- lumeekaExpert spécialisé
On a les mêmes références. :lol: (j'avais posté la vidéo page 2)Escargot Géant a écrit:Lefteris a écrit:J'aime bien la féminisation des noms dans le sport : une "sauteuse ", dans le cyclisme (où la France excelle chez les femmes, en passant:D ) , : une coureuse, une grimpeuse .
Pas mal aussi dans le domaine de sécurité, pour "maître- chien "
Une jour, je suis tombé sur un site par hasard, une espèce de dinguasse (prof agrégé en plus :shock: ) expliquait en gros qu'il faudrait imposer des pronoms neutres, dont elle montrait des exemples fabriqués par elle et ses copines.
Ce qui est "dinguasse" c'est pas plutôt de réaliser que énormément de noms masculins deviennent péjoratifs quand ils sont au féminin?
On peut imaginer qu'en utilisant ces mots au moment adéquat sans les censurer ou sans ricaner ils perdraient peut-être de cette connotation et reprendraient leur vrai sens. Ca ne me paraît pas si dinguasse. Alors que rigoler au féminin de maître-chien comme un(e) ado mal dégrossi (e) là oui je trouve ça dinguasse.
- Escargot GéantNiveau 8
:acl: De la haute culture en plus
- TristanaVénérable
VicomteDeValmont a écrit:Quelle mauvaise foi!
« Il convient tout d’abord de rappeler que les seuls féminins français en -eure (prieure, supérieure...) sont ceux qui proviennent de comparatifs latins en -or. Aussi faut-il éviter absolument des néologismes tels que professeure, ingénieure, auteure, docteure, proviseure, procureure, rapporteure, réviseure, etc. Certaines formes, parfois rencontrées, sont d’autant plus absurdes que les féminins réguliers correspondants sont parfaitement attestés. Ainsi chercheure à la place de chercheuse, instituteure à la place d’institutrice. On se gardera de même d’user de néologismes comme agente, cheffe, maîtresse de conférences, écrivaine, autrice... L’oreille autant que l’intelligence grammaticale devraient prévenir contre de telles aberrations lexicales.
Enfin, seul le genre masculin, qui est le genre non marqué (il a en effet la capacité de représenter les éléments relevant de l’un et de l’autre genre), peut traduire la nature indifférenciée des titres, grades, dignités et fonctions. Les termes chevalière, officière (de tel ordre), députée, sénatrice, etc., ne doivent pas être employés.»
http://www.academie-francaise.fr/actualites/feminisation-des-noms-de-metiers-fonctions-grades-et-titres
Parce que l'Académie Française, avec ses vieux mecs blancs et tous hétéros (oui, ok, il y a quelques femmes : et alors ? être une femme ne signifie pas être nécessairement féministe), va sans doute tenir compte de la question du sexisme inhérent à une langue, et de la manière dont cette approche de la langue peut modeler notre façon d'envisager les choses ?
Moi, je parle de "députée" et de "sénatrice", n'en déplaise à l'Académie Française.
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« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
On peut espérer qu'en créant des mots on va ensuite promouvoir ce qu'ils désignent.
C'est un peu la philosophie de la discrimination positive qui, avec la loi sur la parité, nous a donné les Morano et compagnie, je ne suis pas sûr que ce soit au service de la cause féministe.
C'est un peu la philosophie de la discrimination positive qui, avec la loi sur la parité, nous a donné les Morano et compagnie, je ne suis pas sûr que ce soit au service de la cause féministe.
- MoonchildSage
Prononcer un mot ou une formule en espérant changer la réalité, c'est un peu le principe de la magie, non ?Marcel Khrouchtchev a écrit:On peut espérer qu'en créant des mots on va ensuite promouvoir ce qu'ils désignent.
Comme quoi, il arrive que nous soyons d'accord ; on pourra toujours mettre ça au crédit de Nadine. :lol:Marcel Khrouchtchev a écrit:C'est un peu la philosophie de la discrimination positive qui, avec la loi sur la parité, nous a donné les Morano et compagnie, je ne suis pas sûr que ce soit au service de la cause féministe.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Tout arrive Moonchild!
- TristanaVénérable
Marcel Khrouchtchev a écrit:On peut espérer qu'en créant des mots on va ensuite promouvoir ce qu'ils désignent.
C'est un peu la philosophie de la discrimination positive qui, avec la loi sur la parité, nous a donné les Morano et compagnie, je ne suis pas sûr que ce soit au service de la cause féministe.
Il ne s'agit pas de promouvoir mais au contraire de mettre des mots sur une réalité qui existe.
C'est bien parce que les choses ont changé qu'on se pose la question de la féminisation de ces mots. Les auteures reconnues sont de plus en plus nombreuses : elles n'ont pas besoin de ce terme pour exister, mais il serait bien malgré tout qu'on utilise un terme adéquat pour coller à la nouvelle réalité.
Ta comparaison avec la parité n'a donc rien à faire ici, d'autant que des gros nazes qu'on subit parce qu'ils sont des hommes blancs, y'en a quand même un paquet depuis que l'humanité existe. Mais comme souvent, c'est la compétence de l'autre qui va être mise en question : à aucun moment on ne se dit que la discrimination existait déjà avant la discrimination positive, et qu'elle permettait à des tas d'incompétents de réussir, tout simplement parce qu'ils avaient le privilège d'être des hommes.
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« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
- WabiSabiHabitué du forum
Tristana a écrit:VicomteDeValmont a écrit:Quelle mauvaise foi!
« Il convient tout d’abord de rappeler que les seuls féminins français en -eure (prieure, supérieure...) sont ceux qui proviennent de comparatifs latins en -or. Aussi faut-il éviter absolument des néologismes tels que professeure, ingénieure, auteure, docteure, proviseure, procureure, rapporteure, réviseure, etc. Certaines formes, parfois rencontrées, sont d’autant plus absurdes que les féminins réguliers correspondants sont parfaitement attestés. Ainsi chercheure à la place de chercheuse, instituteure à la place d’institutrice. On se gardera de même d’user de néologismes comme agente, cheffe, maîtresse de conférences, écrivaine, autrice... L’oreille autant que l’intelligence grammaticale devraient prévenir contre de telles aberrations lexicales.
Enfin, seul le genre masculin, qui est le genre non marqué (il a en effet la capacité de représenter les éléments relevant de l’un et de l’autre genre), peut traduire la nature indifférenciée des titres, grades, dignités et fonctions. Les termes chevalière, officière (de tel ordre), députée, sénatrice, etc., ne doivent pas être employés.»
http://www.academie-francaise.fr/actualites/feminisation-des-noms-de-metiers-fonctions-grades-et-titres
Parce que l'Académie Française, avec ses vieux mecs blancs et tous hétéros (oui, ok, il y a quelques femmes : et alors ? être une femme ne signifie pas être nécessairement féministe), va sans doute tenir compte de la question du sexisme inhérent à une langue, et de la manière dont cette approche de la langue peut modeler notre façon d'envisager les choses ?
Moi, je parle de "députée" et de "sénatrice", n'en déplaise à l'Académie Française.
Oui, ça n'est pas comme s'ils avaient élu Marguerite Yourcenar, écrivain femme et féministe, lesbienne, militante LGBT et pro-avortement parmi eux l'année de ma naissance...
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"De duobus malis, minus est semper eligendum."
"Plus je travaille moins, moins je glande plus. C'est shadokien." Lefteris
T2 ('17-'18) : TZR 2 collèges REP/REP+, 5e/4e/3e
T1 ('16-'17) : TZR AFA Collège, 2 5e + 2 4e
Stage ('15-'16) : Lycée GT, 1 2de + 1 1re S
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Tristana a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:On peut espérer qu'en créant des mots on va ensuite promouvoir ce qu'ils désignent.
C'est un peu la philosophie de la discrimination positive qui, avec la loi sur la parité, nous a donné les Morano et compagnie, je ne suis pas sûr que ce soit au service de la cause féministe.
Il ne s'agit pas de promouvoir mais au contraire de mettre des mots sur une réalité qui existe.
C'est bien parce que les choses ont changé qu'on se pose la question de la féminisation de ces mots. Les auteures reconnues sont de plus en plus nombreuses : elles n'ont pas besoin de ce terme pour exister, mais il serait bien malgré tout qu'on utilise un terme adéquat pour coller à la nouvelle réalité.
Ta comparaison avec la parité n'a donc rien à faire ici, d'autant que des gros nazes qu'on subit parce qu'ils sont des hommes blancs, y'en a quand même un paquet depuis que l'humanité existe. Mais comme souvent, c'est la compétence de l'autre qui va être mise en question : à aucun moment on ne se dit que la discrimination existait déjà avant la discrimination positive, et qu'elle permettait à des tas d'incompétents de réussir, tout simplement parce qu'ils avaient le privilège d'être des hommes.
Les femmes intelligentes et compétentes évitent autant que les hommes de s'investir en politique, ce n'est pas la loi de parité qui y change quelque chose.
Donc c'est bien une loi totalement inutile.
Pour ma part, je trouve ce débat parfaitement secondaire et inutile. Je suis en train de publier un ouvrage collectif avec 20 auteurs, dont la moitié de femmes, et quand elles ont répondu à ma demande de notice bio-bibliographique, une seule parmi les 10 s'est désignée comme "maîtresse de conférences et docteure". Ce sera donc comme ça pour elle, et de façon traditionnelle pour les autres. Bref, c'est comme pour son nom, chacun choisit comment il le prononce et ce n'est sans doute une question centrale que pour les révolutionnaires de salon.
- CasparProphète
lumeeka a écrit:Personnellement, je trouve le genre des noms fascinant et intriguant; j'aime même les comparer d'une langue à une autre mais j'avoue que le débat sur la féminisation des noms de métiers m'importe peu au final. Rajouter un "e" qui ne s'entendra pas en français de toute façon ne changera pas nécessairement la perception que l'on peut avoir de certaines professions. Sauf si l'on dit "une auteure" et effectivement, cela me semble étrange car je n'ai pas l'habitude.Tristana a écrit:
Sauf que les métiers sont pour la plupart tous féminisés dès lors qu'on les utilise pour évoquer une personne.
Je me moque effectivement du genre de "girafe" ou de "chimpanzé", mais lorsqu'il s'agit d'évoquer des personnes, la question du genre me semble se poser légitimement, oui.Zagara a écrit:Par contre, le fait qu'une de mes amies, avec un diplôme d'ingénieur bac+5 grande école, commence sa carrière en CDD à 1600 euros/mois, alors que son frère, avec le même type de diplôme, a obtenu un CDI 2100 euros/mois, ça c'est grave. Et c'est quand même plus grave que "Madame le professeur"
Ah, le fameux argument de la hiérarchie des causes !
S'intéresser au sort des animaux, c'est nul parce qu'il y a des gens qui meurent.
S'intéresser à l'écologie, c'est nul parce qu'il y a des plans sociaux.
S'intéresser aux conditions de travail, c'est nul parce qu'on vit quand même dans un pays riche.
Je pense que le langage façonne énormément la manière dont on réfléchit. Et je crois qu'on peut très sincèrement se battre et pour féminiser certains noms de profession, et pour l'égalité salariale. Ce n'est pas parce que ce combat peut sembler moins important qu'il faut pour autant le mépriser ou prétendre que ceux qui s'y intéressent ne font que ça.
Mais ce ne sera pas suffisant : si je prends un métier comme "nurse" en anglais, sans le contexte, on ne saura pas s'il s'agit d'un infirmier ou d'une infirmière mais je pense que dans beaucoup d'esprits anglophones, l'image d'une femme et non d'un homme surgira. Idem dans la langue française avec le mot néerlandais "mannequin".
Il me semble bien qu'on disait "a male nurse" autrefois.
- lumeekaExpert spécialisé
Les fois où je me suis retrouvée aux urgences en GB, on m'a dit que je verrais "a/the nurse" même quand il s'agissait d'un homme.
Plus important (à mes yeux) : http://www.medicalnewstoday.com/articles/291461.php
Plus important (à mes yeux) : http://www.medicalnewstoday.com/articles/291461.php
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- VicomteDeValmontGrand sage
Encore de la mauvaise foi! Et puis critiquer systématiquement "les hommes/mecs blancs hétérosexuels" (utiliser "mec" est révélateur de ta pensée gangrenée par le mépris ; personne a contrario ne parle de "meuf" sur ce sujet) ne sert en rien la cause féministe.
- DesolationRowEmpereur
Le couplet sur l'académie qui n'est composée que d'hommes blancs hétéros est ignorant ou stupide, au choix.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
VicomteDeValmont a écrit:Encore de la mauvaise foi! Et puis critiquer systématiquement "les hommes blancs hétérosexuels" ne sert en rien la cause féministe.
Sans vouloir parler à la place de Tristana, qui n'a besoin de personne pour se défendre et avec qui je ne partage pas ce combat-là, je dirais que quand elle s'attaque aux "hommes blancs hétérosexuels", c'est quand ils confisquent la représentation démocratique. Bien qu'étant un homme, blanc et hétérosexuel, je ne me sens pas non plus représenté par ces types-là, je ne me sens pas visé par les propos de Tristana et qu'elle s'attaque à ces types-là me semble parfaitement légitime.
- DesolationRowEmpereur
Le problème c'est de considérer, comme Tristana le fait pour les académicien-ne-s - (moi aussi je sais faire) que si l'on n'est pas d'accord avec elle, c'est parce qu'on fait partie de cette caste mâle blanche hétérosexuelle.
Peut-être peut-on envisager que les académiciens ne veulent pas qu'on écrive "professeure" pour des raisons linguistiques valables, non par phallocratie galopante.
Peut-être peut-on envisager que les académiciens ne veulent pas qu'on écrive "professeure" pour des raisons linguistiques valables, non par phallocratie galopante.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
DesolationRow a écrit:
Peut-être peut-on envisager que les académiciens ne veulent pas qu'on écrive "professeure" pour des raisons linguistiques valables, non par phallocratie galopante.
L'Académie française a historiquement été créée pour graver le français dans le marbre et a également historiquement masculinisé les mots du pouvoir.
Qu'on milite aujourd'hui pour leur féminisation et que l'Académie soit contre est respectivement compréhensible et logique.
- JacqGuide spirituel
verdurin a écrit:Dans l'article en lien :
C'est triste à dire mais je ne le regrette pas.Point de "professeure" ou d' "auteure" dans les manuels de CP, même quand la professeure est une femme -comme dans plus de 82% des écoles françaises.
Bien que je déplore la vision sexiste des manuels.
"Les auteures de l'étude ont également remarqué que les enseignants qui rédigent ces manuels (majoritairement des femmes) résistent encore fortement à la féminisation des mots, qu'il s'agisse des noms de métiers ou autre. Point de "professeure" ou d' "auteure" dans les manuels de CP, même quand la professeure est une femme -comme dans plus de 82% des écoles françaises."
Sur ce point, je me félicite aussi !
- lumeekaExpert spécialisé
C'est faux, Marcel. Tu es un Jedi.Marcel Khrouchtchev a écrit:VicomteDeValmont a écrit:Encore de la mauvaise foi! Et puis critiquer systématiquement "les hommes blancs hétérosexuels" ne sert en rien la cause féministe.
Sans vouloir parler à la place de Tristana, qui n'a besoin de personne pour se défendre et avec qui je ne partage pas ce combat-là, je dirais que quand elle s'attaque aux "hommes blancs hétérosexuels", c'est quand ils confisquent la représentation démocratique. Bien qu'étant un homme, blanc et hétérosexuel, je ne me sens pas non plus représenté par ces types-là, je ne me sens pas visé par les propos de Tristana et qu'elle s'attaque à ces types-là me semble parfaitement légitime.
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- ZagaraGuide spirituel
@Tristana, sur la question de la "hiérarchie des combats" : je pense en effet que, de manière générale, il faut savoir se donner des priorités et hiérarchiser les problèmes lorsqu'on est engagé dans un combat (qu'il s'agisse d'un combat politique, d'une vraie guerre ou d'un concours, c'est la même méthode ). Pourquoi ? Parce que mettre sur le même plan tous les enjeux, petits et grands, et leur faire une égale publicité, cela pose deux problèmes.
1/ cela disperse les forces dans nombre de petits sujets, rendant donc l'ensemble de l'action faible. L'énergie se dissout assez rapidement lorsqu'on la saupoudre.
2/ cela brouille la communication de ses idées et de son combat et conduit à s'aliéner plus de personnes que nécessaire (par exemple quelqu'un motivé par le sujet A mais qui trouvé débile le sujet B ne se reconnaîtra peut-être plus dans ce combat). C'est poser la question des compromis en politique. Par exemple, j'imagine qu'il y a un coeur de sujets "féministes" sur lesquels on est d'accord, toi et moi. Mais l'impression de mépris que tu dégages sur un sujet périphérique fait que je n'ai pas du tout envie de parler des sujets principaux avec toi, alors que cela pourrait être bénéfique. Bref, tu m'as aliénée alors qu'on aurait pu trouver des compromis intelligents. Je suis convaincue que pour dépasser l'assemblage de sectes politiques, la seule manière est de se mettre d'accord sur les idées centrales et de faire des compromis sur les marges. Ce qui implique nécessairement de dresser des hiérarchies entre les combats.
D'où ma conviction que, si on veut faire avancer réellement et matériellement la cause de l'égalité des genres, il faut se concentrer sur un nombre limité de grands sujets centraux. Et le plus central, c'est de se poser la question : pourquoi une telle inégalité de revenus et de salaires ? Les autres questions (notamment celle de la réforme des mentalités) en découlent et doivent servir à résoudre ce problème central.
Donc, oui, j'assume complètement de faire des hiérarchies entre les problèmes, car c'est comme cela qu'on obtient les ressources et forces nécessaires pour faire progresser ses idées dans un domaine précis.
1/ cela disperse les forces dans nombre de petits sujets, rendant donc l'ensemble de l'action faible. L'énergie se dissout assez rapidement lorsqu'on la saupoudre.
2/ cela brouille la communication de ses idées et de son combat et conduit à s'aliéner plus de personnes que nécessaire (par exemple quelqu'un motivé par le sujet A mais qui trouvé débile le sujet B ne se reconnaîtra peut-être plus dans ce combat). C'est poser la question des compromis en politique. Par exemple, j'imagine qu'il y a un coeur de sujets "féministes" sur lesquels on est d'accord, toi et moi. Mais l'impression de mépris que tu dégages sur un sujet périphérique fait que je n'ai pas du tout envie de parler des sujets principaux avec toi, alors que cela pourrait être bénéfique. Bref, tu m'as aliénée alors qu'on aurait pu trouver des compromis intelligents. Je suis convaincue que pour dépasser l'assemblage de sectes politiques, la seule manière est de se mettre d'accord sur les idées centrales et de faire des compromis sur les marges. Ce qui implique nécessairement de dresser des hiérarchies entre les combats.
D'où ma conviction que, si on veut faire avancer réellement et matériellement la cause de l'égalité des genres, il faut se concentrer sur un nombre limité de grands sujets centraux. Et le plus central, c'est de se poser la question : pourquoi une telle inégalité de revenus et de salaires ? Les autres questions (notamment celle de la réforme des mentalités) en découlent et doivent servir à résoudre ce problème central.
Donc, oui, j'assume complètement de faire des hiérarchies entre les problèmes, car c'est comme cela qu'on obtient les ressources et forces nécessaires pour faire progresser ses idées dans un domaine précis.
- lumeekaExpert spécialisé
Tristana n'est pas méprisante; elle est passionnée.Zagara a écrit:
2/ cela brouille la communication de ses idées et de son combat et conduit à s'aliéner plus de personnes que nécessaire (par exemple quelqu'un motivé par le sujet A mais qui trouvé débile le sujet B ne se reconnaîtra peut-être plus dans ce combat). C'est poser la question des compromis en politique. Par exemple, j'imagine qu'il y a un coeur de sujets "féministes" sur lesquels on est d'accord, toi et moi. Mais l'impression de mépris que tu dégages sur un sujet périphérique fait que je n'ai pas du tout envie de parler des sujets principaux avec toi, alors que cela pourrait être bénéfique. Bref, tu m'as aliénée alors qu'on aurait pu trouver des compromis intelligents. Je suis convaincue que pour dépasser l'assemblage de sectes politiques, la seule manière est de se mettre d'accord sur les idées centrales et de faire des compromis sur les marges. Ce qui implique nécessairement de dresser des hiérarchies entre les combats.
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- MrBrightsideEmpereur
Marcel Khrouchtchev a écrit:VicomteDeValmont a écrit:Encore de la mauvaise foi! Et puis critiquer systématiquement "les hommes blancs hétérosexuels" ne sert en rien la cause féministe.
Sans vouloir parler à la place de Tristana, qui n'a besoin de personne pour se défendre et avec qui je ne partage pas ce combat-là, je dirais que quand elle s'attaque aux "hommes blancs hétérosexuels", c'est quand ils confisquent la représentation démocratique. Bien qu'étant un homme, blanc et hétérosexuel, je ne me sens pas non plus représenté par ces types-là, je ne me sens pas visé par les propos de Tristana et qu'elle s'attaque à ces types-là me semble parfaitement légitime.
Marcel Khrouchtchev a écrit:DesolationRow a écrit:
Peut-être peut-on envisager que les académiciens ne veulent pas qu'on écrive "professeure" pour des raisons linguistiques valables, non par phallocratie galopante.
L'Académie française a historiquement été créée pour graver le français dans le marbre et a également historiquement masculinisé les mots du pouvoir.
Qu'on milite aujourd'hui pour leur féminisation et que l'Académie soit contre est respectivement compréhensible et logique.
Parfois, même chez l'homme blanc hétérosexuel, on trouve une lueur d'espoir
(Je trouve ça rigolo tout plein de trouver du mépris quand Tristana parle de "mec" mais ne rien trouver à redire sur l'humour potacho-beauf de Lefteris quelques messages plus haut.)
- NitaEmpereur
Faisons légèrement dévier le sujet - mais pas beaucoup.
J'ai été choquée par une publicité très récemment, pour des bouillons en cube.
Le père cuisine devant sa progéniture réjouie (qui va patienter, d'ailleurs, pendant le temps nécessaire pour faire bouillir de l'eau et cuire des pâtes).
Il clame "Assistante Maman !" et icelle sort de sous le plan de travail (WTF ?) avec une casserole, qu'elle lui tend.
On peut trouver ça anecdotique.
Moi pas.
Ça me met en fureur. Je vais donc boycotter dans la joie cette marque de bouillon.
J'ai été choquée par une publicité très récemment, pour des bouillons en cube.
Le père cuisine devant sa progéniture réjouie (qui va patienter, d'ailleurs, pendant le temps nécessaire pour faire bouillir de l'eau et cuire des pâtes).
Il clame "Assistante Maman !" et icelle sort de sous le plan de travail (WTF ?) avec une casserole, qu'elle lui tend.
On peut trouver ça anecdotique.
Moi pas.
Ça me met en fureur. Je vais donc boycotter dans la joie cette marque de bouillon.
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- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
On peut aussi voir ça comme un père qui cuisine.
Mais le mot "assistante" est effectivement une grosse maladresse, je comprends le malaise. J'ai parfois l'impression (mais je sais qu'elle est fausse) que quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse dans la pub de certains produits (cuisine, électro-ménager notamment), on pourra toujours interpréter ça comme du sexisme. C'est assez lassant.
Sinon, le problème du boycott, c'est que sur ce secteur du marché alimentaire, il n'y a pas une concurrence sévère.
Mais le mot "assistante" est effectivement une grosse maladresse, je comprends le malaise. J'ai parfois l'impression (mais je sais qu'elle est fausse) que quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse dans la pub de certains produits (cuisine, électro-ménager notamment), on pourra toujours interpréter ça comme du sexisme. C'est assez lassant.
Sinon, le problème du boycott, c'est que sur ce secteur du marché alimentaire, il n'y a pas une concurrence sévère.
- NitaEmpereur
Oui, bien sûr.
Cela dit, il n'y a pas tant de pères que ça qui cuisinent (ce qui n'en fait pas forcément de gros beaufs sexistes, d'ailleurs), mais que ce soit un père qui devienne "le magicien" et la mère la "fidèle assistante" est une mise en scène pernicieusement phallocrate : ça peut passer pour la représentation d'un "nouveau père", sauf que... la femme est une inférieure, tout juste bonne à passer la casserole.
Et ce genre de spot, où la prééminence masculine va de soi, n'est pas "agressive", me paraît particulièrement gerbant, précisément parce que le message est insidieux (et peut-être inconscient).
Edit : oh, si, on peut -mais je ne pense pas que ce boycott est un impact quelconque, à part celui de me satisfaire.
Cela dit, il n'y a pas tant de pères que ça qui cuisinent (ce qui n'en fait pas forcément de gros beaufs sexistes, d'ailleurs), mais que ce soit un père qui devienne "le magicien" et la mère la "fidèle assistante" est une mise en scène pernicieusement phallocrate : ça peut passer pour la représentation d'un "nouveau père", sauf que... la femme est une inférieure, tout juste bonne à passer la casserole.
Et ce genre de spot, où la prééminence masculine va de soi, n'est pas "agressive", me paraît particulièrement gerbant, précisément parce que le message est insidieux (et peut-être inconscient).
Edit : oh, si, on peut -mais je ne pense pas que ce boycott est un impact quelconque, à part celui de me satisfaire.
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- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Encore une fois, c'est une question de perception et d'interprétation. On peut voir de la phallocratie partout, absolument partout. Et les publicitaires pourront faire ce qu'ils voudront, on pourra toujours le lire selon cette clé d'interprétation (que je ne délégitime en aucun cas, au contraire; je veux simplement dire qu'il n'y a pas de solution et que le débat est sans fin, c'est en cela qu'il est lassant, pas parce qu'il est inutile).
Par exemple: si c'était le père qui sortait d'en-dessous, on dirait que c'est sexiste parce que c'est à la mère de faire la cuisine et qu'elle ne s'en sort pas sans l'intervention providentielle d'un homme.
Par exemple: si c'était le père qui sortait d'en-dessous, on dirait que c'est sexiste parce que c'est à la mère de faire la cuisine et qu'elle ne s'en sort pas sans l'intervention providentielle d'un homme.
- NitaEmpereur
Marcel Khrouchtchev a écrit:Encore une fois, c'est une question de perception et d'interprétation. On peut voir de la phallocratie partout, absolument partout. Et les publicitaires pourront faire ce qu'ils voudront, on pourra toujours le lire selon cette clé d'interprétation (que je ne délégitime en aucun cas, au contraire; je veux simplement dire qu'il n'y a pas de solution et que le débat est sans fin, c'est en cela qu'il est lassant, pas parce qu'il est inutile).
Par exemple: si c'était le père qui sortait d'en-dessous, on dirait que c'est sexiste parce que c'est à la mère de faire la cuisine et qu'elle ne s'en sort pas sans l'intervention providentielle d'un homme.
Ce qui montre bien que la situation de départ est mal choisie.
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