- boris vassilievGrand sage
Tiens, je m'apprêtais à créer un topic "Portrait d'une TL : chronique d'un naufrage", mais puisqu'il y a ce fil, je pourrai peut-être ajouter les différentes hallucinations au fur et à mesure...
- TheDoctorNiveau 8
Laverdure a écrit:Jane a écrit:Awott a écrit:Jane a écrit:
Alors oui, c'est vrai, les L sont débarrassés des maths.
- Spoiler:
mais en même temps, on ne fait pas L pour partir en médecine, si ?
C'est un véritable problème. Bac S en poche, les portes sont plus ou moins ouverte partout ( Hypokhagne, beaux-arts, Médecine, etc ... sans parler des filières littéraire à l'université ). Pour un bon élève travailleur, le bac L ferme des portes, il n'apporte rien ( parce que pour quelqu'un qui envisage de longue étude le savoir acquis en lycée, c'est pas énorme ( pour ne pas dire du vent )).
Quand tu es une quiche en maths, tu en prends ton parti. Il y a peu de chances qu'un élève nul en maths s'oriente vers une voie scientifique. En revanche, faire un bac S pour partir en hypokâgne relève d'une logique qui m'échappe...
A moi aussi, sauf dans le cas des élèves très bons en seconde, qui préfèrent les lettres et sciences humaines mais qui vont en S parce qu'on (parents et/ou enseignants) le leur recommande vu qu'ils sont très bons
J'ai parmi mes collègues une agrégée de géographie, ayant fait une HK et une KH et ayant brillamment réussi... elle a passé un Bac S sous l'impulsion de ses parents...
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"In spite of everything, I still believe that people are really good at heart."
"Μηκέθ᾽ ὅλως περὶ τοῦ οἷόν τινα εἶναι τὸν ἀγαθὸν ἄνδρα διαλέγεσθαι, ἀλλὰ εἶναι τοιοῦτον"
Do you want to prepare your lessons for next year with other teachers? It's that way : https://www.neoprofs.org/t91466-anglais-qui-pour-preparer-ses-cours-ensemble-cet-ete
- LaverdureEmpereur
TheDoctor a écrit:Laverdure a écrit:Jane a écrit:Awott a écrit:
C'est un véritable problème. Bac S en poche, les portes sont plus ou moins ouverte partout ( Hypokhagne, beaux-arts, Médecine, etc ... sans parler des filières littéraire à l'université ). Pour un bon élève travailleur, le bac L ferme des portes, il n'apporte rien ( parce que pour quelqu'un qui envisage de longue étude le savoir acquis en lycée, c'est pas énorme ( pour ne pas dire du vent )).
Quand tu es une quiche en maths, tu en prends ton parti. Il y a peu de chances qu'un élève nul en maths s'oriente vers une voie scientifique. En revanche, faire un bac S pour partir en hypokâgne relève d'une logique qui m'échappe...
A moi aussi, sauf dans le cas des élèves très bons en seconde, qui préfèrent les lettres et sciences humaines mais qui vont en S parce qu'on (parents et/ou enseignants) le leur recommande vu qu'ils sont très bons
J'ai parmi mes collègues une agrégée de géographie, ayant fait une HK et une KH et ayant brillamment réussi... elle a passé un Bac S sous l'impulsion de ses parents...
J'avais précisé ma pensée un peu plus loin. Ce qui nous paraît étrange (à Jane et moi-même, au moins) c'est le fait d'aller en S pour la seule raison qu'on est bon, alors qu'on a un profil littéraire.
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- A TuinVénérable
Laverdure a écrit:
Et actuellement plus que jamais, je pense : la plupart des camarades de ma soeur, étudiante, prennent les notes sur PC. D'ici à ce qu'il aillent fureter sur facebook, regarder un film, écouter de la musique... il n'y qu'un pas qu'un nombre certains d'entre eux franchissent allègrement d'après les collègues (sur le fil de l'enseignement sup). Mais on s'éloigne du sujet, là
Oui mais à ce moment-là, si tu ne souhaites pas écouter le cours tu restes chez toi. Si on se contraint à y aller c'est qu'on a envie d'écouter ce qui se dit normalement, sinon je ne comprends juste même pas la démarche. Autant rester chez soi et récupérer le cours de quelqu'un à ce moment-là.
Etonnant, insensé.
- IphigénieProphète
On a beau retourner le problème dans tous les sens, la filière littéraire est en perdition parce que tout simplement la littérature ne fait plus partie des préoccupations majeures et que la S apparaît comme la seule série généraliste: on peut passer l'un bac S à HK mais pas d'un bac L à Math Spé: c'est injuste mais c'est comme cela: la L s'appuie aujourd'hui sur des "capacités" alors que la S s'appuie, encore, sur des connaissances. Pour le dire autrement, on a abandonné en L toutes les exigences strictement disciplinaires au profit d'une vague culture générale sans voir que cela tuait la matière. On a fait de la L une alternative à STMG, pour ceux qui n'ont pas d'envie strictement professionnelle, à part le vague projet de faire de l'esthétique... Pour les IPR aux examens, il fallait "monter nos notes pour ne pas disqualifier le français par rapport aux disciplines" scientifiques: on voit où cela a mené (même pente que les Langues anciennes d'ailleurs).
- A TuinVénérable
Anarore a écrit:Et la Philo n'ouvre pas sur le monde en plus de tout ça ?
:| La philo, comment dire.
Ce n'est pas inintéressant d'en faire en terminale je trouve, maintenant après je ne suis pas sûre que cela m'apporte grand chose au quotidien que d'avoir vu toute une cargaison de thèses/positions soutenues par les uns et les autres sur tel ou tel thème. Oui, allez on peut dire que c'est de la culture générale, il y a des choses qui peuvent être injectées en français voire histoire si on part sur le chapitre sur les lois, le droit etc. Certes.
J'avais trouvé que le coefficient de cette matière était important, peut-être trop compte-tenu que cette matière n'est abordée justement qu'en terminale. C'est là quelque chose d'un peu absurde : il serait peut-être intéressant d'en injecter tout au long de la scolarité, avec un ou deux chapitres mis en parallèle à des chapitres de programme en français et histoire par exemple. Cela prendrait peut-être un peu plus corps et consistance dans l'esprit des élèves. Ce serait une matière adéquate pour faire travailler l'esprit critique, si elle était mobilisée comme il faut, avec bon sens.
Ce devrait être une œuvre de longue haleine, pas un bachotage inepte en vue d'un bac : pour beaucoup je pense qu'ensuite il n'en reste juste rien dans l'esprit, à part si on fait ensuite des études de fac qui remobilisent justement certains concepts.
- IphigénieProphète
Mais ce n'est pas la cause mais la conséquence du délitement de la filière!J'avais trouvé que le coefficient de cette matière était important, peut-être trop compte-tenu que cette matière n'est abordée justement qu'en terminale. C'est là quelque chose d'un peu absurde : il serait peut-être intéressant d'en injecter tout au long de la scolarité, avec un ou deux chapitres mis en parallèle à des chapitres de programme en français et histoire par exemple. Cela prendrait peut-être un peu plus corps et consistance dans l'esprit des élèves. Ce serait une matière adéquate pour faire travailler l'esprit critique, si elle était mobilisée comme il faut, avec bon sens.
Faire de la philo, ça se préparait en travaillant Montaigne et Rousseau, voire La Rochefoucauld et Bossuet en seconde. C'est sûr qu'en travaillant " Balzac et la petite tailleuse" ça le fait moins...
Pour jouer jusqu'au bout au vieux sage(...) j'ai déjà raconté pour être tombée sur mon "cahier de textes" de troisième que c'est à ce niveau qu'on faisait les sujets du type "Corneille et Racine, l'homme tel qu'il doit ou tel qu'il est"...Ce qui est aujourd'hui infaisable en début d'HK aujourd'hui (en tout cas sans préciser de quel Corneille on parle)...
- A TuinVénérable
C'est bien ce que j'ai fait.Laverdure a écrit:
J'avais précisé ma pensée un peu plus loin. Ce qui nous paraît étrange (à Jane et moi-même, au moins) c'est le fait d'aller en S pour la seule raison qu'on est bon, alors qu'on a un profil littéraire.
Justement comme en français j'étais tranquille avec mes 18, je me suis dit que j'allais booster la partie math en S pour en apprendre plus. L'idée c'était d'avoir des connaissances un peu polyvalentes, parce que même si pour après j'avais mon idée et projet d'études, je trouvais pénible de me conditionner déjà en seconde. J'estimais que j'aurais bien le temps en terminale de décider où je voulais m'orienter, or en choisissant S je pouvais ensuite m'orienter dans tout ce qui pouvait potentiellement m'intéresser. Pas en L. C'est tout. Je suppose que beaucoup doivent avoir ce genre de raisonnement, ce serait même logique car la société actuelle et ses exigences sont plus anxiogènes il me semble qu''il y a quelques années. On recule simplement l'échéance du choix tout en préservant ses chances pour après. C'est juste stratégique.
Sinon à l'époque la classe de L qu'on avait dans mon lycée était réputée pour avoir un niveau de math ridicule. Et à l'usage, c'était effectivement un niveau de math un peu ras des pâquerettes par rapport à S. A la limite ceux qui faisaient L avec une spécialité math bricolaient peut-être un peu plus, ils avaient quelques probabilités, quelques bricoles. Mais on n'allait pas chercher bien loin quand même.
- JaneMonarque
Laverdure a écrit:TheDoctor a écrit:Laverdure a écrit:Jane a écrit:
Quand tu es une quiche en maths, tu en prends ton parti. Il y a peu de chances qu'un élève nul en maths s'oriente vers une voie scientifique. En revanche, faire un bac S pour partir en hypokâgne relève d'une logique qui m'échappe...
A moi aussi, sauf dans le cas des élèves très bons en seconde, qui préfèrent les lettres et sciences humaines mais qui vont en S parce qu'on (parents et/ou enseignants) le leur recommande vu qu'ils sont très bons
J'ai parmi mes collègues une agrégée de géographie, ayant fait une HK et une KH et ayant brillamment réussi... elle a passé un Bac S sous l'impulsion de ses parents...
J'avais précisé ma pensée un peu plus loin. Ce qui nous paraît étrange (à Jane et moi-même, au moins) c'est le fait d'aller en S pour la seule raison qu'on est bon, alors qu'on a un profil littéraire.
C'est exactement ça; ne vaut-il pas mieux faire une bonne L qu'une mauvaise S ? Enfin, je trouve que tout ça manque de logique. Faire S pour faire des études scientifiques me semble une évidence; faire S pour faire des études littéraires, mouais, bof, quoi. De toute façon, nous savons tous, ou à peu près, qu'un bac (quel qu'il soit) qui draine près de 90% des candidats n'a plus grande valeur, alors autant faire ce vers quoi notre nature tend, non ?
Ça me rappelle une de mes amies d'enfance, vraie littéraire; ses parents lui ont fait faire S (enfin, C, à l'époque), puis elle a été inscrite en prépa HEC. Elle a détesté mais sous la pression familiale... Bref, à 20 ans, elle a claqué la porte de chez elle, s'est inscrite en fac d'anglais, s'est trouvé un petit boulot, puis est partie en Angleterre, et puis... Elle a fait un cursus tout à fait brillant et enseigne la littérature américaine dans je ne sais plus quelle fac américaine (Berkeley, me semble-t-il... nous nous sommes perdues de vue, depuis).
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"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- CondorcetOracle
À mon époque (1995), le programme de maths en enseignement de spécialité en Terminale L correspondait peu ou prou à celui de la première S (si je me souviens bien).
- IphigénieProphète
Tout cela serait juste si la réalité ne faisait que pour faire des études littéraires convenables, il faut avoir le public de S (enfin de certaines des S) parce qu'en L le public n'est absolument pas littéraire actuellement, mais plutôt celui des "nuls en tout".(Enfin chez nous).Enfin, je trouve que tout ça manque de logique. Faire S pour faire des études scientifiques me semble une évidence; faire S pour faire des études littéraires, mouais, bof, quoi.
- Invité ElExpert spécialisé
Si la philosophie était ce que tu décris, bien sûr.A Tuin a écrit:Anarore a écrit:Et la Philo n'ouvre pas sur le monde en plus de tout ça ?
:| La philo, comment dire.
Ce n'est pas inintéressant d'en faire en terminale je trouve, maintenant après je ne suis pas sûre que cela m'apporte grand chose au quotidien que d'avoir vu toute une cargaison de thèses/positions soutenues par les uns et les autres sur tel ou tel thème. Oui, allez on peut dire que c'est de la culture générale, il y a des choses qui peuvent être injectées en français voire histoire si on part sur le chapitre sur les lois, le droit etc. Certes.
J'avais trouvé que le coefficient de cette matière était important, peut-être trop compte-tenu que cette matière n'est abordée justement qu'en terminale. C'est là quelque chose d'un peu absurde : il serait peut-être intéressant d'en injecter tout au long de la scolarité, avec un ou deux chapitres mis en parallèle à des chapitres de programme en français et histoire par exemple. Cela prendrait peut-être un peu plus corps et consistance dans l'esprit des élèves. Ce serait une matière adéquate pour faire travailler l'esprit critique, si elle était mobilisée comme il faut, avec bon sens.
Ce devrait être une œuvre de longue haleine, pas un bachotage inepte en vue d'un bac : pour beaucoup je pense qu'ensuite il n'en reste juste rien dans l'esprit, à part si on fait ensuite des études de fac qui remobilisent justement certains concepts.
Mais je pense que peu de collègues de philosophie vont reconnaître ici leur cours. Par ailleurs, pour la plupart de mes élèves (notamment de S), ce cours est le plus concret de tous ceux qu'ils reçoivent. On ne va pas verser dans le micro-trottoir, mais mon cours de terminale a profondément compté dans mon parcours intellectuel.
Je suis, enfin, assez persuadé, que l'épreuve de philosophie est peut-être la seule où l'on exige encore que l'élève pense.
- JaneMonarque
Condorcet a écrit:À mon époque (1995), le programme de maths en enseignement de spécialité en Terminale L correspondait peu ou prou à celui de la première S (si je me souviens bien).
À la mienne, en A1, nous avions le même programme en maths que les D (sauf erreur de ma part; D = S-SVT pour les plus d'jeuns). C'était un bac assez difficile à décrocher, autour des 50% de réussite peut-être ?
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"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- JaneMonarque
Iphigénie a écrit:Tout cela serait juste si la réalité ne faisait que pour faire des études littéraires convenables, il faut avoir le public de S (enfin de certaines des S) parce qu'en L le public n'est absolument pas littéraire actuellement, mais plutôt celui des "nuls en tout".(Enfin chez nous).Enfin, je trouve que tout ça manque de logique. Faire S pour faire des études scientifiques me semble une évidence; faire S pour faire des études littéraires, mouais, bof, quoi.
Ça dépend peut-être des établissements Dans la classe de ma fille, partiraient en L 4 des 10 meilleurs élèves (les autres en S, je suppose). C'est le bac ES qu'on appelle "le petit bac"...
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"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- A TuinVénérable
elpenor a écrit:Si la philosophie était ce que tu décris, bien sûr.A Tuin a écrit:Anarore a écrit:Et la Philo n'ouvre pas sur le monde en plus de tout ça ?
:| La philo, comment dire.
Ce n'est pas inintéressant d'en faire en terminale je trouve, maintenant après je ne suis pas sûre que cela m'apporte grand chose au quotidien que d'avoir vu toute une cargaison de thèses/positions soutenues par les uns et les autres sur tel ou tel thème. Oui, allez on peut dire que c'est de la culture générale, il y a des choses qui peuvent être injectées en français voire histoire si on part sur le chapitre sur les lois, le droit etc. Certes.
J'avais trouvé que le coefficient de cette matière était important, peut-être trop compte-tenu que cette matière n'est abordée justement qu'en terminale. C'est là quelque chose d'un peu absurde : il serait peut-être intéressant d'en injecter tout au long de la scolarité, avec un ou deux chapitres mis en parallèle à des chapitres de programme en français et histoire par exemple. Cela prendrait peut-être un peu plus corps et consistance dans l'esprit des élèves. Ce serait une matière adéquate pour faire travailler l'esprit critique, si elle était mobilisée comme il faut, avec bon sens.
Ce devrait être une œuvre de longue haleine, pas un bachotage inepte en vue d'un bac : pour beaucoup je pense qu'ensuite il n'en reste juste rien dans l'esprit, à part si on fait ensuite des études de fac qui remobilisent justement certains concepts.
Mais je pense que peu de collègues de philosophie vont reconnaître ici leur cours. Par ailleurs, pour la plupart de mes élèves (notamment de S), ce cours est le plus concret de tous ceux qu'ils reçoivent. On ne va pas verser dans le micro-trottoir, mais mon cours de terminale a profondément compté dans mon parcours intellectuel.
Je suis, enfin, assez persuadé, que l'épreuve de philosophie est peut-être la seule où l'on exige encore que l'élève pense.
Hummm ... peut-être. Après mon expérience de terminale en philo ne m'a laissé que cette vision que veux-tu. Nous avions une prof qui sentait très mauvais (nous devions ouvrir la fenêtre une fois son cours terminé), qui nous donnait des plâtrées de cours écrites à la main en pattes de mouches minuscules qui plus est, le tout photocopié sur 5 à 6 pages recto-verso pour un chapitre donné. Ensuite elle lisait cette plâtrée en nous disant de surligner, et à la fin elle se fâchait après les élèves quand elle rendait les contrôles parce qu'ils avaient recopié le cours qu'ils avaient appris en le réagençant pour répondre comme il faut à la question. Bref, c'était chiant. Par contre, aujourd'hui si je veux relire en quoi consiste le mythe de la caverne de Platon, je n'ai plus qu'à aller chercher son cours et relire : il doit y avoir 5 pages sur le sujet, hyper détaillé. Pas de problème ! Mais qu'est-ce que c'était chiant.
En attendant elle se plaignait de ce qu'on lui rendait, tout ce que je vois c'est qu'au bac j'avais eu 13 en apprenant juste son cours comme il faut. Je pense que son cours tenait bien la route, mais concernant ses attentes à elle, je n'ai jamais compris ce qu'elle voulait à cette pauvre femme. Elle était vraiment bizarre.
- LaverdureEmpereur
Je suis d'accord mais uniquement si on est bon et qu'on a, initialement, un profil littéraire. Pour la L, le choix est simplement un peu plus précoce : on sait qu'on n'ira pas en maths spé de toute façon.Iphigénie a écrit:On a beau retourner le problème dans tous les sens, la filière littéraire est en perdition parce que tout simplement la littérature ne fait plus partie des préoccupations majeures et que la S apparaît comme la seule série généraliste: on peut passer l'un bac S à HK mais pas d'un bac L à Math Spé: c'est injuste mais c'est comme cela: la L s'appuie aujourd'hui sur des "capacités" alors que la S s'appuie, encore, sur des connaissances. Pour le dire autrement, on a abandonné en L toutes les exigences strictement disciplinaires au profit d'une vague culture générale sans voir que cela tuait la matière. On a fait de la L une alternative à STMG, pour ceux qui n'ont pas d'envie strictement professionnelle, à part le vague projet de faire de l'esthétique... Pour les IPR aux examens, il fallait "monter nos notes pour ne pas disqualifier le français par rapport aux disciplines" scientifiques: on voit où cela a mené (même pente que les Langues anciennes d'ailleurs).
Tiens, je l'avais jamais entendu celle-là .Jane a écrit:Iphigénie a écrit:Tout cela serait juste si la réalité ne faisait que pour faire des études littéraires convenables, il faut avoir le public de S (enfin de certaines des S) parce qu'en L le public n'est absolument pas littéraire actuellement, mais plutôt celui des "nuls en tout".(Enfin chez nous).Enfin, je trouve que tout ça manque de logique. Faire S pour faire des études scientifiques me semble une évidence; faire S pour faire des études littéraires, mouais, bof, quoi.
Ça dépend peut-être des établissements Dans la classe de ma fille, partiraient en L 4 des 10 meilleurs élèves (les autres en S, je suppose). C'est le bac ES qu'on appelle "le petit bac"...
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- fifi51Fidèle du forum
Jane a écrit:Condorcet a écrit:À mon époque (1995), le programme de maths en enseignement de spécialité en Terminale L correspondait peu ou prou à celui de la première S (si je me souviens bien).
À la mienne, en A1, nous avions le même programme en maths que les D (sauf erreur de ma part; D = S-SVT pour les plus d'jeuns). C'était un bac assez difficile à décrocher, autour des 50% de réussite peut-être ?
Je le confirme, je revois les Annabac maths avec écrit Terminale D/ Terminale A1.
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Oui, j'ai un clavier Fisher Price pour l'instant !
- BRNiveau 9
Il convient de se rappeler que l'orientation au lycée correspond en général au choix des familles, pas au choix des élèves; et qu'en général, le choix par défaut c'est de ne faire aucun choix.
Les élèves n'ont en général aucune idée précise du type de métier qu'ils veulent faire (à part des idées fantaisiste à la Youtuber comme Norman, développeur de jeu vidéo ou chanteur de Star Académie comme Louane...), les parents non plus; bref : ils font le choix le plus rationnel qui soit, c'est à dire celui de la filière qui laisse ouvertes le plus de possibilités. De ce point de vue, la filière S permet d'être admis dans presque toutes les formations du supérieur, la filière ES ferme un certain nombre de possibilités, mais reste encore assez généraliste, et la filière L offre un éventail encore plus réduit de possibilités.
Il est clair que, pour la majorité des parents, le choix de la filière S est le choix le plus rationnel (et d'autant plus facile à vendre qu'il n'empêche pas de devenir Youtuber comme Norman ou chanteur de Star Académie, et qu'il est absolument requis pour être développeur de jeux vidéo).
Par contre, pour les rares élèves qui ont une idée précise de leur avenir, le choix d'une autre filière peut s'imposer : un futur avocat a sans doute intérêt à préférer la filière ES (version avocat d'affaire) ou la filière L (version droit pénal) que la filière S... Idem pour les formations en communication, journalisme, affaires internationales.
Malheureusement, la filière scientifique n'a jamais été autant demandée que depuis que l'on a décidé de casser la suprématie de la Terminale C... en abaissant son niveau scientifique, ce qui l'a rendu encore plus accessible pour les élèves qui n'ont pas de profil scientifique. L'horaire dévolu aux matières à dominante littéraire (Français, langues, Histoire, ECJS) est ainsi plus important que l'horaire dévolu aux matières scientifiques en première : 13 heures vs 11 heures (si on ne tient pas compte des heures d'AI).
De 1983 à 1991, le rapport était inversé : 11 heures pour les matières à dominantes littéraires contre 13,5 pour les matières à dominante scientifique.
En Terminale, de 1983 à 1991, 8 heures pour les matières à dominantes littéraires contre 16 pour les matières à dominante scientifique, depuis la dernière réforme, 9,5 heures pour les matières à dominantes littéraires contre 16,5 pour les matières à dominante scientifique (en incluant l'AI dans les matières scientifiques).
En dépit de son nom, la filière S devenu une filière générale, avec une légère dominante scientifique, mais qui ne prépare pas à des études scientifiques. L'enseignement des sciences physiques a été ravagé : on attend désormais des élèves de S qu'ils sachent lire un article de vulgarisation sur n'importe quel sujet en vogue, mais on n'attend absolument rien d'eux en terme de formalisation. Ils peuvent discourir de façon savante sur la relativité ou la mécanique quantique sans avoir la moindre idée des équations mathématiques sous jacente... Quand aux mathématiques, elles deviennent de plus en plus un manteau mité, dans lequel il importe plus d'apprendre à appliquer des formules sans les comprendre. L'enseignement des sciences au lycée est devenu une vaste blague.
Les élèves n'ont en général aucune idée précise du type de métier qu'ils veulent faire (à part des idées fantaisiste à la Youtuber comme Norman, développeur de jeu vidéo ou chanteur de Star Académie comme Louane...), les parents non plus; bref : ils font le choix le plus rationnel qui soit, c'est à dire celui de la filière qui laisse ouvertes le plus de possibilités. De ce point de vue, la filière S permet d'être admis dans presque toutes les formations du supérieur, la filière ES ferme un certain nombre de possibilités, mais reste encore assez généraliste, et la filière L offre un éventail encore plus réduit de possibilités.
Il est clair que, pour la majorité des parents, le choix de la filière S est le choix le plus rationnel (et d'autant plus facile à vendre qu'il n'empêche pas de devenir Youtuber comme Norman ou chanteur de Star Académie, et qu'il est absolument requis pour être développeur de jeux vidéo).
Par contre, pour les rares élèves qui ont une idée précise de leur avenir, le choix d'une autre filière peut s'imposer : un futur avocat a sans doute intérêt à préférer la filière ES (version avocat d'affaire) ou la filière L (version droit pénal) que la filière S... Idem pour les formations en communication, journalisme, affaires internationales.
Malheureusement, la filière scientifique n'a jamais été autant demandée que depuis que l'on a décidé de casser la suprématie de la Terminale C... en abaissant son niveau scientifique, ce qui l'a rendu encore plus accessible pour les élèves qui n'ont pas de profil scientifique. L'horaire dévolu aux matières à dominante littéraire (Français, langues, Histoire, ECJS) est ainsi plus important que l'horaire dévolu aux matières scientifiques en première : 13 heures vs 11 heures (si on ne tient pas compte des heures d'AI).
De 1983 à 1991, le rapport était inversé : 11 heures pour les matières à dominantes littéraires contre 13,5 pour les matières à dominante scientifique.
En Terminale, de 1983 à 1991, 8 heures pour les matières à dominantes littéraires contre 16 pour les matières à dominante scientifique, depuis la dernière réforme, 9,5 heures pour les matières à dominantes littéraires contre 16,5 pour les matières à dominante scientifique (en incluant l'AI dans les matières scientifiques).
En dépit de son nom, la filière S devenu une filière générale, avec une légère dominante scientifique, mais qui ne prépare pas à des études scientifiques. L'enseignement des sciences physiques a été ravagé : on attend désormais des élèves de S qu'ils sachent lire un article de vulgarisation sur n'importe quel sujet en vogue, mais on n'attend absolument rien d'eux en terme de formalisation. Ils peuvent discourir de façon savante sur la relativité ou la mécanique quantique sans avoir la moindre idée des équations mathématiques sous jacente... Quand aux mathématiques, elles deviennent de plus en plus un manteau mité, dans lequel il importe plus d'apprendre à appliquer des formules sans les comprendre. L'enseignement des sciences au lycée est devenu une vaste blague.
- IphigénieProphète
Cela est sûrement sujet à variantes locales. Mais dans l'"esprit" actuel la L manque totalement de clarté: avec l'introduction d'un peu de droit, un peu de maths, et la diminution de la spécificité littéraire, on en a fait une sous-ES, voire une STMG bis et sans réel objet...Jane a écrit:Iphigénie a écrit:Tout cela serait juste si la réalité ne faisait que pour faire des études littéraires convenables, il faut avoir le public de S (enfin de certaines des S) parce qu'en L le public n'est absolument pas littéraire actuellement, mais plutôt celui des "nuls en tout".(Enfin chez nous).Enfin, je trouve que tout ça manque de logique. Faire S pour faire des études scientifiques me semble une évidence; faire S pour faire des études littéraires, mouais, bof, quoi.
Ça dépend peut-être des établissements Dans la classe de ma fille, partiraient en L 4 des 10 meilleurs élèves (les autres en S, je suppose). C'est le bac ES qu'on appelle "le petit bac"...
La filière L ne peut se passer d'une réflexion en aval sur les débouchés spécifiquement littéraires. Même en psycho, une forme de sélection par les maths existe ... Quant à la formation des futurs professeurs des écoles, il y a de quoi s'inquiéter.
La distinction entre L et ES est-elle pertinente aujourd'hui? On peut s'interroger. Et les débouchés des ES sont-ils viables sans formation réellement scientifique ou réellement littéraire? c'est un autre problème.
- LaverdureEmpereur
Iphigénie a écrit:Mais ce n'est pas la cause mais la conséquence du délitement de la filière!J'avais trouvé que le coefficient de cette matière était important, peut-être trop compte-tenu que cette matière n'est abordée justement qu'en terminale. C'est là quelque chose d'un peu absurde : il serait peut-être intéressant d'en injecter tout au long de la scolarité, avec un ou deux chapitres mis en parallèle à des chapitres de programme en français et histoire par exemple. Cela prendrait peut-être un peu plus corps et consistance dans l'esprit des élèves. Ce serait une matière adéquate pour faire travailler l'esprit critique, si elle était mobilisée comme il faut, avec bon sens.
Faire de la philo, ça se préparait en travaillant Montaigne et Rousseau, voire La Rochefoucauld et Bossuet en seconde. C'est sûr qu'en travaillant " Balzac et la petite tailleuse" ça le fait moins...
Pour jouer jusqu'au bout au vieux sage(...) j'ai déjà raconté pour être tombée sur mon "cahier de textes" de troisième que c'est à ce niveau qu'on faisait les sujets du type "Corneille et Racine, l'homme tel qu'il doit ou tel qu'il est"...Ce qui est aujourd'hui infaisable en début d'HK aujourd'hui (en tout cas sans préciser de quel Corneille on parle)...
Tiens, ça me rappelle les tontons flingueurs
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- IphigénieProphète
Tout à fait d'accord avec BR!
Laverdure :lol:
Laverdure :lol:
- LaverdureEmpereur
C'est ce que je disais plus haut : on a voulu mettre beaucoup de choses en L pour répondre à deux objectifs contradictoires : des matières littéraires pour des profils littéraires et en même temps essayer d'élargir les débouchés parce qu'ils seraient moins importants en L qu'ailleurs (alors qu'ils existent et qu'au total, c'est la réussite au bac lui-même qui importe et pas seulement le bac qu'on a choisit).Iphigénie a écrit:Cela est sûrement sujet à variantes locales. Mais dans l'"esprit" actuel la L manque totalement de clarté: avec l'introduction d'un peu de droit, un peu de maths, et la diminution de la spécificité littéraire, on en a fait une sous-ES, voire une STMG bis et sans réel objet...Jane a écrit:Iphigénie a écrit:Tout cela serait juste si la réalité ne faisait que pour faire des études littéraires convenables, il faut avoir le public de S (enfin de certaines des S) parce qu'en L le public n'est absolument pas littéraire actuellement, mais plutôt celui des "nuls en tout".(Enfin chez nous).Enfin, je trouve que tout ça manque de logique. Faire S pour faire des études scientifiques me semble une évidence; faire S pour faire des études littéraires, mouais, bof, quoi.
Ça dépend peut-être des établissements Dans la classe de ma fille, partiraient en L 4 des 10 meilleurs élèves (les autres en S, je suppose). C'est le bac ES qu'on appelle "le petit bac"...
La filière L ne peut se passer d'une réflexion en aval sur les débouchés spécifiquement littéraires. Même en psycho, une forme de sélection par les maths existe ... Quant à la formation des futurs professeurs des écoles, il y a de quoi s'inquiéter.
La distinction entre L et ES est-elle pertinente aujourd'hui? On peut s'interroger. Et les débouchés des ES sont-ils viables sans formation réellement scientifique ou réellement littéraire? c'est un autre problème.
Quant aux horaires : c'est sans doute vrai mais il ne faut pas tout additionner. Du Français, il y en a dans toutes les 1re et plus en Tle. En TS, il n'y a que 2h d'HG, 3h de philo et 4h de LV1 et 2 contre 6h de maths, 5h de PC et 3h30 de SVT et les 2h de spé.
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- JPhMMDemi-dieu
Hors bac C, point de salut ! :lol:
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- CathEnchanteur
Jane a écrit:Condorcet a écrit:À mon époque (1995), le programme de maths en enseignement de spécialité en Terminale L correspondait peu ou prou à celui de la première S (si je me souviens bien).
À la mienne, en A1, nous avions le même programme en maths que les D (sauf erreur de ma part; D = S-SVT pour les plus d'jeuns). C'était un bac assez difficile à décrocher, autour des 50% de réussite peut-être ?
Non, c'était le même programme que les B.
Mon livre de maths portait d'ailleurs cet intitulé.
- CathEnchanteur
Condorcet a écrit:À mon époque (1995), le programme de maths en enseignement de spécialité en Terminale L correspondait peu ou prou à celui de la première S (si je me souviens bien).
Avec de la géométrie dans l'espace ?
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