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DesolationRow
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sup�rieur - L'enseignement dans le supérieur au quotidien - Page 4 Empty Re: L'enseignement dans le supérieur au quotidien

par DesolationRow Lun 30 Nov 2015 - 15:32
RogerMartin a écrit:
e-Wanderer a écrit:C'est délicat en ce moment de prendre des collègues à la mutation, effectivement : quand il y a deux ou trois postes sur toute la France, c'est un signal terrible pour les thésards qui se présentent au recrutement. On hésite déjà à le faire pour un poste de PU (sauf à Paris), alors pour un poste de MCF, c'est vraiment une décision lourde ! De plus, on court toujours le risque qu'un MCF, logiquement plus avancé dans ses recherches, passe une HDR et cherche rapidement à partir : avec les contraintes budgétaires actuelles, il y a souvent un risque que le poste saute (surtout dans les disciplines menacées), donc on préfère aussi pour cette raison recruter un petit jeune pour sécuriser le poste et essayer de faire vivre un peu plus longtemps la discipline concernée.

De façon générale, il ne faut se présenter que sur des postes où on s'imagine vivre sur le long terme. Un parisien qui prend un poste à Brest ou à Pau doit être prêt à déménager sur place, sinon c'est rapidement la galère. La limite acceptable, en général, c'est 2 ou 3 heures de TGV (mais c'est aussi un sacré budget, auquel il faut rajoute l'hôtel). Au-delà, les gens souffrent vraiment.

Il est à moins de deux heures de Paris, cela ne lui a jamais pesé et il a toujours participé activement aux tâches collectives. Il ne s'attendait simplement pas à ce qu'en quelques années on transforme son enseignement de latin en cours de culture générale/rédaction du français pour non spécialistes (et par non spécialiste, j'entends étudiant de STAPS par ex.), cours pendant lesquels on lui demande expressément de ne plus prononcer le moindre terme technique en grammaire. Je ne vois pas en quoi cette torture qui lui est infligée permet de faire vivre l'enseignement du latin, là, il faut m'expliquer.

Je ne saurais mieux dire.
pamplemousses4
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par pamplemousses4 Lun 30 Nov 2015 - 15:43
RogerMartin a écrit:
elpenor08 a écrit:pale

Pfff... Je suis un peu largué sur l'état des LC dans les facs (je vieillis doucement...). Quelqu'un pourrait me faire un rapide status quaestionis? (je frémis déjà de ce que je vais lire, je dois être maso).

Je sais seulement qu'à l'université de Reims, par exemple, celle de feu Néraudau je crois, il n'y a plus que trois étudiants...

Reims je n'y comprends rien, on leur demandait déjà de fermer leur département d'allemand dans les années 90.

Oui, c'est bizarre là-bas. Ils font une promo hyper agressive de leur formation à distance en philosophie, ça en agace pas mal ailleurs.

Spoiler:
RogerMartin
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sup�rieur - L'enseignement dans le supérieur au quotidien - Page 4 Empty Re: L'enseignement dans le supérieur au quotidien

par RogerMartin Lun 30 Nov 2015 - 15:50
pamplemousses4 a écrit:
RogerMartin a écrit:
elpenor08 a écrit:pale

Pfff... Je suis un peu largué sur l'état des LC dans les facs (je vieillis doucement...). Quelqu'un pourrait me faire un rapide status quaestionis? (je frémis déjà de ce que je vais lire, je dois être maso).

Je sais seulement qu'à l'université de Reims, par exemple, celle de feu Néraudau je crois, il n'y a plus que trois étudiants...

Reims je n'y comprends rien, on leur demandait déjà de fermer leur département d'allemand dans les années 90.

Oui, c'est bizarre là-bas. Ils font une promo hyper agressive de leur formation à distance en philosophie, ça en agace pas mal ailleurs.

Spoiler:

Ce type de dumping des diplômes c'est particulièrement vache pour les autres facs qui elles aussi essaient de survivre. En général ce sont des dossiers qui ne passent pas le CNU, mais tout de même, ça sème le trouble et la confusion dans les rangs. Et quand les thésards en question se voient confier des cours, voire des heures en lycée affraid J'imagine qu'il y a moins de soucis de ce côté-là en philo, ce qui explique probablement que les collègues soient si "détendus". furieux

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par pamplemousses4 Lun 30 Nov 2015 - 16:03
RogerMartin a écrit:
pamplemousses4 a écrit:
RogerMartin a écrit:
elpenor08 a écrit:pale

Pfff... Je suis un peu largué sur l'état des LC dans les facs (je vieillis doucement...). Quelqu'un pourrait me faire un rapide status quaestionis? (je frémis déjà de ce que je vais lire, je dois être maso).

Je sais seulement qu'à l'université de Reims, par exemple, celle de feu Néraudau je crois, il n'y a plus que trois étudiants...

Reims je n'y comprends rien, on leur demandait déjà de fermer leur département d'allemand dans les années 90.

Oui, c'est bizarre là-bas. Ils font une promo hyper agressive de leur formation à distance en philosophie, ça en agace pas mal ailleurs.

Spoiler:

Ce type de dumping des diplômes c'est particulièrement vache pour les autres facs qui elles aussi essaient de survivre. En général ce sont des dossiers qui ne passent pas le CNU, mais tout de même, ça sème le trouble et la confusion dans les rangs. Et quand les thésards en question se voient confier des cours, voire des heures en lycée affraid J'imagine qu'il y a moins de soucis de ce côté-là en philo, ce qui explique probablement que les collègues soient si "détendus". furieux

Détrompe-toi, RM: de mon côté, 4 congés mat (le genre de remplacement qu'on peut prévoir à l'avance, donc): 1 TZR, mais 3 contractuels recrutés parmi ces fameux étudiants. Deux d'entre eux, sincèrement, ne s'en sont pas sortis du tout, c'était vraiment la cata tant en terme de contenu disciplinaire qu'en terme de "rayonnement" (comme disent les avis de notation). Le troisième, en revanche, très bon et identifié comme tel par l'inspection, était appelé avec insistance pour tous les remplacements de toute l'académie; il a finalement eu le concours, ouf, et c'était vraiment justice (les deux autres, en thèse pourtant, ne passent plus les concours après 4 tentatives aux notes calamiteuses). Eh bien, le rectorat l'a encore rappelé pendant son année de stage dans une autre académie pour qu'il vienne compléter son service ici affraid !
Et un premier congé de formation m'a été "retiré" pour nécessité de service, faute de remplaçant. Non, ici aussi, c'est tendu. Ca craint.
RogerMartin
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par RogerMartin Lun 30 Nov 2015 - 16:07
Effectivement, c'est dingue, même un petit vivier les rectorats ne savent pas le gérer...

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Niht
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sup�rieur - L'enseignement dans le supérieur au quotidien - Page 4 Empty Re: L'enseignement dans le supérieur au quotidien

par Niht Lun 30 Nov 2015 - 16:25
Philomèle a écrit:
Niht a écrit:Pas de devoirs autres que l'apprentissage régulier du cours, les étudiants sont "débordés" par leurs 25h de cours par semaine. Je fournis des feuilles d'exercices supplémentaires (avec une correction succincte). S'entraîne qui veut.

Spoiler:

Cela dit, j'ai pu constater l'effet d'un changement de maquette. Sous Pécresse (ou Chatel, ou Wauquiez, je ne sais plus), il avait fallu porter la maquette de Licence à 500 h par an (au lieu de 300 environ, précédemment). Comme cela devait être fait à moyens constants, cela n'a été appliqué qu'en L1. Dès la mise en oeuvre de la nouvelle maquette, j'ai vu l'épuisement des étudiants à partir des vacances de Toussaint.

Nous savons aussi par les évaluations annuelles de notre UFR que 75 % des L1 ont un travail salarié régulier ou ponctuel. Dans la région où je suis, d'autres ont également d'assez longs temps de transport : au-delà de deux heures par jour, c'est d'ailleurs une cause de décrochage en L1. Le car avec NRJ à fond, j'en ai fait l'expérience, difficile de travailler. Les choses s'améliorent en L2 et L3, après sélection naturelle : ne restent que les boursiers et les étudiants soutenus par leur famille, qui n'habitent pas trop loin de Grandeville-lès-Université. Les enseignants ne peuvent pas ignorer cette réalité. Demander de surcroît aux étudiants de travailler pour obtenir un diplôme dévalué, beau défi.

Je n'avais pas vu votre réponse.
Étonnamment, ce ne sont pas les étudiants qui travaillent pour payer leurs études qui se plaignent de la "surcharge de travail", ce sont souvent d'ailleurs ces étudiants qui vont rendre les travaux facultatifs...

Conversation entendue entre 2 étudiants :
" Pff je suis trop à la ramasse pour les cours là !
- Ah ouais trop de boulot ?
- C'est clair, avec la soirée de mercredi, le cours de salsa jeudi et la zumba vendredi, puis re-soirée samedi, j'ai pas le temps de bosser !" Rolling Eyes
Philomèle
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par Philomèle Lun 30 Nov 2015 - 17:02
Niht a écrit:
Philomèle a écrit:
Niht a écrit:Pas de devoirs autres que l'apprentissage régulier du cours, les étudiants sont "débordés" par leurs 25h de cours par semaine. Je fournis des feuilles d'exercices supplémentaires (avec une correction succincte). S'entraîne qui veut.

Spoiler:

Cela dit, j'ai pu constater l'effet d'un changement de maquette. Sous Pécresse (ou Chatel, ou Wauquiez, je ne sais plus), il avait fallu porter la maquette de Licence à 500 h par an (au lieu de 300 environ, précédemment). Comme cela devait être fait à moyens constants, cela n'a été appliqué qu'en L1. Dès la mise en oeuvre de la nouvelle maquette, j'ai vu l'épuisement des étudiants à partir des vacances de Toussaint.

Nous savons aussi par les évaluations annuelles de notre UFR que 75 % des L1 ont un travail salarié régulier ou ponctuel. Dans la région où je suis, d'autres ont également d'assez longs temps de transport : au-delà de deux heures par jour, c'est d'ailleurs une cause de décrochage en L1. Le car avec NRJ à fond, j'en ai fait l'expérience, difficile de travailler. Les choses s'améliorent en L2 et L3, après sélection naturelle : ne restent que les boursiers et les étudiants soutenus par leur famille, qui n'habitent pas trop loin de Grandeville-lès-Université. Les enseignants ne peuvent pas ignorer cette réalité. Demander de surcroît aux étudiants de travailler pour obtenir un diplôme dévalué, beau défi.

Je n'avais pas vu votre réponse.
Étonnamment, ce ne sont pas les étudiants qui travaillent pour payer leurs études qui se plaignent de la "surcharge de travail", ce sont souvent d'ailleurs ces étudiants qui vont rendre les travaux facultatifs...

Il me semble aussi que les étudiants qui ont un travail salarié raisonnable à côté (un jour ou deux par semaine, à la louche) sont en général motivés et bosseurs à l'université. Sans doute l'effet d'une motivation globale pour s' "accrocher", s'insérer dans la vie sociale et professionnelle. La fatigue ne les épargne pas pour autant (les cours du vendredi, ça sent l'écurie), qu'ils s'en plaignent ou serrent les dents.

Niht a écrit:Conversation entendue entre 2 étudiants :
" Pff je suis trop à la ramasse pour les cours là !
- Ah ouais trop de boulot ?
- C'est clair, avec la soirée de mercredi, le cours de salsa jeudi et la zumba vendredi, puis re-soirée samedi, j'ai pas le temps de bosser !" Rolling Eyes

Tu peux d'ores et déjà préparer son sujet pour la seconde session, je pense.
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User17706
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par User17706 Lun 30 Nov 2015 - 19:45
Pour les petites disciplines dans de petites facs (rapport au bout de conversation pamplemousse/RM), c'est regrettable mais il faut bien constater que l'impératif de survie peut l'emporter sur tous les autres.

En M1/M2 la notation connaît généralement une inflation, mais dans certaines disciplines, le degré de cette inflation est suffisamment variable d'une université à l'autre pour qu'il soit très difficile de se faire une idée de ce que vaut telle mention à tel diplôme. Il en résulte une situation dommageable pour tous, mais dont on voit mal comment elle serait évitée compte tenu de la réduction des débouchés (postes aux concours) et de l'ambiance de sauve-qui-peut généralisé.
e-Wanderer
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par e-Wanderer Mar 1 Déc 2015 - 13:22
RogerMartin a écrit:
e-Wanderer a écrit:C'est délicat en ce moment de prendre des collègues à la mutation, effectivement : quand il y a deux ou trois postes sur toute la France, c'est un signal terrible pour les thésards qui se présentent au recrutement. On hésite déjà à le faire pour un poste de PU (sauf à Paris), alors pour un poste de MCF, c'est vraiment une décision lourde ! De plus, on court toujours le risque qu'un MCF, logiquement plus avancé dans ses recherches, passe une HDR et cherche rapidement à partir : avec les contraintes budgétaires actuelles, il y a souvent un risque que le poste saute (surtout dans les disciplines menacées), donc on préfère aussi pour cette raison recruter un petit jeune pour sécuriser le poste et essayer de faire vivre un peu plus longtemps la discipline concernée.

De façon générale, il ne faut se présenter que sur des postes où on s'imagine vivre sur le long terme. Un parisien qui prend un poste à Brest ou à Pau doit être prêt à déménager sur place, sinon c'est rapidement la galère. La limite acceptable, en général, c'est 2 ou 3 heures de TGV (mais c'est aussi un sacré budget, auquel il faut rajoute l'hôtel). Au-delà, les gens souffrent vraiment.

Il est à moins de deux heures de Paris, cela ne lui a jamais pesé et il a toujours participé activement aux tâches collectives. Il ne s'attendait simplement pas à ce qu'en quelques années on transforme son enseignement de latin en cours de culture générale/rédaction du français pour non spécialistes (et par non spécialiste, j'entends étudiant de STAPS par ex.), cours pendant lesquels on lui demande expressément de ne plus prononcer le moindre terme technique en grammaire. Je ne vois pas en quoi cette torture qui lui est infligée permet de faire vivre l'enseignement du latin, là, il faut m'expliquer.
Je précise, pour commencer, que je suis tout aussi désolé que vous (toi et DR) de cette situation des Lettres Classiques. Par "continuer à faire vivre le latin", j'entendais "dans le domaine de la recherche", sachant que pour l'enseignement, malheureusement, c'est déjà cuit (faute de vivier étudiant). Dans mon université, il y a davantage d'enseignants de LC que d'étudiants de cette spécialité dans tout le cycle licence, et la préparation à l'agrégation, pourtant prévue et budgétée, n'ouvre plus depuis plusieurs années car il n'y a pas de candidat. Donc, deux solutions : soit les collègues de LC acceptent de faire autre chose (des options "mythologie", "théâtre antique", des cours de grammaire française etc., ou encore des tâches administratives pour récupérer une décharge de service), soit les postes sont fermés à l'occasion des départs en retraite et des mutations : c'est hélas aussi simple que cela…

Pour ma part, je suis prêt à tout faire pour sanctuariser les LC (comme on dit dans le jargon administratif), c'est-à-dire à me battre avec les collègues concernés pour que les seuils d'ouverture de cours ne leur soient pas appliqués, et pour maintenir les postes lorsqu'ils sont au mouvement. J'insiste aussi dans mes différents cours de grammaire / stylistique / lexicologie / histoire de la langue en faisant des allusions à l'étymologie ou aux constructions syntaxiques latines : j'espère susciter ainsi un petit intérêt pour les langues anciennes, même si c'est bien tardif. Mais je ne vois malheureusement pas ce que je peux faire de plus.
pamplemousses4
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par pamplemousses4 Mar 1 Déc 2015 - 14:34
Sauf que nous ne sommes pas non plus des irresponsables, dans le secondaire: je veux dire par là que, quand nous avons une connaissance à peu près convenable de ce qui se passe dans le supérieur pour y mettre encore régulièrement le nez ou par ce qu'en disent les copains MCF, il est difficile d'encourager benoîtement nos élèves à s'engager en LC ou en philosophie. C'est douloureux pour nous, mais nécessaire, que de devoir souligner le risque que représentent ces parcours; d'autant que nos élèves sont vraiment sans le sou. Ici, presque jamais de réorientation quand le choix initial de filière n'est pas confirmé, c'est direction la caisse du Leclerc du coin, l'intérim pour les plus veinards, ou une vie d'assistance maternelle pour garder son propre enfant à la maison avec ceux des autres (ce n'est malheureusement pas un cliché), avec un fort sentiment d'amertume qui se propage dans toute la famille - et donc, foutu aussi pour les petits frères et sœurs futurs bacheliers : "j'vous l'avais bien dit que les études longues, c'était pas pour moi".

Donc, assurément, je n'entretiens pas suffisamment le "vivier des étudiants", alors même que les élèves sont très enthousiastes chez nous, mais je ne me sens pas de dire à mes élèves que "oui, la philosophie, c'est têêêllement formateur, bien sûr, fonce, il t'en restera toujours quelque chose", propos que peuvent tenir mes collègues du lycée de centre-ville d'à côté, parce qu'en effet, leurs élèves peuvent se permettre financièrement quelques semestres à la fac pour le fun, ou pour une culture générale désintéressée.
C'est vraiment un cercle vicieux, et c'est un crève-cœur pour moi, qui dois calmer les ardeurs que je me suis employée à susciter, chez des élèves dont l'attitude intellectuelle est remarquable, mais qui peut-être ne seront pas très forts (je suis toujours très prudente, hein, parce que je peux me tromper, Dieu merci).

Et que dire du prof de LC dont les élèves veulent poursuivre pour enseigner le latin et le grec, plus que pour le français: l'intérêt pour les langues et les cultures anciennes est bien réel. Mais a-t-on le droit de ne pas leur dire qu'au mieux, latin et grec constitueront 20% de leur service (après négociations locales! furieux ), que peut-être l'ESPE les contraindra à basculer en LM parce que ça les gave d'ouvrir une prépa dans l'académie (oui oui), et que de toute façon, il n'y a aucun poste pour eux dans le supérieur même s'ils sont brillants? Bien sûr que cela éteint régulièrement des projets d'études, pas toujours, mais ce serait irresponsable de ne pas le leur dire. A eux ensuite de se prononcer, et de décider.

Sinon, honnêtement, les élèves qui semblent pouvoir se lancer à terme dans les concours en philo vont en CPGE (et même là, avec une course aux inscriptions en spé philo pour que le cours ne ferme pas, ça fait marrer les HK en fin d'année de voir le pauvre collègue aller à la pêche aux étudiants....), surtout avec le premier semestre "portail commun LSH" à la fac du coin: si c'est pour y continuer presque toutes les disciplines du lycée dans de grands amphis démotivés, remplis par les bacs pros oubliés par APB, autant aller faire une HK.

Vu d'ici, de l'autre côté du bac (!), c'est désespérant aussi, et humiliant pour nous qui abattons parfois un gros travail avec des élèves qui, je vous le promets, n'auraient pas spontanément lu du Platon ou du Cl. Rosset... Sad
MrBrightside
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par MrBrightside Mer 2 Déc 2015 - 12:28
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Marcel Khrouchtchev
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sup�rieur - L'enseignement dans le supérieur au quotidien - Page 4 Empty Re: L'enseignement dans le supérieur au quotidien

par Marcel Khrouchtchev Mer 2 Déc 2015 - 12:29
Ben quoi ça vient d'England, non?
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par MrBrightside Mer 2 Déc 2015 - 12:30
Haaaaaaaaaaa, j'avais pas vu ça comme ça Very Happy Toujours les mots qu'il faut, MK !
Marcel Khrouchtchev
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par Marcel Khrouchtchev Mer 2 Déc 2015 - 12:31
Sinon, c'est bête, mais des mails d'étudiants qui commencent par "Bonjour" et s'achèvent par "merci", ça me fait toujours plaisir (il faut dire que par chez moi, c'est l'exception, et non la règle, même s'ils savent pourtant que je ne réponds aux mails que s'ils sont rédigés en suivant certaines formes - et elles sont minimalistes, franchement).
Marcel Khrouchtchev
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par Marcel Khrouchtchev Mer 2 Déc 2015 - 12:31
MrBrightside a écrit:Haaaaaaaaaaa, j'avais pas vu ça comme ça Very Happy Toujours les mots qu'il faut, MK !

De rien, il faut s'entraider entre collègues, sinon on perd vite le moral Very Happy
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par MrBrightside Mer 2 Déc 2015 - 12:33
Oh, je devrais te présenter une de mes anciennes étudiantes, elle était tellement gentille qu'elle commençait toujours ses mails par "Bonjours". Very Happy

(Quant à l'étudiante qui m'a envoyée le mail plus haut, elle avait déjà demandé à ma collègue germaniste un "contrendu"... :| )
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par Niht Mer 2 Déc 2015 - 12:50
Un de mes étudiants m'a envoyé un mail me demandant si "le contrôle de mardi prochain était maintenant" (je précise que je suis en arrêt cette semaine). D'après vous, qu'a-t-il voulu dire ? Wink

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par mafalda16 Mer 2 Déc 2015 - 12:53
Maintenant / maintenu ?
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par Niht Mer 2 Déc 2015 - 12:54
Gagné !

Étudiant de L2, hein.

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par mafalda16 Mer 2 Déc 2015 - 13:04
Niht a écrit:Gagné !

Étudiant de L2, hein.

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lisette83
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par lisette83 Mer 2 Déc 2015 - 13:08
N'avait-il pas un smartphone avec termes proposés ? cela m'arrive aussi. Après, il aurait pu se relire !
Niht
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par Niht Mer 2 Déc 2015 - 13:34
Certainement, mais le téléphone propose plusieurs termes et l'utilisateur choisit, non (je n'ai pas de smartphone) ?

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par Marcel Khrouchtchev Mer 2 Déc 2015 - 13:36
Un étudiant de L3 m'a écrit hier en commençant par "Salut".
3mn plus tard, mail d'excuses, c'était destiné à "quelqu'un d'autre dans ses favoris". Donc mon adresse mail est dans les favoris de certains étudiants, moi ça me fiche la trouille.
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Erispoe
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par Erispoe Mer 2 Déc 2015 - 14:02
Des étudiants qui ne savent plus prendre un cours magistral en notes, qui ne reconnaissent pas le verbe "interdire" conjugué au présent à la 3ème personne du singulier, qui suivent des cours d' "englais" (en CPGE si j'ai bien suivi !)...
J'ai quitté les bancs de la fac il y a une quinzaine d'années et je tombe de haut.

Chers collègues du supérieur, je vous plains.
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par MrBrightside Mer 2 Déc 2015 - 14:18
Marcel Khrouchtchev a écrit:Un étudiant de L3 m'a écrit hier en commençant par "Salut".
3mn plus tard, mail d'excuses, c'était destiné à "quelqu'un d'autre dans ses favoris". Donc mon adresse mail est dans les favoris de certains étudiants, moi ça me fiche la trouille.

Un jour, un élève de MPSI s'était oublié et avait terminé un mail par "bisous". :lol:
Marcel Khrouchtchev
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par Marcel Khrouchtchev Mer 2 Déc 2015 - 14:24
MrBrightside a écrit:
Marcel Khrouchtchev a écrit:Un étudiant de L3 m'a écrit hier en commençant par "Salut".
3mn plus tard, mail d'excuses, c'était destiné à "quelqu'un d'autre dans ses favoris". Donc mon adresse mail est dans les favoris de certains étudiants, moi ça me fiche la trouille.

Un jour, un élève de MPSI s'était oublié et avait terminé un mail par "bisous". :lol:

:lol!: :lol!: :lol!:
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