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- gauvain31Empereur
Olympias a écrit:Pourquoi le ministère ne communique-t-il jamais sur les démissions ???
Parce que je crois Olympias que le MEN est obnubilé par.... son image. Jouer la transparence et voir la très probable augmentation du nombre de démissions (et non-titularisation ) serait suicidaire pour lui.
Communiquer les vrais chiffres aurait un "effet repoussoir" énorme. Avec une forte baisse de recrutement qui s'en suivra (les étudiants ne sont pas fous) tout le système périclitera très vite et on risque de se retrouver dans moins de 20 ans dans la situation actuelle des enseignants du secondaire au États-Unis. Le métier a été fortement déconsidéré (plus encore en primaire que dans le secondaire... mais ça arrive à grand pas) et publier ces chiffres ne fera que conforter l'opinion publique dans "ben vous voyez que c'est nul le métier de prof (ou trop difficile) avec toutes ces démissions ".
J'ai déjà des collègues qui interdisent à leur(s) enfant(s) de devenir professeur. Cela me rappelle avec effroi un fait de mon enfance : quand j'avais 8-9 ans, j'ai visité l'usine de mon père en compagnie d'un collègue à lui. Impressionné par les lieux et au moment de partir, j'ai demandé à mon père "je ferai la même chose que toi plus grand !" Et là je me suis pris une soufflante (de sa part et de celle de son collègue) en disant qu'il en était hors de question. Le métier effectivement n'avait plus d'avenir (on était en plus dans le bassin de Lacq dont les ressources en gaz sont presque épuisées). Comme le métier de professeur n'a plus d'avenir pour certains collègues. Je me demande toujours dans ma tête: comment en est-on arrivé là ?Comment a-t-on laissé passer ça ? Pourquoi une telle déconsidération pour les choses de l'esprit?
Oui j'ai la(es) réponse(s): L'ignorance est une force pour avoir une plus grande docilité des masses
- jésusFidèle du forum
Comme je disais ailleurs, tout cela s'explique par le triomphe du libéralisme , qui est une idéologie hors-sol et voit d'un mauvais oeil toutes les disciplines qui pourrait ancrer les individus dans un "sol" historique, patrimoniale,linguistique, culturel ou en eux-mêmes via les lettres, l'histoire, l'art, la philosophie, une étude des langues trop littéraires...et faire ainsi le terreau d'une éventuelle contestation de ce système-là.
Tout cela est le passé. Il faut un savoir opérationnel qui vise l'efficience économique et la bonne santé des entreprises. La culture ne rapporte rien...
Tout cela est le passé. Il faut un savoir opérationnel qui vise l'efficience économique et la bonne santé des entreprises. La culture ne rapporte rien...
- Docteur OXGrand sage
gauvain31 a écrit:Olympias a écrit:Pourquoi le ministère ne communique-t-il jamais sur les démissions ???
Parce que je crois Olympias que le MEN est obnubilé par.... son image. Jouer la transparence et voir la très probable augmentation du nombre de démissions (et non-titularisation ) serait suicidaire pour lui.
Communiquer les vrais chiffres aurait un "effet repoussoir" énorme. Avec une forte baisse de recrutement qui s'en suivra (les étudiants ne sont pas fous) tout le système périclitera très vite et on risque de se retrouver dans moins de 20 ans dans la situation actuelle des enseignants du secondaire au États-Unis. Le métier a été fortement déconsidéré (plus encore en primaire que dans le secondaire... mais ça arrive à grand pas) et publier ces chiffres ne fera que conforter l'opinion publique dans "ben vous voyez que c'est nul le métier de prof (ou trop difficile) avec toutes ces démissions ".
J'ai déjà des collègues qui interdisent à leur(s) enfant(s) de devenir professeur. Cela me rappelle avec effroi un fait de mon enfance : quand j'avais 8-9 ans, j'ai visité l'usine de mon père en compagnie d'un collègue à lui. Impressionné par les lieux et au moment de partir, j'ai demandé à mon père "je ferai la même chose que toi plus grand !" Et là je me suis pris une soufflante (de sa part et de celle de son collègue) en disant qu'il en était hors de question. Le métier effectivement n'avait plus d'avenir (on était en plus dans le bassin de Lacq dont les ressources en gaz sont presque épuisées). Comme le métier de professeur n'a plus d'avenir pour certains collègues. Je me demande toujours dans ma tête: comment en est-on arrivé là ?Comment a-t-on laissé passer ça ? Pourquoi une telle déconsidération pour les choses de l'esprit?
Oui j'ai la(es) réponse(s): L'ignorance est une force pour avoir une plus grande docilité des masses
http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2016/05/26/32001-20160526ARTFIG00232-xavier-niel-mon-vrai-metier-c-est-de-repondre-a-2000-emails-par-jour.php
L'aventure Niel, ou l'histoire d'un hacker né. Après s'être attaqué aux monopoles des télécommunications, dont il aimerait voir inscrit en épitaphe qu'il les a «cassés», le patron de Free s'en prend à nouveau au système éducatif. Une deuxième école 42, destinée à former 10 000 autres génies du code informatique, devrait voir le jour à partir de novembre prochain dans la Silicon Valley. «L'école 42, c'est un piratage du système. C'est prendre l'éducation et dire ‘on n'a plus besoin de profs', c'est appliquer l'économie collaborative à l'éducation… On est les premiers à le faire au monde, et c'est une forme de hacking», explique-t-il dans une interview à Society à paraître vendredi.
- Docteur OXGrand sage
jésus a écrit:Comme je disais ailleurs, tout cela s'explique par le triomphe du libéralisme , qui est une idéologie hors-sol et voit d'un mauvais oeil toutes les disciplines qui pourrait ancrer les individus dans un "sol" historique, patrimoniale,linguistique, culturel ou en eux-mêmes via les lettres, l'histoire, l'art, la philosophie, une étude des langues trop littéraires...et faire ainsi le terreau d'une éventuelle contestation de ce système-là.
Tout cela est le passé. Il faut un savoir opérationnel qui vise l'efficience économique et la bonne santé des entreprises. La culture ne rapporte rien...
Si, mais en toile de fond, dans un film à "gros budget", un jeu vidéo, un parc d'attraction...
- gauvain31Empereur
jésus a écrit:Comme je disais ailleurs, tout cela s'explique par le triomphe du libéralisme , qui est une idéologie hors-sol et voit d'un mauvais oeil toutes les disciplines qui pourrait ancrer les individus dans un "sol" historique, patrimoniale,linguistique, culturel ou en eux-mêmes via les lettres, l'histoire, l'art, la philosophie, une étude des langues trop littéraires...et faire ainsi le terreau d'une éventuelle contestation de ce système-là.
Tout cela est le passé. Il faut un savoir opérationnel qui vise l'efficience économique et la bonne santé des entreprises. La culture ne rapporte rien...
C'est là qu'ils se trompent. La culture générale globale permet justement d'avoir une palette d'analyses de situation et de décisions beaucoup plus large et d'être justement plus réactif et adaptable en fonction des changements.
Un savoir utilitaire et opérationnel: qui dit que dans 10 ou 15 ans il sera toujours utile. Le fait de savoir faire une chose dans un domaine précis et dans une époque précise empêche justement l'employé de se diversifier.
Très bien l'école Niel: pourquoi pas. Soyons ouverts. Et si sa boîte coule : quid de l'employabilité de ses salariés ?
- jésusFidèle du forum
gauvain31 a écrit:jésus a écrit:Comme je disais ailleurs, tout cela s'explique par le triomphe du libéralisme , qui est une idéologie hors-sol et voit d'un mauvais oeil toutes les disciplines qui pourrait ancrer les individus dans un "sol" historique, patrimoniale,linguistique, culturel ou en eux-mêmes via les lettres, l'histoire, l'art, la philosophie, une étude des langues trop littéraires...et faire ainsi le terreau d'une éventuelle contestation de ce système-là.
Tout cela est le passé. Il faut un savoir opérationnel qui vise l'efficience économique et la bonne santé des entreprises. La culture ne rapporte rien...
C'est là qu'ils se trompent. La culture générale globale permet justement d'avoir une palette d'analyses de situation et de décisions beaucoup plus large et d'être justement plus réactif et adaptable en fonction des changements.
Un savoir utilitaire et opérationnel: qui dit que dans 10 ou 15 ans il sera toujours utile. Le faire de savoir faire une chose dans un domaine précis et dans une époque précise empêche justement l'employé de se diversifier.
Très bien l'école Niel: pourquoi pas. Soyons ouverts. Et si sa boîte coule : quid de l'employabilité de ses salariés ?
C'est un calcul cynique, stupide, court-termiste...sauf que ce ne sont plus des élèves qui choisissent leur matière suivant les coeff et dénigrent les matières dans lesquelles ils ne réussissent pas. Sauf que là ce sont des décideurs qui agissent ainsi... Tout ce qui est inutile maintenant doit disparaître... ( cf un débat sur un autre topic où on disait que les entreprises qui ne s'adaptent pas doivent fermer et que c'est naturel...)
- LefterisEsprit sacré
Pas besoin de leur interdire... Il y en avait dans la génération précédente, nous sommes deux dans ma famille (prêts à partir à la première occasion), et plus personne autour ne veut être enseignant. Tout sauf ça, même ceux qui galèrent, dans la génération qui suit.gauvain31 a écrit:Olympias a écrit:Pourquoi le ministère ne communique-t-il jamais sur les démissions ???
Parce que je crois Olympias que le MEN est obnubilé par.... son image. Jouer la transparence et voir la très probable augmentation du nombre de démissions (et non-titularisation ) serait suicidaire pour lui.
Communiquer les vrais chiffres aurait un "effet repoussoir" énorme. Avec une forte baisse de recrutement qui s'en suivra (les étudiants ne sont pas fous) tout le système périclitera très vite et on risque de se retrouver dans moins de 20 ans dans la situation actuelle des enseignants du secondaire au États-Unis. Le métier a été fortement déconsidéré (plus encore en primaire que dans le secondaire... mais ça arrive à grand pas) et publier ces chiffres ne fera que conforter l'opinion publique dans "ben vous voyez que c'est nul le métier de prof (ou trop difficile) avec toutes ces démissions ".
J'ai déjà des collègues qui interdisent à leur(s) enfant(s) de devenir professeur. Cela me rappelle avec effroi un fait de mon enfance : quand j'avais 8-9 ans, j'ai visité l'usine de mon père en compagnie d'un collègue à lui. Impressionné par les lieux et au moment de partir, j'ai demandé à mon père "je ferai la même chose que toi plus grand !" Et là je me suis pris une soufflante (de sa part et de celle de son collègue) en disant qu'il en était hors de question. Le métier effectivement n'avait plus d'avenir (on était en plus dans le bassin de Lacq dont les ressources en gaz sont presque épuisées). Comme le métier de professeur n'a plus d'avenir pour certains collègues. Je me demande toujours dans ma tête: comment en est-on arrivé là ?Comment a-t-on laissé passer ça ? Pourquoi une telle déconsidération pour les choses de l'esprit?
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- atriumNeoprof expérimenté
gauvain31 a écrit:jésus a écrit:Comme je disais ailleurs, tout cela s'explique par le triomphe du libéralisme , qui est une idéologie hors-sol et voit d'un mauvais oeil toutes les disciplines qui pourrait ancrer les individus dans un "sol" historique, patrimoniale,linguistique, culturel ou en eux-mêmes via les lettres, l'histoire, l'art, la philosophie, une étude des langues trop littéraires...et faire ainsi le terreau d'une éventuelle contestation de ce système-là.
Tout cela est le passé. Il faut un savoir opérationnel qui vise l'efficience économique et la bonne santé des entreprises. La culture ne rapporte rien...
C'est là qu'ils se trompent. La culture générale globale permet justement d'avoir une palette d'analyses de situation et de décisions beaucoup plus large et d'être justement plus réactif et adaptable en fonction des changements.
Un savoir utilitaire et opérationnel: qui dit que dans 10 ou 15 ans il sera toujours utile. Le fait de savoir faire une chose dans un domaine précis et dans une époque précise empêche justement l'employé de se diversifier.
Très bien l'école Niel: pourquoi pas. Soyons ouverts. Et si sa boîte coule : quid de l'employabilité de ses salariés ?
Je donne souvent l'exemple des gars formés dans les années 70 à la conception des cartes perforées, utilisées pour les tickets d'autoroute par exemple. Ils étaient immédiatement employables et opérationnels... à l'époque.
_________________
It's okay to be a responsible member of society if only you know what you're going to be held responsible for.
John Brunner, The Jagged Orbit
- coindeparadisGuide spirituel
Je pense à mes copains de collège, orientés vers l'avenir ... : un BEP informatique.C'était moderne et viril. J'en ai revu un, il y a quelques années. Il était vendeur chez un buraliste.
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Ne t'excuse jamais d'être ce que tu es. Gandhi
- gauvain31Empereur
atrium a écrit:gauvain31 a écrit:jésus a écrit:Comme je disais ailleurs, tout cela s'explique par le triomphe du libéralisme , qui est une idéologie hors-sol et voit d'un mauvais oeil toutes les disciplines qui pourrait ancrer les individus dans un "sol" historique, patrimoniale,linguistique, culturel ou en eux-mêmes via les lettres, l'histoire, l'art, la philosophie, une étude des langues trop littéraires...et faire ainsi le terreau d'une éventuelle contestation de ce système-là.
Tout cela est le passé. Il faut un savoir opérationnel qui vise l'efficience économique et la bonne santé des entreprises. La culture ne rapporte rien...
C'est là qu'ils se trompent. La culture générale globale permet justement d'avoir une palette d'analyses de situation et de décisions beaucoup plus large et d'être justement plus réactif et adaptable en fonction des changements.
Un savoir utilitaire et opérationnel: qui dit que dans 10 ou 15 ans il sera toujours utile. Le fait de savoir faire une chose dans un domaine précis et dans une époque précise empêche justement l'employé de se diversifier.
Très bien l'école Niel: pourquoi pas. Soyons ouverts. Et si sa boîte coule : quid de l'employabilité de ses salariés ?
Je donne souvent l'exemple des gars formés dans les années 70 à la conception des cartes perforées, utilisées pour les tickets d'autoroute par exemple. Ils étaient immédiatement employables et opérationnels... à l'époque.
Merci atrium pour cet exemple , je le sortirai à mes IPR le moment voulu
- gauvain31Empereur
coindeparadis a écrit:Je pense à mes copains de collège, orientés vers l'avenir ... : un BEP informatique.C'était moderne et viril. J'en ai revu un, il y a quelques années. Il était vendeur chez un buraliste.
Oui mais est-ce qu'il y a l'ordinateur chez le buraliste ?
- coindeparadisGuide spirituel
Non, pas celui-là. Celui-là travaille à l'ancienne et lit le Canard enchaîné !
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Ne t'excuse jamais d'être ce que tu es. Gandhi
- gauvain31Empereur
coindeparadis a écrit:Non, pas celui-là. Celui-là travaille à l'ancienne et lit le Canard enchaîné !
Le BEP disparaît et le canard qui reste immortel..... il fallait à l'époque investir dans le BEPA métiers du foie gras: qui l'eut cru ? Le monde change tellement vite
- User14996Niveau 10
Je suis étonné : en 2015, le CAPES-CAFEP de Lettres classiques connaissait la même crise de recrutement que le CAPES (28 candidats admissibles) mais le jury pourvut malgré cela tous les postes (25). Comment cela s'explique-t-il ?
- LeclochardEmpereur
atrium a écrit:gauvain31 a écrit:jésus a écrit:Comme je disais ailleurs, tout cela s'explique par le triomphe du libéralisme , qui est une idéologie hors-sol et voit d'un mauvais oeil toutes les disciplines qui pourrait ancrer les individus dans un "sol" historique, patrimoniale,linguistique, culturel ou en eux-mêmes via les lettres, l'histoire, l'art, la philosophie, une étude des langues trop littéraires...et faire ainsi le terreau d'une éventuelle contestation de ce système-là.
Tout cela est le passé. Il faut un savoir opérationnel qui vise l'efficience économique et la bonne santé des entreprises. La culture ne rapporte rien...
C'est là qu'ils se trompent. La culture générale globale permet justement d'avoir une palette d'analyses de situation et de décisions beaucoup plus large et d'être justement plus réactif et adaptable en fonction des changements.
Un savoir utilitaire et opérationnel: qui dit que dans 10 ou 15 ans il sera toujours utile. Le fait de savoir faire une chose dans un domaine précis et dans une époque précise empêche justement l'employé de se diversifier.
Très bien l'école Niel: pourquoi pas. Soyons ouverts. Et si sa boîte coule : quid de l'employabilité de ses salariés ?
Je donne souvent l'exemple des gars formés dans les années 70 à la conception des cartes perforées, utilisées pour les tickets d'autoroute par exemple. Ils étaient immédiatement employables et opérationnels... à l'époque.
On peut imaginer qu'ils ont été formés par l'employeur par la suite et qu'ils ont éventuellement changé de poste, non ?
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- atriumNeoprof expérimenté
Leclochard a écrit:atrium a écrit:gauvain31 a écrit:jésus a écrit:Comme je disais ailleurs, tout cela s'explique par le triomphe du libéralisme , qui est une idéologie hors-sol et voit d'un mauvais oeil toutes les disciplines qui pourrait ancrer les individus dans un "sol" historique, patrimoniale,linguistique, culturel ou en eux-mêmes via les lettres, l'histoire, l'art, la philosophie, une étude des langues trop littéraires...et faire ainsi le terreau d'une éventuelle contestation de ce système-là.
Tout cela est le passé. Il faut un savoir opérationnel qui vise l'efficience économique et la bonne santé des entreprises. La culture ne rapporte rien...
C'est là qu'ils se trompent. La culture générale globale permet justement d'avoir une palette d'analyses de situation et de décisions beaucoup plus large et d'être justement plus réactif et adaptable en fonction des changements.
Un savoir utilitaire et opérationnel: qui dit que dans 10 ou 15 ans il sera toujours utile. Le fait de savoir faire une chose dans un domaine précis et dans une époque précise empêche justement l'employé de se diversifier.
Très bien l'école Niel: pourquoi pas. Soyons ouverts. Et si sa boîte coule : quid de l'employabilité de ses salariés ?
Je donne souvent l'exemple des gars formés dans les années 70 à la conception des cartes perforées, utilisées pour les tickets d'autoroute par exemple. Ils étaient immédiatement employables et opérationnels... à l'époque.
On peut imaginer qu'ils ont été formés par l'employeur par la suite et qu'ils ont éventuellement changé de poste, non ?
Certains oui. Pas tous. Comme écrit plus haut, la capacité à se former et à évoluer dépend largement du niveau de culture général.
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John Brunner, The Jagged Orbit
- LeclochardEmpereur
atrium a écrit:Leclochard a écrit:atrium a écrit:gauvain31 a écrit:
C'est là qu'ils se trompent. La culture générale globale permet justement d'avoir une palette d'analyses de situation et de décisions beaucoup plus large et d'être justement plus réactif et adaptable en fonction des changements.
Un savoir utilitaire et opérationnel: qui dit que dans 10 ou 15 ans il sera toujours utile. Le fait de savoir faire une chose dans un domaine précis et dans une époque précise empêche justement l'employé de se diversifier.
Très bien l'école Niel: pourquoi pas. Soyons ouverts. Et si sa boîte coule : quid de l'employabilité de ses salariés ?
Je donne souvent l'exemple des gars formés dans les années 70 à la conception des cartes perforées, utilisées pour les tickets d'autoroute par exemple. Ils étaient immédiatement employables et opérationnels... à l'époque.
On peut imaginer qu'ils ont été formés par l'employeur par la suite et qu'ils ont éventuellement changé de poste, non ?
Certains oui. Pas tous. Comme écrit plus haut, la capacité à se former et à évoluer dépend largement du niveau de culture général.
J'aimerais de te dire oui. Pourtant les gens qui ont changé de poste dans mon entourage n'avaient pas un grand bagage culturel.
Pour te donner un exemple concret, dans les prochains mois, ma femme va suivre une formation pour changer de travail. Elle a réussi dernièrement le test d'admission. On a lui demandé de savoir écrire correctement (lettre de motivation) et de faire des calculs basiques (conversion de minutes en secondes ou des pourcentages -sans calculatrice). Je ne trouve pas que cela relève d'une grande culture. Je n'affirmerais pas qu'elle ne sert à rien. Parfois, un savoir qu'on croit inutile se révèle pertinent. Tout simplement, je trouve bien que des gens aient envie de se cultiver toute leur vie.
Cependant, d'après ma modeste expérience, pour réussir professionnellement, il faut mieux se spécialiser et maîtriser un domaine sur le bout des doigts que d'avoir des connaissances généralistes qui n'ont pas d'usage immédiat.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- atriumNeoprof expérimenté
Mais ce qu'on a demandé à ta femme, Leclochard, c'est ce qui devrais être maîtrisé en fin de CM2. C'est ce que j'entendais par "culture général" et pas une connaissance des courants littéraire les plus marquants.
Et il n'y a pas que la vie professionnelle.
L'objectif des écoles publiques étaient, dès le départ, de former des citoyens informés ce qui suppose une bonne maîtrise de l'écrit et un minimum de culture générale, sinon chaque vieillerie démagogique remise au goût du jour par un quelconque politicien conservateur passe pour novatrice aux yeux des gogos.
Et il n'y a pas que la vie professionnelle.
L'objectif des écoles publiques étaient, dès le départ, de former des citoyens informés ce qui suppose une bonne maîtrise de l'écrit et un minimum de culture générale, sinon chaque vieillerie démagogique remise au goût du jour par un quelconque politicien conservateur passe pour novatrice aux yeux des gogos.
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- chartoineNiveau 6
Sullien a écrit:Je suis étonné : en 2015, le CAPES-CAFEP de Lettres classiques connaissait la même crise de recrutement que le CAPES (28 candidats admissibles) mais le jury pourvut malgré cela tous les postes (25). Comment cela s'explique-t-il ?
Les moyennes des admis du CAFEP sont bien plus élevées car il y a moins de postes offerts, il faudrait vérifier quelle moyenne a le dernier admis mais c'est certainement beaucoup plus que le dernier admis du CAPES, donc le jury réussit à pourvoir tous les postes.
- User14996Niveau 10
chartoine a écrit:Sullien a écrit:Je suis étonné : en 2015, le CAPES-CAFEP de Lettres classiques connaissait la même crise de recrutement que le CAPES (28 candidats admissibles) mais le jury pourvut malgré cela tous les postes (25). Comment cela s'explique-t-il ?
Les moyennes des admis du CAFEP sont bien plus élevées car il y a moins de postes offerts, il faudrait vérifier quelle moyenne a le dernier admis mais c'est certainement beaucoup plus que le dernier admis du CAPES, donc le jury réussit à pourvoir tous les postes.
Donc ils ont de la chance car le niveau général des candidats est sensiblement meilleur, c'est ça ?
Les barres d'admission sont les mêmes, d'autant que je me souvienne.
- chartoineNiveau 6
Sullien a écrit:chartoine a écrit:Sullien a écrit:Je suis étonné : en 2015, le CAPES-CAFEP de Lettres classiques connaissait la même crise de recrutement que le CAPES (28 candidats admissibles) mais le jury pourvut malgré cela tous les postes (25). Comment cela s'explique-t-il ?
Les moyennes des admis du CAFEP sont bien plus élevées car il y a moins de postes offerts, il faudrait vérifier quelle moyenne a le dernier admis mais c'est certainement beaucoup plus que le dernier admis du CAPES, donc le jury réussit à pourvoir tous les postes.
Donc ils ont de la chance car le niveau général des candidats est sensiblement meilleur, c'est ça ?
Les barres d'admission sont les mêmes, d'autant que je me souvienne.
peut être en lettres modernes mais pour d'autres matières (anglais je crois) ce n'est pas le cas.
- LeclochardEmpereur
atrium a écrit:Mais ce qu'on a demandé à ta femme, Leclochard, c'est ce qui devrais être maîtrisé en fin de CM2. C'est ce que j'entendais par "culture général" et pas une connaissance des courants littéraire les plus marquants.
Et il n'y a pas que la vie professionnelle.
L'objectif des écoles publiques étaient, dès le départ, de former des citoyens informés ce qui suppose une bonne maîtrise de l'écrit et un minimum de culture générale, sinon chaque vieillerie démagogique remise au goût du jour par un quelconque politicien conservateur passe pour novatrice aux yeux des gogos.
On n'a pas tout à fait la même définition de culture générale alors...
Pour moi, cela inclut des connaissances diverses, pratiques ou non. Si on se tient à cette définition, mon exemple montre que la thèse selon laquelle elle est une condition nécessaire à la formation, à la reconversion ou à l'évolution professionnelle est fausse. Dans le monde professionnelle, les qualités exigées sont très diverses et il est exagéré de dire qu'elle est indispensable.
Qu'il n'y ait pas que la vie professionnelle, je suis bien d'accord avec toi. La mission de l'école, c'est d'apporter ce qui permettra à un homme de devenir un citoyen, de comprendre le monde qui l'entoure, d'exercer son intelligence, de se forger une opinion et de l'exprimer.
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- coindeparadisGuide spirituel
Exactement ! Ce n'est pas seulement former un consommateur-travailleur.Lechochard a écrit:La mission de l'école, c'est d'apporter ce qui permettra à un homme de devenir un citoyen, de comprendre le monde qui l'entoure, d'exercer son intelligence, de se forger une opinion et de l'exprimer.
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- zeprofGrand sage
je ne sais pas, pour ma part, je n'encourage pas ma fille à devenir enseignante ... son premier choix de métier... pas que je n'aime pas ce que je fais, mais, le métier est tellement déconsidéré, mal payé, sans compter toutes les lourdeurs administratives que je ne le conseillerais à personne...
bon, maintenant elle veut devenir bibliothécaire
bon, maintenant elle veut devenir bibliothécaire
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"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- Graisse-BoulonsNiveau 10
atrium a écrit:gauvain31 a écrit:jésus a écrit:Comme je disais ailleurs, tout cela s'explique par le triomphe du libéralisme , qui est une idéologie hors-sol et voit d'un mauvais oeil toutes les disciplines qui pourrait ancrer les individus dans un "sol" historique, patrimoniale,linguistique, culturel ou en eux-mêmes via les lettres, l'histoire, l'art, la philosophie, une étude des langues trop littéraires...et faire ainsi le terreau d'une éventuelle contestation de ce système-là.
Tout cela est le passé. Il faut un savoir opérationnel qui vise l'efficience économique et la bonne santé des entreprises. La culture ne rapporte rien...
C'est là qu'ils se trompent. La culture générale globale permet justement d'avoir une palette d'analyses de situation et de décisions beaucoup plus large et d'être justement plus réactif et adaptable en fonction des changements.
Un savoir utilitaire et opérationnel: qui dit que dans 10 ou 15 ans il sera toujours utile. Le fait de savoir faire une chose dans un domaine précis et dans une époque précise empêche justement l'employé de se diversifier.
Très bien l'école Niel: pourquoi pas. Soyons ouverts. Et si sa boîte coule : quid de l'employabilité de ses salariés ?
Je donne souvent l'exemple des gars formés dans les années 70 à la conception des cartes perforées, utilisées pour les tickets d'autoroute par exemple. Ils étaient immédiatement employables et opérationnels... à l'époque.
Il ne faut pas caricaturer non plus : sur les cartes perforées les données étaient codées binaire, comme sur votre clé USB aujourd'hui. La première chose comprise par un technicien c'est que seule la fonction demeure, le support passe, s'il a la volonté de se former tout le temps, il possède normalement les notions théoriques nécessaires...Le truc problématique c'est plutôt de ne pas panner un mot d'anglais, là je suis d'accord, ou d'être incapable de produire une note de synthèse...ça vous ancre au fond du panier pendant que vos copains prennent des responsabilités...
- jésusFidèle du forum
Les élèves en tout cas ont parfaitement intégré l'utilitarisme à l'état pur , et méprisent copieusement les matières artistiques et littéraires...quitte à être schizophrène car ils continuent d'aimer les artistes, le cinéma, la musique, les acteurs, la danse etc... ( exemple de ma nièce qui ne rêve que de théâtre, cinéma et s'inscrire dans une école sur ces thèmes et est allé la tête la première dans une fac d' économie avec de la gestion d'entreprise, parce que tous les camarades sont partis dans ce domaine et que cela ne faisait pas très sérieux) ah, la pression sociale...la peur du chômage...sauf qu'aller faire son droit et louper sa première année une ou deux fois sans plan de rechange viable...ça ne donne pas beaucoup de travail non plus...
De la même façon, le niveau scolaire baisse, alors que les choix d'orientation restent les mêmes voire montent en gamme....Ils veulent tous faire ingénieur, médecin, avocat etc, pour se protéger du chômage alors que le niveau ne suit pas...et créer des drames scolaires et humains à la pelle...
Et le prof de base se retrouve en face d'une situation schizophrénique, les élèves ne se représentent plus le métier de prof comme une option, leur image du métier est dévalorisée et les classes bordélisées. Car les choses sérieuses commencent après , selon les élèves. La classe de terminale est un sas de transition, une perte de temps puisqu'on donne le bac. On se demande dès Mars , avec qui on se sera en coloc en septembre...et on attend que ça se passe... L'année est éprouvante...les élèves "ailleurs" et démobilisés dès février...et la lutte pénible pour finir le programme et faire des révisions... la terminale, c'est la punition et la loose en attendant la fac qui sera " glamour" et glorieuse... sauf que...
De la même façon, le niveau scolaire baisse, alors que les choix d'orientation restent les mêmes voire montent en gamme....Ils veulent tous faire ingénieur, médecin, avocat etc, pour se protéger du chômage alors que le niveau ne suit pas...et créer des drames scolaires et humains à la pelle...
Et le prof de base se retrouve en face d'une situation schizophrénique, les élèves ne se représentent plus le métier de prof comme une option, leur image du métier est dévalorisée et les classes bordélisées. Car les choses sérieuses commencent après , selon les élèves. La classe de terminale est un sas de transition, une perte de temps puisqu'on donne le bac. On se demande dès Mars , avec qui on se sera en coloc en septembre...et on attend que ça se passe... L'année est éprouvante...les élèves "ailleurs" et démobilisés dès février...et la lutte pénible pour finir le programme et faire des révisions... la terminale, c'est la punition et la loose en attendant la fac qui sera " glamour" et glorieuse... sauf que...
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