- Sharku84Niveau 2
Bonjour, je suis enseignant d'Histoire géographie en collège. J'envisage de me convertir aux compétences mais j'ai quelques questions qui me bloquent un peu. J'aimerai connaître vos points de vu et notamment avoir des conseils de ceux qui les utilisent.
Comment matérialiser la progression pour les élèves? Sous forme d'une grille?
Dans un contrôle on vérifie parfois des connaissances "pures", comment les évaluer si on ne veut pas de note chiffrée?
Faut-il renoncer à évaluer des connaissances "pures" (par exemple, donner des définitions)?
Faut-il garder la note chiffrée pour les connaissances pures et ajouter des compétences? Doit-on pratiquer la double notation?
Si on n'évalue plus que des compétences, n'est ce pas la mort de la discipline et du savoir pure?
Faut-il transformer les compétences en score chiffré ou en pourcentage pour avoir une vision d'ensemble du niveau de l'élève (notamment lors des conseils de classe)?
Comment faire une correction sans barème chiffré?
Comment gérer la subjectivité du niveau de compétence atteint (en tenant compte des 4 niveaux)?
Combien de fois faut-il évaluer l'élève par compétence? Que faire si on se rend compte qu'un élève qui était censé maîtriser une compétence est devenu nul le trimestre suivant?
Comment matérialiser, sur le contrôle le niveau atteint par compétence? (code couleur, cases, écrit?)
Que faire par exemple si on se rend compte que l'élève sait bien repérer sur une carte, créer une légende, faire un croquis mais qu'il n' a rien compris sur le cours sur les inégalités et que le contenu de connaissance est nul?
Comment matérialiser la progression pour les élèves? Sous forme d'une grille?
Dans un contrôle on vérifie parfois des connaissances "pures", comment les évaluer si on ne veut pas de note chiffrée?
Faut-il renoncer à évaluer des connaissances "pures" (par exemple, donner des définitions)?
Faut-il garder la note chiffrée pour les connaissances pures et ajouter des compétences? Doit-on pratiquer la double notation?
Si on n'évalue plus que des compétences, n'est ce pas la mort de la discipline et du savoir pure?
Faut-il transformer les compétences en score chiffré ou en pourcentage pour avoir une vision d'ensemble du niveau de l'élève (notamment lors des conseils de classe)?
Comment faire une correction sans barème chiffré?
Comment gérer la subjectivité du niveau de compétence atteint (en tenant compte des 4 niveaux)?
Combien de fois faut-il évaluer l'élève par compétence? Que faire si on se rend compte qu'un élève qui était censé maîtriser une compétence est devenu nul le trimestre suivant?
Comment matérialiser, sur le contrôle le niveau atteint par compétence? (code couleur, cases, écrit?)
Que faire par exemple si on se rend compte que l'élève sait bien repérer sur une carte, créer une légende, faire un croquis mais qu'il n' a rien compris sur le cours sur les inégalités et que le contenu de connaissance est nul?
- User21929Expert
Voilà, c'est ça !
L'évaluation par compétences donne du travail supplémentaire aux professeurs, n'apporte rien, voir moins, aux élèves. Tout ça pour gonfler encore plus la "réussite" aux examens...
L'évaluation par compétences donne du travail supplémentaire aux professeurs, n'apporte rien, voir moins, aux élèves. Tout ça pour gonfler encore plus la "réussite" aux examens...
- Sharku84Niveau 2
Le travail supplémentaire ne me fais pas peur et c'est réutilisable ensuite. Le peu que j'ai testé, ça apporte aux élèves qui sont content de pouvoir savoir que malgré leur 5/20, ils savent faire des trucs. Surtout ça permet de faire une remédiation fine et personnalisable ce qui développe un sentiment de progrès chez les élèves. Cela permet aussi de concevoir des exercices qui sont autre chose que des prélèvement d'info con-con prétexte à pouvoir reprendre son CM ensuite. Ça force à se creuser les méninges pour créer des exercices qui soient formateurs.
Après, c'est clair que c'est chronophage et ça pose les questions de mon post initial. Il est hors de question que la place de la "connaissance" soit dévaluée au profit des compétences. Je pense que les deux peuvent cohabiter, mais je n'ai pas encore trouver exactement sous quelle forme.
Après, c'est clair que c'est chronophage et ça pose les questions de mon post initial. Il est hors de question que la place de la "connaissance" soit dévaluée au profit des compétences. Je pense que les deux peuvent cohabiter, mais je n'ai pas encore trouver exactement sous quelle forme.
- MUTISExpert
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/09/02/contre-l-ideologie-de-la-competence-l-education-doit-apprendre-a-penser_1566841_3232.html
Lis cet entretien entre Marcel Gauchet et Meirieu... Tu en sauras beaucoup plus...
Extrait de Patrick Laudet, IG de Lettres :
Lis cet entretien entre Marcel Gauchet et Meirieu... Tu en sauras beaucoup plus...
Extrait de Patrick Laudet, IG de Lettres :
http://www.sainte-marie-lyon.fr/wordpress/wp-content/uploads/2013/06/LM_109.pdfJe crois au fond que c’est le programme de tout éducateur, de tout professeur, aujourd’hui, de réfléchir dans sa propre pratique à la capacité qu’il a encore de proférer une parole, de ne pas se laisser embrigader par tout ce que l’institution, les inspecteurs, les programmes, les dispositifs didactiques ont tendance à faire de lui, c’est-à-dire un exécutant de procédures juste bon à faire cocher des cases dans des livrets de compétences.
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"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- User21929Expert
J'ai posé la question à mon IPR, à part un sourire niais je n'ai eu aucune réponse.Sharku84 a écrit:Le travail supplémentaire ne me fais pas peur et c'est réutilisable ensuite. Le peu que j'ai testé, ça apporte aux élèves qui sont content de pouvoir savoir que malgré leur 5/20, ils savent faire des trucs. Surtout ça permet de faire une remédiation fine et personnalisable ce qui développe un sentiment de progrès chez les élèves. Cela permet aussi de concevoir des exercices qui sont autre chose que des prélèvement d'info con-con prétexte à pouvoir reprendre son CM ensuite. Ça force à se creuser les méninges pour créer des exercices qui soient formateurs.
Après, c'est clair que c'est chronophage et ça pose les questions de mon post initial. Il est hors de question que la place de la "connaissance" soit dévaluée au profit des compétences. Je pense que les deux peuvent cohabiter, mais je n'ai pas encore trouver exactement sous quelle forme.
- Kan-gourouFidèle du forum
Je suis loin de maîtriser le sujet, mais je peux t'apporter quelques pistes.
Il existe des grilles de compétences, aussi appelées "ceintures".
Sharku84 a écrit:Bonjour, je suis enseignant d'Histoire géographie en collège. J'envisage de me convertir aux compétences mais j'ai quelques questions qui me bloquent un peu. J'aimerai connaître vos points de vu et notamment avoir des conseils de ceux qui les utilisent.
Comment matérialiser la progression pour les élèves? Sous forme d'une grille?
Il existe des grilles de compétences, aussi appelées "ceintures".
C'est la compétence "Etre capable de restituer ses connaissances" et elle doit être associée à d'autres compétences.Sharku84 a écrit:
Dans un contrôle on vérifie parfois des connaissances "pures", comment les évaluer si on ne veut pas de note chiffrée?
Noooon !!!!Sharku84 a écrit:
Faut-il renoncer à évaluer des connaissances "pures" (par exemple, donner des définitions)?
Oui, si tes journées font plus de 24 heures et que tu ne dors jamais !Sharku84 a écrit:
Faut-il garder la note chiffrée pour les connaissances pures et ajouter des compétences? Doit-on pratiquer la double notation?
Une formatrice m'a expliqué qu'elle donne 5 compétences par évaluation. Chaque compétence est composée de 4 niveaux (écrits 1, 2, 3 et 4). Les élèves qui le veulent font l'addition et obtiennent une note sur 20. Chaque compétence est évaluée 5 fois dans le trimestre donc ça donne encore une note sur 20 (pour les élèves).Sharku84 a écrit:
Si on n'évalue plus que des compétences, n'est ce pas la mort de la discipline et du savoir pure?
Faut-il transformer les compétences en score chiffré ou en pourcentage pour avoir une vision d'ensemble du niveau de l'élève (notamment lors des conseils de classe)?
Au moins 5 fois. Si les trois dernières évaluations sont bonnes, alors la compétence est considérée comme acquise.Sharku84 a écrit:
Comment faire une correction sans barème chiffré?
Comment gérer la subjectivité du niveau de compétence atteint (en tenant compte des 4 niveaux)?
Combien de fois faut-il évaluer l'élève par compétence?
Les compétences "se repérer sur une carte"... sont validées mais les compétences "Comprendre" et "Restituer ses connaissances" sont à travailler.Sharku84 a écrit:
Que faire si on se rend compte qu'un élève qui était censé maîtriser une compétence est devenu nul le trimestre suivant?
Comment matérialiser, sur le contrôle le niveau atteint par compétence? (code couleur, cases, écrit?)
Que faire par exemple si on se rend compte que l'élève sait bien repérer sur une carte, créer une légende, faire un croquis mais qu'il n' a rien compris sur le cours sur les inégalités et que le contenu de connaissance est nul?
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Travaux en cours...
- Raoul VolfoniGrand sage
Sharku84 a écrit:Bonjour, je suis enseignant d'Histoire géographie en collège. J'envisage de me convertir aux compétences mais j'ai quelques questions qui me bloquent un peu. J'aimerai connaître vos points de vu et notamment avoir des conseils de ceux qui les utilisent.
Sharku84 a écrit:Le travail supplémentaire ne me fais pas peur et c'est réutilisable ensuite. Le peu que j'ai testé, ça apporte aux élèves qui sont content de pouvoir savoir que malgré leur 5/20, ils savent faire des trucs. Surtout ça permet de faire une remédiation fine et personnalisable ce qui développe un sentiment de progrès chez les élèves. Cela permet aussi de concevoir des exercices qui sont autre chose que des prélèvement d'info con-con prétexte à pouvoir reprendre son CM ensuite. Ça force à se creuser les méninges pour créer des exercices qui soient formateurs.
Après, c'est clair que c'est chronophage et ça pose les questions de mon post initial. Il est hors de question que la place de la "connaissance" soit dévaluée au profit des compétences. Je pense que les deux peuvent cohabiter, mais je n'ai pas encore trouver exactement sous quelle forme.
C'est vraiment un discours très... sacerdotal. Je ne peux pas t'aider, mais je te souhaite beaucoup de bonheur sur ton chemin de Damas.
- CasparProphète
Se convertir...j'avoue que la formulation me laisse aussi perplexe, mais je parle souvent de Saint-Socle -ironiquement bien sûr- tant les adeptes des compétences me font penser à une secte.
- Presse-puréeGrand sage
Salut à toi,
Je pense que tu verras bientôt arriver sur ce fil des collègues qui pratiquent cette approche et qui pourront te donner des conseils. Cependant, il faut bien comprendre que, si les effets d'une telle approche seraient visibles dans les matières dites scientifiques, il en va pour le moment différemment de l'HG et du français:
voir https://lejournal.cnrs.fr/articles/comment-mieux-evaluer-le-travail-des-eleves
Ensuite, tu pointes un des nombreux problèmes posés par l'APC. Contrairement à ce que disent ses défenseurs, c'est aussi une évaluation au doigt mouillé. La frontière entre "acquis" et "en cours d'acquisition", par exemple, est tout aussi subjective qu'un demi-point accordé à une question.
Bon courage dans ton travail.
Je pense que tu verras bientôt arriver sur ce fil des collègues qui pratiquent cette approche et qui pourront te donner des conseils. Cependant, il faut bien comprendre que, si les effets d'une telle approche seraient visibles dans les matières dites scientifiques, il en va pour le moment différemment de l'HG et du français:
voir https://lejournal.cnrs.fr/articles/comment-mieux-evaluer-le-travail-des-eleves
Le Journal du CNRS a écrit:En revanche, son efficacité est moins nette en histoire-géographie et indétectable en français pour des raisons qui restent à élucider.
Ensuite, tu pointes un des nombreux problèmes posés par l'APC. Contrairement à ce que disent ses défenseurs, c'est aussi une évaluation au doigt mouillé. La frontière entre "acquis" et "en cours d'acquisition", par exemple, est tout aussi subjective qu'un demi-point accordé à une question.
Bon courage dans ton travail.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- InvitéInvité
Whypee a écrit:J'ai posé la question à mon IPR, à part un sourire niais je n'ai eu aucune réponse.Sharku84 a écrit:Le travail supplémentaire ne me fais pas peur et c'est réutilisable ensuite. Le peu que j'ai testé, ça apporte aux élèves qui sont content de pouvoir savoir que malgré leur 5/20, ils savent faire des trucs. Surtout ça permet de faire une remédiation fine et personnalisable ce qui développe un sentiment de progrès chez les élèves. Cela permet aussi de concevoir des exercices qui sont autre chose que des prélèvement d'info con-con prétexte à pouvoir reprendre son CM ensuite. Ça force à se creuser les méninges pour créer des exercices qui soient formateurs.
Après, c'est clair que c'est chronophage et ça pose les questions de mon post initial. Il est hors de question que la place de la "connaissance" soit dévaluée au profit des compétences. Je pense que les deux peuvent cohabiter, mais je n'ai pas encore trouver exactement sous quelle forme.
Pas le temps de détailler, on en a déjà parlé sur pas mal de fils dédiés, mais ce n'est même pas une question de cohabitation. Une compétence (capacité à faire) intègre forcément des connaissances qu'elles soient factuelles , notionnelles, ou méthodologiques.
- ZeSandmanFidèle du forum
Il y a déjà ce long fil que tu peux lire pour répondre à certaines de tes questions.
Evaluation par compétences
Evaluation par compétences
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Ce sont les rêves qui donnent au monde sa forme.
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