Protéger les ados des réseaux sociaux : le rôle de l'école ?

A Tuin a écrit:L'autre jour on mangeait une pizza dans un resto avec mon fils de 4 ans et mon mari, et derrière nous il y avait deux femmes avec une ribambelle d'enfants éructant toutes les deux phrases plein de gros mots ravissants.  C'était gracieux : les femmes ne reprenaient rien, et moi derrière j'expliquais tant bien que mal à voix basse à mon garçon (qui venait de me dire, oh, le garçon il a dit un gros mot), qu'il y avait des enfants mal élevés, que c'était très mal d dire des gros mots et que normalement ses parents devraient se fâcher.  De plus, j'ai pu constater qu'un des garçons, peut-être 8-9 ans, avait un téléphone portable : il s'est éloigné de la table avec à un moment.
Je ne vois pas ce que l'école viendrait faire dans un tel cas de figure : ce sont les parents qui sont défaillants.

babouchka4 a écrit:Un lien très intéressant avec des activités et affiches :

http://habilomedias.ca/litt%C3%A9ratie-num%C3%A9rique-et-%C3%A9ducation-aux-m%C3%A9dias/e-tutoriels/te-respecter-et-respecter-les-autres-en-ligne-guide

babouchka4 a écrit:INTERVIEW - Mardi 10 mai, une jeune femme de 19 ans s'est suicidée en se filmant en direct sur le réseau social Periscope. Une scène à laquelle ont assisté plus de 1000 personnes, dont certaines resteront traumatisées pendant longtemps. MYTF1News a interrogé à ce sujet le docteur Xavier Pommereau, psychiatre spécialiste des adolescents suicidaires.

Protéger les ados de ces réseaux : pas le rôle des parents



Quand on est parent, comment composer avec ces réseaux sociaux ? Comment protéger ses enfants ?

Je pense que cela ne peut pas venir des parents. Les ados ne vont raconter à leurs parents qu'ils ont regardé une vidéo pornographique sur leur téléphone. On attend toujours à ce que ce soient les parents qui interviennent auprès des adolescents. Mais ce n'est pas toujours possible. Laissons cela à l'école, par exemple en remplaçant les cours d'éducation civique par ces cours de critique numérique dont je viens de parler plus haut.

Les journalistes aussi peuvent avoir un rôle d'intervenants dans les écoles. Les adolescents ont besoin qu'on leur explique les images, ils sont friands d'explications. Aujourd'hui beaucoup de professeurs sont dépassés par ces questions. Faisons appel à des professionnels de l'image.






http://lci.tf1.fr/france/societe/suicide-en-direct-sur-periscope-8742904.html

A Tuin a écrit:Pour avoir la paix dans les établissements il faudrait que les gamins aient l'obligation de poser leur merveille dans un casier sécurisé pour la journée. Ils récupèrent le téléphone le soir avec une clé et ainsi c'est réglé. Le tout est d'avoir un endroit surveillé comme il faut, auquel nul ne peut accéder pour envisager de voler.

Isis39 a écrit:

A Tuin a écrit:Pour avoir la paix dans les établissements il faudrait que les gamins aient l'obligation de poser leur merveille dans un casier sécurisé pour la journée. Ils récupèrent le téléphone le soir avec une clé et ainsi c'est réglé. Le tout est d'avoir un endroit surveillé comme il faut, auquel nul ne peut accéder pour envisager de voler.

On aura pas la paix car ce qui se passe sur les réseaux sociaux en dehors des établissements rejaillit dans les relations dans l'établissement.

Himpy a écrit:A partir du moment où les gamins ont accès aux réseaux sociaux, smartphones autorisés ou pas dans l'enceinte de l'établissement, cela ne change rien : ce qu'il s'y passe influe sur les relations entre eux.

Ce qui revient à dire qu'il faut une éducation au médias et à l'image, ce qui est compatible, à mon sens, avec la volonté de former à l'esprit critique.
Le hic étant toujours le même : qui, quand, comment, avec quels moyens...

Par expérience, je sais qu'en arts plastiques on peut sensibiliser les élèves à l'image, aux trucages, aux "mensonges" de l'image.
J'ai aussi participé à des séances d'AP avec une doc sur les réseaux sociaux : utilisation, protection, dérive... c'était intéressant.

Dommage que cette foutue réforme ne laisse pas de place aux profs docs qui pourraient peut-être intervenir en ce sens (?)...

Ceci dit cela n'enlève en rien la responsabilité familiale quant à l'accès des jeunes à ces réseaux...

Isis39 a écrit:
Effectivement. J'interviens auprès des 6e (car une majorité est déjà sur les réseaux sociaux) à propos de l'identité numérique, les dérives, le cyber-harcèlement, etc). Le travail est énorme.
La responsabilité familiale est importante aussi. Mais dans certaines familles, les enfants font ce qu'ils veulent sur internet, leur accès n'est ni contrôlé ni limité.

Euphemia a écrit:Je pense également que la gestion d'internet et des réseaux sociaux est pleinement de la responsabilité des parents, pas de l'École, dont le rôle est dispenser l'instruction nécessaire à la formation d'un esprit critique et indépendant.

l'école peut certes expliquer aux élèves, les dangers des réseaux sociaux et comment s'en servir de façon intelligente, si à la maison il n'y a aucun suivi: c'est peine perdue !

babouchka4 a écrit:[/b] Les ados ne vont raconter à leurs parents qu'ils ont regardé une vidéo pornographique sur leur téléphone.

Saphyr a écrit:Le problème c'est que dans de nombreuses familles, les enfants sont les médiateurs entre les parents et les réseaux sociaux. Ceux sont eux qui initient leurs parents et ces derniers n'y connaissent pas grand chose.
l'école peut certes expliquer aux élèves, les dangers des réseaux sociaux et comment s'en servir de façon intelligente, si à la maison il n'y a aucun suivi: c'est peine perdue !

Himpy a écrit:

Isis39 a écrit:
Effectivement. J'interviens auprès des 6e (car une majorité est déjà sur les réseaux sociaux) à propos de l'identité numérique, les dérives, le cyber-harcèlement, etc). Le travail est énorme.
La responsabilité familiale est importante aussi. Mais dans certaines familles, les enfants font ce qu'ils veulent sur internet, leur accès n'est ni contrôlé ni limité.

Oui c'est aussi ce que j'ai pu constater, c'est effrayant !

doctor who a écrit:Ce que je constate, c'est que les gamins sont déjà gavés d'éducation aux dangers d'internet. Ils connaissent tout par cœur, mieux que nous.
Le pb étant que ce sont des ados, et que tout ce discours les fait compartimenter dans leur esprit : ils savent ce qu'ils font.
Pour moi, il faut une politique globale de santé publique pour mettre en garde contre les outils numériques sociaux. Comme on le fait avec la cigarette.