Rendre son collège attractif et éviter trop de départs vers le privé ?

Ma question est peut être rhétorique ou bien sans réponse possible mais avec mes collègues, sachant que la section européenne a été enlevée avec la réforme du collège ( on aurait pu la garder mais notre chef n'a pas cherché à le faire et les collègues étaient peu au courant de la marche à suivre). Cette section, honnêtement, n'apportait pas tant que cela aux élèves mais avait l'avantage de donner envie aux parents de mettre leurs enfants au collège... On se demande aujourd'hui comment rendre l'établissement attracif: on fait des portes ouvertes, des voyages mais que proposer concrètement? Nous allons faire une demande de subventions pour l'aide aux devoirs aussi car plus d'AE. Bref. Tout cela est désespérant mais on ne veut pas baisser les bras.

Tessa103 a écrit:Ma question est peut être rhétorique ou bien sans réponse possible mais avec mes collègues, sachant que la section européenne a été enlevée avec la réforme du collège ( on aurait pu la garder mais notre chef n'a pas cherché à le faire et les collègues étaient peu au courant de la marche à suivre). Cette section, honnêtement, n'apportait pas tant que cela aux élèves mais avait l'avantage de donner envie aux parents de mettre leurs enfants au collège... On se demande aujourd'hui comment rendre l'établissement attracif: on fait des portes ouvertes, des voyages mais que proposer concrètement? Nous allons faire une demande de subventions pour l'aide aux devoirs aussi car plus d'AE. Bref. Tout cela est désespérant mais on ne veut pas baisser les bras.

Les parents ne recherchent pas tous la même chose quand ils réfléchissent à un collège.
Si on a un "bon élève", on cherche à ce qu'il soit tiré vers le haut.
On peut aussi chercher du "cadre" au sens discipline, sécurité, respect.
On peut chercher du "particulier" si besoin d'horaires adaptés, si handicap, etc...
Compliqué.

Le problème est que quand la réputation est mauvaise, que ce soit justifié ou pas, c'est vraiment difficile de remonter et c'est à long terme (équipes stables nécessaires).

L'équipe reste assez stable. En français, on est plusieurs nouvelles mais c'étaient des départs à la retraite l'an passé. Il n'y a pas non plus de mauvaise réputation même si selon les chefs d'établissement cela se modifie... La dernière en date n'est pas connue pour son cadre. On aura un nouveau principal et CPE en septembre.
En effet, le cadre est important... Le niveau l'est mais cela se joue aussi aux élèves que l'on récupère. On multiplie par ailleurs les liaisons cm2/6e.
J'avais pensé à monter une pièce avec les 3èmes l'an prochain. Pourquoi pas "Roméo et Juliette" qui peut relier plusieurs matières entre elles? 😉

D'abord il faut analyser s'il y a vraiment une fuite des eleves vers le prive (peut etre qu'il y a une fuite des familles vers un autre departement qui sait ?) et ensuite pourquoi les parents mettent leurs gosses dans le prive. On ne cherche pas des solutions avant d'avoir trouve l'origine du probleme.

Dans le 1er degré la stabilité de leur semaine de cours (4 jours avec récupération le mercredi) est devenue un produit d'appel! ET ça marche!

Un article un peu ancien: http://rue89.nouvelobs.com/2013/03/19/comment-faire-dun-college-pourri-le-college-du-bonheur-240233

Parallèlement, à son arrivée, Albert Zenou a tout de suite souhaité mettre fin au détournement des élèves des milieux aisés : ceux qui avaient les moyens de fuir l’affectation en allant dans le privé.

Pour cela, il a créé des filières sélectives. D’abord une classe « bilangue » (même nombre d’heures d’anglais et d’allemand dès la sixième). La prof d’allemand, qui a l’air d’être une pointure, est particulièrement bien traitée : elle a sa salle, son PC et son vidéoprojecteur.

Il a ensuite lancé des sections latin et grec, une classe européenne, une section sportive (neuf heures d’escalade par semaine) et des options scientifiques (stages en labo en partenariat avec l’hôpital Necker).

Ily a une fuite dans le privé pas plus importante qu'ailleurs due à la volonté d'avoir plus de niveau. Le problème est qu'une annexe de l'école privée d'à côté vient de se construire... Et en effet la perte de nos filières plus sélectives ainsi que la semaine de 5 jours n'aident pas...

Bouboule a écrit:

"Les parents ne recherchent pas tous la même chose quand ils réfléchissent à un collège.
Si on a un "bon élève", on cherche à ce qu'il soit tiré vers le haut.
On peut aussi chercher du "cadre" au sens discipline, sécurité, respect.
On peut chercher du "particulier" si besoin d'horaires adaptés, si handicap, etc...
Compliqué".


Exactement !! Parfois, ce sont les trois raisons en même temps

Si on veut garder les bons élèves, il faut commencer par montrer qu'on le veut vraiment. Donc :
- une ou des filières de haute qualité,
- une discipline intransigeante,
- des actions de communication pour que cela se sache.

Exemple de mise en oeuvre :
- Bilangue, IMP pour le club de compétition de math et de science (invoquer l'exemple donné par Florence Robine), latin-grec avec IMP pour voyage à Rome, chorale, ciné-club en VO. Toutes les disciplines d'excellence qui ne rentre pas dans l'enveloppe de DHG+IMP peuvent devenir payantes -et sélectives- dans le cadre du FSE.
- Conseil de discipline sans état d'âme. Bien mettre en avant que la sanction est éducative pour l'élève sanctionné, mais aussi pour tous les autres (et que l'absence de sanction porte préjudice à tout le monde). Exemple : si on évite le conseil de discipline à l'élève qui a insulté un enseignant, les parents du primaire le savent dans la semaine.
- on va faire la pub du collège dans les écoles du secteur. On fait ces réunions avant la campagne de recrutement des boîtes privés. A cette occasion, on évite de faire des leçons de morale aux parents (viendez par civisme, et qui pas viendre, mauvais citoyen). On met en avant l'excellence. On envoie la chorale aux manifestations et commémorations républicaines. On fait parler du collège dans la presse locale. On poste au minimum une fois par mois sur le site web du collège.

Point de vue de parent d'élève.

archeboc a écrit:
Si on veut garder les bons élèves, il faut commencer par montrer qu'on le veut vraiment. Donc :
- une ou des filières de haute qualité,
- une discipline intransigeante,
- des actions de communication pour que cela se sache.

Exemple de mise en oeuvre :
-  On envoie la chorale aux manifestations et commémorations républicaines.  
Point de vue de parent d'élève.

Ben voyons,  Et Vive le bénévolat

Merci de vos points de vue. Nous sommes justement très soudés avec les collègues quand il s'agit de mettre en place un conseil de discilpine. De plus en plus. Nous en invoquons un dès ce soir et faisons tout pour que la CDE le fasse.
Nous faisons pas mal d'interventions en dehors de notre cadre : fête de la musique, spectacles, liaisons cm2, voyages.
Il manque la filière sélective : nous ne gardons que le latin.
Quant à faire de la "pub", je ne sais pas trop comment... On fait des portes ouvertes en mars.

Pour la pub: un site internet du collège  (il faut qu'il soit alimenté chaque  jour)+ article dans la presse à la moindre occasion

Je vais en parler à l'équipe pour le site. Merci.

Korémuse a écrit:

-  On envoie la chorale aux manifestations et commémorations républicaines.  
Point de vue de parent d'élève.

Ben voyons,  Et Vive le bénévolat

Je n'appelle pas cela du bénévolat. L'enseignant reçoit un salaire. Il bénéficie d'une très grande liberté dans la définition de ses missions. Dans ce cadre, le CDE lui demande de faire ceci ou cela pour la notoriété de l'établissement, et l'enseignant a la liberté de le refuser, de faire autre chose, ou de se protéger dans le cadre stricte du service qui lui est confié.

Et je suis le premier à m'indigner des témoignages récents sur ce forum : des enseignants nettoient les cours de récréation après la fête des élèves, font le service à la cantine, ou repeignent les salles de classe pendant les congés.

hermione a écrit:Pour la pub: un site internet du collège (il faut qu'il soit alimenté chaque jour)+ article dans la presse à la moindre occasion

Une fois par jour c'est trop contraignant. En dessous de une fois pas mois, cela donne une terrible impression d'abandon. Une fois par semaine, c'est parfait. Rien de pire non plus qu'un site qui se remplit pour faire du chiffre.

Dans notre coin, les établissements privés ont souvent une bien meilleure com' que nous : quand on creuse un peu, on s'aperçoit que dans les faits, c'est kif kif... Par exemple, ils disent avoir une "classe machin" (foot, danse, macramé, etc.) mais en fait, c'est ce que nous, nous appellerions un club (une à deux heures de pratique hebdomadaire hors du temps scolaire). Aux yeux des parents, évidemment, c'est plus vendeur. Etre en contact avec le correspondant local du journal du coin peut être très précieux. On le contacte dès qu'on fait quelque chose. S'il ne peut pas venir, on lui envoie un article et quelques photos et il les fait publier dans les deux semaines qui suivent (c'est l'avantage d'être dans un département très rural, il faut le remplir tous les jours, le quotidien local!)

Merci. Je vais voir ce que nous pouvons diffuser. Cette année, quelques petits articles ont évoqué nos voyages et spectacles.

Le collège nouvelle colonie de vacances??

Chez nous aussi le privé nous fait beaucoup de tort.
"Il se dit que " les élèves ont deux points de plus à la moyenne.
Ils ont aide aux devoirs par les profs de 3 a 5.
Forcément ça ne joue pas en notre faveur.
Leur comm est terrible.
Mais comment avoir ces aides? Des cours de 45 min? Le mercredi libre pour les petits?
Franchement nos politiques font tout pour arranger le privé. Ils font ce qu' ils veulent.

J'ai fait le choix pour mes enfants de passer du public au privé pour différentes raisons :
- des élèves beaucoup plus faciles donc un meilleur environnement,
- les rares pénibles  sont virés ,
- pas de projets qui prennent du temps sur le disciplinaire,
- pas de numérique,
- des punitions fréquentes,
- du travail à faire tous les jours....

Par contre, mais je le savais déjà, des professeurs parfois recrutés bizarrement et dans le seul objectif de mettre quelqu'un devant les élèves.

Édit : j'ai d'ailleurs mis sur un autre fil, le contenu de la lettre reçue nous expliquant comment la réforme allait être appliquée et insistant bien sur le fait que cela n'allait pas changer grand chose.

Chez nous, on va adapter pour que ça ne change pas grand chose non plus sinon sur les sections.
Le numérique n'est pas notre première preoccupation...
Par contre, les élèves, à part les conseils de discipline...

Et pour les aides, on va voir avec le département.

Une idée de solution :

:lol:

Samedi nous avions la visite de la nouvelle école privée de mon enfant car nous n'étions pas là aux PO, environ 20 familles, au moins 3 de parents professeurs du public.
Et en salle des profs, de plus en plus de collègues font ce choix.
Je suis écoeurée que nos politiques nous "obligent" à faire ce choix.

ycombe a écrit:Un article un peu ancien: http://rue89.nouvelobs.com/2013/03/19/comment-faire-dun-college-pourri-le-college-du-bonheur-240233

Parallèlement, à son arrivée, Albert Zenou a tout de suite souhaité mettre fin au détournement des élèves des milieux aisés : ceux qui avaient les moyens de fuir l’affectation en allant dans le privé.

Pour cela, il a créé des filières sélectives. D’abord une classe « bilangue » (même nombre d’heures d’anglais et d’allemand dès la sixième). La prof d’allemand, qui a l’air d’être une pointure, est particulièrement bien traitée : elle a sa salle, son PC et son vidéoprojecteur.

Il a ensuite lancé des sections latin et grec, une classe européenne, une section sportive (neuf heures d’escalade par semaine) et des options scientifiques (stages en labo en partenariat avec l’hôpital Necker).

Formidable ... sauf qu'avec la réforme, nous n'avons plus le droit de monter des sections européennes ou d'avoir des classes bilangues ... et c'est la fin annoncée du latin et du grec, de là à imaginer qu'au ministère, le but est de détruire l'enseignement public, il n'y a qu'un pas .... et après on nous reproche la fuite des élèves ...