"J'autorise mon fils à exploser la tête de ce garçon!"

Un élève de 5ème s'est battu violemment et a envoyé à l'hôpital un autre élève qui l'avait insulté. Sanction donc, cela va sans dire.

Courrier de la maman qui refuse catégoriquement la punition et précise : "Ce garçon n'arrêtait pas d'embêter mon fils, ça fait des semaines que ça dure. J'en avais ras-le-bol de le voir rentrer en pleurs parce que l'autre le traitait de .... J'ai donc moi-même fini par autoriser mon fils à exploser la tête de ce casse-pied. Je ne veux pas que mon fils se laisse faire dans la vie."

Discussion donc, en salle des profs. Je remarque que certains collègues se rangent du coté de la mère, avec des nuances toutefois : "J'aurais dit sensiblement la même chose. Il arrive un moment où un bon coup de poing s'avère nécessaire. cela dit, moi, j'aurais accepté la sanction. L'école ne peut que refuser les actes de violence. Mais en tant que parent, je ne veux pas que mon fils/ma fille se laisse faire et devienne une lavette."

Que pensez-vous de ce principe d'éducation?

c'est vrai que cela ne doit pas ête facile de voir son enfant malheureux et les trucs du genre "s'il t'embête tu laisse couler" fait passer le gamin pour un faible et peut le transformer en tête de turc, "si on t'embête, tu le dis au CPE!!!" et là c'est sûr qu'il va se faire exploser dans un coin!!

Effectivement j'aurais tendance à dire de ne pas se laisser faire mais j'aurais peut-être précisé que les coups montrent une certaine faiblesse, celle de ne pas savoir s'exprimer. De plus, j'aurais limité l'action en disant une bonne gifle suffit pour humilier!

je crois qu'il faut apprendre aux enfants à ne pas tout accepter mais certainement pas en répondant par la violence, d'abord par principe, ensuite parce qu'on ne sait jamais comment fini une bagarre
que l'enfant se défende dans une bagarre d'accord
mais si on l'insulte il faut trouver autre chose et c'est là normalement que les adultes devraient prendre le relais et protéger l'enfant sauf que l'école n'a aucun pouvoir contre des insultes

J'ai été choquée, je vous l'avoue, par la lettre de la maman et par la réaction de mes collègues
Choquée en tant que mère et en tant qu'éducatrice.
Je ne comprends qu'on voie une solution dans la violence.
Quel que soit le motif, je ne supporterais pas que mes fils se battent.

Je le partage: je donnerai sans doute le même conseil. Si on t'emmerde défends-toi, défends les autres également. Quitte à mettre qq mandales, et à s'en prendre aussi.

Je mets toute fois un bémol: un coup de poing, oui, s'acharner non.

Ne pas être lâche, mais ne pas être un sauvage non plus.

Et ensuite assumer et accepter les sanctions, parce que la violence ne doit normalement pas être la solution.


Question: le harcèlement dont était victime cet élève avait-il été signalé?
Mais bon, on sait très bien être impuissant à juguler ce type de conflits entre élèves.

Sans aller jusqu'à "exploser la tête" de l'autre gamin, je serais aussi assez pour un "défends-toi, que diable !" parce que les mots, les belles phrases, ça fonctionne quand l'adversaire a deux sous d'intelligence et de bon sens, mais quand l'on a affaire à la force brutale et méchante, je crois qu'il faut aller au combat.....

Camélionne a écrit:
Quel que soit le motif, je ne supporterais pas que mes fils se battent.

Je crois qu'il y a de nombreuses causes au contraire qui méritent que l'on se battent pour elles...

Non, le harcèlement n'avait pas été signalé.
"une gifle, oui, mais pas plus ; un coup de poing oui, mais pas plus." Difficile de mettre une limite et de l'expliquer à un jeune.
Faut-il mesurer aussi la force de la gifle?
Minime ou pas, la violence, c'est la violence!

Clarianz a écrit:

Camélionne a écrit:
Quel que soit le motif, je ne supporterais pas que mes fils se battent.

Je crois qu'il y a de nombreuses causes au contraire qui méritent que l'on se battent pour elles...

Oui, certes, mais la question est de savoir quelles armes utiliser...
Se battre pour une cause avec les poings, c'est souvent la discréditer.

J'ai pu entendre les mêmes commentaires de certains parents.
Mais que dire ? Lorsque son enfant est souvent la victime et que l'administration ne fait RIEN !
Plusieurs parents sont déjà venus se plaindre auprès du principal et de l'adjointe mais ils ne prennent pas de sanction exemplaire pour punir ceux qui cherchent la bagarre. Résultat, les parents disent à leurs gamins de se défendre...
Je ne cautionne pas la violence mais voir son enfant systématiquement pris comme bouc émissaire, ce n'est pas facile non plus !

Certes, je conçois ce principe aisément!
Seulement, il faut bien avoir en tête qu'il y a certaine situation dans lesquelles il y a obligation morale justement à s'impliquer physiquement.

Sinon comment intervenir pour empêcher une agression, si la force ne peut pas être employée?

Clarianz a écrit:Je le partage: je donnerai sans doute le même conseil. Si on t'emmerde défends-toi, défends les autres également. Quitte à mettre qq mandales, et également à en prendre aussi.

Je mets toute fois un bémol: un coup de poing, oui, s'acharner non.

Ne pas être lâche, mais ne pas être un sauvage non plus.

Et ensuite assumer et accepter les sanctions, parce que la violence ne doit normalement pas être la solution.

tout comme toi!

Au collège un mec n'arrêtait pas de me mettre la main aux fesses ( chaque récré, dans les couloirs...), après m'être plainte à la vie scolaire, qui lui a dit "tu arrêtes de faire ça, hein?". Cela a continué ( 1 semaine) et j'ai fini par me jeter sur lui toutes griffes dehors ( lui surpris et humilié) et je n'ai plus jamais eu de problème!! J'ai été collé et ai totalement assumé. Lui a eu un mot dans son carnet disant que "son attitude dérangeait ses camarades". Bref c'est la solution que j'ai trouvée face à des adultes incompétents!

Sans encourager son fils à devenir une brute épaisse, je pense aussi qu'il faut qu'il sache se défendre. Contre un idiot qui l'insulte et le harcèle à longueur de temps, le dialogue ne sert à rien, pas plus que l'indifférence. Bien sûr la mère a tort car elle refuse une punition et qu'elle ne semble pas regretter que son rejeton ait eu la main un peu lourde...
Je suis donc d'accord avec Clarianz, Goloumine et Camille : "il t'embête, fais-lui un peu peur !"
Il ne s'agit pas de leur dire de taper tout ce qui bouge, je pense qu'un gamin peut comprendre !!

Bon, et puis, imaginez-vous 5mn dans la rue, à minuit, agressées par des loubards, avec un compagnon qui, au lieu de vous défendre, commence à palabrer en vain....

Oui, il ne faut pas se laisser faire.
Par contre conseiller à un gamin de lui "exploser la tête" n'est pas non plus un principe d'éducation !
Un peu de mesure donc.

Oui Clarianz, je crois aussi que si personne ne s'en était aperçu, la mère aurait d'abord du signaler que son gamin se faisait harceler. Quant à la violence quelle qu'elle soit, ce n'est jamais une solution. Mais il y a malheureusement des personnes qui n'use que de cette forme de "communication" à laquelle il faut savoir s'adapter si on veut qu'elles nous respectent (et pas seulement chez les enfants, j'en ai encore fait l'expérience il y a peu).
Donc pas d'accord pour l'acharnement (l'avoir envoyé à l'hôpital, c'est énorme!), pas d'accord avec la mère qui n'a apparemment averti personne, pas d'accord pour la violence, mais d'accord pour ne pas s'être laissé faire.

et fille comme garçon, hein...

Of course!

Clarianz a écrit:et fille comme garçon, hein...

tu l'as dit! :boxe:

le problème avec la solution de se défendre soi-même ce sont les élèves trop faibles pour le faire, comment font les gosses qui sont incapables de frapper l'autre (trop faible, trop timide, trop tout ce que vous voulez)?
le vrai problème c'est que les adultes devraient intervenir et le harcèlement d'un gamin devriat justifier une sanction exemplaire
mais je ne me fais pas d'illusion, quand un élève m'a traitée de "petite salope" j'ai dû gueuler pour obtenir une pauvre journée d'exclusion, alors entre élèves c'est le cadet des soucis de l'administration

Camille a écrit:Bon, et puis, imaginez-vous 5mn dans la rue, à minuit, agressées par des loubards, avec un compagnon qui, au lieu de vous défendre, commence à palabrer en vain....

Je parle bien des jeunes, et de la violence comme principe d'éducation.
Ce qui me choque, c'est qu'on présente ça comme une solution possible à un jeune.
Et que jamais la mère n'ait dit à son fils d'alerter le CPE ou les profs ;
que jamais elle n'ait elle-même appelé le bahut.

De manière plus générale, je trouve que parfois les parents se manifestent pour des conneries et qu'on ne les entend pas quand ils devraient nous signaler des choses importantes au contraire!
En tout cas, c'est souvent comme ça dans mon bahut.

Je ne voudrais pas pour autant que mes fils se laissent faire dans la vie, et ils savent bien, pour nous voir vivre que ce n'est pas dans nos habitudes, à mon mari et moi.

Camélionne a écrit:
De manière plus générale, je trouve que parfois les parents se manifestent pour des conneries et qu'on ne les entend pas quand ils devraient nous signaler des choses importantes au contraire!

tout à fait d'accord!!!

(Réponse à Arria) Alors que ça ne devrait pas... Ce qui m'étonne dans ce que raconte Camélionne, c'est que le gamin a été envoyé à l'hosto, donc qu'il n'y a eu personne pour les séparer avant! Or dans le cours de récré, y a quand même des surveillants (plus autant qu'avant, certes...)

Sessi a écrit:(Réponse à Arria) Alors que ça ne devrait pas... Ce qui m'étonne dans ce que raconte Camélionne, c'est que le gamin a été envoyé à l'hosto, donc qu'il n'y a eu personne pour les séparer avant! Or dans le cours de récré, y a quand même des surveillants (plus autant qu'avant, certes...)

Tu pointes du doigt l'explication : le manque de surveillants.
Cela dit, l'agresseur a poussé l'autre dans un petit escalier extérieur, et l'autre s'est mal réceptionné. Je ne crois qu'un surveillant aurait pu éviter les points de suture nécessaires.

En effet...