placés, bien choisis
Bien placés, bien choisis,
Quelques mots font une poésie
Les mots, il suffit qu'on les aime
Pour écrire un poème.
On sait pas toujours ce qu'on dit
Lorsque naît la poésie
Faut ensuite rechercher le thème
Pour intituler le poème
Mais d'autres fois, on pleure, on rit
En écrivant la poésie
Ca a toujours kèkchose d'extrême
Un poème
Raymond QUENEAU
Pour un art poétique
Un poème c'est bien peu de chose à peine plus qu'un cyclone aux
Antilles qu'un typhon dans la mer de
Chine un tremblement de terre à
Formose
Une inondation du
Yang
Tse
Kiang
ça vous noie cent mille
Chinois d'un seul coup
vlan
ça ne fait même pas le sujet d'un poème
Bien peu de chose
On s'amuse bien dans notre petit village
on va bâtir une nouvelle école
on va élire un nouveau maire et changer les jours de
[marché on était au centre du monde on se trouve maintenant près du fleuve océan qui ronge l'horizon
Un poème c'est bien peu de chose
Bon dieu de bon dieu que j'ai envie d'écrire un petit
Tiens en voilà justement un qui passe [poème
Petit petit petit
viens ici que je t'enfile
sur le fil du collier de mes autres poèmes
viens ici que je t'entube
dans le comprimé de mes œuvres complètes
viens ici que je t'enpapouète
et que je t'enrime
et que je t'enrythme
et que je t'enlyre
et que je t'enpégase
et que je t'enverse
et que je t'enprose
la vache
il a foutu le camp
Ce soir
si j'écrivais un poème
pour la postérité?
fichtre
la belle idée
je me sens sûr de moi
j'y vas
et
à
la
postérité
j'y dis merde et remerde
et reremerde
drôlement feintée
la postérité
qui attendait son poème
ah mais
- AlcyoneFidèle du forum
J'aime bien celui-là :
Outils posés sur une table
Mes outils d'artisan
sont vieux comme le monde
vous les connaissez
je les prends devant vous :
verbes adverbes participes
pronoms substantifs adjectifs.
Ils ont su ils savent toujours
peser sur les choses
sur les volontés
éloigner ou rapprocher
réunir séparer
fondre ce qui est pour qu'en transparence
dans cette épaisseur
soient espérés ou redoutés
ce qui n'est pas, ce qui n'est pas encore,
ce qui est tout, ce qui n'est rien,
ce qui n'est plus.
Je les pose sur la table
ils parlent tout seuls je m'en vais.
Jean Tardieu, "Poèmes pour la main droite" Formeries
Outils posés sur une table
Mes outils d'artisan
sont vieux comme le monde
vous les connaissez
je les prends devant vous :
verbes adverbes participes
pronoms substantifs adjectifs.
Ils ont su ils savent toujours
peser sur les choses
sur les volontés
éloigner ou rapprocher
réunir séparer
fondre ce qui est pour qu'en transparence
dans cette épaisseur
soient espérés ou redoutés
ce qui n'est pas, ce qui n'est pas encore,
ce qui est tout, ce qui n'est rien,
ce qui n'est plus.
Je les pose sur la table
ils parlent tout seuls je m'en vais.
Jean Tardieu, "Poèmes pour la main droite" Formeries
- LonieNeoprof expérimenté
Juste un petit message pour vous remercier pour toutes vos propositions. C'est vraiment génial de pouvoir échanger ainsi.
Toujours quelqu'un pour répondre et aider, c'est vraiment appréciable.
Donc, un grand merci à tous !
Toujours quelqu'un pour répondre et aider, c'est vraiment appréciable.
Donc, un grand merci à tous !
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"Si j'avais su, j'aurais pas venu"
- Val PaïNiveau 1
Chouette cette discussion ! Ca donne des idées !
Pour ma part je propose aussi - mais évidemment pas approfondi, le Sonnet 6 de Du Bellay "Las où est maintenant...", je leur demande de relever les mots qui peuvent rappeler la poésie, et de les commenter, et ensuite on s'attarde sur les Muses, l'inspiration et la page blanche, j'explique le lien aux origines de la poésie, etc... C'est toujours un moment agréable, et ils sont assez fiers d'apprendre certains mots (je n'ai toujours pas compris pourquoi mais tous les ans ils adorent "adversité" ). J'admets que je n'insiste pas sur la compréhension parfaite du sonnet...
Je mets ce sonnet en regard avec Queneau qui a été cité par @menerve (oui c'est le grand écart!). Ça permet de poser pas mal de notions autour de la poésie.
Pour ma part je propose aussi - mais évidemment pas approfondi, le Sonnet 6 de Du Bellay "Las où est maintenant...", je leur demande de relever les mots qui peuvent rappeler la poésie, et de les commenter, et ensuite on s'attarde sur les Muses, l'inspiration et la page blanche, j'explique le lien aux origines de la poésie, etc... C'est toujours un moment agréable, et ils sont assez fiers d'apprendre certains mots (je n'ai toujours pas compris pourquoi mais tous les ans ils adorent "adversité" ). J'admets que je n'insiste pas sur la compréhension parfaite du sonnet...
Je mets ce sonnet en regard avec Queneau qui a été cité par @menerve (oui c'est le grand écart!). Ça permet de poser pas mal de notions autour de la poésie.
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