[Aix-Marseille] SNES "Lettres classiques : en avant dans l'action !" : propositions d'actions locales

Message du SNES adressé aux profs de LC de l'académie :

Lettres classiques: en avant dans l'action!
Chers collègues,



L'avenir des enseignements de latin et de grec est gravement remis en cause au fil des annonces liées à la réforme des collèges. Il y a loin des premières déclarations de la ministre jurant dans tous les média que nos enseignements seraient préservés aux projections que chacun de nous fait désormais, après avoir pris connaissance du contenu exact de la réforme. Et pour cause ! Les EPI sont censés être ponctionnés sur nos horaires de français ! Les fameux enseignements de complément ne seraient possibles que si un EPI LCA existe dans l'établissement et entérineraient la baisse des horaires de latin actuels (à savoir 1h en 5ème, 2h en 4ème, 2h en 3ème) ! Le maintien de l'enseignement du grec, lui, n'est évoqué nulle part !

Dans ce contexte, l'audience que le SNES d'Aix-Marseille a fini par obtenir au rectorat après plus d'un an de relances ne fait que confirmer nos craintes*. Les administrations ministérielle et rectorale n'ont plus d'ambition pour les langues anciennes et entendent « rationaliser » les moyens par le biais de la réforme à l'échelle nationale et par celui de la réduction de la carte des formations à l'échelle académique.

En outre, nous n'avons pu que déplorer, lors de cette audience, l'absence des IPR qui auraient pu apporter un éclairage disciplinaire bienvenu aux représentants du recteur et souligner la vivacité de nos enseignements sur le terrain.

Les attaques extrêmement violentes menées contre le latin et le grec exigent une réaction massive et coordonnée.

Le SNES d'Aix-Marseille appelle donc les collègues à participer en nombre aux ½ journées de formation prévues par les IPR de Lettres Classiques afin d'une part de dénoncer la mise en place des EPI LCA qui ne sont qu'un travestissement des enseignements de langues anciennes et d'autre part de manifester le refus de voir les horaires actuels diminuer sous couvert des enseignements de complément.

Par ailleurs, nous invitons tous les collègues, de collège ou de lycée, qu'ils soient en Lettres Classiques ou tout simplement déterminés à défendre le maintien des langues anciennes, à s'inscrire au stage syndical organisé le jeudi 28 janvier 2016 au lycée Victor Hugo de Marseille. Le choix de cet établissement, jouxtant la gare St-Charles, facilitera la venue de chacun, et notamment de ceux qui habitent dans le 04 , le 05 et le 84 , par l'utilisation des transports en commun. Ce stage est ouvert à tous les collègues syndiqués ou pas.

Vous trouverez en pièce jointe les informations pratiques et le formulaire d'autorisation d'absence pour formation syndicale à remettre à votre chef d'établissement avant le 18 décembre obligatoirement. Pour des raisons d'organisation matérielle, merci également de nous signaler votre venue par simple retour de courriel.



AUT AGERE AUT MORI !

*Le principe de cette audience a été acté en juin 2014 lors du 1er stage LCL organisé par le SNES d'Aix-Marseille

Je crois qu'il vaudrait mieux boycotter toutes ces journées qui nous occasionnent de la fatigue pour rien. A quoi ça sert d'aller dire à nos IPR "on est très très fâchés, on laissera pas nos horaires baisser comme ça"?
Le titre me paraît donc un peu abusif "en avant dans l'action!" mais quelle action?? Participer aux réunions avec les IPR et faire un stage syndical? Ouhlà ça va déménager!
Désabusée moi ?

Je suis un peu du même avis que Musa...

Que tous les collègues s'unissent pour refuser toutes les formations, toutes matières confondues, me paraît plus efficace.
Il faut que cette réforme soit abrogée.

La seule défense des LA par les profs de LC me semble déjà perdue...

Les IPR et IG sont aux ordres, s'adresser à eux ne règle rien, même quand ils avouent à demi-mot que la réforme est bidon... "Qu'est-ce que vous voulez, nous avons des ordres". Et tant qu'ils ne démissionnent ou ne protestent pas en masse par crainte de ne pas pouvoir rembourser leur emprunt, c'est "mal barré".

Pour info, le planning des stages syndicaux du SNES Aix-Mrs et le modèle d'autorisation d'absence (à adapter selon votre situation) sont ci-dessous :
http://www.aix.snes.edu/Calendrier-des-stages-de-formation.html

Sinon, je comprends parfaitement la position de ceux qui pensent que ça ne servira à rien d'investir cette réunion... mais si on laisse le champ libre aux ravis de la crèche et aux pro-réforme (oui, même parmi les LC, il y en a)... on perd tout.
Là, on a l'occasion de pouvoir faire remonter les infos qu'on a, les difficultés qu'on a, toutes nos interrogations, etc... Ca ne servira peut-être à rien... ça ne servira peut-être qu'à mutualiser nos infos (et c'est déjà important)... mais rien ne nous empêche de partir si la réunion tourne en rond...
Si on n'essaie pas, on est sûr de ne pas réussir à se faire entendre des IPR. En essayant, on a peut-être peu de chances, mais on les met toutes de notre côté.

Après, c'est certain qu'il ne faut pas se leurrer et qu'il n'y a quasi aucune probabilité que les IPR disent clairement qu'il y a un souci avec la réforme...  Si on attend ça, on est quasi sûr d'être déçu.
Mais en mai dernier (stage LC) leur discours sonnait creux et n'a pas convaincu... en juillet dernier (réunion), leur discours était fébrile vis-à-vis de la réforme et de ses conséquences... le mail même d'invitation n'est pas convaincu et convaincant...
Il y a un écart immense (je pense intenable pour eux... je ne vais pas les plaindre pour autant, hein !) entre ce qu'ils pensent et ce pour quoi ils sont payés. A nous d'accentuer ces incohérences, d'appuyer là où ça fait mal... A eux de prendre leurs responsabilités d'une façon ou d'une autre...

La politique de la chaise vide a ses limites à mes yeux.
Pour ma part, j'irai... pour faire remonter des infos, pour expliquer les problématiques concrètes auxquelles on est confronté, ...
Après, si le discours en face est "c'est trop génial, préparons et mutualisons des EPI !" et rien d'autre, ce n'est pas ce que j'attends d'une telle réunion, réunion à laquelle je ne suis qu' "invitée" d'ailleurs (comme tous les professeurs de LC de l'acad) et je partirai sans état d'âme et sans regret... certaine d'avoir au moins tenté de jouer cette carte.

Je vois assez les choses comme LisaZenide.
Comme je l'ai dit ailleurs lorsque je l'ai posté, le mail des IPR, dans lequel il est écrit noir sur blanc que la situation est grave pour les LC ("Nous en sommes tous conscients, le moment est crucial pour l’avenir des Langues et
Cultures de l’Antiquité") n'est pas simple un mail de propagande-formatage, je pense.
Et savoir que dans tel collège, on va faire comme ça, alors que votre chef vous soutient chez vous que ce n'est pas possible, cela peut-être utile.
Faire remonter aux IPR les dispositions aberrantes aussi.
Et voir ce qu'ils proposent pour sauver ce qui est encore sauvable.
Et si rien n'en sort pour aider les LCA (ce qui est probable malgré tout, ne nous leurrons pas), ben au moins on ne pourra pas regretter de ne pas avoir essayé.

A quelle réunion allez-vous? J'irai sans doute à Aix ou Marseille mais je refuse de demander un ordre de mission et d'émarger!

L'OM peut être utile en cas de problème, genre accident sur le trajet.
Pour ma part, ce devra être Marseille (impossible d'y aller la semaine prochaine à Aix).

Si j'ai un accident sur le trajet, ce sera comme si j'avais un accident sur un trajet personnel et basta, ce n'est pas sur le temps de service.

Non, si tu te rends à un lieu sur ordre de mission, ton OM couvre un accident sur le trajet aller.

Si tu as un OM, cela deviendrait un AT.
(Mais tu fais comme tu le sens - et on part du principe qu'il n'y a pas de raison que tu aies un accident.)

Pour ma part, ce sera la première parce que le 9 je ne suis pas dans la région (réunion parisienne ).

henriette a écrit:Je vois assez les choses comme LisaZenide.
Comme je l'ai dit ailleurs lorsque je l'ai posté, le mail des IPR, dans lequel il est écrit noir sur blanc que la situation est grave pour les LC ("Nous en sommes tous conscients, le moment est crucial pour l’avenir des Langues et
Cultures de l’Antiquité") n'est pas simple un mail de propagande-formatage, je pense.
Et savoir que dans tel collège, on va faire comme ça, alors que votre chef vous soutient chez vous que ce n'est pas possible, cela peut-être utile.
Faire remonter aux IPR les dispositions aberrantes aussi.
Et voir ce qu'ils proposent pour sauver ce qui est encore sauvable.
Et si rien n'en sort pour aider les LCA (ce qui est probable malgré tout, ne nous leurrons pas), ben au moins on ne pourra pas regretter de ne pas avoir essayé.

+1

J'espère recevoir un mail équivalent dans mon académie (Nancy-Metz).

La seule chose qui aurait pu me motiver aurait été de vous rencontrer!
Je suis d'accord en règle générale sur les limites de la politique de la chaise vide. Mais je commence aussi à voir les limites de mon porte-monnaie. Pas question de payer un baby sitter et un trajet pour mutualiser des expériences et rentrer excédée. S'ils veulent vraiment nous bichonner pourquoi nous convoquent-ils un mercredi après-midi et sans aucun remboursement de frais de quoi que ce soit? Marre d'être traitée comme du bétail.

Bon... (Réunion toujours en cours)

Point positif : on a eu une heure et demie pour râler et exprimer nos inquiétudes diverses.
Point négatif : pas convaincue qu'on ait été écoutés par les IPR... qui d'ailleurs, au vu de leurs réponses, planent à 15000.

Plusieurs témoignages revenant sur le mépris, sur la souffrance, sur le dénigrement, etc... Pas de réponse à ce sujet.

Sinon, les cours magistraux... C'est mal ! Mais que pour les profs à voir le discours de l'IPR : "Je vais terminer mon propos. Je répondrais aux questions plus tard".

Merci de ton témoignage, Lisa.
Tu nous donneras plus de détails, en particulier sur le planage à 15000 ?
Et quelqu'un leur a-t-il posé la question d'une mise en place de l'EC sans EPI-LCA ?

henriette a écrit:L'OM peut être utile en cas de problème, genre accident sur le trajet.

Sûr que si vous comptez sur le PSG


Et sinon, ça m'ennuie toujours de voir des latinistes écrire

AUT AGERE AUT MORI.


Ca a quand même une autre gueule quand c'est correctement écrit.

AVT AGERE AVT MORI

Je détaillerai le planage à 15000 dès que je serais rentrée et calmée (soit dans 2-3 ans)... Kak pourra sûrement aussi compléter si elle est en état.
Pour l'EC sans EPI, pas d'information... Non... Mais en même temps, la réponse des IPR était pour bcp de sujets : "on ne sait pas... on va se renseigner... Il faudra voir..." J'en passe et des meilleures.

Je ne m'attendais pas à grand chose mais voir les IPR si "à fond" et défendant cette superbe réforme quitte à mentir ou à dire tout et son contraire... Je suis un poil colère quand même... enfin surtout quand ils font des propositions susceptibles d'envoyer les collègues au casse-pipe ou des pseudo-solutions qui n'en sont pas pour des milliers de raisons.
C'est quand même grave que des collègues soient mieux informés de la réforme que les IPR qui sont sensés former l'ensemble des professeurs.

Ouch ! A ce point ??
C'est vraiment... je n'ai pas de mots, là.
Indigne, peut-être.

Non... Pire en fait...

Merci de ton compte rendu Lisa. A mon avis, le seul but de la réunion était pour les IPR de mesurer l'état plus ou moins avancé de désespérance des collègues pour en informer le Rectorat.
Je n'attendais rien de cette réunion à vrai dire mais c'est quand même déplorable de faire perdre leur temps aux collègues de cette manière.

Merci Lisa... Déprimée je suis...

Avec des collègues d'autres collèges, nous comptons aller mercredi prochain à V. Hugo.
Ça promet. Quand je pense que Guerpillon enseignait encore récemment à Thiers et était très estimé de ses élèves ... Comme dit Renaud, si on veut pas retourner sa veste, faut porter un blouson !

J'y étais mais je ne suis pas d'accord avec le compte rendu qu'en fait LisaZenide ( c'était déjà le cas un peu lors de la formation du printemps dernier).

J'ai trouvé les IPR très soucieux de notre discipline, à l'écoute mais aussi très impuissants pour nous aider à mettre en place les idées qu'ils proposent pour sauver nos matières.  Ce qu'ils nous ont exposé  ne sont que des conseils et nous ne pouvons faire valoir de leur autorité pour l'imposer à nos chefs d'établissement , au contraire cela pourrait les braquer.

Je vais essayer d'être la plus objective possible et de rendre au mieux leur propos.
Leur vision de l'EPI est radicalement opposée à ce qui est rapporté ici https://www.neoprofs.org/t93941p260-considerations-sur-les-modalites-de-mise-en-place-de-l-epi-lca-et-la-survie-du-latin-au-college
par laMiss.
Ils seraient favorables à une mise en place de l'EPI LCA en cinquième en début d'année (avec plusieurs modalités pour la mise en place de l'enseignement complémentaire) avec si possible un travail conjoint entre le professeur de lettres modernes qui feraient l'EPI sur ses heures de cours et le professeur de lettres classiques qui le feraient sur un créneau dédié plus restreint (=sans doute pris sur la marge d'autonomie, c'est là que je suis dubitative sur la faisabilité de cette suggestion) .  Pour cela , ils pensent qu'il faut que le professeur de français de cinquième ne soit pas le professeur de lettres classiques (sinon l'EPI pourrait ne pas être validé).
Ils insistent sur l'appellation de l'EPI: langueS et cultureS de l'antiquité. Il s'agirait essentiellement de travailler des textes latins et grecs en lien avec les textes étudiés en français. Faire travailler les deux collègues de lettres éviterait l'écueil du LCA qui se transformerait en civilisation antique et non langues et cultures de l'antiquité s'il était confié à une autre discipline.  Ils ne refusent pas que l'EPI soit confié à d'autres disciplines si le collègue a une solide formation en langues anciennes.
L'EPI doit rester strictement disciplinaire. Les EPI ne sont pas des IDD.
Ils sont, comme nous, scandalisés par les EPi gadgets qui sont donnés en exemple. La réalisation concrète doit rester de l'ordre de nos disciplines ( mise en voix, en scène, production de textes, reportage numérique... ce que nous faisons déjà , plus ou moins,  mais pas forcément sous forme de projet final).

Nous pouvons en plus intervenir dans le cadre des EPI sur les autres niveaux et même dans les autres thématiques.

Ils proposent également d'investir les AP en sixième pour proposer une initiation au latin avec un travail sur la langue.

Ils semblent craindre  comme nous que les établissements produisent des cases vides en procédant à l'envers: création des EPi en fonction des postes à sauver, d'une mode telle les îlots et la co-animation sans véritable projet en amont...


Ils comprennent que nous sommes contre la réforme et en gros, ils veulent qu'on prenne aux mots les affirmations officielles qui disent que la réforme a pour but de faire en sorte que les LCA touchent le plus grand nombre possible d'élèves. Cela doit nous servir d'argument pour défendre les langues anciennes dans nos établissements.

Ils annoncent que les programmes  (indispensables) devraient sortir en janvier.

En ce qui concerne , le lien EPI LCA et enseignement complémentaire : ils pensent que notre interprétation qui lit à la lettre le décret n'est pas la lecture officielle ; bref que nous ne pourrons arguer de l'erreur syntaxique pour faire l'EC sans EPI LCA. A contrario, l'absence d'EPI LCA ne peut suffire pour refuser l'enseignement de complément dans la mesure où il suffit qu'au cours de l'année nous fassions un projet transdisciplinaire en l'étiquetant EPI pour que celui-ci existe.

ils sont défavorables à la proposition de certains de nos CE de ne commencer l'EC qu'en quatrième.

Voilà ce que j'ai retenu. (et aussi qu'ils nous lisent)


Maintenant, retour à la réalité: nous sommes seuls face à nos chefs d'établissements pour résister!

Il doit y avoir de nombreuses coquilles orthographiques ou syntaxiques... Je relirai demain, à tête reposée et j'éditerai si nécessaire. La journée a été longue!

Merci beaucoup, Kak, pour ce retour, qui donne en effet un éclairage assez différent.
Je ne sais pas si on peut être plus optimiste sur l'avenir des LC pour autant, mais ton ressenti est en effet moins désespérant.