Le prédicat !!!!!

làoùfinitlaterre a écrit:Bonjour,

En philo, je dis juste à mes élèves que le prédicat est l'attribut qui est dit d'un sujet quel qu'il soit à l'aide d'une copule (être), de forme S est P :
La table est verte.
L'homme est mortel.

A quel(s) niveau(x) vous demande-t-on d'introduire cette notion ?

Eh bien ça nous fait déjà trois définitions différentes :
- une en anglais ;
- une en philo ;
- une en français.

On n'est pas sortis des ronces.

Les ronces, c'est dès le CM1, donc.

e-Wanderer a écrit:Ce qui me fait marrer, c'est que de tous les inspecteurs que j'ai croisés en jury de concours, aucun n'avait de compétences bien remarquables en théorie grammaticale : ils ont les connaissances de base, et ça leur va bien comme ça. C'est peut-être d'ailleurs là qu'est le problème : il ne viendrait jamais à l'esprit des universitaires sérieux qui forgent, manipulent et interrogent ces notions linguistiques de les mettre au programme de CM1. Ces idées folles, viennent, dans leur dos, des pédagogistes excessifs, dont les pires sont les "didacticiens des sciences de l'éduc". Et comme les inspecteurs ne maîtrisent pas les notions, ils laissent couler pour ne pas passer pour des imbéciles.

Regardez qui on bombarde dans les comités chargés de l'élaboration des programmes : vous y trouverez des tas de spécialistes de sciences de l'éduc' ou de "didactique des sciences du langage", mais pas de vrais linguistes ni même de "généralistes" comme les stylisticiens. Eux, ils se contentent de monter des cours de remédiation en langue française pour tenter de rattraper la sauce après le bac.

En tout cas, ne stressez pas trop quant aux inspections : je ne pense vraiment pas qu'un inspecteur vienne vous titiller sur la prédication (ou alors, pour rigoler, demandez-lui comment il faut s'y prendre pour expliquer la prédication seconde).

Oui c'est même ce qui est le plus frappant: l'absence de spécialistes disciplinaires: c'est un bel exemple des ravages des épis .

J'apprendrai volontiers à mes élèves cette histoire de prédicat, pour ma part. Dès qu'ils sauront reconnaître un verbe dans une phrase.

Iphigénie a écrit:

e-Wanderer a écrit:Ce qui me fait marrer, c'est que de tous les inspecteurs que j'ai croisés en jury de concours, aucun n'avait de compétences bien remarquables en théorie grammaticale : ils ont les connaissances de base, et ça leur va bien comme ça. C'est peut-être d'ailleurs là qu'est le problème : il ne viendrait jamais à l'esprit des universitaires sérieux qui forgent, manipulent et interrogent ces notions linguistiques de les mettre au programme de CM1. Ces idées folles, viennent, dans leur dos, des pédagogistes excessifs, dont les pires sont les "didacticiens des sciences de l'éduc". Et comme les inspecteurs ne maîtrisent pas les notions, ils laissent couler pour ne pas passer pour des imbéciles.

Regardez qui on bombarde dans les comités chargés de l'élaboration des programmes : vous y trouverez des tas de spécialistes de sciences de l'éduc' ou de "didactique des sciences du langage", mais pas de vrais linguistes ni même de "généralistes" comme les stylisticiens. Eux, ils se contentent de monter des cours de remédiation en langue française pour tenter de rattraper la sauce après le bac.

En tout cas, ne stressez pas trop quant aux inspections : je ne pense vraiment pas qu'un inspecteur vienne vous titiller sur la prédication (ou alors, pour rigoler, demandez-lui comment il faut s'y prendre pour expliquer la prédication seconde).

Oui c'est même ce qui est le plus frappant: l'absence de spécialistes disciplinaires: c'est un bel exemple des ravages des épis .

C'est aussi la preuve que, le français, tout le monde peut l'enseigner (et idem pour l'anglais). Tout le monde le parle !

Spoiler:

Hermiony a écrit:Quand j'ai vu "prédicat" dans les programmes, je me suis dit "tiens, on leur fait passer l'épreuve de grammaire de l'agrégation ? ". Non, mais...Tout plutôt que d'introduire ce mot dans mes cours, tiens. Et j'ose espérer que mes collègues en feront autant (...eh...non, en fait, je ne suis pas sûre.... ).

+ 1 Je ne le ferai pas.

Salammb0 a écrit:
C'est aussi la preuve que, le français, tout le monde peut l'enseigner (et idem pour l'anglais). Tout le monde le parle !

Dites, dans une analyse grammaticale d'une phrase de Mme Robine, quelle est la nature de "heeeeuuuu" ?

C'est le prédicat

Même pas, une interjection, je dirais

Dans premier degré, où est-le prédicat, démone ? :lol:

En tout cas, dans TDL, on est obligés de respecter les programmes. Donc nous parlons du prédicat. Si, si.
Un exemplaire dédicacé à celui qui trouve dans quelle ligne !

Pour respecter les programmes, je l'aborderai également, vers la fin juin.

Salammb0 a écrit:Dans premier degré, où est-le prédicat, démone ? :lol:

Et dire que je m'arrache déjà les cheveux avec les élèves qui parlent de "groupe verbal" pour tous les compléments (COD, COI, ...) qui ont un verbe ! Ils me disent que c'est ce qu'ils ont appris en primaire...

Chais pas, Salamb0 : je suis dans le second degré.

Mais alors Ilse, qu'appelles-tu exactement groupe verbal ? Simple curiosité de ma part.

En linguistique, le GV, c'est le verbe + ses compléments essentiels.

Mais comment parler de prédicat sans parler de copule ? :lol:

V.Marchais a écrit:En linguistique, le GV, c'est le verbe + ses compléments essentiels.

C'est ce que j'explique à mes élèves, car pour eux toute subordonnée est un groupe verbal (bah oui, y'a un verbe !)
D'ailleurs, quel est l'intérêt du groupe verbal à l'école ?

V.Marchais a écrit:

scot69 a écrit:J'en ai entendu parler pour la première fois à la fac:

"le prédicat, c'est ce qu'on dit du sujet".

Je ne me souviens que de ça!

Moi aussi, j'ai appris ça à la fac. Maintenant, faut faire ça en CM1. Par contre, les conjugaisons à toutes les personnes, c'est trop ambitieux.

Le père Noël a un renne.
Le thème du père Noël a un rhème.
Le sujet père Noël a un prédicat.
Et nous avons des élèves

Quel est l'universitaire à la carrière défaillante qui a réussi à entrer dans la commission des programmes pour se refaire une santé ? Je suppose qu'il a remplacé Monsieur Conditionnel Temps, puisque j'observe que partout, celui-ci est redevenu un mode...

En formation TNI, on nous a passé une ludique vidéo sur les "verbes attributifs"destinée aux CE1 qui ne m'a pas fait rire du tout.
Dommage, je n'arrive pas à la retrouver ...

Ma fille aînée, qui a 26 ans aujourd'hui, a fait une longue rééducation avec une orthophoniste du CEBES (Centre d'éducation bilingue des enfants sourds).. En effet, si elle a eu la chance à 3 ans de récupérer une oreille ou presque, elle avait un gros retard de langage.
Son orthophoniste pratiquait une grammaire traditionnelle de type sujet-verbe-complément, très différente de ce qu'elle faisait à l'école, personnellement ça m'allait très bien, mais je lui ai tout de même demandé si ma fille ne risquait pas de faire des confusions entre les deux méthodes.

Elle m'a répondu qu'elle ne comprenait pas pourquoi on introduisait en élémentaire des notions qui relevaient, d'après elle, d'un programme de linguistique universitaire, et que ma fille saurait s'y retrouver. Et effectivement, elle s'y est retrouvée... (c'était donc entre 1995 et 2000).

Et moi-même, j'ai continué selon cette pratique et mes élèves s'en trouvent bien aussi.

Merci pour ce partage, Véronique. J'apprécie ton raisonnement et soutiens ta proposition. Si seulement elle pouvait être entendue.

Le prédicat est abordé implicitement dans les lectures analytiques. Pas besoin de perdre les élèves avec des notions universitaires. Arrivons déjà à leur enseigner les bases.

J'espère seulement que les PE ne le feront pas non plus... sinon, on va s'amuser en cycle 3 !

V.Marchais a écrit:Pardon, Serge. Tu attendais peut-être une présentation objective du bidule ?

Juste pour aider alors: prédicat/Edika (pardon Edika ).
De toute façon, on peut tout encaisser: je distribue en version anglaise (L3 tout de même) des photocopies des pages passé simple du Bled Cours Moyen sur lequel j'ai bossé quand j'étais élève pour inciter certains à enfin apprendre le passé simple.
Le prédicat ne me fait pas peur en soi, ce qui m'inquiète c'est ce qu'on vire pour faire ça à la place. Je parie que ce ne va pas être le permis piéton ou les initiations au recyclage citoyen.

Non. Ce qu'on vire, c'est COD et COI, et une partie des conjugaisons.

charlygp a écrit:Merci pour ce partage, Véronique. J'apprécie ton raisonnement et soutiens ta proposition. Si seulement elle pouvait être entendue.

Le prédicat est abordé implicitement dans les lectures analytiques. Pas besoin de perdre les élèves avec des notions universitaires. Arrivons déjà à leur enseigner les bases.

C'est gentil, Charly, mais là, y a plus grand chose à soutenir, je le crains.
J'ai rédigé ce petit texte il y a peut-être six mois, au milieu d'autres propositions, à l'époque où le CSP faisait semblant de consulter les profs. Comme vous le voyez, ledit CSP s'est assis sur cette proposition comme sur les autres.
C'est fou ce que j'ai brodé comme coussins, moi, cet été ! Une vraie Pénélope !

V.Marchais a écrit:Non. Ce qu'on vire, c'est COD et COI, et une partie des conjugaisons.

Mais sans COD comment va-t-on expliquer l'accord du pp avec avoir ?

V.Marchais a écrit:Non. Ce qu'on vire, c'est COD et COI, et une partie des conjugaisons.

Ah ça se fait encore ? je dis ça parce qu'avec ma bonne seconde, il a fallu que je passe deux bonnes heures, mercredi, sur la notion de mode, et que j'ai finalement décidé d'une bonne semaine de conjugaisons "hors sol" avec modes, temps et voix (faudrait qu'on m'explique pourquoi la voix pronominale semble avoir disparu... Encore un universitaire à recaser ?)...

V.Marchais a écrit:Non. Ce qu'on vire, c'est COD et COI, et une partie des conjugaisons.

Parfait. C'est vrai que donner des bases, c'est un peu empêcher d'apprendre à apprendre.
Est-ce que je peux vous remercier au passage? Mon gamin a le Terre des Lettres en 5e et même mon matheux de mari, qui n'a jamais de mots assez durs pour les manuels, le lui vole pour le lire "tranquille"