Pour « sauver » le bac, Terra Nova propose de bouleverser le lycée

C'est ici : http://tnova.fr/etudes/comment-sauver-le-bac

Terra Nova a écrit:Concrètement, cela signifie 1° que l'examen lui-même soit limité à deux jours, deux épreuves en Première et deux épreuves en Terminale, les autres disciplines étant évaluées en cours de scolarité, 2° une responsabilisation des élèves dans le choix des disciplines qu'ils voudront valider, 3° une limitation du système de compensation des disciplines les unes par les autres, 4° une articulation plus claire entre les exigences du lycée et les attendus des années après-bac.

Les esprits chagrins diront que le bac se transforme en brevet des lycées. Sur le papier, tout n'est pas négatif, mais quand on connaît la pente naturelle de l'EN, on devine assez bien ce que cela va donner, et on se sent l'esprit chagrin.

Dans le Monde daté d'hier, un article était consacré à ce rapport, article pas encore repris sur leur site.

Qui écoute encore Terra Nova ?

Comment sauver Terra Nova?

gauvain31 a écrit:Qui écoute encore Terra Nova ?

La DGESCO?

Il ne me semble pas avoir vu un topic sur cet article du Monde (suite ici)

Le Monde a écrit:
Le projet de Terra Nova bouleverserait l’organisation du bac en même temps que celle du lycée. Les années de 1re et de terminale seraient divisées en semestres, comme à l’université. Les cours seraient davantage à la carte, avec une partie obligatoire – un « socle commun » comprenant français, histoire-géographie, langues, sport et philosophie –, et des disciplines au choix.
Chaque semestre, les élèves suivraient sept matières, à raison de quatre heures hebdomadaires dans chacune d’elles. Guidés par un professeur tuteur, ils choisiraient leurs modules selon leur projet – ou simplement leur appétence – pour préparer leur orientation postbac.

Il ne s'agit quand même pas de l'avant-première de la prochaine réforme du lycée ?

Il faudrait peut-être revoir 2-3 trucs, mais sur le principe, je suis d'accord. Notre système est trop figé, il y a trop de matières au bac, c'est trop dispersé. Ce serait un peu à l'anglo-saxonne pour ce que j'en sais. Je suis loin d'idéaliser leur système, mais le fait de pouvoir davantage choisir ses matières me paraît plus stimulant que d'aller dans une filière par défaut.

Carabas a écrit:Il faudrait peut-être revoir 2-3 trucs, mais sur le principe, je suis d'accord. Notre système est trop figé, il y a trop de matières au bac, c'est trop dispersé. Ce serait un peu à l'anglo-saxonne pour ce que j'en sais. Je suis loin d'idéaliser leur système, mais le fait de pouvoir davantage choisir ses matières me paraît plus stimulant que d'aller dans une filière par défaut.

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Par principe, je me méfie de tout ce qui provient de ces think tank libéraux.

C'est exactement ce dont un inspecteur nous a parlé il y a quelques mois lors d'une réunion sur les BTS. Et ça va bien avec ce qui est martelé par les CDE et inspecteurs cette année: le bac est une certification et plus un examen.

4h de maths ça fait bien light...
4h de français aussi,...

Multiplier les combinaisons risque de poser des problèmes insurmontables d'organisation.
Tout cela pour individualiser les parcours.
Vive l'individualisme.

le but c'est de réduire le volume, donc de faire des économies.
28h par semaine pour tous.

Ils ne feront pas un bac scientifique avec juste 4h de maths, ni un bac littéraire avec 4h de philo, c'est du grand n'importe quoi (ou alors, en maths, ils mettent deux modules, pour atteindre 8h ? Idem en philo ? Mais avec 2 modules maths, ils n'ont pas lma possibilité d'en prendre un en physique ou SVT...).
Ca ne fait plus que 28h de cours pour tous.... Et ça spécialise beaucoup moins puisque tout le monde fera 4h par semaine en français - HG - anglais -etc, bref, plein d'économies avec un bac qui baissera encore son niveau ! En gros, c'est l'équivalent d'un bac ES avec une petite coloration par les options... (quoique, s'ils y mettent aussi les bac techno, ça fait plutôt l'équivalent d'un bac STMG avec quelques options en plus, ils n'auront pas le niveau nécessaire pour aller aussi loin en français-anglais que ceux qui font actuellement un bac général).

Bref, ça ne sauve pas le bac, ça le détruit ! Notamment parce que le tronc commun est beaucoup trop important et ne permet pas aux élèves d'aller suffisamment loin dans les domaines où ils veulent se spécialiser. Ce fera des élèves médiocres partout et très bons nulle part, exactement le contraire de l'objectif affiché.

Ils veulent détruire l'examen qui coûte trop cher, c'est tout. Le seul moyen de sauver le bac est de maintenir son niveau d'exigence, quitte à baisser les taux de réussite, et d'autoriser à nouveau les redoublements ; de diversifier les bacs technologiques pour permettre de se spécialiser là où on est le meilleur ; de promouvoir les bacs pros (et de leur donner un vrai niveau, en revenant si besoin à 4 ans). Mais il faut des filières d'excellence (et pas seulement la S!), avec des vrais "profils" scientifiques ou littéraire ou "général" (pour les "assez bons" partout sans profil net). Le bac actuel convient tout à fait...

Cleroli a écrit:Il ne me semble pas avoir vu un topic sur cet article du Monde (suite ici)

C'était dans la rubrique "Education 2017" :
https://www.neoprofs.org/t102757-terra-nova-comment-sauver-le-bac

Iphigénie a écrit:Comment sauver Terra Nova?

Pourquoi sauver Terra Nova ?

Alors que l'on veut réduire le nombre d'épreuve sur le modèle anglais, en Angleterre, on le remet en cause. Cette absurdité est fatigante.

288 a écrit:Il ne s'agit quand même pas de l'avant-première de la prochaine réforme du lycée ?

Si, tout est prêt, je crois. Tout dépendra de l'agenda politique.

Au revoir les sciences! On vous aimait bien. (enfin pas tous visiblement)

RooMcfly a écrit:C'est exactement ce dont un inspecteur nous a parlé il y a quelques mois lors d'une réunion sur les BTS. Et ça va bien avec ce qui est martelé par les CDE et inspecteurs cette année: le bac est une certification et plus un examen.

Même son de cloche à une réunion sur la réforme. le bac reste un symbole, mais pas plus dans le conitnuum bac-/bac +3. C'est voulu par l'UE, c'est la mise en oeuvre du processus de Lisbonne. dixerunt inspectores

Et bien franchement, moi qui considérais Terra Nova comme un repère de gauchistes ineptes, je suis surpris par la pertinence de leur recommandation. Leur constat est exact sur le baccalauréat actuel, mais je note qu'ils évitent soigneusement la question de l'accès "automatiques" aux études supérieures pour tous les bacheliers.
Personne, je crois, ne conteste l'utilité et la nécessité d'une évaluation et d'un diplôme à la fin du secondaire. La réduction du nombre d'épreuves écrites, l'évaluation de plusieurs matières au sein même des établissement, tout cela me semble de simple bon sens.
Terra Nova aurait-il changé ???

Carabas a écrit:Il faudrait peut-être revoir 2-3 trucs, mais sur le principe, je suis d'accord. Notre système est trop figé, il y a trop de matières au bac, c'est trop dispersé. Ce serait un peu à l'anglo-saxonne pour ce que j'en sais. Je suis loin d'idéaliser leur système, mais le fait de pouvoir davantage choisir ses matières me paraît plus stimulant que d'aller dans une filière par défaut.

Non, les systèmes américains et britanniques sont très différents (sans oublier que l'Écosse a son propre système, différent de l'Angleterre et du Pays de Galles), donc ne généralisons pas en disant "à l'anglo-saxonne".

@almuixe: En effet, en Angleterre, les élèves ne font plus que trois matières, parfois quatre, après l'équivalent de la classe de Seconde, et passent trois "A-levels", souvent choisies pour aller bien ensemble: anglais/français/histoire, ou maths/physique/chimie, mais toutes les combinaisons sont possibles en théorie.

Terra Nova me semble stable dans sa perspective de destruction de l'État.

La DGESCO?

Il y a-t-il encore une DGESCO ou en tout cas un chef de la DGESCO?

Le nouveau/la nouvelle n'a pas encore été nommé(e).

On peut postuler????

Olympias a écrit:Le nouveau/la nouvelle n'a pas encore été nommé(e).

Tiberius a écrit:On peut postuler????

Les candidatures spontanées ou fortement encouragées ne se bousculent pas selon le journal Le Monde.

Le Monde a écrit:
Recherche « Dgesco » désespérément
La Direction générale de l’enseignement scolaire, au ministère de l’éducation nationale, n’a plus de chef depuis début juillet. Cela commence à intriguer.

Le poste est à pourvoir depuis quinze jours.[...]


Est-ce parce que M. Blanquer, promu « numéro 1 », incarne toujours la fonction que l’on peine à trouver « un Dgesco au Dgesco » ? Cela se dit, en tout cas, sur le terrain. Depuis le départ de Florence Robine de ce poste, le 5 juillet, le microcosme éducatif s’étonne de la vacance, dans un gouvernement qui défend le rôle de l’administration. La situation est à peine différente à la Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (Dgesip) où, depuis le départ, en avril, de Simone Bonnafous, l’intérim se prolonge.
Florence Robine, première femme Dgesco, avait été plusieurs fois rectrice avant de s’installer rue de Grenelle en 2014. Remerciée par M. Blanquer, elle repasse par la « case rectorat » (région Grand Est), après « quelques semaines difficiles », dit-on : elle a eu à porter, dans les instances ministérielles, le détricotage de réformes menées par la gauche – à commencer par celle du collège.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/education/article/2017/07/22/recherche-dgesco-desesperement_5163761_1473685.html#JsafuoO4x5yEvj2x.99

Si je postule, je fais la révolution !