- OlympiasProphète
Merci Adri.
- Luigi_BGrand Maître
Merci Adri.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- Sophie38Fidèle du forum
oh oui merci Adri.
- OlympiasProphète
C'est déjà bien que la revue de presse ait débuté par cette nouvelle.
- RendashBon génie
Tangleding a écrit:
Quand on parle de l'implication du SNES, je note par exemple que le SNES était sur la même ligne que le SNALC s'agissant de l'intrusion dans la campagne des régionales... Que ce qui vient de sortir dans l'US et au SNES Poitiers sur un contrat fictif sur ordre du recteur estampillé PS, ne témoigne pas d'une bienveillance extrême pour la "gauche" qui gouverne.
Et évidemment, le fait que ce soit sorti après les régionales et non avant n'est qu'un malheureux hasard, quoi qu'en disent ceux qui ont fait sortir ça ?
Les instances ne méritent pas leur base, leurs militants font un boulot énorme qui est torpillé par l'immobilisme et les compromissions (ce que tu appelles, Tang', "considérations tactiques et stratégiques qui nous échappent", ou "solide expérience des aspects stratégiques vis à vis de l'administration, des aspects tactiques vis à vis des nos partenaires syndicaux" ). On voit petit à petit qu'un nombre croissant de collègues rejette la réforme, grâce au boulot d'information des militants, mais aussi aux "formations" pathétiques ; de plus en plus de parents d'élèves entrent dans la danse, grâce là encore aux militants qui les informent ; et malgré tout, le soufflé retombe, hors cette annonce de grève parasitée par la CGT et FO.
Et, en effet, il serait bien naïf de croire qu'on pourrait atteindre les media une veille de vacances, quand on voit qu'en huit mois ça n'a pas été fait, hors quelques coups très ponctuels ...aucun du fait du SNES, au passage. Trop occupés par les considérations tactiques et stratégiques, les vieux renards, sans doute.
L'intersyndicale ne fait rien, le SNES national pas davantage, le SNALC fait cavalier seul, FO et la CGT torpillent la grève. Bien entendu qu'on n'a pas tous les éléments pour juger de la pertinence d'une action (ou de l'absence d'action, en l'occurrence) ; sauf que l'absence d'informations et l'absence de résultats ne permettent de conclure qu'à une absence d'action ou à une absence d'efficacité.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- OsmieSage
Tangleding a écrit:Osmie : ce qui serait grave c'est que ce qu'écrit la rectrice se passe. mais qu'elle écrive cela et soit empêchée d'en rien faire, ce serait au contraire un beau désaveu, un affaiblissement de l'autorité de cette rectrice.Osmie a écrit:Tangleding a écrit:Ce n'est jamais qu'un communiqué, il exprime clairement les choses. Nul besoin de surenchère, cela ne reste que des mots, de la com'. L'essentiel est ailleurs : le SNES demeure sur le mot d'ordre d'abrogation. C'est tout ce qui m'importe en termes de communication. La question de l'action en découle et m'intéresse davantage.
L'action du SNES c'est par exemple ceci :
http://www.lille.snes.edu/spip.php?article3111
Il est quand même atterrant ce communiqué. Qu'est-ce que cela coûterait à Roland Hubert d'employer autre chose que des euphémismes, nom d'une pipe ? Ce qui se passe est grave.
La section SNES de Lille est active, comme d'autres sections, et je m'en réjouis vraiment ; le national devrait en prendre de la graine.
Les menaces de la rectrice n'ont aucune base réglementaire, donc pas de raison de paniquer, encore moins de laisser croire que cela aurait des bases réglementaires au risque d'effrayer les collègues timorés.
J'ai manqué de clarté, au temps pour moi. Je veux dire que ce qui arrive à notre profession est grave, assez grave à mon avis pour que l'on mette définitivement les euphémismes et les litotes à la poubelle dans la prose syndicale du SNES.
- RendashBon génie
Osmie a écrit:
J'ai manqué de clarté, au temps pour moi. Je veux dire que ce qui arrive à notre profession est grave, assez grave à mon avis pour que l'on mette définitivement les euphémismes et les litotes à la poubelle dans la prose syndicale du SNES.
+1.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- laMissSage
Tangleding a écrit:Ce n'est jamais qu'un communiqué, il exprime clairement les choses. Nul besoin de surenchère, cela ne reste que des mots, de la com'.
Nul besoin de surenchère, certes.
Besoin de dire clairement les choses telles qu'elles sont une bonne fois pour toute, ça en revanche, on l'attend toujours.
"Ainsi dans l’Education Nationale, la ministre laisse des recteurs tancer des syndicalistes qui disent tout haut que le droit d’expression, de contestation des politiques est une valeur de la République et menacer des enseignants qui ne « joueraient pas le jeu » de la formation."
On ne dit même pas menacer de quoi. On ne dit même pas quelles attitudes sont pointées du doigt. On ne s'offusque pas vraiment de quoi que ce soit.
A la lecture de cette phrase, quelqu'un qui n'est pas au courant de l'affaire ne comprend pas pas du tout de quoi il s'agit.
Si c'était pour écrire cela, autant ne rien écrire.
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Si rien n'est décidé, ce sera à chacun d'entre nous de décider en conscience.
- RoninMonarque
Entièrement d'accord avec le chat renne. Le manque de courage du majoritaire est affligeant.
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- MalletNiveau 6
J'ai cru voir qu'il y avait une lettre des organisations syndicales de l'Académie de Grenoble. Quel contenu? L'essentiel pour moi , c'est d'exiger que le courrier du Recteur-Rectrice ! reste sans suite, qu'il n'y ait pas de lettre dans le dossier des collègues. C'est le BA- BA de l'action syndicale. qui veut la fin veut les moyens !
- PuckVénérable
Ce matin sur France Inter, à la revue de presse de 8.30, brève allusion à l'article du Figaro du jour sur ce sujet, et conclusion : les profs de LC et d'Allemand sont mal à l'aise avec leurs collègues à cause des pertes d'heures. Aucune critique sur la délation/sanction. Et phrase sybilline. Volons-nous les heures aux collègues ? Curieux lien !!!
Pardon, je viens de remonter le fil, il a déjà été fait allusion à cette chronique. N'avez-vous pas été surpris de cette neutralité excessive ?
Pardon, je viens de remonter le fil, il a déjà été fait allusion à cette chronique. N'avez-vous pas été surpris de cette neutralité excessive ?
- TangledingGrand Maître
J'abandonne. Vous semblez vouloir obtenir que la rectrice efface sa lettre, or cela ne se passera pas ainsi. Ce qui importe c'est que les syndicats fassent en sorte que la lettre de la rectrice soit lettre morte et je n'ai aucune inquiétude à ce sujet. Mais il faut laisser uen porte de sortie à l'ennemi dont on ne souhaite pas la destruction. C'est le cadre du combat syndical.
Cela n'empêche pas ensuite les syndicalistes locaux de faire entendre à demi mot aux représentants du rectorats qu'ils ont du manger leur chapeau.
Le combat syndical n'est pas un combat pour le symbole, bon sang. Ce qu compte c'est d'abord la situation réelle des collègues.
Si la rectrice faisait son mea culpa mais que des collègues étaient sanctionnés malgré cela, aurions nous perdu ou gagné ?
Aussi bien cette rectrice a-t-elle écrit son papier en sachant qu'elle n'a pas les moyens de mettre ses menaces à exécution, juste pour effrayer les collègues grâce à la médiatisation du courrier.
Cela n'empêche pas ensuite les syndicalistes locaux de faire entendre à demi mot aux représentants du rectorats qu'ils ont du manger leur chapeau.
Le combat syndical n'est pas un combat pour le symbole, bon sang. Ce qu compte c'est d'abord la situation réelle des collègues.
Si la rectrice faisait son mea culpa mais que des collègues étaient sanctionnés malgré cela, aurions nous perdu ou gagné ?
Aussi bien cette rectrice a-t-elle écrit son papier en sachant qu'elle n'a pas les moyens de mettre ses menaces à exécution, juste pour effrayer les collègues grâce à la médiatisation du courrier.
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- JuanlinoNiveau 5
Pas d'accord avec toi Tangleding.
Selon-moi, Les syndicats doivent être à la tête des mouvements et doivent combattre ouvertement pour ou contre des idées et des principes menant à de bonnes ou de mauvaises décisions. C'est pour cela qu'ils disposent de temps et d'un statut particulier.
Leur rôle n'est pas "de faire en sorte que" ... "à l'arrivée", "à demi-mot" "Dans l'ombre" etc.
Combien de fois les ai-je entendu dire: "ce n'est pas à nous à initier le combat, que se passerait-il si les collègues ne nous suivaient pas? Résultat? Ils se présentent comme interlocuteurs représentatifs seulement quand quand la lutte est engagée et ce, pour des négociations pragmatiques peut-être mais faites de compromis nauséabonds souvent.
Je sais que c'est dans beaucoup de secteurs la posture actuelle de la plupart des syndicats. Que beaucoup me donneront tort. Mais je ne peux m’empêcher de penser que si le syndicalisme décline, c'est précisément en raison des ces positions peureuses et ambiguës.
Cette lettre doit être dénoncée et combattue pour ce qu'elle est. Et les principes c'est important!
Selon-moi, Les syndicats doivent être à la tête des mouvements et doivent combattre ouvertement pour ou contre des idées et des principes menant à de bonnes ou de mauvaises décisions. C'est pour cela qu'ils disposent de temps et d'un statut particulier.
Leur rôle n'est pas "de faire en sorte que" ... "à l'arrivée", "à demi-mot" "Dans l'ombre" etc.
Combien de fois les ai-je entendu dire: "ce n'est pas à nous à initier le combat, que se passerait-il si les collègues ne nous suivaient pas? Résultat? Ils se présentent comme interlocuteurs représentatifs seulement quand quand la lutte est engagée et ce, pour des négociations pragmatiques peut-être mais faites de compromis nauséabonds souvent.
Je sais que c'est dans beaucoup de secteurs la posture actuelle de la plupart des syndicats. Que beaucoup me donneront tort. Mais je ne peux m’empêcher de penser que si le syndicalisme décline, c'est précisément en raison des ces positions peureuses et ambiguës.
Cette lettre doit être dénoncée et combattue pour ce qu'elle est. Et les principes c'est important!
- User5899Demi-dieu
De toutes façons, on peut vouloir être optimisme, mais le résultat est sous nos yeux : le combat syndical est sans doute mort.
- Luigi_BGrand Maître
On peut même parler des syndicats représentant 80% des personnels.coqenstock a écrit:Ne soyons pas naïfs, certains syndicats appellent clairement à faire foirer ces formations...
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- carpemuetteNiveau 5
Tangleding, je suis au SNES.
Mais là franchement je ne suis pas : de la même manière que les militants politiques (de gauche, je parle de ce que je connais) en ont plus qu'assez de la tambouille interne de leurs dirigeants pour se partager des postes, évincer un tel, mettre en avant tel autre, les militants et les adhérents syndicaux exigent aussi de la clarté. Cette lettre est un scandale, il faut la dénoncer comme tel, en des termes clairs, que cela puisse être compris et repris partout. Ce ne sont pas les réunions secrètes au sommet entre un secrétaire académique et un sous-directeur de cabinet de la rectrice qui donnent du cœur à la base : c'est une action lisible, visible et intelligible. On n'accepte pas ce qui est inacceptable et on le fait savoir. Point barre.
Mais là franchement je ne suis pas : de la même manière que les militants politiques (de gauche, je parle de ce que je connais) en ont plus qu'assez de la tambouille interne de leurs dirigeants pour se partager des postes, évincer un tel, mettre en avant tel autre, les militants et les adhérents syndicaux exigent aussi de la clarté. Cette lettre est un scandale, il faut la dénoncer comme tel, en des termes clairs, que cela puisse être compris et repris partout. Ce ne sont pas les réunions secrètes au sommet entre un secrétaire académique et un sous-directeur de cabinet de la rectrice qui donnent du cœur à la base : c'est une action lisible, visible et intelligible. On n'accepte pas ce qui est inacceptable et on le fait savoir. Point barre.
- the educatorFidèle du forum
80% de ceux qui s'expriment.On peut même parler des syndicats représentant 80% des personnels.
- Luigi_BGrand Maître
Même raisonnement pour les 20% restants.
Si les questions de représentativité vous intéressent, penchez-vous sur la FCPE, dont les huit membres ont voté la réforme au CSE : http://www.laviemoderne.net/detox/113-de-bons-representants
Si les questions de représentativité vous intéressent, penchez-vous sur la FCPE, dont les huit membres ont voté la réforme au CSE : http://www.laviemoderne.net/detox/113-de-bons-representants
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- CleroliDoyen
Derrière cette question, c'est celle du désintérêt pour la "chose publique" qui se pose. J'entends autour de moi de plus de plus de personnes râler mais aucune n'est prête à s'engager pour autant (on veut bien les avantages d'un mouvement collectif réussi mais sans les coûts de participation).
On le voit aussi lors des grèves : les raisons données pour ne pas faire grève sont tellement contradictoires au point qu'on peut légitimement s'interroger s'il ne s'agit pas tout simplement d'une absence d'envie (de volonté ?) de participer à un mouvement contestataire qui entraine des coûts.
Donc si nos représentants sont de moins en moins légitimes, ce n'est pas à eux qu'il faut s'en prendre mais à nous, non ?
On le voit aussi lors des grèves : les raisons données pour ne pas faire grève sont tellement contradictoires au point qu'on peut légitimement s'interroger s'il ne s'agit pas tout simplement d'une absence d'envie (de volonté ?) de participer à un mouvement contestataire qui entraine des coûts.
Donc si nos représentants sont de moins en moins légitimes, ce n'est pas à eux qu'il faut s'en prendre mais à nous, non ?
- Luigi_BGrand Maître
En lien avec ce sujet, sur "Aide aux profs", cette interview d'un IEN : http://aideauxprofs.org/UserFiles/Dominique_MOMIRON_29.12.2015.pdf
On passe de façon déconcertante de la question de l'obéissance aux dérapages dans la classe...
Extrait :
On passe de façon déconcertante de la question de l'obéissance aux dérapages dans la classe...
Extrait :
Récemment un DRH d’une académie – jeune et dynamique - déclarait à un parterre de futurs chefs d’établissement l’interrogeant sur la manière de se faire obéir des enseignants de leur collège ou lycée : « il est important de nous faire remonter tout écart, tout fait, pour que nous puissions alimenter le dossier de l’enseignant et agir en conséquence ». Que pensez-vous de cet état d’esprit coercitif qui perdure en matière de management ?
o Avec cette anecdote, vous y allez fort. Mais elle illustre ce que je disais sur la suspicion interactive entre le haut et le bas.
o Sorti du contexte, on pourrait dire que l’attitude de ce DRH est digne d’un régime totalitaire. Mais ce faisant, on fait preuve soi-même de défiance a priori, puisqu’on suppose qu’il n’y a pas d’autre contexte à prendre en considération que celui que vous rapportez très succinctement. Et la seule issue, alors, c’est la dénonciation indignée de cet homme dans un rapport de force virtuel qui finalement n’aboutit à rien, sinon à se conforter soi-même dans la certitude que l’on est du côté de la lumière et que l’autre se vautre du côté « obscur de la force ». Or, quand on connaît le système, on sait que bien d’autres éléments peuvent intervenir pour que cette phrase apparaisse dans un discours de formation à l’ESENESR. Et ces éléments ne sont pas forcément négatifs et dignes d’une administration totalitaire et coercitive.
o En premier lieu, il y a un élément fondamental à prendre en considération dans la Fonction Publique : elle est l’exécutif de l’État, et cet État est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Ce n’est pas un État totalitaire. Les fonctionnaires sont des citoyens qui ont passé librement un concours pour assumer en pleine responsabilité les missions de service public des institutions. En refondant en 1983 le statut général de la fonction publique, le ministre Anicet LE PORS avait insisté sur la responsabilité de tout fonctionnaire. Elle s’accompagne de deux principes forts.
- D’abord, c’est l’article 28 du statut général, qui dit que tout fonctionnaire doit se conformer aux instructions de son supérieur hiérarchique, sauf si l’ordre donné est manifestement illégal et qu’il compromet gravement un intérêt public.
- Ensuite, c’est l’article 15 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui dit que la société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration. L’école étant une institution fondamentale et constitutive de la République, il n’est pas accessoire que ceux qui y travaillent s’inscrivent dans ces trois principes : la responsabilité, la conformation aux instructions, la réponse à la demande de comptes.
o Mais d’autre part, l’école étant le jardin de l’intelligence et de la culture, et les enseignants étant ses jardiniers investis d’une mission intellectuelle de très haut niveau, il est normal qu’il existe ici une certaine tension. C’est la tension qui s’exerce entre d’une part la liberté de penser — qui est fondamentale et que l’école doit construire chez l’enfant, futur citoyen — et d’autre part le respect absolu des grands principes et des grandes orientations éducatives de la Nation.
o Alors oui, dans ce contexte, il peut arriver que des enseignants dérapent. Ce sont des êtres humains et non des surhommes. On ne peut pas laisser les enfants dans ces situations de dérapage comme si de rien n’était. Je pense notamment à des cas particuliers que j’ai eus à croiser. Par exemple, des enseignants qui font manifestement prévaloir dans leur enseignement leurs croyances ou leurs convictions personnelles manifestement en conflit avec les principes élémentaires de la République. Parfois, de manière plus anodine, certains estiment et revendiquent ouvertement qu’eux seuls savent ce qu’il est bon d’enseigner, dénonçant même le contenu des programmes nationaux. Ils ne s’aperçoivent même pas qu’ils privatisent ainsi leur charge publique et exercent leur fonction comme on le fait dans les professions libérales. Tous ceux-là transgressent leur devoir de neutralité. Et puis, il y a ces enseignants qui ont du mal à assumer la gestion des enfants en classe et qui se laissent embarquer dans des comportements violents, physiquement, verbalement ou psychologiquement. Chez ceux-là, certains s’enferment parfois dans une logique agressive contre les enfants qui finit par les mettre en situation de condamnations pénales.
o Or, tout cela se passe dans la boîte noire de la classe. Sans autres témoins que les enfants. De ce fait, les éléments tangibles pour identifier ces dérives sont ténus, difficiles à cerner. Les collègues enseignants qui sont présents dans l’école ou l’établissement ont souvent du mal à les percevoir, et quand ils les perçoivent, ils ont naturellement du mal à gérer cela. Entre l’individualisme propre au milieu socioculturel de l’école française et la détestation naturelle autant que civique de la délation, on aboutit malheureusement à un phénomène d’omerta. Alors, tout le monde s’indigne légitimement de ce phénomène. On enjoint aux cadres du système de faire quelque chose, en déplorant parallèlement la passivité irresponsable de ces mêmes cadres parce qu’ils ne font rien qui soit directement visible.
o Or oui, hélas, souvent les dossiers manquent d’éléments pour faire face à ces situations douteuses. Dans la vie réelle, on est très loin du mythe orwellien de Big Brother qui voit tout, qui sait tout et qui contrôle tout.
o Je n’étais pas présent lorsque le DRH que vous évoquez a exprimé ses conseils. Mais j’ai quand même un peu de difficulté à penser qu’ils ne s’inscrivaient pas dans le contexte que je viens de vous exposer.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- JPhMMDemi-dieu
Ici : delation-gouv.frCollège 2016 : le Rectorat de Grenoble invite à signaler les "attitudes d'opposition"
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- LédisséEsprit sacré
Luigi_B a écrit:En lien avec ce sujet, sur "Aide aux profs", cette interview d'un IEN : http://aideauxprofs.org/UserFiles/Dominique_MOMIRON_29.12.2015.pdf
Merci pour cet article, Luigi. Tu as raison, le glissement vers les "dérapages" est remarquable .
l’article 28 du statut général, qui dit que tout fonctionnaire doit se conformer aux instructions de son supérieur hiérarchique, sauf si l’ordre donné est manifestement illégal et qu’il compromet gravement un intérêt public.
"et" ? ou bien "ou" ? Parce que là, on est face à une réforme bien légale mais qui compromet gravement l'intérêt public
de la Nation, vraiment ? Ou d'une poignée d'imbéciles malheureusement aux rênes de celle-ci ?C’est la tension qui s’exerce entre d’une part la liberté de penser — qui est fondamentale et que l’école doit construire chez l’enfant, futur citoyen — et d’autre part le respect absolu des grands principes et des grandes orientations éducatives de la Nation.
Ce doit être fréquent, tiens, des enseignants dont les convictions personnelles contredisent les "principes élémentaires de la République". :shock:Par exemple, des enseignants qui font manifestement prévaloir dans leur enseignement leurs croyances ou leurs convictions personnelles manifestement en conflit avec les principes élémentaires de la République.
"il y a..." "certains..." Rien qui ne soit vrai, mais ses propos laissent l'impression que c'est bien répandu... Quant à la "violence psychologique", on peut la trouver dans n'importe quelle heure de colle ou punition ou coup de gueule parce que les devoirs ne sont pas faits pour la énième foisEt puis, il y a ces enseignants qui ont du mal à assumer la gestion des enfants en classe et qui se laissent embarquer dans des comportements violents, physiquement, verbalement ou psychologiquement. Chez ceux-là, certains s’enferment parfois dans une logique agressive contre les enfants qui finit par les mettre en situation de condamnations pénales.
Dans quelques années, mesdames-messieurs, rassurez-vous : caméras de surveillance (avec bande sonore, hein) dans les classes. C'est pour le bien de tout le monde, qu'on vous dit.Or, tout cela se passe dans la boîte noire de la classe. Sans autres témoins que les enfants.
Au fait, quel rapport entre des situations véritablement douteuses (contradiction des principes de la République, non respect des programmes, violence aux enfants) et l'opposition à la réforme ? C'est bizarre, j'ai l'impression qu'on est passés à autre chose, non ?Or oui, hélas, souvent les dossiers manquent d’éléments pour faire face à ces situations douteuses.
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- SergeMédiateur
Alors que nous devions écrire une lettre collective de refus d'assister à la formation, certains semblent se dégonfler en disant qu'il est écrit "formation obligatoire" et en faisant circuler des "rumeurs" de sanctions disciplinaires, comme à Toulouse où des collègues auraient été "mutés de façon disciplinaires"
J'espère qu'ils vont réaliser que c'est faux et qu'ils vont se ressaisir, mais rien de pire que la rumeur débile
J'espère qu'ils vont réaliser que c'est faux et qu'ils vont se ressaisir, mais rien de pire que la rumeur débile
- RoninMonarque
Que de courage...
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- BalthamosDoyen
Que de courage et de réalité surtout...
Muter qq de façon disciplinaire pour une sanction justifiée, ce n'est déjà pas si simple et pas si rapide, alors pour une contestation syndicale et légale, ce n'est pas réaliste. Ca l'est encore moins vu le nombre de contestataires.
Je ne comprends pas comment certains enseignants, qui pratiquent la maison depuis un certain nombre d'année peuvent porter crédit à ce genre de rumeur.
Muter qq de façon disciplinaire pour une sanction justifiée, ce n'est déjà pas si simple et pas si rapide, alors pour une contestation syndicale et légale, ce n'est pas réaliste. Ca l'est encore moins vu le nombre de contestataires.
Je ne comprends pas comment certains enseignants, qui pratiquent la maison depuis un certain nombre d'année peuvent porter crédit à ce genre de rumeur.
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- Spoiler:
- Luigi_BGrand Maître
Entendu hier: Des formateurs à la réforme révèlent devoir faire remonter les noms au rectorat des "opposants et réfractaires" à #college2016
— SNES-PARIS (@SNESPARIS) 6 Février 2016
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
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