Lettre à nos députés

Bonjour à tous,

face aux retours obtenus par les formations sur la réforme du collège et à l'aveuglement du gouvernement Valls, je propose sans aucune recommandation syndicale de nous faire entendre autrement que par la grève qui prive nos élèves des cours dont ils ont besoin, éloigne leurs parents de nos préoccupations (qui devraient être aussi les leurs) et nous pénalise financièrement.

Ainsi, pourquoi ne pas directement contacter notre député de circonscription, surtout s'il est membre de la majorité socialiste actuelle.

Nous pourrions ainsi conditionner notre vote en 2017 à la fois pour les présidentielles et pour les législatives au fait que la réforme soit abrogée ou non. Les cumulards qui nous gouvernent auraient peut-être peur de ne pas être réelus, eux dont les subsides dépendent essentiellement du vote et je crois que dans le contexte actuel d'immense défiance envers la classe politique, ce message peut être relayé au moins au sein du groupe parlementaire. Notre principale force vient du fait que nous sommes une masse d'électeurs traditionnellement acquis au vote socialiste et que notre président mise sur une qualification au 2ème tour (ric-rac) pour se retrouver face au FN. Faisons donc pression sur ce parti pour obtenir les voix qui lui manquent dans sa perspective uniquement électoraliste.

OUI, nous sommes une MASSE d'individus à qui nos amis et notre famille non-enseignants aiment solliciter l'avis politique à l'approche des échéances électorales. Cette MASSE est de plus en plus perçue par les gouvernants comme un ensemble de gauchistes frustrés, fainéants, réfractaires à tout sacrifice et trop payé mais qui quand il glisse son bulletin de vote, pense à Jaurès, Blum ou Mitterrand et vote dans sa majorité inéluctablement pour le candidat socialiste.

Si Hollande peut ne pas être touché par les cartes postales que vous avez peut-être signées contre cette réforme, du haut de son perchoir il est ... (dixit Yoda), notre député local peut lui vraisemblablement craindre pour son poste si convoité par ses adversaires. Que ce soit pour le menacer sur sa gauche ou même sur sa droite, je crois qu'il est grand temps que chaque député soit un vrai représentant de la nation et en particulier de ses électeurs de 2012 et non pas un affidé béat de la doxa vallso-hollandaise.

Aux armes, citoyens !

Donc l'expression "des têtes vont tomber" restera définitivement abstraite... sans moi. C'est voué à l'échec. Je suis plus camionneur dans l'âme.

J'aimerais bien aussi vivre le "grand soir" mais le fait est que les élus sont actuellement en train de se faire dessus et que l' unité de la majorité parlementaire devient très fragile ce qui peut être notre ultime chance.

Je crois que c'est voué à l'échec. Certains collègues ont voté PS malgré les rythmes et la réforme du collège, parce qu'ils ont estimé que c'était le vote du moindre mal. Je ne suis pas d'accord avec eux, il me semble que le respect de soi exclut désormais un tel vote, même si je peux les comprendre (enjeux régionaux, refus de voir triompher LR avec lesquels nous avons aussi un contentieux (Pécresse, Chatel) ou le FN...)
Les députés PS le savent. Ils ont conservé des régions. Ils savent aussi que nous n'avons rien à espérer ni de LR ni du FN, et que nous le savons. Alors pourquoi se gêneraient-ils? Et à quoi serviraient nos lettres?

Sauf que 2017 n'est pas 2015 et qu' il n'y aura que deux qualifiés au 2ème tour. C'est pour cette raison que le candidat Hollande ou Valls (bien sûr, ils ne passeront pas par des primaires) seront obligés de flatter notre ego car un candidat à la présidentielle se doit de flatter "sa base" (car les ouvriers n'en font plus partie, hélas) et qu'il faudra alors les recevoir comme ils nous ont traité : l'indifférence pour leur montrer notre ENNUI !
Je ne pense pas qu'un député (élu localement) se fiche de nos requêtes au contraire du haut du panier qui ne vit plus dans notre monde.

Les députés se fichent des professeurs: les parents d'élèves sont un électorat potentiel plus important, qu'ils espèrent enfumer en enrobant les réformes d'éléments de langage éculés (l'école de la bienveillance, la réussite pour tous, etc). Ils jouent les parents contre les professeurs depuis Allègre, et ça a plutôt bien marché jusqu'à présent.

Mais ça commence à marcher moins bien: les tensions à la FCPE en témoignent. Là est notre espoir: convaincre les parents que nous travaillons dans l'intérêt de leurs enfants, que les réformes sont contraires à celui-ci.

Enfin ce serait notre espoir si la logique comptable ne devait pas être absolument décisive.

Convaincre les parents est intéressant sauf que ceux qui sont capables de s'intéresser de très près à cette réforme faute de médias médiateurs sont très minoritaires.

Si la seule solution est la grève, je crains que le combat ne soit déjà perdu et avec lui, de nombreuses carrières en péril et d'innombrables parcours scolaires au rabais pour nos élèves.

Le PS considère "le monde enseignant" comme son fonds de commerce et sa réservez de voix garantie.

Et si cela changeait?!

Agir il faut.

Pour l'anecdote, Bartolone n'a jamais répondu à aucun de mes mails / courriers au sujet de la réforme.

Actuellement il est en arrêt pour 10 jours après s'être pris une bonne raclée aux régionales.

Mon seul regret c'est qu'il n'ait pas perdu à une voix près (au hasard mon bulletin PS barré).

Je n'écris plus au PS, désormais je leur parle directement dans l'urne.

Certains députés ont adopté des comportements franchement méprisants voire grossiers ou impolis avec certains collectifs de profs qui leur demandaient audience.

Moi aussi, je me passe de discours, je m'adresse à l'urne.

Et pourtant certains d'entre vous continueront de voter aveuglément socialiste ou communiste...
Tout le problème est là.

Pourquoi "au lieu de la grève". Pourquoi opposer une lettre aux députés à la grève? Les deux ne s'opposent pas.

Ecrire à son député, ici en Haute Savoie ils sont tous de droite. A titre personnel, j'ai écrit au mien et j'ai eu une réponse: la droite si elle revient au pouvoir va retoucher la réforme, supprimer les EPI, mais par contre après il faut s'attendre à autre chose....

J'ai écrit à mon député (PS) au printemps.
J'ai reçu, en réponse, un zôli courrier vantant les bienfaits de la réforme, mais ne répondant pas aux questions que j'avais soulevées.

J'ai aussi envoyé un e-mail au député LR (alors UMP) d'une circonscription proche.
J'ai reçu deux réponses, à quelques semaines d'intervalle : "Merci de ces éléments très précis" (x2).

C'est si bon de se sentir écouté !

Il faut peut-être passer au stade du chantage :

- aux députés socialistes : je ne voterai pas pour vous si la réforme n'est pas abrogée
- aux prétendus "républicains" : je ne voterai pas pour vous si vous ne supprimez pas la réforme une fois au pouvoir pour y mettre quelque chose de meilleur pour tous

Et je rajoute que nous ne pouvons être autant bouleversés dans nos conditions de travail sans aucune amélioration salariale.

A quand un "podemos" français : un mouvement issu de la société civile qui fasse preuve de bon sens et non pas d'une idéologie partisane et condescendante envers les principaux concernés.