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jésus
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sup�rieur - L'enseignement dans le supérieur au quotidien - Page 16 Empty Re: L'enseignement dans le supérieur au quotidien

par jésus Mer 20 Avr 2016 - 12:24
Désolé de penser que la philo offre cet indicateur non négligeable pour savoir qui va se débrouiller ou non en sciences humaines. Et désolé de penser que l'on sert encore à quelque chose.

Et je n'ai pas tout fait dit que seule la philosophie le pouvait. Sympa, ce philo bashing commun en salle des profs,présent aussi sur ce forum. Qui consiste à nous taper dessus à chaque fois qu'on rappelle notre existence et utilité.

Et navré d'avoir constaté avec mes ex-élèves que ce que je dis est vrai. Les plus à l'aise en philo ont rencontré le moins de difficultés en fac de sciences humaines. Là, c'est un truisme, à moins qu'effectivement votre philo bashing soit sincère...( c'est tellement courant)

Marcel Khrouchtchev
Marcel Khrouchtchev
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par Marcel Khrouchtchev Mer 20 Avr 2016 - 13:23
Sulfolobus a écrit:
jésus a écrit:
Su un autre topic, on se moquait de l'idée que j'avais émise selon laquelle les capacités à problématiser, faire un devoir argumenté, avoir une réflexion personnelle était un bon maître-étalon pour savoir si un lycéen allait s'en sortir ou non dans le supérieur...( sinon quoi la SVT, le sport, l'ecjs?) , maître-étalon négligé en général. La dissertation est à mon sens un exercice universitaire très important...bref. Après, on m'a refusé le fait d'être capable de dire au vue d'une année de terminale d'un élève et de son projet d'orientation si ça allait fonctionner en fac de sciences humaines....Même si l'élève n'est pas excellent, il faut avoir au minimum avoir compris de quoi il en retourne...c'est le ba-ba. C'est le véritable intérêt de la philo en terminale à mon sens...
Non, on t'a reproché de prétendre que seule la philosophie permettait cela. Je te rassure, on peut très bien se passer de la philosophie pour le savoir.

Au lycée ça me semble quand même évident.
C'est la seule discipline où on apprend encore un peu à penser, au-delà du par cœur.
Je me répète, mais ce que 95% des étudiants de L1 croient être une problématique n'en est jamais une, c'est catastrophique.
Ascagne
Ascagne
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par Ascagne Mer 20 Avr 2016 - 13:31
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] : Je ne pense pas qu'il y ait de philo bashing ici. Cependant, tes messages m'ont semblé parfois maladroits dans l'autre sujet, d'où cette impression. Concernant la philosophie, on ne peut pas en minorer les bienfaits en général ! Et il faut absolument conserver la philo en terminale (ailleurs, j'ai proposé de mettre en place un enseignement de philo, adapté, dès la première littéraire, ce qui me semble logique ; je ne sais pas ce qu'en pensent les professeurs de philosophie d'ailleurs).
Outre cela, au lycée, force est de constater que l'obligation de se retrouver face à une dissertation ou à un commentaire au bac en "philo" permet de faire travailler davantage les lycéens sur ces exercices. J'imagine que cet aspect forcé existe moins en français en seconde et en première, puisque, après tout, le lycéen peut toujours choisir l'écriture d'invention.
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jésus
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par jésus Mer 20 Avr 2016 - 13:36
On est d'accord avec ça.
Les cours de méthodo philosophique au lycée sont les seuls moments où on aborde ce qu'est une vraie problématique et non juste une reformulation.

Tout près de moi, ma nièce qui a passé son année à dénigrer la philo...( par un prof normalien, agrégé, pas par un petit prof remplaçant , hein) et à faire l'impasse complètement et à refuser un tant soit peu d'aide est en train de "foirer" sa première année de fac. Avec un profil bon élève dans toutes les matières, petite mention au bac. En cause, des dissertations dans les UE importants que ne viennent pas compenser des matières annexes pour le coup difficile pour elle ( ou qui n'apportent pas assez de points) . Et de sa génération, il y a énormément de profils comme ça. 80% de sa classe a trébuché pour le premier semestre de fac...
La faute à la découverte de la notation "fac" qui ne laisse plus passer l'absence de maîtrise d'une méthodologie et de la problématique à un moment donné. Il reste des cours de méthodo. Mais si comme le cas de ma nièce,  ces étudiants ont fait l'autruche ou l'impasse avec la méthodologie trop longtemps en terminale. Le "mal" est trop profond pour être résolu en première année de fac suffisamment à temps pour s'éviter les rattrapages ou le réorientation...

Le fait de ne pas pouvoir se raccrocher au par-coeur fait peur. Si on ne juge pas sur des connaissances brutes, la notation est floue. Le prof note n'importe comment, on ne sait pas ce qu'il attend. On décroche. On fait des devoirs où on recrache le cours. On a 8/9 si le prof est sympa. On arrête de prendre une matière où les méthodes habituelles de travail ne fonctionnent pas et où les heures de travail ne se retrouvent pas dans une bonne note... Pour peu que le prof fasse "fantaisiste" cela accrédite ces idées en peu de temps. Fantaisiste au sens de différent des autres profs dans sa manière de penser et de s'exprimer et c'est fini...Et derrière, aucun effort de l'élève pour dépasser ça et écouter son prof ( qui n'a déjà plus de crédit) sur l'utilité de ce qu'il propose à la classe pour l'après...et le supérieur. C'est ce que se dit l'élève de base et ce que vit souvent le prof de philo désemparé.


Dernière édition par jésus le Mer 20 Avr 2016 - 13:46, édité 1 fois
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Bouboule
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par Bouboule Mer 20 Avr 2016 - 13:46
Marcel Khrouchtchev a écrit:
Sulfolobus a écrit:
jésus a écrit:
Su un autre topic, on se moquait de l'idée que j'avais émise selon laquelle les capacités à problématiser, faire un devoir argumenté, avoir une réflexion personnelle était un bon maître-étalon pour savoir si un lycéen allait s'en sortir ou non dans le supérieur...( sinon quoi la SVT, le sport, l'ecjs?) , maître-étalon négligé en général. La dissertation est à mon sens un exercice universitaire très important...bref. Après, on m'a refusé le fait d'être capable de dire au vue d'une année de terminale d'un élève et de son projet d'orientation si ça allait fonctionner en fac de sciences humaines....Même si l'élève n'est pas excellent, il faut avoir au minimum avoir compris de quoi il en retourne...c'est le ba-ba. C'est le véritable intérêt de la philo en terminale à mon sens...
Non, on t'a reproché de prétendre que seule la philosophie permettait cela. Je te rassure, on peut très bien se passer de la philosophie pour le savoir.

Au lycée ça me semble quand même évident.
C'est la seule discipline où on apprend encore un peu à penser, au-delà du par cœur.

Je me répète, mais ce que 95% des étudiants de L1 croient être une problématique n'en est jamais une, c'est catastrophique.


???
Vous jugez sur les épreuves du baccalauréat ou vous avez une vision étendue de ce qui se fait dans les classes du secondaire ?
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jésus
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par jésus Mer 20 Avr 2016 - 13:54
Le truc , avec les autres matières du secondaire, est qu'il y a toujours une manière d'éviter la dissertation ou d'en faire un "modèle réduit" et non une dissertation entière ( je parle des filières générales)
Et l'explication de texte en philo demande des capacités de problématisation ( pas de questions pour diriger la réflexion)

Ou pour le bac de français, la problématique est donnée en classe par le prof, il reste à la savoir et à dérouler, non?
Marcel Khrouchtchev
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par Marcel Khrouchtchev Mer 20 Avr 2016 - 13:57
Bouboule a écrit:
Marcel Khrouchtchev a écrit:
Sulfolobus a écrit:
jésus a écrit:
Su un autre topic, on se moquait de l'idée que j'avais émise selon laquelle les capacités à problématiser, faire un devoir argumenté, avoir une réflexion personnelle était un bon maître-étalon pour savoir si un lycéen allait s'en sortir ou non dans le supérieur...( sinon quoi la SVT, le sport, l'ecjs?) , maître-étalon négligé en général. La dissertation est à mon sens un exercice universitaire très important...bref. Après, on m'a refusé le fait d'être capable de dire au vue d'une année de terminale d'un élève et de son projet d'orientation si ça allait fonctionner en fac de sciences humaines....Même si l'élève n'est pas excellent, il faut avoir au minimum avoir compris de quoi il en retourne...c'est le ba-ba. C'est le véritable intérêt de la philo en terminale à mon sens...
Non, on t'a reproché de prétendre que seule la philosophie permettait cela. Je te rassure, on peut très bien se passer de la philosophie pour le savoir.

Au lycée ça me semble quand même évident.
C'est la seule discipline où on apprend encore un peu à penser, au-delà du par cœur.

Je me répète, mais ce que 95% des étudiants de L1 croient être une problématique n'en est jamais une, c'est catastrophique.


???
Vous jugez sur les épreuves du baccalauréat ou vous avez une vision étendue de ce qui se fait dans les classes du secondaire ?

Je juge de ce que 7 ans d'enseignement en lycée, notamment comme prof principal de terminale pendant 5 ans, puis 4 ans comme responsable de L1 en histoire, m'ont montré de ce que savent les élèves de ce qu'est une problématique, et de quelles sont les matières dans lesquelles il suffit d'ingurgiter des trucs par cœur et de les ressortir. Et je range bien volontiers (et malheureusement) ma discipline dans ce lot funeste.
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par Bouboule Mer 20 Avr 2016 - 14:12
Marcel Khrouchtchev a écrit:
Bouboule a écrit:
Marcel Khrouchtchev a écrit:
Sulfolobus a écrit:
Non, on t'a reproché de prétendre que seule la philosophie permettait cela. Je te rassure, on peut très bien se passer de la philosophie pour le savoir.

Au lycée ça me semble quand même évident.
C'est la seule discipline où on apprend encore un peu à penser, au-delà du par cœur.

Je me répète, mais ce que 95% des étudiants de L1 croient être une problématique n'en est jamais une, c'est catastrophique.


???
Vous jugez sur les épreuves du baccalauréat ou vous avez une vision étendue de ce qui se fait dans les classes du secondaire ?

Je juge de ce que 7 ans d'enseignement en lycée, notamment comme prof principal de terminale pendant 5 ans, puis 4 ans comme responsable de L1 en histoire, m'ont montré de ce que savent les élèves de ce qu'est une problématique, et de quelles sont les matières dans lesquelles il suffit d'ingurgiter des trucs par cœur et de les ressortir. Et je range bien volontiers (et malheureusement) ma discipline dans ce lot funeste.


Pour moi ce n'est pas une question de discipline. La discipline dans le secondaire est un prétexte pour développer une formation. Et son efficacité dépend de ce que l'enseignant propose et comment on évalue.
On peut aller bien au-delà du par coeur dans toutes les disciplines.
Après, il se peut que les collègues de certaines disciplines soient plus dociles que d'autres pour mettre en oeuvre certaines pratiques bienveillantes. La philosophie n'étant enseignée qu'en terminale, les collègues sont peut-être moins infantilisés, je veux bien le croire.
Marcel Khrouchtchev
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par Marcel Khrouchtchev Mer 20 Avr 2016 - 14:20
Bouboule a écrit:
On peut aller bien au-delà du par coeur dans toutes les disciplines.

Si tu le dis.
Mais quand on passe l'année à apprendre aux élèves à faire une problématique, à essayer de trouver des sujets, à les mettre en garde contre l'inutilité de recracher le cours tel quel, et que les sujets du bac sont des titres de chapitres du programme, l'inutilité du discours du prof est flagrante.
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par Bouboule Mer 20 Avr 2016 - 14:26
Marcel Khrouchtchev a écrit:
Bouboule a écrit:
On peut aller bien au-delà du par coeur dans toutes les disciplines.

Si tu le dis.
Mais quand on passe l'année à apprendre aux élèves à faire une problématique, à essayer de trouver des sujets, à les mettre en garde contre l'inutilité de recracher le cours tel quel, et que les sujets du bac sont des titres de chapitres du programme, l'inutilité du discours du prof est flagrante.

C'est pour cela que je demandais si vous jugiez sur les épreuves du baccalauréat.
Le "tout pour le bac" est une catastrophe.
Marcel Khrouchtchev
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par Marcel Khrouchtchev Mer 20 Avr 2016 - 14:33
Bouboule a écrit:
Marcel Khrouchtchev a écrit:
Bouboule a écrit:
On peut aller bien au-delà du par coeur dans toutes les disciplines.

Si tu le dis.
Mais quand on passe l'année à apprendre aux élèves à faire une problématique, à essayer de trouver des sujets, à les mettre en garde contre l'inutilité de recracher le cours tel quel, et que les sujets du bac sont des titres de chapitres du programme, l'inutilité du discours du prof est flagrante.

C'est pour cela que je demandais si vous jugiez sur les épreuves du baccalauréat.
Le "tout pour le bac" est une catastrophe.

C'est bien connu que les profs de terminale se fichent royalement du bac et qu'ils ne se préoccupent pas de préparer leurs élèves, mais qu'ils les bourrent de choses inutiles.
Ne soyons pas hypocrites non plus.
Vivivava
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par Vivivava Mer 20 Avr 2016 - 15:04
jésus a écrit:Le truc , avec les autres matières du secondaire, est qu'il y a toujours une manière d'éviter la dissertation ou d'en faire un "modèle réduit" et non une dissertation entière ( je parle des filières générales)
Et l'explication de texte en philo demande des capacités de problématisation ( pas de questions pour diriger la réflexion)

Ou pour le bac de français, la problématique est donnée en classe par le prof, il reste à la savoir et à dérouler, non?

Non, seulement à l'oral. Les élèves doivent apprendre à problématiser (et non pas reformuler) le sujet pour l'écrit. Même si la dissertation est peu prise par les élèves, on peut les obliger à en faire au cours de l'année. Et comme dans d'autres matières, elle ne peut se réussir si elle est confondue avec un exposé de connaissances.
Marcel Khrouchtchev
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par Marcel Khrouchtchev Mer 20 Avr 2016 - 15:12
Vivivava a écrit:
jésus a écrit:Le truc , avec les autres matières du secondaire, est qu'il y a toujours une manière d'éviter la dissertation ou d'en faire un "modèle réduit" et non une dissertation entière ( je parle des filières générales)
Et l'explication de texte en philo demande des capacités de problématisation ( pas de questions pour diriger la réflexion)

Ou pour le bac de français, la problématique est donnée en classe par le prof, il reste à la savoir et à dérouler, non?

Non, seulement à l'oral. Les élèves doivent apprendre à problématiser (et non pas reformuler) le sujet pour l'écrit. Même si la dissertation est peu prise par les élèves, on peut les obliger à en faire au cours de l'année. Et comme dans d'autres matières, elle ne peut se réussir si elle est confondue avec un exposé de connaissances.

:lol: :lol: :lol:
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par Bouboule Mer 20 Avr 2016 - 16:35
Marcel Khrouchtchev a écrit:
Bouboule a écrit:
Marcel Khrouchtchev a écrit:
Bouboule a écrit:
On peut aller bien au-delà du par coeur dans toutes les disciplines.

Si tu le dis.
Mais quand on passe l'année à apprendre aux élèves à faire une problématique, à essayer de trouver des sujets, à les mettre en garde contre l'inutilité de recracher le cours tel quel, et que les sujets du bac sont des titres de chapitres du programme, l'inutilité du discours du prof est flagrante.

C'est pour cela que je demandais si vous jugiez sur les épreuves du baccalauréat.
Le "tout pour le bac" est une catastrophe.

C'est bien connu que les profs de terminale se fichent royalement du bac et qu'ils ne se préoccupent pas de préparer leurs élèves, mais qu'ils les bourrent de choses inutiles.
Ne soyons pas hypocrites non plus.

Je ne suis pas hypocrite.
Je fais la différence entre une discipline et le choix de l'enseignant qui en a la charge.
Si effectivement dans la plupart des terminales, tout tourne autour du bac, ce n'est pas le cas dans toutes.
Vu le taux de réussite au baccalauréat et le peu d'enjeu qu'il représente (en S notamment), on peut sans mauvaise conscience préparer le supérieur.
Marcel Khrouchtchev
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par Marcel Khrouchtchev Mer 20 Avr 2016 - 17:04
Quand je disais que j'avais enseigné en terminale, c'est aussi en S, je vois à peu près ce qui s'y passe et j'ai aussi des étudiants de L1 qui ont fait S (je sais, je sais, des mauvais sûrement s'ils se retrouvent là), ils ne savent pas beaucoup plus que les autres ce qu'est une problématique.
Je suis parfaitement conscient qu'en S on a des petits champions face à soi, des cadors des lycées. Mais pour les plus nuls d'entre eux qui doivent se résoudre à faire de l'histoire, ça ne se voit pas tant que ça.
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par Bouboule Mer 20 Avr 2016 - 17:21
Marcel Khrouchtchev a écrit:Quand je disais que j'avais enseigné en terminale, c'est aussi en S, je vois à peu près ce qui s'y passe et j'ai aussi des étudiants de L1 qui ont fait S (je sais, je sais, des mauvais sûrement s'ils se retrouvent là), ils ne savent pas beaucoup plus que les autres ce qu'est une problématique.
Je suis parfaitement conscient qu'en S on a des petits champions face à soi, des cadors des lycées. Mais pour les plus nuls d'entre eux qui doivent se résoudre à faire de l'histoire, ça ne se voit pas tant que ça.

On est d'accord mais on s'éloigne de la remarque initiale : "la philosophie comme seule discipline où on réfléchit encore au lycée."
Tu juges les disciplines qui font réfléchir au travers des étudiants que tu as ou des élèves que tu as eus.

Si certains collègues d'histoire ou autres ont abandonné l'idée de faire réfléchir, ce n'est pas à cause de la discipline mais de leur choix de ne plus se condacrer qu'à la préparation du bac, où on obtient 10 ou à peu près en resservant un chapitre ou en paraphrasant les documents proposés. Il se peut aussi que les élèves zappent systématiquement toute tentative de les initier à ces méthodes.

En physique, si j'abandonne toute ambition de modélisation et de formalisation mathématique, ce ne sera pas très grave pour le bac mais mes élèves ne seront pas préparés au supérieur. Etc...

Marcel Khrouchtchev
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par Marcel Khrouchtchev Mer 20 Avr 2016 - 17:23
Bouboule a écrit:
Tu juges les disciplines qui font réfléchir au travers des étudiants que tu as ou des élèves que tu as eus.

Et toi au travers de ce que font tes collègues. Sans doute ceux que tu vois.
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par Bouboule Mer 20 Avr 2016 - 17:28
Marcel Khrouchtchev a écrit:
Bouboule a écrit:
Tu juges les disciplines qui font réfléchir au travers des étudiants que tu as ou des élèves que tu as eus.

Et toi au travers de ce que font tes collègues. Sans doute ceux que tu vois.

L'avantage est qu'il me suffit d'un contre-exemple pour démonter l'affirmation qu'il n'y a plus qu'en philosophie qu'on réfléchit, non ?
Marcel Khrouchtchev
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par Marcel Khrouchtchev Mer 20 Avr 2016 - 17:31
Bouboule a écrit:
Marcel Khrouchtchev a écrit:
Bouboule a écrit:
Tu juges les disciplines qui font réfléchir au travers des étudiants que tu as ou des élèves que tu as eus.

Et toi au travers de ce que font tes collègues. Sans doute ceux que tu vois.

L'avantage est qu'il me suffit d'un contre-exemple pour démonter l'affirmation qu'il n'y a plus qu'en philosophie qu'on réfléchit, non ?

Oui, bien entendu. Tu as donc raison. On apprend à réfléchir dans toutes les disciplines.
Tout va bien en somme, c'est sans doute moi qui ne suis pas suffisamment bienveillant avec ces étudiants qui savent faire de brillantes problématiques qui commencent invariablement par "dans quelle mesure...?" Sleep
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par Bouboule Mer 20 Avr 2016 - 17:47
Marcel Khrouchtchev a écrit:
Bouboule a écrit:
Marcel Khrouchtchev a écrit:
Bouboule a écrit:
Tu juges les disciplines qui font réfléchir au travers des étudiants que tu as ou des élèves que tu as eus.

Et toi au travers de ce que font tes collègues. Sans doute ceux que tu vois.

L'avantage est qu'il me suffit d'un contre-exemple pour démonter l'affirmation qu'il n'y a plus qu'en philosophie qu'on réfléchit, non ?

Oui, bien entendu. Tu as donc raison. On apprend à réfléchir dans toutes les disciplines.
Tout va bien en somme, c'est sans doute moi qui ne suis pas suffisamment bienveillant avec ces étudiants qui savent faire de brillantes problématiques qui commencent invariablement par "dans quelle mesure...?" Sleep

Non, tout ne va pas bien, si tu tombes sur mes interventions sur l'enseignement de la physique-chimie et des mathématiques au lycée, tu verras que je critique très fortement les programmes et les consignes. Je souhaitais juste nuancer le raccourci (Jésus ?) qui assimile la discipline à la façon dont elle est utilisée actuellement pour remplir le secondaire.

Ce qui m'intéresse essentiellement en terminale, c'est de préparer les élèves aux exigences du supérieur, le bac étant devenu une formalité pour 90% d'entre eux. Je suis loin de réussir avec tous mais j'ai la prétention de dire que certain(e)s sont prêt(e)s. Avec d'autres qui malgré une année à buller s'engagent quand même en L1 sciences voire en CPGE, on commence à zéro et j'imagine bien les collègues qui les ont s'arracher les cheveux en disant que je n'ai préparé qu'au bac.
Le premier semestre des CPGE moyennes est devenu un semestre d'adaptation aux exigences du supérieur, je suppose que c'est pareil en L1, il faut s'y faire et partir de zéro.

(La dernière discussion avec un collègue de CPGE moyenne : "si on est honnête sur le niveau réclamé en fin de première année, il faut refuser le passage en seconde année à la moitié de la classe, or nous on trie à l'entrée et on a l'impression de partir vraiment doucement par rapport à 2012, je me demande comment ils font en L1".)
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jésus
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par jésus Mer 20 Avr 2016 - 18:13
Exact, l'enjeu en terminale est de préparer au supérieur car le bac est devenu une formalité administrative. Et donc, on fait quoi de l'année de terminale?

Et lors de mes interventions, je ne critique pas la matière en soi mais son enseignement dans le secondaire. La philosophie , si on veut la faire correctement en filières générales se réduit beaucoup moins à des exercices scolaires lambda que les autres matières...Mais la dissertation est un exercice scolaire comme un autre. Et ma volonté est de ne pas mettre la philo sur un piédestal , à la mettre à part. Mais cela reste l'une des rares matières où on peut se passer de manuel pour faire cours ( je ne l'utilise quasi jamais) car on construit son propre cours...

ben2510
ben2510
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par ben2510 Mer 20 Avr 2016 - 22:41
Bouboule a écrit:
Marcel Khrouchtchev a écrit:
Bouboule a écrit:
Marcel Khrouchtchev a écrit:

Et toi au travers de ce que font tes collègues. Sans doute ceux que tu vois.

L'avantage est qu'il me suffit d'un contre-exemple pour démonter l'affirmation qu'il n'y a plus qu'en philosophie qu'on réfléchit, non ?

Oui, bien entendu. Tu as donc raison. On apprend à réfléchir dans toutes les disciplines.
Tout va bien en somme, c'est sans doute moi qui ne suis pas suffisamment bienveillant avec ces étudiants qui savent faire de brillantes problématiques qui commencent invariablement par "dans quelle mesure...?" Sleep

Non, tout ne va pas bien, si tu tombes sur mes interventions sur l'enseignement de la physique-chimie et des mathématiques au lycée, tu verras que je critique très fortement les programmes et les consignes. Je souhaitais juste nuancer le raccourci (Jésus ?) qui assimile la discipline à la façon dont elle est utilisée actuellement pour remplir le secondaire.

Ce qui m'intéresse essentiellement en terminale, c'est de préparer les élèves aux exigences du supérieur, le bac étant devenu une formalité pour 90% d'entre eux. Je suis loin de réussir avec tous mais j'ai la prétention de dire que certain(e)s sont prêt(e)s.
Avec d'autres qui malgré une année à buller s'engagent quand même en L1 sciences voire en CPGE, on commence à zéro et j'imagine bien les collègues qui les ont s'arracher les cheveux en disant que je n'ai préparé qu'au bac.
Le premier semestre des CPGE moyennes est devenu un semestre d'adaptation aux exigences du supérieur, je suppose que c'est pareil en L1, il faut s'y faire et partir de zéro.

(La dernière discussion avec un collègue de CPGE moyenne : "si on est honnête sur le niveau réclamé en fin de première année, il faut refuser le passage en seconde année à la moitié de la classe, or nous on trie à l'entrée et on a l'impression de partir vraiment doucement par rapport à 2012, je me demande comment ils font en L1".)

Les collègues de sciences de mon lycée travaillent dans la même logique.
Cependant pour les élèves les plus faibles, et en fonction du projet d'études, à partir de la moitié de l'année de terminale on a tendance à essayer de sauver les meubles parfois, et à passer en mode bachotage avec ces élèves.

EDIT : quant à la prépa, cela fait quelques années que je ne lis plus leurs programmes, ils me rendent presque physiquement malade ; j'ai l'impression de voir ce que j'ai fait en terminale.

_________________
On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres : mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison. Henri Poincaré  La notion d'équation différentielle est le pivot de la conception scientifique du monde. Vladimir Arnold
gauvain31
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Empereur

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par gauvain31 Ven 22 Avr 2016 - 15:02
Sulfolobus a écrit:
Marcel Khrouchtchev a écrit:Rien ne changera tant que les meilleurs étudiants feront de l'évitement de la L1 l'alpha et l'omega de leur choix d'orientation.
Rien ne changera tant qu'ils auront raison de le faire.

Il faut être honnête : quand on compare les programmes d'une L1/L2 de sciences (mettons SVT que je connais mieux) et le programme de la prépa BCPST, même quelqu'un qui n'a jamais fait de sciences voit tout de suite que la seconde formation est :
- plus complète
- plus intense (plus de cours hebdomadaires à la semaine, période d'enseignement plus longue)
- mieux structurée
- plus personnalisées
- avec beaucoup plus de débouchés
- avec une meilleure mémorisation (le concours se passent sur les deux années et pas sur les 3 derniers mois).
Tant que les universités n'ouvriront pas des filières qui répondent à ces points-là, ça ne changera pas. On rajoute la sélectivité (relative) en prépa, les petites classes (enfin 48 quoi), les khôlles, les DS hebdomadaires... Comment voulez-vous hésiter ?

Ce qui est intéressant en sciences c'est que certaines universités ont ouvert des magistères (à partir de la L3) qui répondent à ces points-là : et le bilan est plutôt très positif : ce sont des formations reconnues, voire très très reconnues, qui forment des étudiants solides dans leur spécialité, souvent passionnés par ce qu'ils font, qui ont été suivis et guidés, avec des programmes d'enseignement cohérents sur 3 ans. Le problème est la rareté de ces formations : à ma connaissance 2 en biologie pour toute la France (je mets de côté les ENS) et toutes deux en région parisienne.

Est-ce que tu aurais les liens renvoyant sur ces formations stp? Cela m’intéresse
Niht
Niht
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sup�rieur - L'enseignement dans le supérieur au quotidien - Page 16 Empty Re: L'enseignement dans le supérieur au quotidien

par Niht Ven 22 Avr 2016 - 19:56
Dernier TD avant le partiel, je propose aux étudiants de travailler sur les sujets des années précédentes, de revenir sur des exercices, démonstrations de cours qui leur poseraient problème, etc.
Déjà 19 étudiants présents sur 25. Et seulement 5 sur les 19 qui ont travaillé pendant la séance. Les autres ? Jeux sur portable, discussions avec les voisins, regards dans le vide...
Le partiel est dans moins d'une semaine, tout va bien.

"Madame, l'entropie, c'est quelle lettre ? " (2e année qu'ils font de la thermodynamique)
"S"
"Ah c'est pas H ?"
"Non ça c'est l'enthalpie."
"Ah c'est pas G alors ?
"Non G c'est l'enthalpie libre." J'ai hésité à aller chercher une corde. 3 mois qu'on bosse sur ces notions, 3 mois !

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Rendash
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Bon génie

sup�rieur - L'enseignement dans le supérieur au quotidien - Page 16 Empty Re: L'enseignement dans le supérieur au quotidien

par Rendash Ven 22 Avr 2016 - 20:38
jésus a écrit:Désolé de penser que la philo offre cet indicateur non négligeable pour savoir qui va se débrouiller ou non en sciences humaines. Et désolé de penser que l'on sert encore à quelque chose.

Et je n'ai pas tout fait dit que seule la philosophie le pouvait. Sympa, ce philo bashing commun en salle des profs,présent aussi sur ce forum. Qui consiste à nous taper dessus à chaque fois qu'on rappelle notre existence et utilité.

Et navré d'avoir constaté avec mes ex-élèves que ce que je dis est vrai. Les plus à l'aise en philo ont rencontré le moins de difficultés en fac de sciences humaines. Là, c'est un truisme, à moins qu'effectivement votre philo bashing soit sincère...( c'est tellement courant)


Plus précisément, et plus honnêtement, ce que je t'ai reproché - puisqu'à la lecture de tes pleurnicheries, je comprends qu'il s'agit de mes propos - c'est de prétendre que seule la philosophie permet cela (oui oui, tu l'as dit). Et il ne s'agit pas tant de philo-bashing que de toi-bashing, en ce qui me concerne : se prétendre philosophe et capable de faire réfléchir autrui, et être capable dans le même temps de tant de raccourcis, d'approximations, de malhonnêteté ou de mauvaise compréhension des posts des autres, le tout dans un français approximatif, ça prête légèrement à rire.

Cela étant, bien évidemment que la philosophie est indispensable, est un bon indicateur de plein de choses, et que n'importe quel enseignant de terminale peut dire assez vite si tel ou tel élève peut se débrouiller l'année suivante ou pas. Personne n'a contesté ça, ce me semble.
...sauf toi, qui affirmes que tout le monde se fout de l'orientation, toi excepté :lol:

Je veux bien admettre qu'il ne s'agit là que de maladresses d'expression de ta part et que ce n'est pas réellement ton opinion ; m'enfin, ça reste un gros problème.



C'est marrant, Marcel, le "dans quelle mesure" figure sur les propositions de correction d'un certain nombre de mes partiels de L1 à L3 sup�rieur - L'enseignement dans le supérieur au quotidien - Page 16 248604097
Et tu as souligné, fort justement, que les meilleurs étudiants ne vont certainement pas en L1 ou L2. Ceux qui ont compris ce qu'est une problématique, et comment en formuler une, tu ne les vois pas avant la L3 ou le M1. N'est-il pas impossible de supposer, alors, que ceux qui vont en L1 puis en L2, sont ceux qui ne savent pas bâtir une dissert', ni problématiser? Razz



jésus a écrit:Mais cela reste l'une des rares matières où on peut se passer de manuel pour faire cours ( je ne l'utilise quasi jamais)  car on construit son propre cours...


Quelle matière ne peut pas se passer de manuel ? Rolling Eyes
Dans quelle mesure (Marcel, je te zute I love you ) utiliser le manuel interdit de construire son propre cours?
Marcel Khrouchtchev
Marcel Khrouchtchev
Enchanteur

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par Marcel Khrouchtchev Sam 23 Avr 2016 - 10:10
Rendash a écrit:C'est marrant, Marcel, le "dans quelle mesure" figure sur les propositions de correction d'un certain nombre de mes partiels de L1 à L3 sup�rieur - L'enseignement dans le supérieur au quotidien - Page 16 248604097
Et tu as souligné, fort justement, que les meilleurs étudiants ne vont certainement pas en L1 ou L2. Ceux qui ont compris ce qu'est une problématique, et comment en formuler une, tu ne les vois pas avant la L3 ou le M1. N'est-il pas impossible de supposer, alors, que ceux qui vont en L1 puis en L2, sont ceux qui ne savent pas bâtir une dissert', ni problématiser? Razz

Je crois que tu as bien décrit le problème3

Rendash a écrit:Dans quelle mesure (Marcel, je te zute  I love you ) utiliser le manuel interdit de construire son propre cours?

:lol: :lol: :lol: :lol:
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