- 34crugerNiveau 4
Bonjour,
Je vais poser une question vaste et 1000 fois posée, j'en suis désolé.
J'ai 2 ans d'ancienneté, avant en REP+, maintenant en établissement plus calme. En ce début d'année, j'étais donc satisfait du travail et du niveau général de bruit dans les classes par rapport au REP+ (et je fais considérablement moins de rapports), jusqu'à ce que j'entende une très bonne élève dire "chut" dans une classe, une autre me dire "oui j'aime bien quand on va en salle informatique car il y a moins de bruit qu'en classe"... J'étais dégouté (je suis un hypersensible)!
- Je fais tout pour affronter moi-même les difficultés, mais je pense que je suis l'un des rares à mettre des mots (j'exagère un peu, mais pas trop), à appeler les parents, à faire des rapports... ben oui, c'est un établissement calme, ma réactivité que j'ai apprise en REP+ n'est pas celle des autre collègues... qui acceptent un bruit de fond? pas sûr justement, même si des élèves me disent "vous êtes mon prof préféré", un très léger sondage m'indique que je ne suis pas le "meilleur" pour la tenue de classe. 1er problème: le constat, comment faire un constat comparatif, objectif de ma tenue de classe?
- Le problème de fond, c'est qu'on m'a dit en formation que le bruit n'était pas trop un paramètre, qu'il fallait surtout veiller à la mise en activité des élèves. Et en non-REP+, ça va, ils se mettent au travail quand même. Alors je ne sais pas quoi faire: si j'ai le silence total, on va moins discuter, moins répondre aux questions, mais s'il y a de l'interactivité, il y a des débordements, des bavardages... vraiment, je me sens un peu démuni avec cela. Je leur propose des phases différentes, silence total, travail à 2, travail seul, c'est bien mais il y a des moments de bavardages, surtout pendant mes explications d'ailleurs... à la fin desquelles ils disent parfois, ça y est, on a compris! donc vraiment, je suis paumé.
- Je n'arrive pas aussi à fixer un cadre précis pour les petits débordements: lui ramasse son stylo en faisant 3 pas à genoux à terre, elle s'asseoit mal plusieurs fois, eux sont de très bons élèves mais discutent quand j'explique... toutes ces incivilités me déstabilisent car elles ne sont pas graves (pas comme en REP+ quoi) mais elles sont des prémisses et participent à un bruit de fond gênant. Résultat, à toutes les séances, immanquablement je demande plusieurs fois le silence, mais on travaille; est-ce normal? j'ai fini par me dire que oui, qu'il fallait dépenser à chaque heure cette énergie-là, que ça faisait partie de ce combat pour une classe tranquille... (combat qui, à mon avis, est la difficulté réelle du métier, loin devant la pédagogie et d'autres choses complexes mais bc plus faciles en comparaison).
Merci.
Je vais poser une question vaste et 1000 fois posée, j'en suis désolé.
J'ai 2 ans d'ancienneté, avant en REP+, maintenant en établissement plus calme. En ce début d'année, j'étais donc satisfait du travail et du niveau général de bruit dans les classes par rapport au REP+ (et je fais considérablement moins de rapports), jusqu'à ce que j'entende une très bonne élève dire "chut" dans une classe, une autre me dire "oui j'aime bien quand on va en salle informatique car il y a moins de bruit qu'en classe"... J'étais dégouté (je suis un hypersensible)!
- Je fais tout pour affronter moi-même les difficultés, mais je pense que je suis l'un des rares à mettre des mots (j'exagère un peu, mais pas trop), à appeler les parents, à faire des rapports... ben oui, c'est un établissement calme, ma réactivité que j'ai apprise en REP+ n'est pas celle des autre collègues... qui acceptent un bruit de fond? pas sûr justement, même si des élèves me disent "vous êtes mon prof préféré", un très léger sondage m'indique que je ne suis pas le "meilleur" pour la tenue de classe. 1er problème: le constat, comment faire un constat comparatif, objectif de ma tenue de classe?
- Le problème de fond, c'est qu'on m'a dit en formation que le bruit n'était pas trop un paramètre, qu'il fallait surtout veiller à la mise en activité des élèves. Et en non-REP+, ça va, ils se mettent au travail quand même. Alors je ne sais pas quoi faire: si j'ai le silence total, on va moins discuter, moins répondre aux questions, mais s'il y a de l'interactivité, il y a des débordements, des bavardages... vraiment, je me sens un peu démuni avec cela. Je leur propose des phases différentes, silence total, travail à 2, travail seul, c'est bien mais il y a des moments de bavardages, surtout pendant mes explications d'ailleurs... à la fin desquelles ils disent parfois, ça y est, on a compris! donc vraiment, je suis paumé.
- Je n'arrive pas aussi à fixer un cadre précis pour les petits débordements: lui ramasse son stylo en faisant 3 pas à genoux à terre, elle s'asseoit mal plusieurs fois, eux sont de très bons élèves mais discutent quand j'explique... toutes ces incivilités me déstabilisent car elles ne sont pas graves (pas comme en REP+ quoi) mais elles sont des prémisses et participent à un bruit de fond gênant. Résultat, à toutes les séances, immanquablement je demande plusieurs fois le silence, mais on travaille; est-ce normal? j'ai fini par me dire que oui, qu'il fallait dépenser à chaque heure cette énergie-là, que ça faisait partie de ce combat pour une classe tranquille... (combat qui, à mon avis, est la difficulté réelle du métier, loin devant la pédagogie et d'autres choses complexes mais bc plus faciles en comparaison).
Merci.
- ThermoNiveau 7
Eh bien moi de mon expérience de plus de 15 ans (établissements difficiles, très difficiles et maintenant calme) j'affirme le contraire. (Je suis considèré comme le plus "carré" de l'établissement ET très bien vu des élèves.)34cruger a écrit:
- Le problème de fond, c'est qu'on m'a dit en formation que le bruit n'était pas trop un paramètre, qu'il fallait surtout veiller à la mise en activité des élèves.
Le bruit est un paramètre fondamental qu'il faut traiter de manière prioritaire! . Ca ne mène pas à grand chose d'avoir un super cours et de lancer des activités alors qu'on ne t'écoute à peine ou que les élèves peuvent lancer n'importe quelle discussion entre eux sans que tu puisses les stopper.
En fait comme je vois les choses , on doit gérer une dynamique qui débute dès le debut de l'année: il faut absolument mettre strictement rigoureusement en place le cadre de travail, les conditions initiales qui aboutiront à un cercle vertueux dans la classe, tandis qu'avec d'autres profs pour la même classe va se mettre en place un cercle vicieux.
La gestion de la classe est pour moi prioritaire sur le cours. Tu as l'impression de perdre du temps mais c'est utile et tu te rattrappera largement quand tout sera ok.
J'ai un nombre très réduit de règles mais c'est absolument strict, le moindre non respect c'est de suite gravissime.
Avant de rentrer en cours en rang par deux et silence, on se calme avant d'entrer dans la classe, le lieu de travail
je fais l'appel dans le silence absolu, je ne veux même pas un murmure
Le cours doit etre pris correctement (chaque trimestre je ramasse et je note, un cahier correct c'est 16/20)
Apres lors de mon travail ca participe et je provoque cette participation et suivant les activités ca discute MAIS quand je dis à haute voix " ON SE CONCENTRE" il faut un retour immédiat au silence, car "l'école est un lieu de travail , c'est pas la fête au slip"
Le diable est dans la mise en oeuvre ......en début d'année j'explique bien les règles et le pourquoi de chacune, j'explique même pourquoi il faut des règles,, j'explique les buts de l'école, je leur explique mon rôle mes motivations.
Après les élèves te testeront de pleins de manières possibles et là c 'est l'expérience qui fait beaucoup, repérer le profil de l'élève, ses stratégies et la meilleure manière d'y répondre. Si tu choisis un retour négatif costaud, il faut bien que l'élève sente que tu profites pas de ton statut pour le rabaisser, que tu n'as rien contre lui de personnel, c 'est pourquoi (si possible) je m'énerve avant d'être énervé, plus facile à gérer.
Pendant mes cours je fais de l'humour avec eux et plaisante si je suis d'humeur, je raconte des anecdoctes, c'est détendu mais au moindre manquement/tentative de mettre le bordel : fini de rire!
- 34crugerNiveau 4
Ok merci beaucoup de ta réponse, je suis sur la même ligne: la tenue de classe est primordiale (ça devrait être un dossier sur le site avant "pédagogie", un leitmotiv des ministres, mais bon passons, je ne veux pas être politique mais faire le mieux possible mon boulot).
Tu peux bc m'aider, alors concrètement:
- Question cruciale: quelles sont tes règles de base justement?
- Explicites-tu des phases dans le cours (travail=0 bruit, travail en binôme=chuchotements, correction d'exos=0 bruits). Ne penses-tu pas qu'il est illusoire de demander 0 bruit dans les phases ci-dessus (pire: dans tout le cours) étant donné la charge d'heures sur la journée de ces enfants? faut-il alors créer consciemment des moments de relâchement (mais alors 1 phrase d'humour, pas plus, sinon!) à chaque heure pour leur faire une soupape "indispensable"?
- Comment punis-tu les petits débordements 1) des "bons" élèves et 2) des élèves problématiques? (j'écris des mots, je leur parle en fin d'heure, j'explique, j'explique, ça ne suffit pas). Quand tu dis gravissime ça veut dire quoi? par contre j'ai stoppé la feuille de croix, ça me soûle à gérer et ça me semblait pas indispensable...
exemple: je mets une retenue à un gamin chiant (lance boulettes, me répond), sa mère vient dans l'étab, je l'ai au tél 2 fois elle me dit que ça se reproduira plus, ça se reproduit, il ne fait pas sa retenue, je la double, à sa 1ère heure de retenue il lance un élastique sur un gamin!! QUE FAIRE? je lui ai dit que son comportement était déprimant et j'ai préféré mettre un mot dans le carnet, las de rajouter 1h de retenue, etc etc.
Tu peux bc m'aider, alors concrètement:
- Question cruciale: quelles sont tes règles de base justement?
- Explicites-tu des phases dans le cours (travail=0 bruit, travail en binôme=chuchotements, correction d'exos=0 bruits). Ne penses-tu pas qu'il est illusoire de demander 0 bruit dans les phases ci-dessus (pire: dans tout le cours) étant donné la charge d'heures sur la journée de ces enfants? faut-il alors créer consciemment des moments de relâchement (mais alors 1 phrase d'humour, pas plus, sinon!) à chaque heure pour leur faire une soupape "indispensable"?
- Comment punis-tu les petits débordements 1) des "bons" élèves et 2) des élèves problématiques? (j'écris des mots, je leur parle en fin d'heure, j'explique, j'explique, ça ne suffit pas). Quand tu dis gravissime ça veut dire quoi? par contre j'ai stoppé la feuille de croix, ça me soûle à gérer et ça me semblait pas indispensable...
exemple: je mets une retenue à un gamin chiant (lance boulettes, me répond), sa mère vient dans l'étab, je l'ai au tél 2 fois elle me dit que ça se reproduira plus, ça se reproduit, il ne fait pas sa retenue, je la double, à sa 1ère heure de retenue il lance un élastique sur un gamin!! QUE FAIRE? je lui ai dit que son comportement était déprimant et j'ai préféré mettre un mot dans le carnet, las de rajouter 1h de retenue, etc etc.
- ThermoNiveau 7
- les règles de bases, je te les ai écrites : comment on rentre (à l'heure), l'appel, bien prendre le cours sur le cahier et ne pas perturber.
- Quand je fais un cours magistral c'est aucun bruit à part si je demande la participation, ce que j'essaye de faire le plus souvent, par contre si bavardage ou inattention j'interromps le cours et demande à l'élève de répèter, si c'est un élève à problème ca va chauffer graduellement de plus en plus...
- je n'explicite pas les phases du cours ca se passe tout seul
- en binome ils peuvent parler, en exercices aussi pour l'entre aide.
- il n'y a pas de petits débordements pour moi, c'est de suite un problème grave, un mauvais état d'esprit qui annonce le bordel à venir, quand j' "enguelle" quelqu'un c'est tout le monde à la même enseigne et c'est chaud, c'est plus tard que je personnalise.
Pour les retenues j'en mets très rarement, la dernière remonte à plusieures années, comme j'etais dans des collèges ou c'etait tellement du n'importe quoi, les élèves ne les faisaient pas et impossible d'obtenir quoi que ce soit des parents. Les punitions aussi j'en donne très peu, pas certain qu'ils les fasse ou pire ils s'en foutent de les faire/bacler.
Leur faire la morale je la fais en debut d'année ou de cours en révision, mais très peu par la suite car je trouve qu'on leur fait trop la morale "ce n'est pas bien ce que tu as fait c'est mal je sais que tu peux mieux faire blablabla.." ils ont parfaitement compris et ca les gonfle très souvent.
Par contre comme stratégie en réprimandant je peux dire qu'il m 'a decu (sur un ton de colère pas de morale) et faire comme si du coup j'etais encore plus en colère, ca passe très bien, ils acceptent très bien le retour négatif car tu les valorises en même temps.
Je dirai à toi de trouver les trucs qui te conviennes, mais l'état d'esprit c'est en début d'année de bien poser le cadre de travail. des règles très simples que tu expliques clairement. Après tu focalises ton attention sur les premiers débordements, aussi minimes soient ils et boum tu intervient énergiquement.
Par contre, évidement, si tu instaures de l'ordre il faut que ce soit pour leur servir un cours qui soit pas chiant parce que sinon y a rien a faire. Ce qui marche c'est varier les activités: cours, cours + les faire participer, animer, des exercices, exploitations de documents, manipulations, faire des mini "pauses" ou tu racontes des anecdoctes / tu leur demande un avis sur telle ou telle chose (ayant un rapport minimum avec le cours si possible...).
Mais en permanence si un début de problème apparait même si il y a une bonne ambiance tu interromps tout et tout de suite et tu passes en mode "je suis pas content ca va chauffer pour bidule c'est moi qui vous le dis...." La tenue de la classe avant le cours.
C'est pas du tout comme ca que je voyais le métier en débutant mais c'est comme ca que ca marche très bien chez moi...faut bien s'adapter/manger notre chapeau dans ce métier.
- Quand je fais un cours magistral c'est aucun bruit à part si je demande la participation, ce que j'essaye de faire le plus souvent, par contre si bavardage ou inattention j'interromps le cours et demande à l'élève de répèter, si c'est un élève à problème ca va chauffer graduellement de plus en plus...
- je n'explicite pas les phases du cours ca se passe tout seul
- en binome ils peuvent parler, en exercices aussi pour l'entre aide.
- il n'y a pas de petits débordements pour moi, c'est de suite un problème grave, un mauvais état d'esprit qui annonce le bordel à venir, quand j' "enguelle" quelqu'un c'est tout le monde à la même enseigne et c'est chaud, c'est plus tard que je personnalise.
Pour les retenues j'en mets très rarement, la dernière remonte à plusieures années, comme j'etais dans des collèges ou c'etait tellement du n'importe quoi, les élèves ne les faisaient pas et impossible d'obtenir quoi que ce soit des parents. Les punitions aussi j'en donne très peu, pas certain qu'ils les fasse ou pire ils s'en foutent de les faire/bacler.
Leur faire la morale je la fais en debut d'année ou de cours en révision, mais très peu par la suite car je trouve qu'on leur fait trop la morale "ce n'est pas bien ce que tu as fait c'est mal je sais que tu peux mieux faire blablabla.." ils ont parfaitement compris et ca les gonfle très souvent.
Par contre comme stratégie en réprimandant je peux dire qu'il m 'a decu (sur un ton de colère pas de morale) et faire comme si du coup j'etais encore plus en colère, ca passe très bien, ils acceptent très bien le retour négatif car tu les valorises en même temps.
Je dirai à toi de trouver les trucs qui te conviennes, mais l'état d'esprit c'est en début d'année de bien poser le cadre de travail. des règles très simples que tu expliques clairement. Après tu focalises ton attention sur les premiers débordements, aussi minimes soient ils et boum tu intervient énergiquement.
Par contre, évidement, si tu instaures de l'ordre il faut que ce soit pour leur servir un cours qui soit pas chiant parce que sinon y a rien a faire. Ce qui marche c'est varier les activités: cours, cours + les faire participer, animer, des exercices, exploitations de documents, manipulations, faire des mini "pauses" ou tu racontes des anecdoctes / tu leur demande un avis sur telle ou telle chose (ayant un rapport minimum avec le cours si possible...).
Mais en permanence si un début de problème apparait même si il y a une bonne ambiance tu interromps tout et tout de suite et tu passes en mode "je suis pas content ca va chauffer pour bidule c'est moi qui vous le dis...." La tenue de la classe avant le cours.
C'est pas du tout comme ca que je voyais le métier en débutant mais c'est comme ca que ca marche très bien chez moi...faut bien s'adapter/manger notre chapeau dans ce métier.
- 34crugerNiveau 4
Merci beaucoup, je prends littéralement note de ce que tu me conseilles, tu réponds parfaitement à mes interrogations (beaucoup plus que les formateurs et inspecteurs). Je ne crois pas au relativisme absolu et je pense que ce que tu décris sont des vraies solutions pour tout le monde (ta stratégie "tu m'as déçu" par exemple, je prends!).
J'ai compris des choses dans ce que tu dis, je sens que je ne suis pas très loin d'y arriver (moi aussi je suis carré, mais sûrement trop formel avec ces gamins, c'est un peu le problème).
Pour finir:
- je comprends ta loi 0-1 des débordements si on peut dire, mais tu "engueules" le gamin qui sort du cadre, pas plus que ça? pas de punition? mot dans le carnet? moi je trouve que c'est utile de ne jamais mettre de punition, mais le mot oui, pour 90% des gamins disons, ça peut marcher. Donnes moi des trucs concrets qui marchent!
- Pour les autres (10% disons) particulièrement difficiles, non suivis par leurs parents, conseilles-tu des stratégies car là j'ai vu que l'enguelade n'a plus trop d'effet? en fait, comment fais-tu une engueulade, à part tu m'as déçu je ne trouve pas d'arguments non usés jusqu'à la moelle genre "tu travailles pas", etc. J'ai constaté que je n'aimais pas engueuler les gamins car 1) j'essaye par tous les moyens d'être dans un respect mutuel avec les élèves 2) je cherche à être apprécié par les élèves (c'est pas bien mais je suis comme ça) 3) je ne crois pas que l'engueulade serve à qqc à moyen/long terme 4) je ne me sens pas très charismatique, alors mon engueulade je ne la sens pas très dissuasive (mais bon ça va, j'ai des enfants, je sais quand même faire!).
- comment occupes tu les gamins totalement largués (2 par classe en normal, ils s'incluent souvent mais pas toujours dans les précédents)?
Merci, après je te laisse tranquille!
J'ai compris des choses dans ce que tu dis, je sens que je ne suis pas très loin d'y arriver (moi aussi je suis carré, mais sûrement trop formel avec ces gamins, c'est un peu le problème).
Pour finir:
- je comprends ta loi 0-1 des débordements si on peut dire, mais tu "engueules" le gamin qui sort du cadre, pas plus que ça? pas de punition? mot dans le carnet? moi je trouve que c'est utile de ne jamais mettre de punition, mais le mot oui, pour 90% des gamins disons, ça peut marcher. Donnes moi des trucs concrets qui marchent!
- Pour les autres (10% disons) particulièrement difficiles, non suivis par leurs parents, conseilles-tu des stratégies car là j'ai vu que l'enguelade n'a plus trop d'effet? en fait, comment fais-tu une engueulade, à part tu m'as déçu je ne trouve pas d'arguments non usés jusqu'à la moelle genre "tu travailles pas", etc. J'ai constaté que je n'aimais pas engueuler les gamins car 1) j'essaye par tous les moyens d'être dans un respect mutuel avec les élèves 2) je cherche à être apprécié par les élèves (c'est pas bien mais je suis comme ça) 3) je ne crois pas que l'engueulade serve à qqc à moyen/long terme 4) je ne me sens pas très charismatique, alors mon engueulade je ne la sens pas très dissuasive (mais bon ça va, j'ai des enfants, je sais quand même faire!).
- comment occupes tu les gamins totalement largués (2 par classe en normal, ils s'incluent souvent mais pas toujours dans les précédents)?
Merci, après je te laisse tranquille!
- ThermoNiveau 7
- Non en effet le relativisme absolu je n'y crois pas non plus, je me demande même si ça ne porte pas une lourde responsabilité dans le fait que notre pays soit l'un de ceux où il y a le plus d'incivilités à l'école.
- Tu dis que tu es trop formel : c'est très bien comme démarche, rechercher ses points forts et faibles pour mieux s'adapter.
- le gamin qui sort du cadre : par engueler y a plusieurs niveaux et à partir d'un certain degré c'est du lourd (voire TRES) , sinon je peux le déplacer (soit tout devant soit tout derrière suivant le profil), mettre un mot dans le carnet (mais il faut que ce soit important, sortant de l'ordinaire) je théatralise toujours dans ce cas. Depuis le début de l 'année j'ai du mettre 5/6 mots (pour 11 classes).
- Concernant le déplacement d'élève, à la première heure de cours de l'année je les regarde bien et ceux que je sent pas du tout je les sépare, si je sens pas un élève du fond je le rapproche, je reste vigilant sur le placement les heures suivantes (certains élèves ne peuvent vraiment pas s'empêcher de bavarder si ils sont à coté d'un copain bien précis).
- parmi les trucs concrets qui marchent y a aussi l'humour (qd tout va bien) ou l'ironie (en filigramme ou plus appuyée....) mais y a pas de recettes magiques non plus et c'est à toi d'essayer le plus de trucs possibles et qui te conviennent par rapport à ton caractère et surout aux élèves que tu as en face de toi. Y a heureusement plusieures facons d'y arriver.
- les plus difficiles, déjà ce que je fais c'est chercher à identifier son profil, comment ça fonctionne dans sa tête, quelles sont ses motivations, ses points forts, ses points faibles. Y a tout pleins de profils différents.
Exemple : Si c'est un élève en souffrance (donc pas un immature qui fait le zouave pour amuser la galerie par exemple) ma stratégie : il faut créer un lien à travers un dialogue (même court), n'importe quoi pourvu qu'il arrête un moment de te voir comme un prof, du coup faut plus parler comme un prof, après reprendre le cours et essayer de s"occuper" de lui en l 'interrogeant, le motivant,...maintenant si c'est un cas très lourd, tu ne pourra peut être pas grand chose...
Sinon pour répondre à tes différents points :
- 1) le respect vis à vis des élèves est fondamental mais pour moi ca n'a rien a voir avec une enguellade, je fais un retour négatif sur un comportement jamais sur l'individu. C'est le comportement que je veux changer.
- 2) personnellement je ne cherche pas à être apprécié des élèves, je ne fais pas de démarche active dans ce sens, faire attention car venir vers eux en cherchant à se faire aimer alors qu'on ne les connait pas vraiment ça peut aboutir au résultat contraire et ça ne force pas le respect des enfants.
- 3) L'enguellade dans mon esprit est positive car elle participe à l'éducation, elle structure, c'est l'interdit oral qui est validé concrètement. Je ne crois pas que l'éducation d'un enfant doive absolument être une succession initerrompu de moments agréables. Pour moi l'enguellade est indissociable des règles, c'est constructif pour l'enfant. Evidement si tu prends plaisir à engueller quelqu'un alors on est clairement dans du négatif, voire malsain. Du coup j'ai aucun doute à utiliser l'enguellade.
4) si tu ne sent pas quelque chose alors essaye de trouver d'autres méthodes pour en minimiser l'usage, des méthodes qui conviennes à ton caractère.
En fait ce qu'il faudrait c'est pouvoir assister aux cours de plusieurs collègues pour s'inspirer des différentes façons de faire, faire sa propre cuisine en voyant comment les autres utilisent tel ou tel ingrédient. Faudrait qu'on puisse le faire entre nous de manière plus ou moins informelle sans obligation, surtout pas avec la hiérarchie/pédagogie théorique officielle du moment sur le dos.
- Tu dis que tu es trop formel : c'est très bien comme démarche, rechercher ses points forts et faibles pour mieux s'adapter.
- le gamin qui sort du cadre : par engueler y a plusieurs niveaux et à partir d'un certain degré c'est du lourd (voire TRES) , sinon je peux le déplacer (soit tout devant soit tout derrière suivant le profil), mettre un mot dans le carnet (mais il faut que ce soit important, sortant de l'ordinaire) je théatralise toujours dans ce cas. Depuis le début de l 'année j'ai du mettre 5/6 mots (pour 11 classes).
- Concernant le déplacement d'élève, à la première heure de cours de l'année je les regarde bien et ceux que je sent pas du tout je les sépare, si je sens pas un élève du fond je le rapproche, je reste vigilant sur le placement les heures suivantes (certains élèves ne peuvent vraiment pas s'empêcher de bavarder si ils sont à coté d'un copain bien précis).
- parmi les trucs concrets qui marchent y a aussi l'humour (qd tout va bien) ou l'ironie (en filigramme ou plus appuyée....) mais y a pas de recettes magiques non plus et c'est à toi d'essayer le plus de trucs possibles et qui te conviennent par rapport à ton caractère et surout aux élèves que tu as en face de toi. Y a heureusement plusieures facons d'y arriver.
- les plus difficiles, déjà ce que je fais c'est chercher à identifier son profil, comment ça fonctionne dans sa tête, quelles sont ses motivations, ses points forts, ses points faibles. Y a tout pleins de profils différents.
Exemple : Si c'est un élève en souffrance (donc pas un immature qui fait le zouave pour amuser la galerie par exemple) ma stratégie : il faut créer un lien à travers un dialogue (même court), n'importe quoi pourvu qu'il arrête un moment de te voir comme un prof, du coup faut plus parler comme un prof, après reprendre le cours et essayer de s"occuper" de lui en l 'interrogeant, le motivant,...maintenant si c'est un cas très lourd, tu ne pourra peut être pas grand chose...
Sinon pour répondre à tes différents points :
- 1) le respect vis à vis des élèves est fondamental mais pour moi ca n'a rien a voir avec une enguellade, je fais un retour négatif sur un comportement jamais sur l'individu. C'est le comportement que je veux changer.
- 2) personnellement je ne cherche pas à être apprécié des élèves, je ne fais pas de démarche active dans ce sens, faire attention car venir vers eux en cherchant à se faire aimer alors qu'on ne les connait pas vraiment ça peut aboutir au résultat contraire et ça ne force pas le respect des enfants.
- 3) L'enguellade dans mon esprit est positive car elle participe à l'éducation, elle structure, c'est l'interdit oral qui est validé concrètement. Je ne crois pas que l'éducation d'un enfant doive absolument être une succession initerrompu de moments agréables. Pour moi l'enguellade est indissociable des règles, c'est constructif pour l'enfant. Evidement si tu prends plaisir à engueller quelqu'un alors on est clairement dans du négatif, voire malsain. Du coup j'ai aucun doute à utiliser l'enguellade.
4) si tu ne sent pas quelque chose alors essaye de trouver d'autres méthodes pour en minimiser l'usage, des méthodes qui conviennes à ton caractère.
En fait ce qu'il faudrait c'est pouvoir assister aux cours de plusieurs collègues pour s'inspirer des différentes façons de faire, faire sa propre cuisine en voyant comment les autres utilisent tel ou tel ingrédient. Faudrait qu'on puisse le faire entre nous de manière plus ou moins informelle sans obligation, surtout pas avec la hiérarchie/pédagogie théorique officielle du moment sur le dos.
- 34crugerNiveau 4
Merci.
Totalement d'accord, je recherche encore, après 2 ans de métier, à voir des collègues en action. Mais ils sont réticents, ils ont peur du jugement, ou ils préparent une séance "anormale", comme si l'inspecteur était là! ce qui m'intéresse justement, c'est qu'il y ait des perturbations dans la classe, pour voir comment ils font. Mon tuteur, à une de ses séances agitées, m'avait dit: "il vaut mieux que tu reviennes plus dans cette classe, tu vois, c'est trop agité". J'étais resté perplexe, car je m'étais dit pendant la séance: "ça y est, je vois le métier, c'est maintenant que ça m'intéresse"!!
Pareil pour la mutualisation des documents d'ailleurs, on sent bc de réticences, chacun fait sa tambouille dans son coin.
Donc je trouve que les collègues sont globalement un peu perso et/ou infantilisés par le système, mais bon, il y en a quand même qui ne jugent pas, qui assument ce qu'ils font et qui sont positifs, c'est déjà ça!
Totalement d'accord, je recherche encore, après 2 ans de métier, à voir des collègues en action. Mais ils sont réticents, ils ont peur du jugement, ou ils préparent une séance "anormale", comme si l'inspecteur était là! ce qui m'intéresse justement, c'est qu'il y ait des perturbations dans la classe, pour voir comment ils font. Mon tuteur, à une de ses séances agitées, m'avait dit: "il vaut mieux que tu reviennes plus dans cette classe, tu vois, c'est trop agité". J'étais resté perplexe, car je m'étais dit pendant la séance: "ça y est, je vois le métier, c'est maintenant que ça m'intéresse"!!
Pareil pour la mutualisation des documents d'ailleurs, on sent bc de réticences, chacun fait sa tambouille dans son coin.
Donc je trouve que les collègues sont globalement un peu perso et/ou infantilisés par le système, mais bon, il y en a quand même qui ne jugent pas, qui assument ce qu'ils font et qui sont positifs, c'est déjà ça!
- Stacy93Niveau 2
Tout à fait d'accord avec vous deux : Pour faire un bon cours, il faut d'abord instaurer la discipline, sinon cela ne sert à rien ; ensuite c'est dommage que les profs ne veuillent pas que tu assistes à leur cours, car c'est la réalité sur le terrain. Je trouve que les profs devraient être plus collectifs et plus solidaires. Bon courage.34cruger a écrit:Merci.
Totalement d'accord, je recherche encore, après 2 ans de métier, à voir des collègues en action. Mais ils sont réticents, ils ont peur du jugement, ou ils préparent une séance "anormale", comme si l'inspecteur était là! ce qui m'intéresse justement, c'est qu'il y ait des perturbations dans la classe, pour voir comment ils font. Mon tuteur, à une de ses séances agitées, m'avait dit: "il vaut mieux que tu reviennes plus dans cette classe, tu vois, c'est trop agité". J'étais resté perplexe, car je m'étais dit pendant la séance: "ça y est, je vois le métier, c'est maintenant que ça m'intéresse"!!
Pareil pour la mutualisation des documents d'ailleurs, on sent bc de réticences, chacun fait sa tambouille dans son coin.
Donc je trouve que les collègues sont globalement un peu perso et/ou infantilisés par le système, mais bon, il y en a quand même qui ne jugent pas, qui assument ce qu'ils font et qui sont positifs, c'est déjà ça !
- InvitéeLoChaHabitué du forum
Merci Thermo pour tes conseils.
Je suis surement une prof trop laxiste. Je l'ai toujours été mais mon Etablissement n'a pas de règlement.
J'ai une classe de Terminale que j'avais déjà l'an dernier et qui me posait déjà problème :pas de prise de notes pour beaucoup d'élèves, pas de travail, bavardages.Je suis épuisée et stressée.
Je sens que je n'ai plus d’autorité sur certaines élèves.
J'en parle au CPE et prof principal mais visiblement, ça les embête. Deux collègues m'ont conseillé , demain, de leur dire en début d’heure que ceux qui ne bossent pas et bavardent auront un avertissement. J'aurai du le faire depuis longtemps bien sur! J'espère qu'il n'est pas trop tard. Le conseil de classe est dans 15 jours. Il faudrait donc avertir les parents
Je suis surement une prof trop laxiste. Je l'ai toujours été mais mon Etablissement n'a pas de règlement.
J'ai une classe de Terminale que j'avais déjà l'an dernier et qui me posait déjà problème :pas de prise de notes pour beaucoup d'élèves, pas de travail, bavardages.Je suis épuisée et stressée.
Je sens que je n'ai plus d’autorité sur certaines élèves.
J'en parle au CPE et prof principal mais visiblement, ça les embête. Deux collègues m'ont conseillé , demain, de leur dire en début d’heure que ceux qui ne bossent pas et bavardent auront un avertissement. J'aurai du le faire depuis longtemps bien sur! J'espère qu'il n'est pas trop tard. Le conseil de classe est dans 15 jours. Il faudrait donc avertir les parents
- Besoin de votre expertise mathématique : comment noter une progression ?
- Besoin de comparer : comment gérerait-on un tel élève dans votre lycée ?
- Besoin de votre expérience : comment expliquer cette technique de calcul ?
- A quoi sert la vie de classe et comment éviter les débordements
- Comment gérez-vous votre relation avec les autres adultes dans votre établissement ?
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