être huée par ses élèves. Comment réagir?

Dis-nous ce que tu as fait finalement Tifanny

tifanny a écrit:Bonjour,

Le jour des vacances, Vendredi 15 Avril, la dernière heure avec mes 3e a été difficile ( rapports).
Quand je suis sortie du collège, ils m'ont huée avec d'autres élèves.
Demain, c'est la rentrée. J'ai l'intention d'avertir le chef d'établissement pour qu'il vienne parler à cette classe.
Qu'auriez-vous fait à ma place?
merci d'avance

Bonjour
Pour ma part je te déconseille d'en parler au chef d'établissement. Je ne dis pas que ta requête est illégitime mais seulement que ça risque de l'e...plus qu'autre chose.
Les auteurs ne sont pas formellement identifiés, ça fait deux semaines, tu dis avoir eu une dernière heure difficile avec eux (avec la rédaction de rapports)
Je te conseille donc de leur dire que tu as compris que les huées s'adressaient bien à toi et que tu as trouvé ça totalement déplacé. Je leur dirai très calmement que s'ils ont des réclamations à faire, tu es tout à fait disponible pour en parler et que tu te feras un plaisir d'expliquer tout ça à leurs parents si ces derniers se posent des questions quant au rapport que tu as fait.
Garde ton clame, ils baisseront la tête et tu reprendras le fil de ton cours la tête haute!
Faire intervenir le CDE ou le CPE risque de te faire entrer dans une querelle stérile et usante...

Serge a écrit:

Canardo a écrit:A titre personnel, je suis d'accord avec Kangourou : je pense que tu devrais laisser tomber car si tu n'as pas identifié formellement les coupables, c'est un coup à se casser les dents.

Tu pourrais peut-être commencer ton cours en disant que tu n'as pas oublié ce qui s'est passé ce jour-là, que tu n'as pas pu identifier les auteurs mais que dans tous les cas, il s'agissait d'une attitude inadmissible, lâche, honteuse, pathétique. Et que tu espères, au passage, que les deux semaines de vacances les auront fait mûrir (manière de dire qu'ils ont une occasion de se racheter).  

J'éviterais juste de le dire
Il vaut mieux qu'ils s'imaginent que tu sais et qu'ils ont une épée de Damoclès au-dessus de la tête s'ils rejouaient à ce jeu-là/

Je crois au contraire que les élèves peuvent sentir ce genre de bluff et qu'il vaut mieux la jouer franc-jeu. Et imaginons que le bluff marche et que certains s'imaginent que la prof les a repérés, ils vont sans doute se dire qu'elle manque de poigne en ne les punissant pas. Mais je me trompe peut-être en disant cela !

Jalee a écrit:

Bonjour
Pour ma part je te déconseille d'en parler au chef d'établissement. Je ne dis pas que ta requête est illégitime mais seulement que ça risque de l'e...plus qu'autre chose.

[...]

Faire intervenir le CDE ou le CPE risque de te faire entrer dans une querelle stérile et usante...

Je trouve le reste du conseil pertinent mais il est question ici mais désolé, c'est un problème grave. 
Le CDE et la vie sco doivent être au courant pour régler le problème de manière collective, en équipe. Ce n'est pas dans son coin, isolé, que le problème se réglera. 

Puis, e.... le CDE comme tu dis.... Et alors? C'est son boulot aussi et surtout de faire tourner l'établissement de manière convenable. C'est son boulot d'intervenir aussi pour montrer qu'il ne laisse rien passer et qu'il est au courant de ce qui se passe.

Pour les querelles stériles, je ne vois pas. Pourquoi entrer en querelle alors qu'on veut simplement faire son boulot.

Cela dépend aussi de notre personnalité, il m'est arrivé de gérer des situations de ce genre de façon frontale. En dialoguant je parviens toujours à rallier des élèves à ma cause qui clouent le bec des trublions. C'est assez naturel en faite pour moi ce genre de démarche. Mais il est évident que si le problème est plus grave, je suis aussi d'avis de faire un rapport et de proposer une sanction. Je ne vais jamais chez le Proviseur sans suggérer la sanction qui puisse convenir, en général on nous suit dans ces cas là.

Perso, je pense que je me serais retourné en leur faisant un petit coucou de la main et en souriant, et je n'y aurais plus pensé pour profiter de mes vacances.

Après quinze jours, ça me parait chaud d'intervenir.

Merci pour toutes vos suggestions car sans celles-ci j'aurais agi sous le coup de l'émotion ( donc mal).
Finalement, je suis allée voir la principale adjointe qui est extrêmement bienveillante avec nous pour lui demander conseil.
Elle m'a conseillé de ne pas revenir dessus étant donné que j'étais incapable d'en identifier au moins un. Elle pensait que cela aurait été risqué.
Que cela aurait pu envenimer la chose et s'enliser dans un long débat inutile (Ah bon! que s'est -il passé? qui a fait ça? quand?).
Je n'étais pas satisfaite de ce conseil car je n'avais pas envie de commencer mon cours comme d'habitude.
Elle m'a alors suggéré une autre option: d'en parler en étant très vague et d'aller de l'avant ( d'être positive avec eux) :
" Les dernières semaines ont été difficiles et il y a eu quelques débordements. Je préfère mettre cela sur le compte de la fatigue et de la bêtise. Aujourd'hui, nous sommes en mai. J'espère que vous avez passé de bonnes vacances. Ils ne vous restent qu'un mois.....etc. "

Effectivement, cela s'est bien passé. C'est étrange! Ont-ils oublié? ou ont-ils eu l'impression que cela ne m'a pas touchée? je ne sais pas
En tout cas, tout finit bien.

Très bien !

Je suis content de lire ça

Maintenant, ne reste plus qu'à être vigilent et de ne rien laisser passer.
Le dernier mois passera tout seul

Ravie que tout se soit arrangé. Ton expérience souligne un élément qui ne cessera jamais de m'interpeller et qui a été rappelé plus haut : la capacité des élèves, des collégiens en particulier, à totalement zapper certaines choses qui, de notre côté, nous poursuivent et nous hantent parfois plusieurs jours voire des vacances entières quand les dernières heures ont été difficiles.

Finalement, tu as gambergé et tu t'es fait du mal pendant deux semaines, et eux, bah, un ou deux jours après, ils ont zappé l'épisode. Et je dirais que c'est souvent cette dimension du métier qui m'épuise plus que les cours proprement dit ou le reste : cette tendance que nous avons à ruminer ce qui devient vite insignifiant pour nos élèves : un conflit qui te reste en travers de l'estomac et te pourrit la soirée alors que le gamin, le lendemain te salue en ayant oublié le clash de la veille.

En tout cas, ta principale-adjointe est de bon conseil : on en aimerait des comme ça plus souvent. Moralité : prendre du recul et être capable comme nos élèves de tomber dans l'amnésie.

Oui, très bon conseil !

Je suis contente pour toi que ton cours se soit bien passé et que tu aies pu avoir un bon conseil de l'adjointe. Tu dois te sentir soulagée!