L'enseignement dans le supérieur au quotidien

J'ai voulu faire quelque chose d'original avec des étudiants de L2 maths, la classification des pavages semi-réguliers du plan, parce que 1) c'est très joli et 2) tous les éléments nécessaires sont censés être largement à leur portée. Au lieu d'avoir une séance sympathique avec des étudiants qui se débrouillent tout seuls, c'est devenu un CM quand j'en ai eu marre d'attendre parce qu'il ne se passait rien, et certains n'ont même pas compris les calculs fractionnaires, ni le principe d'une recherche exhaustive... ( )

T'as l'air d'avoir tiré un beau lot toi :shock: Bon courage

Je corrige des copies de L1 maths. J'ai 6 copies blanches et au moins 10 zéros sur 27 copies.
Je précise que j'ai à peine corrigé la moitié du devoir .....

perso, j'en peux plus des étudiants de L1. La plupart s'en fichent et veulent des cours à la carte et surtout avoir leur semestre sans rien faire et c'est logique. Les mecs ne retirent pas leur casquette c'est hallucinant et quand on leur demande de le faire, on se fait agresser !!! Vraiment j'en suis dégoûtée de donner des TD.

GreenCpe a écrit:perso, j'en peux plus des étudiants de L1. La plupart s'en fichent et veulent des cours à la carte et surtout avoir leur semestre sans rien faire et c'est logique. Les mecs ne retirent pas leur casquette c'est hallucinant et quand on leur demande de le faire, on se fait agresser !!! Vraiment j'en suis dégoûtée de donner des TD.

C'est dans quelle discipline ?

Le bon côté de ce profil de L1, c'est qu'on ne les a pas en L2.

linkus a écrit:Je corrige des copies de L1 maths. J'ai 6 copies blanches et au moins 10 zéros sur 27 copies.
Je précise que j'ai à peine corrigé la moitié du devoir .....

Les dix zéros incluent les six copies blanches ?
Parce que 16 zéros sur 27 copies en ayant corrigé à peine la moitié du devoir, ça fait peur :lol: :lol: :lol:

ben2510 a écrit:

linkus a écrit:Je corrige des copies de L1 maths. J'ai 6 copies blanches et au moins 10 zéros sur 27 copies.
Je précise que j'ai à peine corrigé la moitié du devoir .....

Les dix zéros incluent les six copies blanches ?
Parce que 16 zéros sur 27 copies en ayant corrigé à peine la moitié du devoir, ça fait peur :lol: :lol: :lol:

Oui, c'est inclus. :shock:

Marcel Khrouchtchev a écrit:Le bon côté de ce profil de L1, c'est qu'on ne les a pas en L2.

Profitez-en. On vous forcera bientôt à les garder. Le doctorat pour tous ne saurait tarder.

Pierre-Henri a écrit:

Marcel Khrouchtchev a écrit:Le bon côté de ce profil de L1, c'est qu'on ne les a pas en L2.

Profitez-en. On vous forcera bientôt à les garder. Le doctorat pour tous ne saurait tarder.

Je me demande comment on pourrait nous forcer.
Je suis très pessimiste, mais vraiment très. Cependant, je ne vois vraiment pas comment on pourrait remettre en cause la souveraineté des jurys.
Et ces étudiants-là qui n'enlèvent pas leur casquette, écoutent de la musique et regardent des films en cours, ils ne veulent pas aller en L2, ils veulent simplement toucher les bourses et s'inscrire dans une autre L1 l'année suivante. Bref, personne n'a intérêt à ce qu'ils passent en L2.

Marcel Khrouchtchev a écrit:

Pierre-Henri a écrit:

Marcel Khrouchtchev a écrit:Le bon côté de ce profil de L1, c'est qu'on ne les a pas en L2.

Profitez-en. On vous forcera bientôt à les garder. Le doctorat pour tous ne saurait tarder.

Je me demande comment on pourrait nous forcer.
Je suis très pessimiste, mais vraiment très. Cependant, je ne vois vraiment pas comment on pourrait remettre en cause la souveraineté des jurys.
Et ces étudiants-là qui n'enlèvent pas leur casquette, écoutent de la musique et regardent des films en cours, ils ne veulent pas aller en L2, ils veulent simplement toucher les bourses et s'inscrire dans une autre L1 l'année suivante. Bref, personne n'a intérêt à ce qu'ils passent en L2.

:shock:

Ben oui, ils viennent pour la bourse.
Moi j'ai trouvé un moyen infaillible: pas de feuilles d'émargement, et ils ne viennent plus au bout de deux semaines, on peut travailler avec les vrais étudiants.

Marcel Khrouchtchev a écrit:
Je me demande comment on pourrait nous forcer.

Comme on nous force à pipeauter le brevet et le bac dans des proportions soviétiques, comme on nous impose un délire pédago-bureaucratique chaque année plus épuisant et humiliant : en sortant la matraque et en cognant fort. En prenant le temps, aussi, de frapper année après année, pendant des décennies, sans relâche, dans un système qui, quoi qu'on fasse, avance toujours dans la même direction, sans jamais reculer.

Surtout, en pratiquant le chantage affectif et idéologique à haute dose. Être contre, c'est refuser le progrès, c'est mépriser le peuple, être réactionnaire, raciste, c'est fairelejeudufrontnational. Les milieux intellectuels sont sensibles à cette propagande.

Quant aux étudiants, il suffira d'instaurer un passage automatique, comme dans le secondaire, qui les forcera à passer les années pour conserver leurs avantages sociaux.

Sauf que les jurys universitaires sont vraiment souverains. On ne subit (pour le moment?) aucune pression.
La pression, on se la met souvent soi-même en pensant à comment "remplir" la L2. Mais personne ne songe à y mettre ces étudiants "casquettes-écouteurs".

Marcel Khrouchtchev a écrit:

Pierre-Henri a écrit:

Marcel Khrouchtchev a écrit:Le bon côté de ce profil de L1, c'est qu'on ne les a pas en L2.

Profitez-en. On vous forcera bientôt à les garder. Le doctorat pour tous ne saurait tarder.

Je me demande comment on pourrait nous forcer.
Je suis très pessimiste, mais vraiment très. Cependant, je ne vois vraiment pas comment on pourrait remettre en cause la souveraineté des jurys.
Et ces étudiants-là qui n'enlèvent pas leur casquette, écoutent de la musique et regardent des films en cours, ils ne veulent pas aller en L2, ils veulent simplement toucher les bourses et s'inscrire dans une autre L1 l'année suivante. Bref, personne n'a intérêt à ce qu'ils passent en L2.

C'est déjà plus ou moins le cas quand on sait que le financement que reçoit l'université dépend du taux de succès de ses étudiants au diplôme. Alors pour garder des sous, des enseignements, on laisse passer. Et ça ne va pas s'arranger avec la non sélection en master.

La bonne nouvelle c'est que le doctorat pour tous c'est pas pour demain la veille, au moins en sciences, à cause de l'obligation de financement du doctorant.

Je confirme : il n'y a pas besoin de nous forcer, nous y arrivons très bien tout seuls. Venez assister à un jury dans mon établissement...

Confirmation et petite amertume de la semaine :
- comme beaucoup, on a de plus en plus de problèmes de discipline ou de comportement. Le sujet est soulevé en réunion. Constat : pour assurer la masse critique du département, qui soutient lui-même la masse critique de l'établissement menacé d'absorption par la fusion des universités du coin et à plus long terme par la fusion des régions, il faut remplir les promos de première année ; de fait, notre filière sélective ne sélectionne plus du tout. On prendra donc même des candidats dont la seule lecture du dossier laisse présager une scolarité, disons, difficile pour tout le monde.
- à l'autre bout, il faut assurer un taux de réussite suffisamment bon pour attirer des étudiants pour remplir la promo pour assurer la masse critique du département (etc.). Les multiples dossiers d'évaluation qui remontent au ministère se doivent d'afficher la réussite de tous les étudiants. En gros, sinon, on ferme.
Bref, on recrute toute bonne âme daignant venir chez nous et on s'arrange pour qu'elle sorte diplômée.
Quelle conclusion en tirer pour les conditions de travail de tout le monde et  pour la qualité de l'enseignement dans l'établissement ?

C'est décourageant pour tous ceux qui ont trimé afin d'obtenir leur diplôme...

Je viens d'apprendre que notre futur responsable d'année en licence maths-sciences sera...

Spoiler:

Niht a écrit:Je viens d'apprendre que notre futur responsable d'année en licence maths-sciences sera...

Spoiler:

Honnêtement je ne pense pas que ce soit nécessairement négatif. C'est une charge administrative, cela peut être un atout de ne pas être partie prenante je trouve.
Je suis responsable de diplôme, et y intervenir moi-même est plus gênant qu'utile dans ma façon de le gérer.

A ce compte-là, autant mettre quelqu'un qui n'y connaît franchement rien, un administratif par exemple, non ?

D'ailleurs, c'est vers cela qu'on se tourne dans mon établissement. Il paraît que les enseignants ne sont pas compétents pour évaluer les étudiants et pour discuter du passage ou non en année supérieure.

Ce serait l'idéal que des administratifs s'occupent des tâches... administratives!
En revanche, le passage en année supérieure ne relève pas des tâches administratives, c'est du ressort d'un jury, souverain et composé uniquement d'enseignants.

Osmie a écrit:

Marcel Khrouchtchev a écrit:
Je me demande comment on pourrait nous forcer.
Je suis très pessimiste, mais vraiment très. Cependant, je ne vois vraiment pas comment on pourrait remettre en cause la souveraineté des jurys.
Et ces étudiants-là qui n'enlèvent pas leur casquette, écoutent de la musique et regardent des films en cours, ils ne veulent pas aller en L2, ils veulent simplement toucher les bourses et s'inscrire dans une autre L1 l'année suivante. Bref, personne n'a intérêt à ce qu'ils passent en L2.

:shock:

 On n'en est quand même pas encore là chez nous ! La seule fois où j'ai dû faire un peu la police, c'était dans un cours de versification… dispensé à un amphi d'étudiants de L1 d'Arts du Spectacle. Le cauchemar : ça papotait dans tous les coins, ils n'en avaient strictement rien à secouer, étant bien entendu que le théâtre classique ne fait pas partie de leur horizon. Je les avais scandalisés avec un aphorisme que, toute modestie mise à part, j'oserais qualifier de "cripurien" :

Spoiler:

M'avaient énervé, ces petits :censure: !

Chez nous, en L1 c'est vraiment très fréquent que les étudiants regardent des films ou traînent sur Facebook en cours.
Je suis heureux de voir que ce n'est pas universellement répandu.

En ce moment, je fais beaucoup de TP informatique (du code donc pas des trucs très drôles) et je craignais que mes étudiants passent leur temps sur Facebook ou autre. Et pas du tout : sur les deux groupes que j'ai eu, pas un n'a allumé Facebook. Seul un éditeur de texte, la page où télécharger les séquences étudiées et le poly étaient ouverts.

Un bon tiers de l'amphi est collé à son portable.