- UlrichNiveau 6
Nos conservatoires ont bien de la chance ! Après une éclipse médiatique que l’on pensait sans rémission (qui s’intéressait naguère à une activité de saltimbanques réservée à une « caste de riches et de sachants », selon l’aphorisme délicat de Jean-Marie Le Guen?) l’année 2015 a vu se succéder mobilisations et tribunes alarmistes à la suite de la décision, prise comme de coutume par la droite pour mieux être accomplie par la gauche, d’abroger la participation de l’État à leur financement, pris en charge pour l’essentiel par les collectivités locales. Ainsi, le 24 juin dernier s’est tenu à l’Assemblée nationale un colloque intitulé Quel avenir pour nos conservatoires ?, organisé par François de Mazières, un député qui s’est récemment employé à défendre ces institutions face à un PS ne cessant de confondre démocratie et démagogie. Mais suffit-il d’être député-maire de Versailles pour réussir des États généraux ?
Un rapide coup d’œil sur le programme suffit à dissiper toute illusion : on ne compte aucun professeur des conservatoires en exercice parmi les intervenants. Il est vrai que les agents que sont les professeurs et autres assistants territoriaux d’enseignement artistique (PEA et ATEA) sont sommés d’observer un strict devoir de réserve et de borner non moins scrupuleusement l’expression de leur savoir-être ; à ce titre, ils n’ont pas à formuler de diagnostic concernant l’avenir de leurs établissements : dans un schéma de gouvernance moderne et efficient, cette lourde tâche incombe principalement aux gestionnaires et autres experts ès-pilotages. Conformément aux valeurs du projet d’établissement ou du schéma départemental qu’ils ont co-construit dans la plus pure tradition du management transversal, il serait bien imprudent d’envisager qu’ils fussent seulement aptes à réfléchir, et encore moins à faire de la prospective – d’autant que l’expérience a amplement montré leur incapacité innée à s’emparer de la nécessaire évolution de leurs pratiques, d’interroger ces dernières au regard d’une identité professionnelle en pleine mutation, voire à « trouver leur place dans les mouvements de la société ». Mais hâtons-nous d’interrompre cette litanie de l’absurde : les candidats aux concours territoriaux et autres agents sommés de suivre les formations dûment professionnalisantes ont déjà cauchemardé plus que de raison ! (...)
http://www.causeur.fr/conservatoires-musique-fleur-pellerin-35610.html
- LouisBarthasExpert
« Et c’est en vain qu’on persiste à débattre des questions d’organisation administrative et de moyens avant même d’avoir clairement distingué l’étude des loisirs, la contrainte du temps long du mirage de l’immédiateté, l’accomplissement de l’individu d’un divertissement procédant avant tout du marché, quand ce n’est pas d’une volonté d’assurer coûte que coûte la paix sociale. Un choix politique résolu s’impose, résultat d’une réflexion collective dont l’objet, les savoirs artistiques et leur transmission, s’articule nécessairement à l’exigence républicaine. »
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Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- coindeparadisGuide spirituel
Et ce qui précède ...
Il n’en reste pas moins qu’on ne résoudra pas la crise des conservatoires en les confiant à des adversaires déclarés de l’institution scolaire, pas plus qu’on ne guérira le malade en recourant aux médecins de Molière.
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Ne t'excuse jamais d'être ce que tu es. Gandhi
- LefterisEsprit sacré
Ce sont pourtant les Diafoirus qui règnent en maîtres, et sur toute l’administration.coindeparadis a écrit:Et ce qui précède ...
Il n’en reste pas moins qu’on ne résoudra pas la crise des conservatoires en les confiant à des adversaires déclarés de l’institution scolaire, pas plus qu’on ne guérira le malade en recourant aux médecins de Molière.
Ces gens qui usent sans cesse du mot République, mais qui font tout ce qui va à l'encontre de ses principes mêmes : qui veulent le retour des baronnies avec la décentralisation (bonne pourvoyeuse de bons fromages, il est vrai), qui veulent autant de programmes que d'établissements, qui veulent remettre l'élève à la merci des préjugés et du monde extérieur (ouvrir l'école, à l’entreprise, au marché, aux associations, à tout ..)
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- UlrichNiveau 6
- coindeparadisGuide spirituel
C'est ce qu'on dit... Personnellement une activité à 60 euros l'année pour un enfant ... je ne trouve pas cela élitiste du tout ! Par contre c'est plus culturel que les parcs à structures gonflables dans lesquelles les gamins sont supposés se défouler. Et la culture c'est le mal...
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- RogerMartinBon génie
coindeparadis a écrit:C'est ce qu'on dit... Personnellement une activité à 60 euros l'année pour un enfant ... je ne trouve pas cela élitiste du tout ! Par contre c'est plus culturel que les parcs à structures gonflables dans lesquelles les gamins sont supposés se défouler. Et la culture c'est la mal...
Pour info, à Paris les tarifs ont légèrement évolué ces dernières années: pour la pratique d'un instrument, de 73 euros à 1100 euros l'année selon le quotient familial (eh oui!)
Pour ceux que l'histoire économique intéresse, le tarif max en 2014-2015 était de 510 euros, 500 euros en 2011-2012, 320 euros l'année précédente.
L'idée constante de la Ville de Paris, aux effets décuplés depuis la nomination de Bruno Julliard sur ce dossier en avril 2014, est que les conservatoires sont des nids de réactionnaires/conservateurs/riches/inutiles, qu'il convient d'en déloger ces bourgeois nuisibles (la Ville englobe enseignant et parents dans ce mépris, c'est magnifique) qui empêchent qu'on y transmette la culture du peuple.
http://www.paris.fr/services-et-infos-pratiques/culture-et-patrimoine/education-artistique/les-conservatoires-de-la-ville-de-paris-2131
http://apec.mravel.free.fr/Tarifs_rentree_2011_2012.pdf
http://apec.mravel.free.fr/Tarifs2011.html
En attendant, la seule avancée que j'aie pu constater, c'est que le prof de violoncelle de fiston, qui donnait gratuitement de son temps pour animer un orchestre classique dans une école primaire très défavorisée de l'arrondissement, ne le peut plus aujourd'hui
1. parce qu'on lui interdit maintenant de prêter des violons ou des violoncelles, instruments musicaux bourgeois et réactionnaires -- pourquoi vous ne leur faites pas jouer du djembé ou faire du hip hop lui a-t-on demandé, ce serait plus adapté, il a rétorqué qu'il préférait Bach et les gamins aussi ;
2. parce que grâce aux nouveaux rythmes il n'y a plus assez de créneaux horaires disponibles sur une journée: il vaut bien mieux que ces mômes passent le permis piéton et autres saouleries;
3. parce qu'on refuse de lui inclure dans son service les 2h heures qui symbolisaient cet investissement de 6h/semaine.
Merci Monsieur Julliard?
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
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User 17706 s'est retiré à Helsingør.
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- coindeparadisGuide spirituel
Pour une fois, je suis contente de vivre dans une commune de droite !
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- RogerMartinBon génie
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- LefterisEsprit sacré
Un type bien, ce Julliard, travailleur acharné, extrêmement qualifié en divers domaines par sa riche vie professionnelle, homme de mérite ignorant le réseautage , donc capable de bien voir ce qui ne va pas dans le système "bourgeois" et par conséquent apte à porter un jugement , fût-il sévère, sur tout.RogerMartin a écrit:
Pour info, à Paris les tarifs ont légèrement évolué ces dernières années: pour la pratique d'un instrument, de 73 euros à 1100 euros l'année selon le quotient familial (eh oui!)
Pour ceux que l'histoire économique intéresse, le tarif max en 2014-2015 était de 510 euros, 500 euros en 2011-2012, 320 euros l'année précédente.
L'idée constante de la Ville de Paris, aux effets décuplés depuis la nomination de Bruno Julliard sur ce dossier en avril 2014, est que les conservatoires sont des nids de réactionnaires/conservateurs/riches/inutiles, qu'il convient d'en déloger ces bourgeois nuisibles (la Ville englobe enseignant et parents dans ce mépris, c'est magnifique) qui empêchent qu'on y transmette la culture du peuple.
http://www.paris.fr/services-et-infos-pratiques/culture-et-patrimoine/education-artistique/les-conservatoires-de-la-ville-de-paris-2131
http://apec.mravel.free.fr/Tarifs_rentree_2011_2012.pdf
http://apec.mravel.free.fr/Tarifs2011.html
En attendant, la seule avancée que j'aie pu constater, c'est que le prof de violoncelle de fiston, qui donnait gratuitement de son temps pour animer un orchestre classique dans une école primaire très défavorisée de l'arrondissement, ne le peut plus aujourd'hui
1. parce qu'on lui interdit maintenant de prêter des violons ou des violoncelles, instruments musicaux bourgeois et réactionnaires -- pourquoi vous ne leur faites pas jouer du djembé ou faire du hip hop lui a-t-on demandé, ce serait plus adapté, il a rétorqué qu'il préférait Bach et les gamins aussi ;
2. parce que grâce aux nouveaux rythmes il n'y a plus assez de créneaux horaires disponibles sur une journée: il vaut bien mieux que ces mômes passent le permis piéton et autres saouleries;
3. parce qu'on refuse de lui inclure dans son service les 2h heures qui symbolisaient cet investissement de 6h/semaine.
Merci Monsieur Julliard?
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Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- RogerMartinBon génie
On voit que tu le connais bien C'est surtout quelqu'un qui est longtemps resté à l'Université, l'effort et le savoir ça le connait
Il aimait tellement l'étude pour l'étude qu'il s'est refusé à réussir tout diplôme un peu exigeant
Il aimait tellement l'étude pour l'étude qu'il s'est refusé à réussir tout diplôme un peu exigeant
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- pamplemousses4Expert
Comment s'en étonner?!RogerMartin a écrit:coindeparadis a écrit:C'est ce qu'on dit... Personnellement une activité à 60 euros l'année pour un enfant ... je ne trouve pas cela élitiste du tout ! Par contre c'est plus culturel que les parcs à structures gonflables dans lesquelles les gamins sont supposés se défouler. Et la culture c'est la mal...
Pour info, à Paris les tarifs ont légèrement évolué ces dernières années: pour la pratique d'un instrument, de 73 euros à 1100 euros l'année selon le quotient familial (eh oui!)
Pour ceux que l'histoire économique intéresse, le tarif max en 2014-2015 était de 510 euros, 500 euros en 2011-2012, 320 euros l'année précédente.
L'idée constante de la Ville de Paris, aux effets décuplés depuis la nomination de Bruno Julliard sur ce dossier en avril 2014, est que les conservatoires sont des nids de réactionnaires/conservateurs/riches/inutiles, qu'il convient d'en déloger ces bourgeois nuisibles (la Ville englobe enseignant et parents dans ce mépris, c'est magnifique) qui empêchent qu'on y transmette la culture du peuple.
http://www.paris.fr/services-et-infos-pratiques/culture-et-patrimoine/education-artistique/les-conservatoires-de-la-ville-de-paris-2131
http://apec.mravel.free.fr/Tarifs_rentree_2011_2012.pdf
http://apec.mravel.free.fr/Tarifs2011.html
En attendant, la seule avancée que j'aie pu constater, c'est que le prof de violoncelle de fiston, qui donnait gratuitement de son temps pour animer un orchestre classique dans une école primaire très défavorisée de l'arrondissement, ne le peut plus aujourd'hui
1. parce qu'on lui interdit maintenant de prêter des violons ou des violoncelles, instruments musicaux bourgeois et réactionnaires -- pourquoi vous ne leur faites pas jouer du djembé ou faire du hip hop lui a-t-on demandé, ce serait plus adapté, il a rétorqué qu'il préférait Bach et les gamins aussi ;
2. parce que grâce aux nouveaux rythmes il n'y a plus assez de créneaux horaires disponibles sur une journée: il vaut bien mieux que ces mômes passent le permis piéton et autres saouleries;
3. parce qu'on refuse de lui inclure dans son service les 2h heures qui symbolisaient cet investissement de 6h/semaine.
Merci Monsieur Julliard?
Edit: Lefteris et RM: voilà...
- CeladonDemi-dieu
Y a-t-il un lien de parenté entre Bruno et Jacques ?
- A propos des conservatoires, un nouvel article de Dania Tchalik dans Causeur.
- J.-P. Brighelli et D. Tchalik : France, tes conservatoires se meurent ! (Le Point.fr)
- Sécurité des écoles, collèges, lycées : consignes applicables à partir du 23 novembre 2015
- Faire son métier, contre vents et marées Journée d’étude à Paris le 12 novembre 2015 organisée par le SNES et le CNAM
- Journée de mobilisation le 4 novembre 2015 pour le statut des AESH
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