L'excellent article de F Boudjahlat sur la réforme du collège

Voici quelques extraits de cet article que vous pouvez lire en intégralité sur le site internet du Huffingtonpost.

L'Enseignement Pratique Interdisciplinaire invitant à travailler sur l'électrocution de Claude François a suscité un amusement et une consternation légitimes. Ce manuel de l'éditeur Bordas ne faisait pourtant que respecter l'esprit de la réforme.

Le Spiralaire. (...) Les attendus en termes de savoirs et de savoir-faire (...) s'échelonnent sur un cycle de trois ans. Le premier intérêt n'est pas d'ordre pédagogique. Il consiste surtout à empêcher le redoublement, que la Cour des Comptes a évalué, en s'appuyant sur un rapport du Haut Conseil de l'Education, à 1,6 milliards d'euros par an. Chiffre hasardeux.

 Le Transdisciplinaire s'inscrit dans cette logique de compétence. (...) dorénavant, un élève de 5ème aura vu dans un panachage qui donne le tournis: Ulysse, Mandela, des héros du Trône de Fer, du Seigneur des Anneaux, Usain Bolt, Roland. La production attendue ? Elaborer une bande-annonce pour un film de super-héros. (...)L'école n'instruit plus, elle occupe et divertit.

 Le curriculaire. (...) Il s'agit bien d'adapter l'offre éducative à la sociologie des habitants des territoires, on comprend alors pourquoi l'académie de Paris a pu elle, maintenir les classes bilangues. Contrairement à celle de Normandie. L'approche curriculaire permet de prétexter la construction de parcours individualisés et personnalisés, alors qu'il s'agit d'assigner à résidence les élèves dans un misérabilisme qui est devenu une marque de fabrique de ce gouvernement.

http://www.huffingtonpost.fr/fatiha-boudjahlat/les-manuels-scolaires-nouveaux_b_9982766.html

Soyons positifs: on peut être sûr que les élèves qui auront bénéficié de cet "enseignement" n'auront jamais une carrière élitiste et donc anti-républicaine, comme, au hasard, Antoine Prost.

Ils ne pourront donc pas pontifier jusqu'à un âge avancé en réglant leurs comptes avec les profs de leur enfance.

Michel Lussault, le président du CSP, ne semble pas voir les choses de la même manière... a-t-il déjà enseigné ?

Les EPI n’ont pas été créés par le CSP, mais par la direction générale de l’enseignement scolaire du ministère. [b]Ça n’a rien de nouveau, cela ressemble aux travaux personnels encadrés au lycée. [/b]Nous aurions pu créer les EPI, car il est important pour nous que les professeurs travaillent collectivement. Il faut aussi que les professeurs travaillent avec leurs collègues qui enseignent dans les années précédentes et suivantes, pour être sûrs que leur année s’intègre bien dans le cycle. Beaucoup d’enseignants n’en ont pas l’habitude car, traditionnellement, ils sont les seuls maîtres dans leur classe. [b]Mais c’est aussi une bonne façon de rendre le travail moins difficile, surtout au collège où les classes sont parfois difficiles à tenir.[/b] a écrit:

Il est bon de lire l'article de Madame Boudjahlat après avoir lu cette horreur d'interview...

L'interview en entier : http://www.ouest-france.fr/education/interview-les-nouveaux-programmes-scolaires-sinstallent-4235374

laMiss a écrit:Voici quelques extraits de cet article que vous pouvez lire en intégralité sur le site internet du Huffingtonpost.

L'Enseignement Pratique Interdisciplinaire invitant à travailler sur l'électrocution de Claude François a suscité un amusement et une consternation légitimes. Ce manuel de l'éditeur Bordas ne faisait pourtant que respecter l'esprit de la réforme.

Le Spiralaire. (...) Les attendus en termes de savoirs et de savoir-faire (...) s'échelonnent sur un cycle de trois ans. Le premier intérêt n'est pas d'ordre pédagogique. Il consiste surtout à empêcher le redoublement, que la Cour des Comptes a évalué, en s'appuyant sur un rapport du Haut Conseil de l'Education, à 1,6 milliards d'euros par an. Chiffre hasardeux.

 Le Transdisciplinaire s'inscrit dans cette logique de compétence. (...) dorénavant, un élève de 5ème aura vu dans un panachage qui donne le tournis: Ulysse, Mandela, des héros du Trône de Fer, du Seigneur des Anneaux, Usain Bolt, Roland. La production attendue ? Elaborer une bande-annonce pour un film de super-héros. (...)L'école n'instruit plus, elle occupe et divertit.

 Le curriculaire. (...) Il s'agit bien d'adapter l'offre éducative à la sociologie des habitants des territoires, on comprend alors pourquoi l'académie de Paris a pu elle, maintenir les classes bilangues. Contrairement à celle de Normandie. L'approche curriculaire permet de prétexter la construction de parcours individualisés et personnalisés, alors qu'il s'agit d'assigner à résidence les élèves dans un misérabilisme qui est devenu une marque de fabrique de ce gouvernement.

http://www.huffingtonpost.fr/fatiha-boudjahlat/les-manuels-scolaires-nouveaux_b_9982766.html

Excellent article, effectivement.

[quote="Miew"]Michel Lussault, le président du CSP, ne semble pas voir les choses de la même manière... a-t-il déjà enseigné ?

Les EPI n’ont pas été créés par le CSP, mais par la direction générale de l’enseignement scolaire du ministère. [b]Ça n’a rien de nouveau, cela ressemble aux travaux personnels encadrés au lycée. [/b]Nous aurions pu créer les EPI, car il est important pour nous que les professeurs travaillent collectivement. Il faut aussi que les professeurs travaillent avec leurs collègues qui enseignent dans les années précédentes et suivantes, pour être sûrs que leur année s’intègre bien dans le cycle. Beaucoup d’enseignants n’en ont pas l’habitude car, traditionnellement, ils sont les seuls maîtres dans leur classe. [b]Mais c’est aussi une bonne façon de rendre le travail moins difficile, surtout au collège où les classes sont parfois difficiles à tenir.[/b] a écrit:


Il est bon de lire l'article de Madame Boudjahlat après avoir lu cette horreur d'interview...

L'interview en entier : http://www.ouest-france.fr/education/interview-les-nouveaux-programmes-scolaires-sinstallent-4235374

Oui, on peut le dire...

"Il est important pour nous que les professeurs travaillent collectivement". Ah bon et pourquoi serait-ce bon ?

 " Il faut aussi que les professeurs travaillent avec leurs collègues qui enseignent dans les années précédentes et suivantes, pour être sûrs que leur année s’intègre bien dans le cycle." C'est pas le boulot de ceux qui font les programmes, ça, de faire des trucs cohérents ?

"Beaucoup d’enseignants n’en ont pas l’habitude car, traditionnellement, ils sont les seuls maîtres dans leur classe." Et en quoi le fait d'être contraints à travailler avec leurs collègues (horresco referens) les rendra-t-ils moins "maîtres dans leur classe", sauf à supposer que chacun surveille l'autre ?

Le Spiralaire. (...) Les attendus en termes de savoirs et de savoir-faire (...) s'échelonnent sur un cycle de trois ans. Le premier intérêt n'est pas d'ordre pédagogique. Il consiste surtout à empêcher le redoublement, que la Cour des Comptes a évalué, en s'appuyant sur un rapport du Haut Conseil de l'Education, à 1,6 milliards d'euros par an. Chiffre hasardeux.

C'est exactement la raison de la logique du cycle. Rien d'autre.

Effectivement, c'est très intéressant, merci d'avoir partagé !
J'ai aussi vu une vidéo d'une heure de ce M Lussault : comme chez cette chère Mme Robine, je ressens beaucoup de mépris envers les enseignants dans ses propos et dans le ton qu'il emploie.

Merci pour cet article .

Oui excellent article. Merci beaucoup

Merci pour le lien.

L'école n'instruit plus, elle occupe et divertit.

Voilà, tout est dit : c'est le résumé de nos programmes (de français, du moins).

[quote="Cath"]

Miew a écrit:Michel Lussault, le président du CSP, ne semble pas voir les choses de la même manière... a-t-il déjà enseigné ?

Les EPI n’ont pas été créés par le CSP, mais par la direction générale de l’enseignement scolaire du ministère. [b]Ça n’a rien de nouveau, cela ressemble aux travaux personnels encadrés au lycée. [/b]Nous aurions pu créer les EPI, car il est important pour nous que les professeurs travaillent collectivement. Il faut aussi que les professeurs travaillent avec leurs collègues qui enseignent dans les années précédentes et suivantes, pour être sûrs que leur année s’intègre bien dans le cycle. Beaucoup d’enseignants n’en ont pas l’habitude car, traditionnellement, ils sont les seuls maîtres dans leur classe. [b]Mais c’est aussi une bonne façon de rendre le travail moins difficile, surtout au collège où les classes sont parfois difficiles à tenir.[/b] a écrit:


Il est bon de lire l'article de Madame Boudjahlat après avoir lu cette horreur d'interview...

L'interview en entier : http://www.ouest-france.fr/education/interview-les-nouveaux-programmes-scolaires-sinstallent-4235374

Oui, on peut le dire...

"Il est important pour nous que les professeurs travaillent collectivement". Ah bon et pourquoi serait-ce bon ?

 " Il faut aussi que les professeurs travaillent avec leurs collègues qui enseignent dans les années précédentes et suivantes, pour être sûrs que leur année s’intègre bien dans le cycle." C'est pas le boulot de ceux qui font les programmes, ça, de faire des trucs cohérents ?

"Beaucoup d’enseignants n’en ont pas l’habitude car, traditionnellement, ils sont les seuls maîtres dans leur classe." Et en quoi le fait d'être contraints à travailler avec leurs collègues (horresco referens) les rendra-t-ils moins "maîtres dans leur classe", sauf à supposer que chacun surveille l'autre ?

+1

Ce qui est impressionnant en effet, c'est la somme des préjugés sur la manière dont nous travaillons d'une part, et sur ce que doit être absolument LA conception du métier d'autre part. Sachant que pour faire avaler la pilule, les partisans de la réforme passent leur temps à clamer que l'essentiel c'est la pluralité des approches, que rien n'est imposé à personne, il y a de quoi tousser. Non, pardon, gerber.

Ce monsieur Lussault enseigne la Géographie à l'ENS de Lyon: est-ce qu'il travaille en interdisciplinaire avec ses collègues d'Histoire ? Et lui, il ne travaille pas seul dans son amphi? dans son bureau? Est-ce qu'il fait de la co-animation ?

gauvain31 a écrit:Ce monsieur Lussault enseigne la Géographie à l'ENS de Lyon: est-ce qu'il travaille en interdisciplinaire avec ses collègues d'Histoire ? Et lui, il ne travaille pas seul dans son amphi? dans son bureau? Est-ce qu'il fait de la co-animation ?

Oui, avec un certain monsieur Prost (on m'a dit qu'il fallait prononcer "prô", je vous le signale ocazou), historien de son état.
D'ailleurs, avec ses élèves (de vrais sauvageons sans doute), il se hâte, j'en suis certain, de mettre en pratique tous les beaux concepts qu'il nous vante. Sinon ce serait un triste pignouf, ce que je n'ose croire.

Et son discours à Malakoff le 24/09 :
https://www.youtube.com/watch?v=5bvM_7lRl40

"Le ministère de l'EN n'a connu aucune alternance politique depuis 30 ans"

"les enfants dans les cours sont de merveilleuses petites parts de marché"

"L'école doit former de bons petits consommateurs capables de faire appel à Cofidis et des travailleurs dociles"

"Dans le public, on donne moins à tout le monde"

"François Dubet qui a obtenu gain de cause en préconisant que les programmes scolaires devaient se caler je cite 'sur ce que doit savoir le plus faible des élèves quand il sort du système scolaire', c'est ce qu'on appelle le socle commun des compétences"

"On a menti et on ment à ses enfants à qui on aura présenté la réussite comme un droit de l'Homme, par le simple fait d'avoir assisté à des cours plutôt que par le fait d'avoir travaillé"

Une phrase résume les causes du naufrage :"Ont convergé l'obsession de l'austérité, les lubies pédagogistes et la libéralisation..."

Merci d'avoir partagé cet article !

J'ai regardé la vidéo et pour une fois, je me suis sentie comprise ! Peut-être parce qu'elle sait de quoi elle parle...

lucB a écrit:J'ai regardé la vidéo et pour une fois, je me suis sentie comprise ! Peut-être parce qu'elle sait de quoi elle parle...

Sur l'éducation, c'est la ligne immuable du MRC depuis ses débuts (tout comme sur les dérives de l'U.E.). Discours sincère, réfléchi, et en effet mûri et autorisé par l'expérience... Mais ce ne sont pas les voix qu'on entend le plus, ni qui vendent du buzz ou du rêve.

Oui tout à fait; je vais peut-être trouver mon candidat (Bastien Faudot) pour le 1er tour des présidentielles. J'espère qu'il aura ses 500 parrainages.

Merci pour la vidéo, elle est très bien cette Fatiha Boudjahlat.
Et je n'avais jamais entendu parlé de Bastien Faudot avant ce matin, c'est dire à quel point tous n'ont pas le même accès aux médias ...

Tout est noyauté, au travers de la plupart des médias "populaires" au main des financiers et des sondages qui ne sont là que pour orienter et éliminer les candidats indésirables.

Très bien cet article.
Merci LaMiss !

Roumégueur Ier a écrit:Et son discours à Malakoff le 24/09 :
https://www.youtube.com/watch?v=5bvM_7lRl40

"Le ministère de l'EN n'a connu aucune alternance politique depuis 30 ans"

"les enfants dans les cours sont de merveilleuses petites parts de marché"

"L'école doit former de bons petits consommateurs capables de faire appel à Cofidis et des travailleurs dociles"

"Dans le public, on donne moins à tout le monde"

"François Dubet qui a obtenu gain de cause en préconisant que les programmes scolaires devaient se caler je cite 'sur ce que doit savoir le plus faible des élèves quand il sort du système scolaire', c'est ce qu'on appelle le socle commun des compétences"

"On a menti et on ment à ses enfants à qui on aura présenté la réussite comme un droit de l'Homme, par le simple fait d'avoir assisté à des cours plutôt que par le fait d'avoir travaillé"

Merci Fatiha.

J'ai lu d'elle (je cite de mémoire j'ai la flemme de rechercher...)
"Je suis la secrétaire à l'éducation du MRC et pas de l'intégration ou du couccous"
Wow.