Frustration avec un groupe

Bonjour, juste pour communiquer sur un malaise actuel.
J'ai eu un groupe de troisièmes parfois désagréables cette année (Enfin, surtout certains élèves ligués qui y seront allé à chaque fois de leur manière pour saboter l'ambiance ou trouver la faille malgré les tentatives que j'ai mis en place comme la communication avec les familles, les punitions et retenue, travaux sups et clashs liés aux provocations et perturbations...).
Pour autant, certains élèves ont été volontaires et agréables et l'année s'est passée en dents de scie avec de tres bons et de mauvais moments mais maintenant que c'est la fin, que les conseils sont passés et qu'ils ont eu leur orientation, il y a de plus en plus de relâchement/refus de travailler/passivité totale de la part de plus en plus d'élèves...et pour le petit noyau parfois de l'insolence/incivilité avec des attitudes hautaines ou de la provocation...
Qui plus est dans le noyau d'élèves ce qui me désole le plus c'est qu'ils ne sont pas comme ça avec les collègues (enfin pas avec tous mais pénibles avec certains de ce que j'ai cru comprendre mais pas jusqu'à l'insolence) mais bon peut-être mon statut de TZR ou encore jeune qui accentue ça? (J'arrive à ma cinquième année et je suis un peu agacé de ne pas trop y arriver avec eux)... Je précise que je n'ai pas ce souci avec mes autres groupes ni dans aucun de mes 2 autres établissements...mais voilà même si c'est la fin je ne les reverrai plus etc ça me laisse un arrière goût amer ces ambiances de classe et ces rapports de force qui me fatiguent et m'empêchent de me sentir serein avec ce groupe... j'en arrive à faire presque que du cours videoprojeté avec travail écrit en autonomie pour me préserver...bref je culpabilise et j'ai du mal à prendre de la hauteur...

Bonjour,
Bienvenue chez toi. Le métier de prof génère ce genre de situation et nous envoie, pour parodier Cyrano : dans la boue ou bien dans les étoiles, parfois dans la même heure. Il y a toujours un groupe ou une classe qui marche moins bien alors que la même chose fonctionne avec les autres, on en garde un mauvais sentiment d 'inachevé, d impuissance, de travail mal fait... et de culpabilité.
Ce dernier sentiment est souvent lié à un doute préexistant sur notre légitimité. C'est cette légitimité qu' on fragilise nous-mêmes quand on arrive dans un nouvel établissement, un nouveau niveau, un nouveau programme, ou quand un groupe nous résiste et nous fait douter. On risque alors de perdre nos bons réflexes et faire les mauvais choix de gestion de classe. Nous ne sommes pas parfaits, les élèves non plus, la fameuse "alchimie" n'est pas une science exacte.
Tous les profs engagés partagent l expérience que tu décris, tu n as donc aucune raison de culpabiliser.
Attention à ne pas te punir en les punissant.
Bon courage.

Pas beaucoup de conseils à te donner, j'aurais pu écrire le même message l'année dernière. Et puis au dernier conseil de classe, j'ai appris qu'Untel, qui m'en avait fait baver toute l'année et avait essayé de retourner le groupe contre moi, avait fait péter un plomb à une collègue adorable qui fait super bien son boulot, en avait insulté une autre dont la réputation n'est pourtant plus à faire, et avait été odieux avec un autre sur qui pourtant tout semble glisser. Comme quoi, on ne sait pas tout, inutile de se comparer aux collègues, surtout aux plus chevronnés parce que si on va sur cette voie, on se trouvera toujours moins doué en gestion de classe, moins/plus autoritaire, moins érudit... (note à moi-même, haha). Se remettre en question, oui, s'auto-flageller, non.
Donc bon, la fin de l'année est proche, des classes difficiles, on en a toujours au moins une par an ? Ou c'est juste moi ?   Si ça se passe bien dans tes autres classes, top ! Tu relativises bien la situation à la fin de ton message. S'ils n'avaient pas été aussi difficiles, ils n'auraient pas à "subir" des cours vidéoprojetés. N'inverse pas le problème et ne culpabilise pas.

Bizarrement j'ai remarqué que quel que soit le nombre de classes  (à partir de trois ça fonctionne à tous les coups), il y en a toujours une avec un fan-club dedans, à qui l'on pourrait faire faire n'importe quoi sans jamais aucun problème, qui fonctionne à l'enthousiasme et aux égards mutuels avec l'enseignant; une avec laquelle rien ne fonctionne, qui ne veut rien faire sauf embêter le prof, avec qui ça peut vite virer à l'enfer sur terre, et pour laquelle on pousse un soupir de soulagement quand on apprend par exemple qu'elle va en sortie et qu'on ne l'aura pas tel jour telle heure; et l'autre, ou les autres classes, qui ne confine(nt) à aucun extrême, avec qui ça roule un jour, moins bien un autre jour, sans trop de cahots.
C'est très étrange, mais j'ai toujours remarqué ce type de rapport "magique", "horrible","normal".
Pourtant a priori ils ont tous la même personne devant eux!
Si tu savais ce que font les 3e pro de mon lycée avec leurs enseignants dont certains sont ultra-chevronnés, ça te rassurerait! (je n'en ai pas cette année et m'en félicite). Leur attitude, si elle n'est pas correcte, peut s'expliquer de bien des façons, et ce n'est sûrement pas à toi de te remettre en cause (quant aux collègues avec qui "ça va", "pas de problème"..., fais-les un peu parler; la dernière fois que j'ai abordé ce chapitre, un collègue a fini par me lâcher qu'il avait la paix parce qu'il laissait les plus pénibles dormir affalés sur leur table... Donc...)
Ne t'inquiète pas c'est la loi du métier

Merci pour vos réponses qui aident à relativiser. Oui il faut prendre du recul même si c'est parfois dur...apres a ce stade de l'année que des gamins soient plus fatigués et moins performants notamment vu le contexte je peux comprendre après par contre les coups de sang liés aux petites incivilités et les effets de groupes malsains c'est plus difficile à gérer. Puis après la semaine a venir c'est le brevet et après les vacances, zen et lâcher prise...
P.S : oui je connais un peu le pro pour en avoir fait les 3emes prépa pro dur...par contre de bonnes surprises en pro commerce aussi...