- ShajarVénérable
Comment De Gaulle a disparu de la Seconde Guerre Mondiale
Ou pourquoi Franck Ferrand aurait bien besoin de quelques cours d’histoire-géo…
Quel est le but d’un cours d’histoire-géo ? Si vous posez cette question dans la rue, les réponses vont varier. Apprendre des dates et des lieux, diront sans doute les élèves ; former des citoyens, expliqueront les démocrates ; donner à chacun une culture commune, estimeront les gens bien nés. Lorsque je suis devenue prof d’histoire-géo, on m’a posé cette question à l’IUFM. Ma réponse a été simple : je voulais former des personnes autonomes. Des honnêtes hommes – et femmes ! -, capables de comprendre et de juger le monde qui les entoure.
En France, tout le monde a un avis sur l’enseignement de l’histoire-géo. Matière fondamentale dans l’enseignement en France, elle a servi et sert encore des buts politiques divers ; dès le XIXe certains y voyaient une manière d’ancrer dans les jeunes esprits l’amour du trône et de la religion, d’autres, y voyaient une entreprise républicaine – et non moins patriotique1. Comme tout bon Français, Franck Ferrand a lui aussi une opinion sur le but de l’enseignement de l’histoire en France. Comme il l’explique au Monde le 5 novembre 2011, pour lui, les professeurs d’histoire « enseignent une discipline qui est un ciment. L'Histoire est censée enseigner des références communes, des repères qui permettent de se comprendre et de vivre ensemble ». Une histoire intégratrice, donc, pour Ferrand et son ami S. Bern. Un noble but, bien qu’il évince toute velléité d’une autonomie et d’une réflexion personnelle des élèves.
Mais attention, Franck Ferrand n’est Monsieur tout le monde qui s’exprime dans la rue. C’est un historien pur jus, titulaire d’un diplôme de Science Po Paris en 1989 et d’un DEA d’histoire et civilisation de l’EHESS en 1991. Depuis, Franck Ferrand a bien avancé dans la société, toujours dans des domaines proches de l’histoire : son site Internet aligne les titres :
Certes, la modestie n’est pas la qualité première de Frank Ferrand. Si on peut supposer qu’il n’est pas à l’origine des « retwitt » dithyrambiques qui jalonnent son compte twitter (la plupart des personnalités utilisant pour ce faire les services de sociétés spécialisées), il n’hésite pas à s’estimer, le 19 novembre 2012, dans une interview avec un lycéen, tout simplement pourvu d’ « un don ». Heureusement, il revendique d’autres qualités : « le sérieux, la rigueur, la plus grande précision possible » J'ai horreur qu'une vérité soit admise sans qu'on l'examine !, explique-t-il (vers 5'30). Chic alors ! Un chantre de l'exactitude et de l'esprit critique ! Ne sont-ce pas là les aptitudes les plus précieuses de l'historien ?
C’est donc une pointure médiatique tout autant qu’un homme versé dans l’histoire qui s’assied le 5 septembre, au micro de Thomas Sotto pour éclairer l’auditeur d’Europe 1 sur les tout récents programmes d’histoire-géo des classes de 3e, de Tle L/ES et de 1re et Tle pro. On peut s’attendre, à ce moment, à ce qu’il ait vérifié ses sources et qu’il rétablisse quelques contre-vérités assenées depuis deux jours dans les médias, au nombre desquelles, par exemple, la « réduction à peau de chagrin » du XXe siècle en 3e d’après RTL – dans un programme dédié au monde depuis 1914, c’est en effet quelque peu problématique. D’ailleurs, F. Ferrand a visiblement les allègements de programmes sous les yeux lorsqu’il s’exprime.
Mais alors, que se passe-t-il donc ? A-t-il oublié ses lentilles de contact ? Ou subitement perdu sa capacité de lire ? Quand on vous dit que les profs des écoles ne font plus leur boulot ! Voilà un mystère digne de L’ombre d’un doute. Quoiqu’il en soit, F. Ferrand accumule les bourdes et les absurdités :
« On ne parlerait plus de De Gaulle dans le chapitre ‘2e guerre Mondiale’ mais en fin d’année dans un chapitre Ve République », lance Thomas Sotto, « Mouais, c’est pas bien, ça », opine F. Ferrand, qui ne se prive pas de donner des explications inconnues de tous sur l’importance de la 2de Guerre Mondiale dans la carrière de De Gaulle, secondé par un Thomas Sotto visiblement fier d’avoir appris dans sa leçon de terminale que « l’Homme de 58 n’existerait pas sans celui de 40 ». Petit problème néanmoins, De Gaulle apparaît bien dans le chapitre sur la Seconde Guerre Mondiale après les allègements de programmes : « Pétain et de Gaulle illustrent les deux attitudes devant la défaite militaire. On présente les conditions de l’armistice et on explique le renversement de la République. ». Il semble évident également – au moins pour tout professeur d’histoire-géographie normalement constitué – que son nom sera également évoqué lorsque le cours traitera du point suivant : « En liaison avec la France libre, la Résistance intérieure lutte contre l’occupant et porte les valeurs de la République. »
Pour ceux qui préfèrent une version plus synthétique et plus imagée © haldetrude :
Allez, une petite erreur, ce n’est pas un drame, me direz-vous. F. Ferrand s’est trompé sous le coup de l’inquiétude. Il faut dire que son ton est particulièrement alarmé quand il poursuit : « Mais, vous savez, la dimension explicative disparaît très souvent de ces programmes. […] Pour la 3e, on enlève tout le capitalisme et l’histoire des systèmes capitalistes ». C’est-à-dire un chapitre de 1 à 2 heures qui reprenait les notions vues en classe de 4e sur le capitalisme et le libéralisme. « On supprime le chapitre consacré à la construction européenne ». Pas de chance, il ne disparaît pas, mais il est déplacé vers la partie consacrée à la Guerre Froide.
Bon, il a sans doute eu une mauvaise version des allègements de 3e. Voyons ceux de terminale, alors : « Et même chose en terminale, […] on enlève surtout la réflexion sur la mondialisation ! ». Oh, mais, au fait… quel est le titre général du programme de géographie en Terminale L/ES, déjà ? Pardon, vous êtes bien sûr ? « Mondialisation et dynamiques géographiques des territoires ». Aux dernières nouvelles, il n’est pas question d’en ôter le terme mondialisation. Rien ne disparaît dans cette optique : ce qu’évoque en fait F. Ferrand, c’est le déplacement du chapitre « La mondialisation en débat », chapitre très court et redondant, à l’intérieur d’un autre plus long, dans le même thème. « Acteurs, processus et débats » de la mondialisation sont désormais traités ensemble : une manière d’éviter les redites, de gagner là encore une heure ou deux, et d’être plus cohérent. Le professeur ne sera pas contraint d’évoquer le problème des frontières de manière séparée à celui des territoires, et il pourra mettre dans le même sac des « acteurs de la mondialisation » les grandes firmes transnationales et les ONG. Immense changement, vous en conviendrez.
Parti sur ces bases irréfutables qui démontrent sans peine « la perte de la dimension explicative » dans les programmes d’histoire-géo, Franck Ferrand enchaîne. Mais quelle est donc la bonne manière d’enseigner l’histoire ? Comme donner à l’histoire la « dimension explicative » qui permette aux élèves de comprendre le monde compliqué dans lequel ils vont être contraints d’évoluer dans les 60 prochaines années ? « Moi d’mon temps2, c’était chronologique3, ça m’paraissait assez logique », assène Thomas Sotto, en veine de rimes ; « Ben évidemment ! » acquiesce, patelin, le gardien de l’Histoire. « Le gros problème dans l’éducation de l’histoire en France […] ça n’est pas tant ce qu’on apprend que la façon dont on l’apprend, ce qu’on appelle les ‘préconisations pédagogiques’ dans le jargon du métier », explique Franck Ferrand, qui, attention, maîtrise le monde de l’éducation nationale4. « On a oublié que l’histoire est un grand réservoir d’expériences humaines5, on n’explique plus aux enfants qui ont été les grands acteurs du passé ». Ne sont mentionnés, dans les programmes de 3e, que Clemenceau, Lénine, Staline, Hitler, Pétain, De Gaulle, Jean Moulin, Jacques Chirac et François Mitterrand. Aucun grand acteur du passé. « On n’essaie plus de leur donner des repères. » Première question du brevet 2013 en histoire ? « Associez aux années et à la période ci-dessous un personnage historique et un lieu ». La liste des repères à connaître en fin de 3e fait un peu plus d’une page.
Mais surtout, pour Franck Ferrand, il faut que l’histoire RACONTE. Il faut raconter l’histoire des grands hommes, pour éviter de perdre les petits enfants. « On leur parle de thématiques très vagues. On a dans la réforme de terminale le rapport des sociétés à leur passé.» Et Thomas Sotto, en verve ce matin, d’approuver, « mais c’est totalement jus-de-crâne ! ». Sauf qu’aucun professeur ne traite ces thématiques pour elles mêmes ; elles ne sont que de grands cadres auxquels se rattachent des chapitres plus précis6 : dans ce cas, la question de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale, ou celle de la Guerre d’Algérie, au choix. Idem pour « Idéologies [et opinions en Europe mais c’est long à lire] de la fin du XIXe siècle à nos jours », qui ferait dormir Thomas Sotto et qui regroupe en fait deux chapitres : « Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1878 »7 et « Médias et opinion publique en France depuis l’Affaire Dreyfus ».
Voilà ! Les grands mots sont lancés. Tout en RACONTANT un nombre incommensurable de salades, Franck Ferrand et Thomas Sotto font tout à coup glisser la question, somme toute technique, de l’allègement de programmes trop lourds, vers le champ de l’idéologie. Un champ vague8 où ils sont beaucoup plus à l’aise. L’Histoire doit être un récit ; l’enseignement de l’Histoire néglige les Grands Hommes ; les élèves sont perdus dans un monde sans repères. Dans cette brèche, évidemment, s’engagent tous les apologistes du genre : Pierre Beylau dans un long et larmoyant article du Point, et, of course, Eric Zemmour, habilement secondé par Nicolas Domenach. Les partis politiques ne pouvant se trouver en reste, l’UMP et le FN font paraître des communiqués, tout aussi bourrés d’erreurs que les interventions médiatiques.
Si l’on va dans le fond de l’affaire, peut-on réellement dire qu’enseigner le parcours de De Gaulle en un bloc est une meilleure manière, pour un élève, de comprendre son passé et son présent, plutôt que d’enseigner de Gaulle dans les Guerres Mondiales et la Ve République ? Ah, ça, Franck Ferrand ne l’explique pas. Par contre, il déplore, en s’appuyant sur un rapport de la DEPP, que les connaissances des élèves baissent en histoire géographie. Il n’a sans doute pas lu, dans le même rapport, que l’« affaiblissement de l’assimilation par les élèves d’une culture scolaire géographique et historique […] ne peut s’expliquer par un changement des programmes ou des préconisations pédagogiques qui leur sont associées. En effet, les changements de programme actés en 2008 ne s’appliquaient pas aux élèves évalués. » (p.1). C’est donc avec des programmes bien plus chronologiques que cette évaluation a été réalisée. Il élude aussi les deux pistes proposées pour expliquer ces résultats : un travail moins important fourni par les élèves en histoire-géo, et une baisse de la confrontation à l’histoire-géo dans les pratiques culturelles en dehors du temps scolaire (baisse de la lecture, baisse de l’intérêt pour les émissions historiques dans les médias) (p. 4). Il n’a pas non plus relevé cette autre enquête de la DEPP, parue en mars 2007, qui indique que « les élèves considèrent plutôt qu’ils étudient des dates et des événements importants en histoire, des pays en géographie et des lois qu’ils doivent respecter en éducation civique. » (p. 12). Plus de repères, vraiment ?
A ce moment, vous vous dites peut-être : « D’accord, Franck Ferrand a dit des bêtises, mais cela valait-il vraiment une charge sur néo ? Après tout, ce type fait aussi œuvre utile en vulgarisant l’histoire. Un petit signalement et il aurait corrigé l’erreur. » Mais le signalement a été fait. Pour la première fois sur twitter, par Isis39 ; un twitt auquel Franck Ferrand n’a pas daigné répondre. Et qui ne l’a pas empêché, le 8 septembre, de réitérer son tissu d’erreurs sur son site personnel, dans un « billet d’humeur ». Si vous allez voir sur le lien, vous verrez deux commentaires critiques de professeurs – issus de néo. Deux commentaires auxquels F. Ferrand répond en se victimisant et en répétant, une troisième fois, l’erreur sur De Gaulle ; en estimant aussi que notre opinion n’est que minoritaire, et en mettant même en cause la réalité de la profession excipée par l’un des commentateurs. Cette réponse unique pour deux commentaires, réponse qui botte en touche, a évidemment appelé une nouvelle réaction. Nous sommes trois au moins à avoir réagi. Nos messages restent bloqués par la modération, alors que des commentaires béats ont franchi la barrière sans autre forme de procès.
Que Franck Ferrand se soit trompé une fois, d’accord. Deux fois, on peut l’admettre. Mais trois fois, après avoir été averti, ce n’est pas possible. Franck Ferrand ment. Sciemment. Pour propager une idéologie nauséabonde, dénoncée récemment dans un livre de deux doctorants et d'un prof d'histoire, Les Historiens de Garde. Franck Ferrand se moque complètement des professeurs d’histoire. De toute manière, il sait, lui qui n’a jamais vu un élève, comment enseigner l’histoire. « Je pense en tout cas que certains [professeurs d’histoire], les meilleurs, ont compris qu’on ne peut captiver une classe qu’en lui racontant l’Histoire, qu’en lui faisant partager l’expérience, justement. Je pense que c’est ce que les bons profs d’histoire doivent être capables de faire. Il y en a des bons profs d’histoire, mais évidemment, ce n’est pas la majorité, comme dans tous les métiers. » (6’38).
"Puis-je enfin vous signaler que je n’ai jamais été journaliste, et n’entends pas le devenir ? Je suis historien de formation et de métier – cela suffit à m’occuper !" répond F. Ferrand aux critiques de nos collègues sur son site. Historien, Franck Ferrand ? Non. Un homme qui ne vérifie pas ses sources et qui pense détenir toute vérité n’est pas un historien. Un homme qui ment sciemment et qui refuse toute critique n’est pas un historien. Mais qui sait, le mal n’est peut-être pas irréparable ? S’il veut, il peut toujours venir suivre un cours ou deux d’histoire-géo pour acquérir un poil d’esprit critique.
1. Antoine Prost, Douze leçons sur l’histoire, Paris : Editions du Seuil, 1996, p. 22
2. Proposition de piste pédagogique n°1. Sachant que Thomas Sotto, né en 1973, a dû passer son bac vers 1991, définissez chronologiquement la période « d’ mon temps ».
3. Au passage, en 1991, les programmes d’histoire de Terminale se composaient de trois thèmes : « La construction du monde contemporain » (1945-1991), « le monde actuel » (les trois grandes aires géopolitiques de 1991) et « la France depuis 1945 (1945-1991). Une chronologie au sein d’un programme thématique, donc, un peu comme le programme de terminale ES/L aujourd’hui… Comment ? Vous aviez toujours cru que Thomas Sotto avait étudié dans les Malet et Isaac ?
4. Une expression éducationnationalesque qui reçoit tout de même 4860 résultats google ! Ceci dit, dans le programme de terminale L/ES, en ce moment, c’est « capacités et méthodes », toute une grande partie rien que pour ça. Bien moins dans le programme de 3e incriminé, dans lequel on parle de « démarches, connaissance, capacités » à l’intérieur du détail du programme. Chez les pro, on fait plus sobre encore : « orientations ».
5. Proposition de piste pédagogique, en transversalité avec l’enseignement de lettres : Niveau 3e. Qualifier sans utiliser le terme « expérience humaine » les termes de « médecine » (thème introductif), de « guerre mondiale » (partie 1), de génocide (partie 1), de « révolution » (partie 1), de totalitarisme (partie 1), etc. ; Niveau Terminale : même exercice pour les termes de « mémoire » (thème 1), « mouvement ouvrier » (thème 2), « d’opinion publique » (thème 2), etc.
Proposition complémentaire pour les TPE : Trouver dans une recherche sur Internet le nombre de fois où Franck Ferrand utilise le terme « grand réservoir d’expériences humaines ». Pour l’instant, j’en ai trouvé 5 : qui dit mieux ?
6. Mais souvent vastes sur le plan chronologique en terminale, il faut le reconnaître. Ce qui pousse les profs à faire des cours hyper-chronologiques pour ne pas noyer les élèves…
7. Je conçois tout à fait que cet intitulé puisse faire dormir n’importe quel élève de terminale lambda, mais j’aurais attendu mieux d’un diplômé de l’IFP, de surcroît titulaire d’une licence de droit et d’une maîtrise en sciences politiques, qui a cherché à plusieurs reprises à expliquer l’actualité, et donc sans doute un peu la politique, à des enfants. Au passage, mes terminales ES l’an dernier, plus bêtas que lambda pourtant, m’ont indiqué à la fin de ce chapitre redouté qu’ils l’avaient trouvé finalement « pas si chiant que ça », voire même « plutôt intéressant ». N’ayant pas de page à mon nom sur Wikipédia pour immortaliser cette victoire, j’en profite pour la signaler ici !
8. Très « jus-de-crâne », d’ailleurs, ne trouvez-vous pas ?
Ou pourquoi Franck Ferrand aurait bien besoin de quelques cours d’histoire-géo…
Quel est le but d’un cours d’histoire-géo ? Si vous posez cette question dans la rue, les réponses vont varier. Apprendre des dates et des lieux, diront sans doute les élèves ; former des citoyens, expliqueront les démocrates ; donner à chacun une culture commune, estimeront les gens bien nés. Lorsque je suis devenue prof d’histoire-géo, on m’a posé cette question à l’IUFM. Ma réponse a été simple : je voulais former des personnes autonomes. Des honnêtes hommes – et femmes ! -, capables de comprendre et de juger le monde qui les entoure.
En France, tout le monde a un avis sur l’enseignement de l’histoire-géo. Matière fondamentale dans l’enseignement en France, elle a servi et sert encore des buts politiques divers ; dès le XIXe certains y voyaient une manière d’ancrer dans les jeunes esprits l’amour du trône et de la religion, d’autres, y voyaient une entreprise républicaine – et non moins patriotique1. Comme tout bon Français, Franck Ferrand a lui aussi une opinion sur le but de l’enseignement de l’histoire en France. Comme il l’explique au Monde le 5 novembre 2011, pour lui, les professeurs d’histoire « enseignent une discipline qui est un ciment. L'Histoire est censée enseigner des références communes, des repères qui permettent de se comprendre et de vivre ensemble ». Une histoire intégratrice, donc, pour Ferrand et son ami S. Bern. Un noble but, bien qu’il évince toute velléité d’une autonomie et d’une réflexion personnelle des élèves.
Mais attention, Franck Ferrand n’est Monsieur tout le monde qui s’exprime dans la rue. C’est un historien pur jus, titulaire d’un diplôme de Science Po Paris en 1989 et d’un DEA d’histoire et civilisation de l’EHESS en 1991. Depuis, Franck Ferrand a bien avancé dans la société, toujours dans des domaines proches de l’histoire : son site Internet aligne les titres :
Evidemment, Franck Ferrand n’est pas le genre de personne à répondre à un micro-trottoir ; non quand il passe à la radio, c’est quotidiennement sur Europe 1 (pour son émission Au cœur de l’histoire), mais aussi régulièrement sur France Télévision (L’ombre d’un doute). Il est également l’auteur de pas moins de 13 ouvrages, dont une grande partie sur Versailles.le site officiel de F. Ferrand a écrit:Commissaire général du Train-exposition Léonard de Vinci (mai-juin 2006), organisateur de la Semaine Pierre Corneille, au château du Champ de Bataille à la même époque, Franck Ferrand anime par ailleurs, en 2008, plusieurs tables rondes de l’UNESCO sur le Patrimoine mondial. Conférencier attitré du Club de l’Art – les Jeudis de Drouot depuis 2005, collaborateur régulier d’Historia, Historia spécial et de Point de Vue spécial Histoire. En décembre 2006, il a succédé à la princesse Marie-Pía de Savoie à la tête du Cercle Oscar Wilde (fondé en 1972). Membre associé de l’Académie de Versailles et Grand Prix Jean-des-Vignes-Rouges, Sociétaire des Amis de Versailles, il participe régulièrement à la vie de l’Etablissement public de Versailles.
Certes, la modestie n’est pas la qualité première de Frank Ferrand. Si on peut supposer qu’il n’est pas à l’origine des « retwitt » dithyrambiques qui jalonnent son compte twitter (la plupart des personnalités utilisant pour ce faire les services de sociétés spécialisées), il n’hésite pas à s’estimer, le 19 novembre 2012, dans une interview avec un lycéen, tout simplement pourvu d’ « un don ». Heureusement, il revendique d’autres qualités : « le sérieux, la rigueur, la plus grande précision possible » J'ai horreur qu'une vérité soit admise sans qu'on l'examine !, explique-t-il (vers 5'30). Chic alors ! Un chantre de l'exactitude et de l'esprit critique ! Ne sont-ce pas là les aptitudes les plus précieuses de l'historien ?
C’est donc une pointure médiatique tout autant qu’un homme versé dans l’histoire qui s’assied le 5 septembre, au micro de Thomas Sotto pour éclairer l’auditeur d’Europe 1 sur les tout récents programmes d’histoire-géo des classes de 3e, de Tle L/ES et de 1re et Tle pro. On peut s’attendre, à ce moment, à ce qu’il ait vérifié ses sources et qu’il rétablisse quelques contre-vérités assenées depuis deux jours dans les médias, au nombre desquelles, par exemple, la « réduction à peau de chagrin » du XXe siècle en 3e d’après RTL – dans un programme dédié au monde depuis 1914, c’est en effet quelque peu problématique. D’ailleurs, F. Ferrand a visiblement les allègements de programmes sous les yeux lorsqu’il s’exprime.
Mais alors, que se passe-t-il donc ? A-t-il oublié ses lentilles de contact ? Ou subitement perdu sa capacité de lire ? Quand on vous dit que les profs des écoles ne font plus leur boulot ! Voilà un mystère digne de L’ombre d’un doute. Quoiqu’il en soit, F. Ferrand accumule les bourdes et les absurdités :
« On ne parlerait plus de De Gaulle dans le chapitre ‘2e guerre Mondiale’ mais en fin d’année dans un chapitre Ve République », lance Thomas Sotto, « Mouais, c’est pas bien, ça », opine F. Ferrand, qui ne se prive pas de donner des explications inconnues de tous sur l’importance de la 2de Guerre Mondiale dans la carrière de De Gaulle, secondé par un Thomas Sotto visiblement fier d’avoir appris dans sa leçon de terminale que « l’Homme de 58 n’existerait pas sans celui de 40 ». Petit problème néanmoins, De Gaulle apparaît bien dans le chapitre sur la Seconde Guerre Mondiale après les allègements de programmes : « Pétain et de Gaulle illustrent les deux attitudes devant la défaite militaire. On présente les conditions de l’armistice et on explique le renversement de la République. ». Il semble évident également – au moins pour tout professeur d’histoire-géographie normalement constitué – que son nom sera également évoqué lorsque le cours traitera du point suivant : « En liaison avec la France libre, la Résistance intérieure lutte contre l’occupant et porte les valeurs de la République. »
Pour ceux qui préfèrent une version plus synthétique et plus imagée © haldetrude :
Allez, une petite erreur, ce n’est pas un drame, me direz-vous. F. Ferrand s’est trompé sous le coup de l’inquiétude. Il faut dire que son ton est particulièrement alarmé quand il poursuit : « Mais, vous savez, la dimension explicative disparaît très souvent de ces programmes. […] Pour la 3e, on enlève tout le capitalisme et l’histoire des systèmes capitalistes ». C’est-à-dire un chapitre de 1 à 2 heures qui reprenait les notions vues en classe de 4e sur le capitalisme et le libéralisme. « On supprime le chapitre consacré à la construction européenne ». Pas de chance, il ne disparaît pas, mais il est déplacé vers la partie consacrée à la Guerre Froide.
Bon, il a sans doute eu une mauvaise version des allègements de 3e. Voyons ceux de terminale, alors : « Et même chose en terminale, […] on enlève surtout la réflexion sur la mondialisation ! ». Oh, mais, au fait… quel est le titre général du programme de géographie en Terminale L/ES, déjà ? Pardon, vous êtes bien sûr ? « Mondialisation et dynamiques géographiques des territoires ». Aux dernières nouvelles, il n’est pas question d’en ôter le terme mondialisation. Rien ne disparaît dans cette optique : ce qu’évoque en fait F. Ferrand, c’est le déplacement du chapitre « La mondialisation en débat », chapitre très court et redondant, à l’intérieur d’un autre plus long, dans le même thème. « Acteurs, processus et débats » de la mondialisation sont désormais traités ensemble : une manière d’éviter les redites, de gagner là encore une heure ou deux, et d’être plus cohérent. Le professeur ne sera pas contraint d’évoquer le problème des frontières de manière séparée à celui des territoires, et il pourra mettre dans le même sac des « acteurs de la mondialisation » les grandes firmes transnationales et les ONG. Immense changement, vous en conviendrez.
Parti sur ces bases irréfutables qui démontrent sans peine « la perte de la dimension explicative » dans les programmes d’histoire-géo, Franck Ferrand enchaîne. Mais quelle est donc la bonne manière d’enseigner l’histoire ? Comme donner à l’histoire la « dimension explicative » qui permette aux élèves de comprendre le monde compliqué dans lequel ils vont être contraints d’évoluer dans les 60 prochaines années ? « Moi d’mon temps2, c’était chronologique3, ça m’paraissait assez logique », assène Thomas Sotto, en veine de rimes ; « Ben évidemment ! » acquiesce, patelin, le gardien de l’Histoire. « Le gros problème dans l’éducation de l’histoire en France […] ça n’est pas tant ce qu’on apprend que la façon dont on l’apprend, ce qu’on appelle les ‘préconisations pédagogiques’ dans le jargon du métier », explique Franck Ferrand, qui, attention, maîtrise le monde de l’éducation nationale4. « On a oublié que l’histoire est un grand réservoir d’expériences humaines5, on n’explique plus aux enfants qui ont été les grands acteurs du passé ». Ne sont mentionnés, dans les programmes de 3e, que Clemenceau, Lénine, Staline, Hitler, Pétain, De Gaulle, Jean Moulin, Jacques Chirac et François Mitterrand. Aucun grand acteur du passé. « On n’essaie plus de leur donner des repères. » Première question du brevet 2013 en histoire ? « Associez aux années et à la période ci-dessous un personnage historique et un lieu ». La liste des repères à connaître en fin de 3e fait un peu plus d’une page.
Mais surtout, pour Franck Ferrand, il faut que l’histoire RACONTE. Il faut raconter l’histoire des grands hommes, pour éviter de perdre les petits enfants. « On leur parle de thématiques très vagues. On a dans la réforme de terminale le rapport des sociétés à leur passé.» Et Thomas Sotto, en verve ce matin, d’approuver, « mais c’est totalement jus-de-crâne ! ». Sauf qu’aucun professeur ne traite ces thématiques pour elles mêmes ; elles ne sont que de grands cadres auxquels se rattachent des chapitres plus précis6 : dans ce cas, la question de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale, ou celle de la Guerre d’Algérie, au choix. Idem pour « Idéologies [et opinions en Europe mais c’est long à lire] de la fin du XIXe siècle à nos jours », qui ferait dormir Thomas Sotto et qui regroupe en fait deux chapitres : « Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1878 »7 et « Médias et opinion publique en France depuis l’Affaire Dreyfus ».
Voilà ! Les grands mots sont lancés. Tout en RACONTANT un nombre incommensurable de salades, Franck Ferrand et Thomas Sotto font tout à coup glisser la question, somme toute technique, de l’allègement de programmes trop lourds, vers le champ de l’idéologie. Un champ vague8 où ils sont beaucoup plus à l’aise. L’Histoire doit être un récit ; l’enseignement de l’Histoire néglige les Grands Hommes ; les élèves sont perdus dans un monde sans repères. Dans cette brèche, évidemment, s’engagent tous les apologistes du genre : Pierre Beylau dans un long et larmoyant article du Point, et, of course, Eric Zemmour, habilement secondé par Nicolas Domenach. Les partis politiques ne pouvant se trouver en reste, l’UMP et le FN font paraître des communiqués, tout aussi bourrés d’erreurs que les interventions médiatiques.
Si l’on va dans le fond de l’affaire, peut-on réellement dire qu’enseigner le parcours de De Gaulle en un bloc est une meilleure manière, pour un élève, de comprendre son passé et son présent, plutôt que d’enseigner de Gaulle dans les Guerres Mondiales et la Ve République ? Ah, ça, Franck Ferrand ne l’explique pas. Par contre, il déplore, en s’appuyant sur un rapport de la DEPP, que les connaissances des élèves baissent en histoire géographie. Il n’a sans doute pas lu, dans le même rapport, que l’« affaiblissement de l’assimilation par les élèves d’une culture scolaire géographique et historique […] ne peut s’expliquer par un changement des programmes ou des préconisations pédagogiques qui leur sont associées. En effet, les changements de programme actés en 2008 ne s’appliquaient pas aux élèves évalués. » (p.1). C’est donc avec des programmes bien plus chronologiques que cette évaluation a été réalisée. Il élude aussi les deux pistes proposées pour expliquer ces résultats : un travail moins important fourni par les élèves en histoire-géo, et une baisse de la confrontation à l’histoire-géo dans les pratiques culturelles en dehors du temps scolaire (baisse de la lecture, baisse de l’intérêt pour les émissions historiques dans les médias) (p. 4). Il n’a pas non plus relevé cette autre enquête de la DEPP, parue en mars 2007, qui indique que « les élèves considèrent plutôt qu’ils étudient des dates et des événements importants en histoire, des pays en géographie et des lois qu’ils doivent respecter en éducation civique. » (p. 12). Plus de repères, vraiment ?
A ce moment, vous vous dites peut-être : « D’accord, Franck Ferrand a dit des bêtises, mais cela valait-il vraiment une charge sur néo ? Après tout, ce type fait aussi œuvre utile en vulgarisant l’histoire. Un petit signalement et il aurait corrigé l’erreur. » Mais le signalement a été fait. Pour la première fois sur twitter, par Isis39 ; un twitt auquel Franck Ferrand n’a pas daigné répondre. Et qui ne l’a pas empêché, le 8 septembre, de réitérer son tissu d’erreurs sur son site personnel, dans un « billet d’humeur ». Si vous allez voir sur le lien, vous verrez deux commentaires critiques de professeurs – issus de néo. Deux commentaires auxquels F. Ferrand répond en se victimisant et en répétant, une troisième fois, l’erreur sur De Gaulle ; en estimant aussi que notre opinion n’est que minoritaire, et en mettant même en cause la réalité de la profession excipée par l’un des commentateurs. Cette réponse unique pour deux commentaires, réponse qui botte en touche, a évidemment appelé une nouvelle réaction. Nous sommes trois au moins à avoir réagi. Nos messages restent bloqués par la modération, alors que des commentaires béats ont franchi la barrière sans autre forme de procès.
Que Franck Ferrand se soit trompé une fois, d’accord. Deux fois, on peut l’admettre. Mais trois fois, après avoir été averti, ce n’est pas possible. Franck Ferrand ment. Sciemment. Pour propager une idéologie nauséabonde, dénoncée récemment dans un livre de deux doctorants et d'un prof d'histoire, Les Historiens de Garde. Franck Ferrand se moque complètement des professeurs d’histoire. De toute manière, il sait, lui qui n’a jamais vu un élève, comment enseigner l’histoire. « Je pense en tout cas que certains [professeurs d’histoire], les meilleurs, ont compris qu’on ne peut captiver une classe qu’en lui racontant l’Histoire, qu’en lui faisant partager l’expérience, justement. Je pense que c’est ce que les bons profs d’histoire doivent être capables de faire. Il y en a des bons profs d’histoire, mais évidemment, ce n’est pas la majorité, comme dans tous les métiers. » (6’38).
"Puis-je enfin vous signaler que je n’ai jamais été journaliste, et n’entends pas le devenir ? Je suis historien de formation et de métier – cela suffit à m’occuper !" répond F. Ferrand aux critiques de nos collègues sur son site. Historien, Franck Ferrand ? Non. Un homme qui ne vérifie pas ses sources et qui pense détenir toute vérité n’est pas un historien. Un homme qui ment sciemment et qui refuse toute critique n’est pas un historien. Mais qui sait, le mal n’est peut-être pas irréparable ? S’il veut, il peut toujours venir suivre un cours ou deux d’histoire-géo pour acquérir un poil d’esprit critique.
1. Antoine Prost, Douze leçons sur l’histoire, Paris : Editions du Seuil, 1996, p. 22
2. Proposition de piste pédagogique n°1. Sachant que Thomas Sotto, né en 1973, a dû passer son bac vers 1991, définissez chronologiquement la période « d’ mon temps ».
3. Au passage, en 1991, les programmes d’histoire de Terminale se composaient de trois thèmes : « La construction du monde contemporain » (1945-1991), « le monde actuel » (les trois grandes aires géopolitiques de 1991) et « la France depuis 1945 (1945-1991). Une chronologie au sein d’un programme thématique, donc, un peu comme le programme de terminale ES/L aujourd’hui… Comment ? Vous aviez toujours cru que Thomas Sotto avait étudié dans les Malet et Isaac ?
4. Une expression éducationnationalesque qui reçoit tout de même 4860 résultats google ! Ceci dit, dans le programme de terminale L/ES, en ce moment, c’est « capacités et méthodes », toute une grande partie rien que pour ça. Bien moins dans le programme de 3e incriminé, dans lequel on parle de « démarches, connaissance, capacités » à l’intérieur du détail du programme. Chez les pro, on fait plus sobre encore : « orientations ».
5. Proposition de piste pédagogique, en transversalité avec l’enseignement de lettres : Niveau 3e. Qualifier sans utiliser le terme « expérience humaine » les termes de « médecine » (thème introductif), de « guerre mondiale » (partie 1), de génocide (partie 1), de « révolution » (partie 1), de totalitarisme (partie 1), etc. ; Niveau Terminale : même exercice pour les termes de « mémoire » (thème 1), « mouvement ouvrier » (thème 2), « d’opinion publique » (thème 2), etc.
Proposition complémentaire pour les TPE : Trouver dans une recherche sur Internet le nombre de fois où Franck Ferrand utilise le terme « grand réservoir d’expériences humaines ». Pour l’instant, j’en ai trouvé 5 : qui dit mieux ?
6. Mais souvent vastes sur le plan chronologique en terminale, il faut le reconnaître. Ce qui pousse les profs à faire des cours hyper-chronologiques pour ne pas noyer les élèves…
7. Je conçois tout à fait que cet intitulé puisse faire dormir n’importe quel élève de terminale lambda, mais j’aurais attendu mieux d’un diplômé de l’IFP, de surcroît titulaire d’une licence de droit et d’une maîtrise en sciences politiques, qui a cherché à plusieurs reprises à expliquer l’actualité, et donc sans doute un peu la politique, à des enfants. Au passage, mes terminales ES l’an dernier, plus bêtas que lambda pourtant, m’ont indiqué à la fin de ce chapitre redouté qu’ils l’avaient trouvé finalement « pas si chiant que ça », voire même « plutôt intéressant ». N’ayant pas de page à mon nom sur Wikipédia pour immortaliser cette victoire, j’en profite pour la signaler ici !
8. Très « jus-de-crâne », d’ailleurs, ne trouvez-vous pas ?
- Luigi_BGrand Maître
Plus besoin d'aller s'acheter un manteau.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- AudreyOracle
Coquille au début "le monde qui les entoure (et non "entourent")".
Je continue la lecture.. ;-)
Je continue la lecture.. ;-)
- AudreyOracle
Wouf…. effectivement, il n'a rien à craindre cet hiver…
Mais le texte est très bon! ;-)
Mais le texte est très bon! ;-)
- AudreyOracle
J'aurais simplement peut-être évité la mention de Stéphane Bern.
- cnaudinNiveau 6
L'allusion à Bern est au contraire pertinente, car ils sont en quelque sorte complémentaires, et d'ailleurs ne s'en cachent pas.
On a pu s'en rendre compte notamment dans une interview croisée du Monde le 5 novembre 2012, et plus récemment sur France 5 (voir ici : http://www.leshistoriensdegarde.fr/deux-historiens-de-garde-sur-france-5/).
Et je trouve ce texte très bien !
On a pu s'en rendre compte notamment dans une interview croisée du Monde le 5 novembre 2012, et plus récemment sur France 5 (voir ici : http://www.leshistoriensdegarde.fr/deux-historiens-de-garde-sur-france-5/).
Et je trouve ce texte très bien !
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"Je veux croire à l’histoire, si l’histoire est ce récit entraînant qui nous soulève et nous désoriente, nous oblige et nous délie" (Patrick Boucheron)
- ShajarVénérable
Si vous aimez, n'hésitez pas à faire tourner ! J'autorise toute reprise sans droits d'auteur !
- ShajarVénérable
Pour ceux que le sujet intéresse et qui ne visitent pas la partie "histoire-géo" du forum, je me permets très immodestement de signaler cette analyse des dangers du "récit historique" à la Ferrand à partir de son émission sur le Coran : https://www.neoprofs.org/t64905-vulgarisation-et-recit-historique
Réactions bienvenues, bien sûr. Attention, c'est long.
Réactions bienvenues, bien sûr. Attention, c'est long.
- Marie LaetitiaBon génie
Voui, hein, tu es très bavarde! Mais comme je suis d'une ignorance crasse sur le sujet, j'ai appris pleins de choses!Al-qalam a écrit:Pour ceux que le sujet intéresse et qui ne visitent pas la partie "histoire-géo" du forum, je me permets très immodestement de signaler cette analyse des dangers du "récit historique" à la Ferrand à partir de son émission sur le Coran : https://www.neoprofs.org/t64905-vulgarisation-et-recit-historique
Réactions bienvenues, bien sûr. Attention, c'est long.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- InvitéInvité
Ils viennent d'en parler sur ARTE dans l'émission 28 minutes en reprenant la déclaration de lemaire qui a déclaré, entre autre, qu'il n'y aurait plus le général...
Ils ont remis les pendules à l'heure
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- Isis39Enchanteur
Enfin des journalistes qui ont LU le programme ! ?Will.T a écrit:Ils viennent d'en parler sur ARTE dans l'émission 28 minutes en reprenant la déclaration de lemaire qui a déclaré, entre autre, qu'il n'y aurait plus le général...
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- CelebornEsprit sacré
Non mais ce sont des journalistes d'ARTE : tout le monde sait qu'ils sont d'origine extraterrestre .Isis39 a écrit:Enfin des journalistes qui ont LU le programme ! ?Will.T a écrit:Ils viennent d'en parler sur ARTE dans l'émission 28 minutes en reprenant la déclaration de lemaire qui a déclaré, entre autre, qu'il n'y aurait plus le général...
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D'ailleurs, personne ne les a vus, sauf David VincentCeleborn a écrit:Non mais ce sont des journalistes d'ARTE : tout le monde sait qu'ils sont d'origine extraterrestre .Isis39 a écrit:Enfin des journalistes qui ont LU le programme ! ?Will.T a écrit:Ils viennent d'en parler sur ARTE dans l'émission 28 minutes en reprenant la déclaration de lemaire qui a déclaré, entre autre, qu'il n'y aurait plus le général...
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C'est leur petit doigt qui leur a dit...Celeborn a écrit:Non mais ce sont des journalistes d'ARTE : tout le monde sait qu'ils sont d'origine extraterrestre .Isis39 a écrit:Enfin des journalistes qui ont LU le programme ! ?Will.T a écrit:Ils viennent d'en parler sur ARTE dans l'émission 28 minutes en reprenant la déclaration de lemaire qui a déclaré, entre autre, qu'il n'y aurait plus le général...
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Pourvu que ça dure...
- JohnMédiateur
Surtout que 28 minutes est une très bonne émission.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
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- Isis39Enchanteur
et voilà justement le passage. Excellent !
- ShajarVénérable
Oui, mais disant des bêtises quand même. (De Gaulle dans la Ve seulement, etc.)
- Lux_Fidèle du forum
Encore une fois, bravo Al-qalam !
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