Le Goncourt 2015 à Matthias Enard pour "Boussole"

http://www.huffingtonpost.fr/2015/11/03/goncourt-2015-matthias-enard-boussole_n_8459382.html?utm_hp_ref=france

avec la première page du livre, qui donne envie avec un style magnifique qui me fait penser à Julien Gracq.

Excellent livre, surtout pour les amoureux d'Orient. Un style riche et abouti. C'était mon favori, comme indiqué sur un autre fil. Mais je suis curieux de savoir s'il aura du succès car c'est une lecture plutôt difficile. En attendant, bravo pour ce choix ! 👍

Reine Margot a écrit:http://www.huffingtonpost.fr/2015/11/03/goncourt-2015-matthias-enard-boussole_n_8459382.html?utm_hp_ref=france

avec la première page du livre, qui donne envie avec un style magnifique qui me fait penser à Julien Gracq.

A ce point :shock: ! Il faut absolument que je le lise alors.

Je croyais que le Goncourt était décerné le premier mercredi de novembre.

Il y a une guéguerre entre les différents prix qui fait que le calendrier est parfois bousculé.

Ce n'est pas cet écrivain qui a tenté de réécrire La Modification ? Je n'ai jamais pris le temps de le lire, même s'il est dans ma PAL. Vous me motivez ?

Parce qu'une Modification ne suffisait pas?

Botchan a écrit:Parce qu'une Modification ne suffisait pas?

N'entrons pas dans des querelles sur une des plus beaux livres du monde

Que j'avoue ne pas avoir fini... mais je m'y remettrai un jour, promis.

Une modification, ça ne me dit rien du tout chez Enard !
Je l'ai découvert à travers Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, et cette lecture reste parmi celles que j'emporterai avec moi jusqu'à la fin. C'est dire. J'ai beaucoup aimé également Rue des voleurs.

Je n'ai pu me résoudre à acquérir Boussole pour une raison vraiment idiote : la couverture qu'on lui a donnée est rebutante. Je suppose que je vais devoir attendre la parution en petit format.

Je n'ai pas lu Zone, à cause de tout le mal qu'on m'en a dit, et parce que je ne me sens pas le courage de lire un texte non ponctué.
J'ai très envie de découvrir La Perfection du tir. Serait-ce celui-ci qu'on aurait rapproché de La Modification ?

Dalva a écrit:Une modification, ça ne me dit rien du tout chez Enard !
Je l'ai découvert à travers Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, et cette lecture reste parmi celles que j'emporterai avec moi jusqu'à la fin. C'est dire. J'ai beaucoup aimé également Rue des voleurs.

Je n'ai pu me résoudre à acquérir Boussole pour une raison vraiment idiote : la couverture qu'on lui a donnée est rebutante. Je suppose que je vais devoir attendre la parution en petit format.

Je n'ai pas lu Zone, à cause de tout le mal qu'on m'en a dit, et parce que je ne me sens pas le courage de lire un texte non ponctué.
J'ai très envie de découvrir La Perfection du tir.

Ce n'est pas idiot du tout.

Tu crois ? C'est quand même bête de ne pas lire un livre parce qu'on n'en supporte pas la couverture. Il suffirait que je le recouvre. Mais pour tout dire, je la trouve racoleuse. Alors que ce n'est pas du tout un qualificatif qui lui convient.

Quand on achète un livre il risque de rester des années ou des décennies sur nos étagères donc autant que ce soit un bel objet. Il m'arrive d'acheter des livres dont la couverture est affreuse mais il faut que je sois vraiment motivé par le contenu, et au contraire j'achète aussi des livres parce que je les trouve jolis.

Et la première phrase pique un hémistiche à Hugo ! Du coup, je risque de passer ma lecture à chercher Victor caché, ça va me gâcher... Il faut que je pense à autre chose.

Botchan a écrit:Quand on achète un livre il risque de rester des années ou des décennies sur nos étagères donc autant que ce soit un bel objet. Il m'arrive d'acheter des livres dont la couverture est affreuse mais il faut que je sois vraiment motivé par le contenu, et au contraire j'achète aussi des livres parce que je les trouve jolis.

Mais peut-être que si je le lis, seront attachés à cette couverture des mots-sensations et des mots-souvenirs, et que je me mettrai à éprouver de la tendresse pour elle...

Dalva a écrit: Une modification, ça ne me dit rien du tout chez Enard !
Je l'ai découvert à travers Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, et cette lecture reste parmi celles que j'emporterai avec moi jusqu'à la fin. C'est dire. J'ai beaucoup aimé également Rue des voleurs.

Je n'ai pu me résoudre à acquérir Boussole pour une raison vraiment idiote : la couverture qu'on lui a donnée est rebutante. Je suppose que je vais devoir attendre la parution en petit format.

Je n'ai pas lu Zone, à cause de tout le mal qu'on m'en a dit, et parce que je ne me sens pas le courage de lire un texte non ponctué.
J'ai très envie de découvrir La Perfection du tir. Serait-ce celui-ci qu'on aurait rapproché de La Modification ?

J'ai beaucoup aimé Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants. Même réticence pour Zone. Mais la couverture ne m'empêchera pas de lire celui-là. 

J'aime bien la couverture, elle me rappelle une tres chouette expo vue l'annee derniere a l'Institut du Monde Arabe.

Voilà, c'est Zone

Je suis très contente pour lui.
Boussole est très abouti, plus facile à lire que Zone (que je n'ai pas terminé non plus !).
J'avais raconté sur un autre fil il y a quelque temps une anecdote concernant ce Goncourt.
En mai dernier nous avons reçu au collège un écrivain qui rentrait d'un salon littéraire. En discutant avec elle de nos goûts littéraires j'évoque Mathias Enard. Elle me dit que les journalistes présents à ce salon évoquaient déjà Enard comme lauréat du Goncourt. J'avais trouvé ça ahurissant avant même que le roman soit sorti !
Je suis très contente aussi car Mathias est un ancien camarade de lycée. Nous avons passé le bac ensemble.
Le texte que je préfère est un (tout) petit récit L'Alcool et la nostalgie, où l'on trouve déjà un personnage féminin du même prénom que celui de Boussole.

Bon, il semble avoir une bonne bouille et être de ces gens que j'ai envie de découvrir.

Dalva a écrit:Et la première phrase pique un hémistiche à Hugo !

Ah ? quoi donc, où ?

Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit
(V. Hugo, Demain dès l'aube..., vers 6)

Nous sommes deux fumeurs d'opium chacun dans son nuage, sans rien voir au dehors, seuls, sans nous comprendre jamais nous fumons [...].
(M. Enard, Boussole, page 7 lignes 1 à 3).

Et même le "seuls" sonne comme Hugo à mes oreilles.

Demain, dès l'aube a écrit:Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Mais je dois avouer que j'entends des vers partout, et sans doute n'est-ce pas volontaire ni même inconscient de la part d'Enard. Peut-être cette expression est-elle répandue. Il faudra que je lise le bouquin pour savoir.

Ah ben oui. Merci

Bah, on n'a pas besoin d'être obsédé par la métrique pour reconnaître que cette première phrase comporte quelques vers ou bouts de vers blancs.

Cripure a écrit:Bon, il semble avoir une bonne bouille et être de ces gens que j'ai envie de découvrir.

Ne vous en privez pas cher ami, c'est un enchantement et un grand voyage !