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par prof du chaos Mar 29 Mar 2016, 17:33
salut,
ça me titille un peu. Dans le principe j'essaierais bien mais je ne suis pas sûr de bien en comprendre la finalité, j'ai lu deux ou trois articles qui ne tendent pas tous au même résultat.
1) c'est un cours en ligne que l'élève est censé consulter de manière à gagner du temps en classe? Alors je ne vois pas du tout en quoi c'est "inversé", et je serais curieux de savoir combien d'élèves l'auront réellement lu. Ensuite, je vois d'ici le cours qui consisterait à reprendre ce qu'il y a sur la capsule.
2) il s'agirait de fournir des pistes aux élèves de manière à ce qu'ils construisent eux-mêmes des hypothèses de cours à la maison? Ca m'intéresse plus déjà, même si je n'ai pas l'embryon d'une idée quant à la mise en place.
Certains ont tenté? Mieux compris que moi?

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par sinan Mer 30 Mar 2016, 09:34
Pour ce que j'en ai compris :
exemple à propos d'une mise au point sur Victor Hugo, sa biographie, son mouvement, en parallèle d'une OI type Ruy Blas.
Le professeur donne aux élèves divers documents : tableau biographique avec dates, synthèse sur le romantisme, extrait de la préface de Cromwell, des caricatures d'Hugo, etc.
Les élèves doivent lire le tout et répondre à deux ou trois questions générales à la maison.
En classe, le professeur reprend ces questions et vérifie leur compréhension rapidement.
Ensuite, il propose une tâche de réinvestissement. ex : rédigez l'introduction du commentaire de la scène d'exposition pour l'oral de l'EAF.
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par 0massilia0 Mer 30 Mar 2016, 09:39
J'ai trouvé ce lien, intéressant car assez précis.

https://accompagnementscolaire.wordpress.com/2013/09/30/quest-ce-que-la-flipped-classroom/

Extrait :
"On parle ainsi de «classe inversée», puisque le cours est dispensé à la maison, soit sur un support écrit (manuel, polycopiés…), soit sur un support vidéo. La véritable innovation se situe bien là, dans l’apparition des cours en ligne, comme ceux que proposent par exemple la Khan Academy ou Ted-Ed… Notamment parce que ces cours clé en main incluent des évaluations formatives automatiquement corrigées en ligne. Le professeur dont le groupe-classe est équipé d’ordinateurs ou de tablettes peut ainsi commencer son cours par une évaluation de la compréhension de la leçon regardée et mémorisée à la maison, et voir s’afficher immédiatement les résultats de chaque élève sur son interface. Il peut alors sans délai proposer des activités individualisées et se concentrer sur l’aide adaptée aux difficultés identifiées…"
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par NLM76 Mer 30 Mar 2016, 11:23
En fait, on se rend compte des bienfaits du manuel. Si ce n'est qu'on le transforme en machin "multimédia".

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Sites du grip :
  • http://instruire.fr
  • http://grip-editions.fr

Mon site : www.lettresclassiques.fr

«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
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par prof du chaos Mer 30 Mar 2016, 14:03
nlm76 a écrit:En fait, on se rend compte des bienfaits du manuel. Si ce n'est qu'on le transforme en machin "multimédia".

+1 (au moins) Wink
en gros je fais moi-même le manuel que je n'arrive pas à trouver irl. Sur l'idée je ne suis qu'à moitié convaincu en fait. C'est moi ou ça sent le gadget à servir à l'inspectrice qui sera über contente qu'on fasse mumuse avec des tices (même si le reste de l'année, tu habites à côté de la photocopieuse)?
Je vais regarder le lien tout de même.

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par ysabel Mer 30 Mar 2016, 19:27
sinan a écrit:Pour ce que j'en ai compris :
exemple à propos d'une mise au point sur Victor Hugo, sa biographie, son mouvement, en parallèle d'une OI type Ruy Blas.
Le professeur donne aux élèves divers documents : tableau biographique avec dates, synthèse sur le romantisme, extrait de la préface de Cromwell, des caricatures d'Hugo, etc.
Les élèves doivent lire le tout et répondre à deux ou trois questions générales à la maison.
En classe, le professeur reprend ces questions et vérifie leur compréhension rapidement.
Ensuite, il propose une tâche de réinvestissement. ex : rédigez l'introduction du commentaire de la scène d'exposition pour l'oral de l'EAF.

Rhoo ! je découvre que je fais régulièrement de la pédagogie inversée ! mince alors je suis à la pointe du progrès !

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par Iphigénie Mer 30 Mar 2016, 19:48
ysabel a écrit:
sinan a écrit:Pour ce que j'en ai compris :
exemple à propos d'une mise au point sur Victor Hugo, sa biographie, son mouvement, en parallèle d'une OI type Ruy Blas.
Le professeur donne aux élèves divers documents : tableau biographique avec dates, synthèse sur le romantisme, extrait de la préface de Cromwell, des caricatures d'Hugo, etc.
Les élèves doivent lire le tout et répondre à deux ou trois questions générales à la maison.
En classe, le professeur reprend ces questions et vérifie leur compréhension rapidement.
Ensuite, il propose une tâche de réinvestissement. ex : rédigez l'introduction du commentaire de la scène d'exposition pour l'oral de l'EAF.

Rhoo ! je découvre que je fais régulièrement de la pédagogie inversée ! mince alors je suis à la pointe du progrès !

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par NLM76 Mer 30 Mar 2016, 20:07
Cela dit, ce n'est pas idiot d'en parler. Il y a des professeurs tels que moi-même qui ne pratiquent pas assez souvent ainsi. C'est un des défauts de ma pédagogie à l'heure actuelle : je ne fais pas assez préparer le cours qui arrive.

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par Carnyx Mer 30 Mar 2016, 20:32
Quand j'étais élève au lycée on appelait ça « préparation » dans notre cahier de textes ! On devait lire un texte en français ou en latin, répondre aux questions !
C'est fou ces pseudo-innovations, ça permet à des gens de faire les beaux…

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Of all tyrannies, a tyranny sincerely exercised for the good of its victims may be the most oppressive. It would be better to live under robber barons than under omnipotent moral busybodies. The robber baron’s cruelty may sometimes sleep, his cupidity may at some point be satiated; but those who torment us for our own good will torment us without end for they do so with the approval of their own conscience.
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par dita Mer 30 Mar 2016, 20:34
sinan a écrit:Pour ce que j'en ai compris :
exemple à propos d'une mise au point sur Victor Hugo, sa biographie, son mouvement, en parallèle d'une OI type Ruy Blas.
Le professeur donne aux élèves divers documents : tableau biographique avec dates, synthèse sur le romantisme, extrait de la préface de Cromwell, des caricatures d'Hugo, etc.
Les élèves doivent lire le tout et répondre à deux ou trois questions générales à la maison.
En classe, le professeur reprend ces questions et vérifie leur compréhension rapidement.
Ensuite, il propose une tâche de réinvestissement. ex : rédigez l'introduction du commentaire de la scène d'exposition pour l'oral de l'EAF.

Ce que j'ai graissé ne peut conduire l'élève que dans le mur pour réussir ce que j'ai souligné.
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angelxxx
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par angelxxx Mer 30 Mar 2016, 20:44
C'est quand même un peu différent de ce que Carnyx décrit : le but est réellement de faire le cours à la maison ainsi que les exercices simples et de se concentrer en classe que sur les exercices complexes. Evidemment ça ne fonctionne pas pour toutes les matières, d'autant plus si on fait tous cela puisque la charge de travail pour l'élève devient vite assez conséquente. Mais en physique chimie par exemple ça permet de gagner du temps sur l'écriture du cours et les exercices très facile et de se concentrer sur du type bac par exemple.
Pour ce qui est du coté pratique il existe plein de logiciels permettant de faire des choses sympathiques : powtoon permet de faire des vidéos/animations pour mettre en évidence les points importants, un autre logiciel dont j'ai perdu le nom permet de créer des vidéos qu'on peut fractionner pour poser des questions. Et le suivi peut être fait par les logiciels en regardant le pourcentage de bonnes réponses, ce qui est quand même plus rapide que de faire le tour de la classe.

Bon je vous raconte tout cela alors que ça ne me parle plus que cela, mais après avoir subi une journée TICE, il fallait bien que je vous donne un autre point de vue.

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"La lumière pense voyager plus vite que quoi que ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. Terry Pratchett."
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par Honchamp Mer 30 Mar 2016, 20:56
Et les élèves qui n'ont pas internet ?
J'en ai 2 ou 3 par classe.

Et peu ont des smartphones . Ils ont des téléphones.

Il me semble que il faudrait d'abord faire une enquête auprès des élèves.
Car je trouve cela très violent socialement.

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par dita Mer 30 Mar 2016, 21:05
Attention, faire des classes inversées et tout le bazar, c'est comme ça qu'on finit en slibard sur un joli costume de Superlatifman !
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par angelxxx Mer 30 Mar 2016, 21:16
En formation on vous répétera qu'ils ont bien évidemment accès au CDI.

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par Invité Mer 30 Mar 2016, 21:20
Dans la définition que donne angelxxx on peut effectivement parler à raison de "classe inversée" puisqu'il s'agit de faire le "cours" à la maison (à grand coup de capsules...) et les exercices en cours. Effectivement ça doit pouvoir s’appeler une inversion même si c'est plutôt un décalage. Par contre dans cette définition il me semble que cela va plutôt à l'encontre des programmes qui demandent bien souvent de rentrer dans les questions par des activités de recherches ou des études de cas. Souvent la classe inversée c'est le retour du magistral dans une présentation d'une grande tristesse. Premier problème.

S'il s'agit d'effectuer un travail préalable au présentiel pour mettre les élèves à niveau, leur permettre de démarrer plus rapidement dans ce qu'on va leur proposer je ne vois pas pourquoi on appelle cela une classe inversée. Comme le notent les collègues c'est ce qu'on a toujours (plus ou moins) fait. On peut simplement considérer que le numérique permet de rendre plus efficace ce travail avant la classe (ENT, ressources..). Ce n'est d'ailleurs déjà pas mal à mon sens. Par ailleurs et c'est le deuxième problème : quand l'élève a-t-il vraiment besoin du prof à côté de lui ? Renvoyer l'apprentissage du "cours" (faits et notions surtout) avant la classe, quand l'élève est seul, revient à considérer que ce n'est pas un moment difficile. On peut en douter...

Donc à la fois un problème dans l'utilisation du terme (mal à propos dans la plupart des cas) et dans la pertinence pédagogique quand celui-ci est bien employé... On peut aussi se questionner sur la transposition d'un modèle universitaire au secondaire et les effets de mode à partir du moment où certains croient tenir une démarche "innovante".
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par 0massilia0 Mer 30 Mar 2016, 22:31
Dans ma précédente référence (cf. le lien) il y a l'origine de cette pratique.
Je pense qu'on pourrait s'y référer pour réfléchir sur le bien-fondé de cette approche car c'est une démarche qui s'inscrit d'abord dans une vision anglo-saxonne de l'enseignement (avant d'être une "mode" d'inspecteur).

"Si l’on se réfère à la taxonomie du psychologue et pédagogue américain Benjamin Bloom (1913-1999), l’apprentissage se ferait par paliers de difficulté croissante. Or, dans le modèle traditionnel, les activités les plus simples comme écouter, mémoriser et appliquer (en reproduisant pratiquement à l’identique le modèle) se feraient en cours, alors que les tâches les plus complexes comme analyser, synthétiser voire créer se feraient à la maison, sans l’appui du professeur.
Face à ce constat, des enseignants américains comme Salman Khan ou Jonathan Bergmann et Aaron Sams, ont proposé de consacrer le temps des devoirs maison à la découverte du contenu du cours, et de consacrer le temps de la classe à l’évaluation de la compréhension de ce contenu puis à des exercices adaptés à chacun des élèves.

La classe devient dans ce nouveau modèle un lieu actif où les élèves travaillent seuls ou en groupes avec plus d’autonomie, maniant les notions vues chez eux et reprises par l’enseignant en fonction des besoins de chacun."
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par 0massilia0 Mer 30 Mar 2016, 22:48
En faisant quelques recherches, j'ai remarqué que ce qui est mis en avant c'est surtout la façon dont le cours se déroule ensuite. L'idée c'est de rendre les élèves moins passifs, de les mettre dans des activités concrètes pendant le cours, en groupe ou individuellement, et d'avoir une pédagogie différenciée.

Bref, moi j'y vois au contraire la fin du magistral puisque le cours devient le lieu de la mise en activités. C'est une façon de libérer le cours du magistral pour être uniquement dans l'interaction quand on est avec les élèves.

Après je ne sais pas si c'est bien, ni si ça "marche". Je n'ai jamais testé et je pense que c'est assez lourd à mettre en place pour le prof !
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par henriette Jeu 31 Mar 2016, 00:18
Je me demande, en collège en tout cas, si des élèves qui déjà n'ouvrent pas leurs livres ou leurs cahiers à la maison, feront le travail personnel nécessaire.
Car comment se passe le cours si, disons, 1/4 de la classe n'a pas fait les activités nécessaires à sa mise en œuvre ?

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par Aphrodissia Jeu 31 Mar 2016, 05:31
J'ai essayé déjà de faire ça l'an dernier avec une classe de 5e pour la grammaire et l'orthographe. Les élèves pouvaient se servir du manuel, d'internet, de ce qu'il voulaient pour connaître la notion (pour ma part, je n'ai pas fait de capsule vidéo mais je leur indiquais le lien qui pouvait leur servir). L'idée était qu'en classe, on fasse les exercices, on explique ce qui n'avait pas été compris... Aussi stupéfiant que cela puisse paraître, seuls les 4-5 élèves sérieux de la classe faisaient le travail. Les autres me répondaient invariablement qu'ils s'étaient trompés de page, n'avaient pas internet, ou qu'ils n'avaient pas fait leur travail. Finalement, en classe, je faisais le cours comme d'habitude.
Dans les articles que j'ai pu lire à ce sujet, c'est l'obstacle qui revient souvent: du coup, les professeurs qui suivent cette démarche finissent par donner des quiz (attention! il faut que ça reste ludique, attractif) à compléter en ligne pour qu'ils puissent vérifier que leurs élèves ont tous bien regardé la capsule ou le document...
J'ai lu aussi que les professeurs qui pratiquaient la classe inversée se réjouissaient de ne plus avoir à répéter 50 fois leur cours une fois qu'il était filmé et à disposition des élèves; et qu'il fallait que la leçon soit suffisamment courte pour que les élèves ne se lassent pas.
Je trouvais l'idée de départ séduisante, mais finalement je ne suis pas conquise: 1) tous les élèves ne travaillent pas à égalité à la maison, 2) c'est double travail pour le professeur que de préparer le cours, le quiz pour vérifier que les élèves ont fait le travail à la maison, les exercices adaptés au niveau de compréhension de la leçon des élèves et la reprise des explications pour ceux qui n'ont pas compris/fait le travail à la maison... 3) peut-on réduire le cours à une capsule de 3 minutes maxi? Qu'en retiennent les élèves exactement?
Peut-être que cela aurait marché avec des élèves plus mûrs ou d'un autre milieu que les miens?
Elyas
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par Elyas Jeu 31 Mar 2016, 06:40
Je ne pratique pas (même si j'ai envie d'essayer une fois). Cependant, pour avoir discuté avec des gens qui en font, il apparaît plusieurs éléments.

Tout d'abord, se contenter de capsules vidéos ou de photocopies de cours ou de liens URL est quasiment l'échec assuré en collège (et autant le dire, pour les adultes aussi, le taux d'abandon des dispositifs de ce type comme les MOOC est impressionnant chez les adultes, 70% si je me souviens bien pour un public de type professeur qui sont pourtant des professionnels de l'enseignement).

Ensuite, il faut des éléments de validation des savoirs transférés sur le dispositif numérique. Donc, cela donne des quiz mais pas seulement (le quiz étant ce qui vient tout de suite à l'esprit). Il existe aussi la possibilité de faire rédiger des réponses longues.

Ce qu'il en ressort est un vrai investissement personnel en terme de temps (mais comme pour tout, la première fois est la plus chaotique et la plus longue mais, avec l'expérience, on va de plus en plus vite. Cependant, il faut un vrai goût et de vraies compétences en numérique.

Ensuite, pour les professeurs qui ont mis ce système en place, la question de la coopération numérique est importante. Se contenter du cours en ligne et des quiz ne suffit pas et correspondrait à un retour de la pédagogie livresque d'il y a 200 ans (encore pratiquée dans les pays anglo-saxons si on s'en tient aux séries teenagers). Ils mettent en place des espaces collaboratifs en donnant une consigne de réflexion (une problématique) à leurs élèves qui créent alors des travaux en commun (comme un mur padlet où ils mettent des documents et des petits textes, une page de texte collaborative pour former un cours ensemble, un chat ou un twitter de type privé...).

La séance en classe débute par un test de connaissances afin de voir ce qui a été compris et retenu. Il se poursuite avec le commentaire en magistral ou dialogué des travaux coopératifs suivi de travaux de réflexion aboutissant à de nouvelles connaissances transmises à la fin.

Cela n'est en aucun point une révolution, c'est juste une démarche qui utilise le numérique de façon fine.

Cette démarche ne peut pas être systématisée partout (et la systématisation, selon moi, n'est pas une bonne chose). Je connais des collègues qui le font avec virtuosité mais ils sont dans des collèges très privilégié (bien que je connais deux collègues qui sont en zone rurale ou REP et qui le font très bien). Ils ne font pas de vidéos comme superlatifman. C'est bien plus basique : des pages textes illustrées, des liens vers des vidéos réalisées par des professionnels (documentaires, émissions...) et des liens url vers des sites sélectionnés. Cependant, ils font de la veille sur les dispositifs coopératifs (ils peuvent même créer des forums pour ça).

Ce que j'en retiens est que ça fonctionne au collège pour des passionnés qui ont le charisme pour emporter leur classe dans ce type de dispositif. Je ne me prononcerai pas pour le lycée car je ne connais pas d'exemples en lycée. Les trois collègues auxquels je pense sont des passionnés et sont passionnants (mais vous ne les verrez jamais sur YouTube ou le Café pédagogique) et sont des virtuoses dans ce qu'ils font. Ils emportent littéralement leurs élèves avec eux et, par effet boule de neige, emportent aussi avec eux des collègues curieux qui s'y mettent.

Cependant, de mon point de vue de néophyte, je me sens bien incapable de faire comme eux (n'ayant pas cette passion pour l'informatique et le numérique). Néanmoins, je trouve la démarche intéressante. Comme approche ponctuelle (du genre sur un ou deux de mes 18 à 21 chapitres annuels), je pense que cela peut être très bien. L'attrait de la nouveauté peut amener mes élèves à tester (après tout, ils ont déjà subi les plans de travail, certains les poursuivant même à la maison pour prendre de l'avance comme ils disent alors qu'ils ne fichent rien en maths et en SVT... allez les comprendre !!!).

En définitive, la classe inversée me semble être soit l'affaire de professeurs qui se sentent bien avec cette démarche car étant dans leur univers personnel du métier soit une approche ponctuelle. Il ne faut absolument pas se contenter du cliché cours à la maison/travail en classe. Il doit y avoir une phase de réflexion et de travail préparatoire. Evidemment, cela contrevient au dogme de "pas de devoirs à la maison". Mais est-ce un mal ? Je dis ça car j'en reviens de ce dogme même si la problématique des élèves seuls à la maison ou n'ayant pas un cadre serein pour travailler se pose (question pour laquelle je n'ai pas de réponse sinon celle des études dirigées avec accès au matériel informatique mais là, il y a la question soit des moyens (inexistants) soit du bénévolat (avec tout le débat autour de ce point)).

Tout mon laïus repose sur des observations, des échanges et des lectures. L'an prochain, avec mon meilleur ami qui enseigne en lycée, on s'est promis de suivre le stage sur la classe inversée en HG que propose mon Académie. Je verrai si cela correspond à ce que j'imagine (ou pas).
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par Invité Jeu 31 Mar 2016, 06:51
Je ne vois pas trop en quoi c'est la "fin du magistral". C'est la fin du magistral en cours, oui. Mais qu'est-ce qu'une capsule vidéo la plupart du temps si ce n'est une situation magistrale. Mais un magistral décalé à la maison et sans la perception et les modifications que peut opérer en classe le dispensateur de ce cours. La possibilité de l'élève de se repasser la capsule s'il n'a pas compris étant tempérée par la motivation de celui-ci. Pour le contenu il faut effectivement aller voir sur la Kahn academy, perso je trouve les ressources souvent très moyennes. Je suis d'accord pour la remarque sur Bloom, mais justement la "classe inversé" au sens strict revient à renvoyer une partie des tâches les plus complexes à la maison. Peut-on dire que des exercices sont une tâche plus complexe que la découverte de la notion?
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par Elyas Jeu 31 Mar 2016, 07:00
Selon moi, la classe inversée ne met pas fin du tout au magistral. Bien au contraire, ce type de dispositif ne peut se clore que par un magistral qui institutionnalise les éléments construisant la notion et donc aboutit à la mise au propre de la notion. La partie inversée suivie du travail en classe est la phase de compréhension et d'acquisition de la notion (comme le dit Boileau, avant d'écrire, apprenez à penser) et aboutit à sa définition institutionnelle (et là, c'est la phrase connue de Boileau qui est la suite de ma première parenthèse).

Pour Bloom et l'inversion, il y a cette vidéo de Marcel Lebrun sur la flipped taxonomy :


D'ailleurs, Marcel Lebrun est un des principaux vulgarisateur de la classe inversée. Son blog et ses vidéos YouTube permettent de se faire une idée de cette démarche. Qu'on en pense du bien ou non, d'ailleurs. Je suis toujours curieux et perplexe. Il faut que je suive cette formation dont j'ai parlé et que j'essaie pour savoir ce que j'en pense réellement.
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par dita Jeu 31 Mar 2016, 07:04
Mais pourquoi sacrifier au modernisme alors que la vieille école a fait ses preuves ? Ce n'est pas en faisant mumuse avec des ordis que les élèves sauront lire et écrire. On est en cours, on écoute le professeur, on fait des exos APRES et non pas avant pour voir si on a compris et pour s'entraîner.

Je ne vais pas vous faire le coup du"Nègre qui approuve l'esclavage", mais c'est ce à quoi je pense lorsque je lis des trucs comme des MOOC, des quizz et autre amusette numérique. Moi, ça ne m'amuse pas. Parce qu'on pourra nous remplacer par des programmes informatiques ( corriger un quizz, c'est comme corriger le code pour le permis, une machine peut le faire, et un cours en vidéo, on peut avoir un prof pour 100 classes, pourquoi pas ?

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par Elyas Jeu 31 Mar 2016, 07:13
dita a écrit:Mais pourquoi sacrifier au modernisme alors que la vieille école a fait ses preuves ? Ce n'est pas en faisant mumuse avec des ordis que les élèves sauront lire et écrire. On est en cours, on écoute le professeur, on fait des exos APRES et non pas avant pour voir si on a compris et pour s'entraîner.

Je ne vais pas vous faire le coup du"Nègre qui approuve l'esclavage", mais c'est ce à quoi je pense lorsque je lis des trucs comme des MOOC, des quizz et autre amusette numérique. Moi, ça ne m'amuse pas. Parce qu'on pourra nous remplacer par des programmes informatiques ( corriger un quizz, c'est comme corriger le code pour le permis, une machine peut le faire, et un cours en vidéo, on peut avoir un prof pour 100 classes, pourquoi pas ?


C'est une vision. Après, tout le monde ne pense pas comme toi et tant que ça fonctionne, nous n'avons rien à dire. Des gens qui font de la classe inversée et qui échouent, c'est aussi fréquent que ceux qui font la vieille école (je ne saurai pas définir ce que c'est d'ailleurs) et qui échouent aussi bien que les premiers. Et ceux qui réussissent en classe inversée sont aussi bien et nombreux que ceux qui réussissent en mode vieille école.

L'un des facteurs de réussite de l'enseignement est que le professeur est à l'aise dans la pédagogie qu'il a adoptée. S'il n'est pas à l'aise ou s'il ne la maîtrise pas, c'est l'échec assuré pour les élèves en difficulté et le retard pour l'élève moyen.

On ne peut se prétendre adepte de la liberté pédagogique et asséner de telle sentence dogmatique digne des inspecteurs les plus idéologues.

Maintenant, la classe inversée pose de nombreuses questions sur sa faisabilité partout et par touts. Mais comme toutes les pédagogies. Si la formule magique pour faire réussir tous les élèves était connue, nous ne serions pas des cadres mais des techniciens d'application.
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Invité El
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par Invité El Jeu 31 Mar 2016, 07:18
Elyas a écrit:
Ensuite, pour les professeurs qui ont mis ce système en place, la question de la coopération numérique est importante. Se contenter du cours en ligne et des quiz ne suffit pas et correspondrait à un retour de la pédagogie livresque d'il y a 200 ans (encore pratiquée dans les pays anglo-saxons si on s'en tient aux séries teenagers). Ils mettent en place des espaces collaboratifs en donnant une consigne de réflexion (une problématique) à leurs élèves qui créent alors des travaux en commun (comme un mur padlet où ils mettent des documents et des petits textes, une page de texte collaborative pour former un cours ensemble, un chat ou un twitter de type privé...).

L'idée qu'une partie du cours magistral se fasse à la maison ou qu'on puisse utiliser finement le numérique avec pertinence, pourquoi pas. 

Ce qui me gêne vraiment, c'est cette apparente (?) disparition de ce qu'est réellement une problématique. Le principal reproche que je fais aux pédagogies innovantes, et notamment collaboratives, est qu'elles semblent diluer la réflexion personnelle, profonde et fine au profit d'une mise en commun aux contours difficiles à maîtriser (et je n'ai pas trop de doutes sur le fait qu'ils soient souvent confus). C'est la même chose pour l'abus de cartes mentales qui font scintiller des morceaux parcellaires de savoir au détriment de l'unité et du sens (étant entendu que le dispositif est indispensable pour certains élèves). 

Je me pose vraiment la question de la disparition de la réflexion longue et personnelle. A la limite, davantage que l'amoindrissement de la transmission des savoirs, c'est cela qui me gêne le plus dans l'évolution des pratiques éducatives. Au lycée, presqu'aucun des élèves n'est capable de se prendre littéralement la tête avec une question complexe: ils semblent se contenter d'informations vaguement mises en commun (par ailleurs, pourquoi iraient-ils chercher à creuser quoi que ce soit si le professeur leur montre qu'en trois minutes de capsule, on a fait le tour d'un sujet), et j'y vois un inconvénient des nouveaux dispositifs pédagogiques, car c'est la fin de l'autonomie d'une pensée digne de ce nom. 

J'aimerais bien voir des résultats de travaux collaboratifs pour juger de la profondeur de la réflexion de chaque élève.
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