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- DerborenceModérateur
Delia a écrit:Décidé ?V.Marchais a écrit:Delia a écrit:Dans la mesure où c'est une œuvre traduite, ce roman ne peut être proposée en œuvre intégrale. Des extraits ont toute leur place dans un GT.
Tu as décidé ça toute seule ? :abb:
En général, je me détermine seule selon les critères qui me sont personnels. Cela fait trente ans que je me suis interdit d'étudier des traductions en lecture intégrale. Un professeur de Lettres classiques est extrêmement bien placé pour savoir que les traductions font perdre aux textes une grand partie de leurs dénotations et que le travail fin d'analyse en est rendu impossible.
Il se trouve d'ailleurs ici même trois personnes qui partagent ce point de vue : nitescence, derborence et Sallustius.
Alors non, je ne suis pas toute seule. Être la seule à faire une chose ne m'a d'ailleurs jamais paralysée.
Quel point de vue ?
- Thalia de GMédiateur
RIP Baudelaire et Stefan Zweig, RIP Homère...
Et devons-nous nous abstenir d'étudier des extraits de la Bible sous prétexte que nous ne sommes pas des hébraïsants capables de traduire le Texte ?
Et devons-nous nous abstenir d'étudier des extraits de la Bible sous prétexte que nous ne sommes pas des hébraïsants capables de traduire le Texte ?
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- RosanetteEsprit éclairé
Thalia de G a écrit:RIP Baudelaire et Stefan Zweig, RIP Homère...
Et devons-nous nous abstenir d'étudier des extraits de la Bible sous prétexte que nous ne sommes pas des hébraïsants capables de traduire le Texte ?
La discussion porte sur une étude en OI.
- V.MarchaisEmpereur
Et alors ?
Peut-on faire reproche à un professeur de Lettres de vouloir faire lire intégralement à ses élèves Roméo et Juliette, L'Île au Trésor, L'Odyssée, Les nouvelles d'Edgar Poe... ?
Peut-on faire reproche à un professeur de Lettres de vouloir faire lire intégralement à ses élèves Roméo et Juliette, L'Île au Trésor, L'Odyssée, Les nouvelles d'Edgar Poe... ?
- Thalia de GMédiateur
Et alors ? L'Odyssée et Le Joueur d'échecs, Lettre d'une inconnue et les Histoires extraordinaires d'Edgar Allan Poe ne peuvent-ils faire l'objet d'une OI ?Rosanette a écrit:Thalia de G a écrit:RIP Baudelaire et Stefan Zweig, RIP Homère...
Et devons-nous nous abstenir d'étudier des extraits de la Bible sous prétexte que nous ne sommes pas des hébraïsants capables de traduire le Texte ?
La discussion porte sur une étude en OI.
Donc la discussion porte bien sur l'étude d'une OI.
Edit : Véro
J'ai aussi pensé à Cervantes, mais la liste serait longue.
J'ajouterais qu'on ne peut passer à côté de chefs-d'œuvre universels sous prétexte qu'on ne peut y accéder dans la langue de l'écriture.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- RosanetteEsprit éclairé
Je rebondissais surtout sur les extraits de la Bible, la collègue visiblement ne parlait pas du tout de cela.
Je ne fais de reproche à personne, et vu ma matière vous aurez du mal à me faire dire qu'il ne faut pas faire lire Poe, Stevenson ou Shakespeare, mais une lecture cursive fait aussi lire des œuvres intégrales.
Je ne fais de reproche à personne, et vu ma matière vous aurez du mal à me faire dire qu'il ne faut pas faire lire Poe, Stevenson ou Shakespeare, mais une lecture cursive fait aussi lire des œuvres intégrales.
- Agrippina furiosaFidèle du forum
Bon ben quoique lettres classiques, je vais faire lire ce roman en OI à une de mes classes de 3ème ... Et pour ce qui est des subtilités de traduction, je ne pense pas que ça ait une véritable incidence pour une étude en collège. On n'est pas en fac. Mon objectif est bien plus modeste et j'aimerais déjà être sûre que, traduction ou non, ils comprennent ce qu'ils lisent :blague:
Mais peut-être que je manque d'ambition ...
Mais peut-être que je manque d'ambition ...
- RosanetteEsprit éclairé
Les subtilités de traduction sont quand même assez peu subtiles quand on s'approche de Roméo et Juliette (sans même parler de Bonnefoy).
- henrietteMédiateur
Le problème de la traduction ne se pose pas au collège de la même façon qu'au lycée.
Et nous serons tous d'accord, je suppose, pour dire qu'il vaut bien mieux faire découvrir Homère/Virgile/Chrétien de Troyes/Shakespeare/Poe/Conan Doyle/Stevenson etc. en traduction qu'attendre que les élèves puissent les lire dans le texte.
Et qu'une traduction d'oeuvres aussi patrimoniales que celles-ci apportera toujours mille fois plus aux élèves que certaines indigentes oeuvres de littérature de jeunesse que permettent à nouveau les programmes (il ne viendrait l'idée à personne de dire : je fais Le Chevalier au bouclier vert en OI plutôt qu'Yvain car ce dernier serait en traduction, si ?)
Et nous serons tous d'accord, je suppose, pour dire qu'il vaut bien mieux faire découvrir Homère/Virgile/Chrétien de Troyes/Shakespeare/Poe/Conan Doyle/Stevenson etc. en traduction qu'attendre que les élèves puissent les lire dans le texte.
Et qu'une traduction d'oeuvres aussi patrimoniales que celles-ci apportera toujours mille fois plus aux élèves que certaines indigentes oeuvres de littérature de jeunesse que permettent à nouveau les programmes (il ne viendrait l'idée à personne de dire : je fais Le Chevalier au bouclier vert en OI plutôt qu'Yvain car ce dernier serait en traduction, si ?)
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- IphigénieProphète
Tout à fait.henriette a écrit:Le problème de la traduction ne se pose pas au collège de la même façon qu'au lycée.
Et nous serons tous d'accord, je suppose, pour dire qu'il vaut bien mieux faire découvrir Homère/Virgile/Chrétien de Troyes/Shakespeare/Poe/Conan Doyle/Stevenson etc. en traduction qu'attendre que les élèves puissent les lire dans le texte.
Le veto de Delia se comprend pour le lycée où les LA sont nécessaires et difficiles à mener voire impossibles sur un texte traduit. Pas au collège pour une étude d'oeuvre complète.
Et je suis effarée par la disparitition quasi complète pour les élèves de lycée de la moindre connaissance sur tous les grands classiques de la littérature étrangère, russe en particulier, que bien peu aborderont en v.o...
En plus le problème de la traduction est réel pour les oeuvres antiques, où les traductions diffèrent considérablement, parce qu'on ne traduit pas que des mots mais tout un système de pensée totalement différent (d'où l'intérêt d'ailleurs de la pratique de la traduction latine et grecque- et non de l'absurde comparaison de traduction sans accès à l'original...bref, passons).
Par contre sur des oeuvres du XIXe ou XXe, les traductions diffèrent beaucoup moins (même s'il y a des divergences, comme le rappelle Kundera dans je ne sais plus quelle préface à propos de la traduction en français très fleuri de ses premières oeuvres écrites en tchèque...)
On l'avait remarqué avec les TL: deux traductions d'Ovide aboutissent à deux textes très, très différents, alors que deux traductions de Zweig ou Kafka sont quand même globalement proches voire identiques à quelques détails près (si importants que soient les détails en LA, oeuf corse)...
- HocamSage
Je ne savais pas que les membres du forum avaient droit de veto sur ce qui doit se faire en classe.Iphigénie a écrit:
Le veto de Delia se comprend pour le lycée où les LA sont nécessaires et difficiles à mener voire impossibles sur un texte traduit. Pas au collège pour une étude d'oeuvre complète.
Par contre sur des oeuvres du XIXe ou XXe, les traductions diffèrent beaucoup moins (même s'il y a des divergences, comme le rappelle Kundera dans je ne sais plus quelle préface à propos de la traduction en français très fleuri de ses premières oeuvres écrites en tchèque...)
Concernant la supposée quasi-impossibilité de mener une lecture analytique sur un texte traduit : puisque vous évoquez Kundera, il dit précisément à propos de certaines de ses premières œuvres en tchèque que les traductions françaises de chez Gallimard sont presque plus originales que les originales, justement ; ce sont bien ces traductions qu'il corrige, complète ou ampute. Mais il est vrai que Kundera est un cas un peu particulier, et qu'il y a bien évidemment une grande différence entre les œuvres antiques (notamment en vers, mas pas que) et la littérature moderne et contemporaine. Mais cela, c'est un point de départ de la réflexion sur la traduction, pas la conclusion.
Et heureusement, on peut aussi considérer certaines traductions comme des œuvres à part entière, qu'on peut tout à fait analyser très finement, quand bien même il y aurait un écart par rapport au texte original (et il y en a évidemment toujours un d'une certaine manière : là aussi, point de départ un brin tarte à la crème de la réflexion sur la traduction, même pas la peine de citer traduttore traditore), a fortiori s'il s'agit d'un travail fait par un écrivain patenté.
- IphigénieProphète
Le veto n'était qu'une façon de parler, à interpréter cum grano salis , l'essentiel étant de dire que les traductions sont gênantes pour le travail d'analyse du lycée mais pas gênantes et même bienvenues pour la découverte des œuvres au CollegeBeniamino Massimo a écrit:Je ne savais pas que les membres du forum avaient droit de veto sur ce qui doit se faire en classe.Iphigénie a écrit:
Le veto de Delia se comprend pour le lycée où les LA sont nécessaires et difficiles à mener voire impossibles sur un texte traduit. Pas au collège pour une étude d'oeuvre complète.
Par contre sur des oeuvres du XIXe ou XXe, les traductions diffèrent beaucoup moins (même s'il y a des divergences, comme le rappelle Kundera dans je ne sais plus quelle préface à propos de la traduction en français très fleuri de ses premières oeuvres écrites en tchèque...)
Concernant la supposée quasi-impossibilité de mener une lecture analytique sur un texte traduit : puisque vous évoquez Kundera, il dit précisément à propos de certaines de ses premières œuvres en tchèque que les traductions françaises de chez Gallimard sont presque plus originales que les originales, justement ; ce sont bien ces traductions qu'il corrige, complète ou ampute. Mais il est vrai que Kundera est un cas un peu particulier, et qu'il y a bien évidemment une grande différence entre les œuvres antiques (notamment en vers, mas pas que) et la littérature moderne et contemporaine (mais cela, c'est un point de départ de la réflexion sur la traduction, pas la conclusion).
- HocamSage
Ah oui, cum magno grano salis, alors. Il était clair dans le message de départ qu'on parlait du collège.
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