François Hollande confirme qu'il va engager une vaste réforme du lycée.

Je viens de prendre connaissance sur le site de la FNEC FP FO du texte suivant:

Dans le cadre du dit bilan Chatel qui vise, en réalité à élaborer une nouvelle réforme du lycée,
la réunion qui se tient aujourd'hui jeudi 7 avril porte sur le continuum bac-3/+3 et s'inspirera,
notamment d’un séminaire organisé par le ministère de l’Éducation nationale . Le continuum,
est organisé par la Loi Peillon de refondation de l’école de la République du 8 juillet 2013 contre
laquelle FO s’est prononcée. De quoi s'agit-il ? L'objectif affiché : favoriser la réussite de tous
les élèves dans le supérieur. Au nom de cela, c’est le démantèlement des enseignements
disciplinaires, des statuts et des diplômes nationaux du lycée à l’université.
Remise en cause du baccalauréat et des diplômes nationaux
Le ministère s'interroge sur la nature du baccalauréat et envisage une évaluation sur la base
d'un référentiel de compétences, dans le cadre de la formation tout au long de la vie. Le LSUN,
le livretscolaire unique numérique (LSUN) deviendrait l'équivalent du socle de compétences du
collège. À l'université, il s'agirait de « personnaliser » et multiplier les « parcours » de
l'étudiant tout en définissant un « socle commun » au nom du droit à la réorientation. Tout cela
aux dépens des licences et des diplômes nationaux !
Plus de diplômes, plus de garanties collectives. En lieu et place, un livret de compétences,
attaché à l'individu dans le cadre de la formation tout au long de la vie ! Tout cela est
pleinement cohérent avec le projet de Loi El Khomri et ses objectifs : remettre en cause les
droits collectifs et baisser "le coût du travail" !
"Mise en réseau" public-privé "d'une communauté éducative" territoriale
Le ministère voudrait fonder des "communautés éducatives au niveau territorial » qui
mettraient en réseau lycées, universités et entreprises

Merci pour le texte. Rien de neuf sous le soleil : la réforme du collège est sortie en avril 2015 pour une application à la rentrée 2016 ; celle de lycée va sortir en avril 2016 pour une application à la rentrée 2017. Voilà, notre gouvernement saccage tout, avec entêtement, et balance le peuple dans l'intolérable, sacrifie les jeunes générations. C'est vraiment très moche, mais il sera encore plus moche que les professeurs ne luttent pas contre tout cela, et ne défendent pas le service public d'éducation.

Mallet a écrit:Je viens de prendre connaissance sur le site de la FNEC FP FO du texte suivant:

Dans le cadre du dit bilan Chatel qui vise, en réalité à élaborer une nouvelle réforme du lycée,
la réunion qui se tient aujourd'hui jeudi 7 avril porte sur le continuum bac-3/+3 et s'inspirera,
notamment d’un séminaire organisé par le ministère de l’Éducation nationale . Le continuum,
est organisé par la Loi Peillon de refondation de l’école de la République du 8 juillet 2013 contre
laquelle FO s’est prononcée. De quoi s'agit-il ? L'objectif affiché : favoriser la réussite de tous
les élèves dans le supérieur. Au nom de cela, c’est le démantèlement des enseignements
disciplinaires, des statuts et des diplômes nationaux du lycée à l’université.
Remise en cause du baccalauréat et des diplômes nationaux
Le ministère s'interroge sur la nature du baccalauréat et envisage une évaluation sur la base
d'un référentiel de compétences, dans le cadre de la formation tout au long de la vie. Le LSUN,
le livretscolaire unique numérique (LSUN) deviendrait l'équivalent du socle de compétences du
collège. À l'université, il s'agirait de « personnaliser » et multiplier les « parcours » de
l'étudiant tout en définissant un « socle commun » au nom du droit à la réorientation. Tout cela
aux dépens des licences et des diplômes nationaux !
Plus de diplômes, plus de garanties collectives. En lieu et place, un livret de compétences,
attaché à l'individu dans le cadre de la formation tout au long de la vie ! Tout cela est
pleinement cohérent avec le projet de Loi El Khomri et ses objectifs : remettre en cause les
droits collectifs et baisser "le coût du travail" !
"Mise en réseau" public-privé "d'une communauté éducative" territoriale
Le ministère voudrait fonder des "communautés éducatives au niveau territorial » qui
mettraient en réseau lycées, universités et entreprises

Et les travailleurs auraient aussi leur livret de compétence, fonctionnaires compris, qui permettrait leur employabilité, qui permettrait de les "tracer".
L'école au service immédiat du négoce, de l'entreprise et de la finance, c'est pour demain. Les réformes sont impulsées par ces gens là, qui les applaudissent à deux mains.
C'est la dislocation de la Loi  pour aller vers le contrat, la dislocation de la République pour aller vers les "communautés", les "territoires".
Il faut vraiment se réveiller vite, pour ne pas avoir à le faire plus tard, mais au XIXè siècle...

C'est pour demain, sauf si nous avons la volonté collective de ne pas vouloir de cette vie-là : tout ce qui a été fait par la main de l'homme peut être défait par la main de l'homme (oui, bon, je ne parle pas de la pollution, etc., mais des textes législatifs).

Aucune surprise. C'est terrifiant parce que sans être devin, en voyant le peu de mobilisation contre la réforme du collége (qui est d'ailleurs une seule et même réforme avec celle du lycée et de l'université) je suis certain, absolument certain, qu'elle ve être mise en place. Je n'ai plus le moindre espoir.

Moi si, à la condition que les collègues cessent leur sieste : si le MEN met le feu à leur édredon, on peut peut-être -soyons fous !- espérer un sursaut, un réveil de la conscience.

Des vies régies par des croix dans des cases...

Osmie a écrit:C'est pour demain, sauf si nous avons la volonté collective de ne pas vouloir de cette vie-là : tout ce qui a été fait par la main de l'homme peut être défait par la main de l'homme (oui, bon, je ne parle pas de la pollution, etc., mais des textes législatifs).

Le problème de ceux qui dorment aujourd'hui, c'est qu'ils pensent que les acquis sont éternels, qu'ils sont acceptés, que c'est un dû. Ils oublient qu'aucune avancée n'a été octroyée gracieusement par les possédants (retraite, congés,  droit du travail...) qui n'ont jamais supporté ce qu'ils considèrent comme une spoliation.
La situation est gravissime, ça va cogner très dur sur le monde du travail, que l'on a de plus divisé et opposé. Et ça va aller vite,  on détruit plus vite qu'on ne construit. Même moi, qui  m'était promis , épuisé, de ne plus  faire de syndicalisme autrement qu'en prenant ma carte tous les ans, je revois ma copie...

Je pense aussi que c'est pour bientôt, ça fait plusieurs réunions qu'on nous dit "vous n'évaluez pas au bac, vous certifiez juste que l'élève peut aller dans le supérieur" ou encore "le bac est une certification maintenant" (venant d'IPR et de CDE)

RooMcfly a écrit:Je pense aussi que c'est pour bientôt, ça fait plusieurs réunions qu'on nous dit "vous n'évaluez pas au bac, vous certifiez juste que l'élève peut aller dans le supérieur" ou encore "le bac est une certification maintenant" (venant d'IPR et de CDE)

Même chose en réunion de formation, de la bouche des IPR. "le bac n'st plus un passage, ça reste une tradition à laquelle les gens sont attachés, mais le continuum, c'est bac-3/bac+3".

De la maternelle à l'université, des compétences. Et puisque les savoirs disciplinaires comptent moins que les compétences, pour faire ça, un seul corps, avec des animateurs interchangeables... Explosion du statut en vue.

Lefteris a écrit:

Osmie a écrit:C'est pour demain, sauf si nous avons la volonté collective de ne pas vouloir de cette vie-là : tout ce qui a été fait par la main de l'homme peut être défait par la main de l'homme (oui, bon, je ne parle pas de la pollution, etc., mais des textes législatifs).

Le problème de ceux qui dorment aujourd'hui, c'est qu'ils pensent que les acquis sont éternels, qu'ils sont acceptés, que c'est un dû. Ils oublient qu'aucune avancée n'a été octroyée gracieusement par les possédants (retraite, congés,  droit du travail...) qui n'ont jamais supporté ce qu'ils considèrent comme une spoliation.
La situation est gravissime, ça va cogner très dur sur le monde du travail, que l'on a de plus divisé et opposé. Et ça va aller vite,  on détruit plus vite qu'on ne construit. Même moi, qui  m'était promis , épuisé, de ne plus  faire de syndicalisme autrement qu'en prenant ma carte tous les ans, je revois ma copie...

Je souscris entièrement à ce que tu écris, c'est pourquoi je compte sur la fin de la sieste des collègues ; quand je vois les miens qui réalisent tout juste ce qui les attend avec la réforme du collège, je me demande ce qu'il aurait fallu faire pour qu'ils se mobilisent tous en amont. A part mettre le feu à l'édredon, je ne vois pas, le degré de conscience ne se commandant pas.

Osmie a écrit:

Lefteris a écrit:

Osmie a écrit:C'est pour demain, sauf si nous avons la volonté collective de ne pas vouloir de cette vie-là : tout ce qui a été fait par la main de l'homme peut être défait par la main de l'homme (oui, bon, je ne parle pas de la pollution, etc., mais des textes législatifs).

Le problème de ceux qui dorment aujourd'hui, c'est qu'ils pensent que les acquis sont éternels, qu'ils sont acceptés, que c'est un dû. Ils oublient qu'aucune avancée n'a été octroyée gracieusement par les possédants (retraite, congés,  droit du travail...) qui n'ont jamais supporté ce qu'ils considèrent comme une spoliation.
La situation est gravissime, ça va cogner très dur sur le monde du travail, que l'on a de plus divisé et opposé. Et ça va aller vite,  on détruit plus vite qu'on ne construit. Même moi, qui  m'était promis , épuisé, de ne plus  faire de syndicalisme autrement qu'en prenant ma carte tous les ans, je revois ma copie...

Je souscris entièrement à ce que tu écris, c'est pourquoi je compte sur la fin de la sieste des collègues ; quand je vois les miens qui réalisent tout juste ce qui les attend avec la réforme du collège, je me demande ce qu'il aurait fallu faire pour qu'ils se mobilisent tous en amont. A part mettre le feu à l'édredon, je ne vois pas, le degré de conscience ne se commandant pas.

Un professeur qui a encore 20 ou 25 à faire ne reconnaîtra plus son métier, à la vitesse où le saccage se fait. Ca sera comme FT. A supposer qu'il ait encore un métier....Ce jour là, il pensera, mais trop tard, à ce qu'il aura entendu maintenant.

Bon, je n'ai pas envie de me pendre là tout de suite, et je n'ai pas envie non plus de collaborer à l'abrutissement des élèves ; je n'ai pas passé le concours pour faire ça. Donc, à part se battre, je ne vois pas.

Il nous faudrait deja les textes , je vais chercher pendant les vacances et mailer.

Quel monde de M... on nous prépare. Ça ne donne pas envie de faire des gosses

micaschiste a écrit:Des vies régies par des croix dans des cases...

Quoi de mieux pour instaurer un régime totalitaire ?

micaschiste a écrit:Des vies régies par des croix dans des cases...

En m'inspirant de Pierre Rabhi:  tu peux naître dans une case, grandir dans une case; à l'âge adulte te mettre dans des cases... et finir sous terre dans une autre case.

Bref, la vie dans une carré, summum de la "modernité" : y a de quoi avoir plusieurs cases en moins.  

Ce régime "totalitaire"/oppressif détruisant toute notion de droit collectif et toute référence à l’État arrivera si on ne fait rien. Que cela vienne d'un gouvernement prétendu de gauche et progressiste est absolument hallucinant.

Les jeunes ne laisseront pas faire ce genre de choses... je ne pense pas qu'on les a abaissé intellectuellement à ce point

gauvain31 a écrit:

Ce régime "totalitaire"/oppressif détruisant toute notion de droit collectif et toute référence à l’État arrivera si on ne fait rien. Que cela vienne d'un gouvernement prétendu de gauche et progressiste est absolument hallucinant.

L'histoire nous a tout de même montré que le totalitarisme n'est pas l'apanage de la droite.

Tout à fait Euphémia... mais quand on se prétend progressiste , social-démocrate... et quand on a un certain recul sur l'Histoire, il y a quand même tromperie sur la marchandise. Quand on se renie soi-même, jusqu'à ses propres valeurs fondamentales: oui c'est triste... et hallucinant

Je ne suis pas convaincue que crier au fascisme dès qu'une opinion différente de la sienne est émise soit avoir "un certain recul sur l'histoire". Et c'est un peu ce qu'elle fait depuis un moment, cette gauche progressiste. Oui, c'est bien triste.

Boaf, pourquoi s'énerver? Ils auront ce qu'ils veulent: un enseignement de qualité, dans lequel on apprend des choses, pour les riches, qui auront recours au privé; en face, un enseignement light où les élèves traîneront leur ennui, leur béatitude et leur vide jusqu'en M2.
C'est ce que veulent les politiques, c'esti ce pour quoi les gens votent, c'est ce que veulent les syndicats dits progressistes pour affermir leur pouvoir sur les collègues.
Alors, à quoi bon?

Je doute que la "majorité" actuelle ait les moyens et le temps de faire passer un texte sur le lycée et j'espère ne pas me tromper.

Ils ne toucheront pas sans doute au bac frontalement, surtout l'année de la présidentielle car le symbole est très fort. Mais de façon plus insidieuse, par petites touches, comme depuis pas mal d'années déjà, on le vide de sa substance, on en fait une espèce de "brevet plus". Et des élèves qui ne savent pas faire un calcul sans 5 erreurs, qui font 20 fautes d'orthographe par page se retrouvent bacheliers. Le processus est déjà bien entamé.

Ascagne a écrit:Je doute que la "majorité" actuelle ait les moyens et le temps de faire passer un texte sur le lycée et j'espère ne pas me tromper.

Il suffit de l'écrire avec les pieds et de passer le texte pendant des vacances. Ça peut aller très vite.

Il y a eu 4 voir 5 journées de grève contre la réforme des collèges. Il y a eu grève et manifestation le 31 mars contre la loi travail. L'intersyndicale interprofessionnelle appelle à une nouvelle grève le 28 Avril. Il est temps de tirer le bilan de la politique des temps forts, des journées saute-moutons de 2010 et 2015-2016. Ces grèves n'ont pas suffi. Dans les syndicats de l'intersyndicale interprofessionnelle, ça discute de la grève jusqu'à satisfaction, ça ne se décrète pas, il faut peut-être commencer par la mettre à l'ordre du jour sur les lieux de travail. A un moment donné, il faut que ça parte de quelque part. Quant au SNES qui joue un rôle important dans l'intersyndicale second degré, il parle de journée d'action en mai! Il est déconnecté de l'interprofessionnelle me semble -t-il. Le congrès national de la CGT se tient la semaine du 17 au 24 avril. Les débats y seront peut-être un point d'appui.
Je ne vois pas ce qu'on peut faire d'autre!