Voisin de salle qui se fait bordéliser

Bonjour à tous,

je m'adresse à vous sur un souci délicat et au sujet duquel je ne sais comment agir.
Je suis cette année sur deux collèges, effectuant mon complément de service de 4h dans un collège que je ne connaissais pas. J'ai une classe de 4ème quelconque, pas particulièrement dissipée ni des anges, rien de bien particulier. Cependant, comme tout bon ado, ils ont tendance à facilement se laisser déconcentrer par des "parasitages" extérieurs. Voilà mon problème: le mercredi matin, pour mes 2h, je suis à côté d'une salle où visiblement le professeur se fait tout simplement bordéliser. J'ai l'impression d'être à côté d'une cour de récréation (ça hurle, pousse les tables, chante, et j'en passe). Alors j'ai beau essayer de parler plus fort, de mobiliser encore plus mes élèves, c'est quand même extrêmement pénible, surtout pour un bloc de 2h. Je ne me vois pas supporter ça jusqu'au mois de juillet.
Seulement, je ne sais pas vraiment quoi faire: intervenir et saper encore plus l'autorité du voisin (que je ne connais pas, n'étant que de passage dans ce collège)? Voir avec l'administration pour un changement de salle? Laisser un mot dans le casier du voisin? Bâillonner ses élèves?

J'aurais donc bien aimé avoir vos avis sur la question... Merci d'avance!

Il me semble qu'il y a déjà eu des discussions sur ce thème.

Ton collègue doit sûrement souffrir bien plus que toi de la situation...
As-tu essayé de lui en parler ? Tu peux déjà tenter une approche en lui disant : "ils sont pénibles en ce moment...", et voir ce qu'il te répond.
C'est délicat comme situation (mais courant! cela m'est déjà arrivé).

Une fois mon mari qui avait une prépa relativement tranquille a fait une descente dans la classe d'à-côté (il était dans un lycée technique) parce qu'il y avait de grands cris. Il est tombé sur une bagarre qui s'est arrêtée quand il a commencé à intervenir.
Il est reparti assez rapidement dans sa classe.

Quelques jours après il a trouvé un petit mot dans son casier de la part de la collègue, qu'il ne connaissait pas du tout, qui le remerciait en lui disant qu'il l'avait bien aidée, qu'elle lui écrivait seulement maintenant parce qu'elle ne connaissait pas son nom et qu'elle avait dû chercher, et qu'elle n'en pouvait plus. Alors qu'il était rentré le soir en se demandant s'il avait bien fait d'y aller.

Je l'ai poussé à répondre en disant qu'il ne fallait pas qu'elle hésite, qu'il était dans la salle machin toutes les semaines. Mais c'est vrai qu'il était a priori embarrassé vis-à-vis de la collègue, il avait peur de l'avoir vexée.

Si vous connaissez le collègue, peut-être un petit mot gentil comme propose Marie?

Il y avait des discussions ici sur l'intervention, qui est loin d'être évidente : https://www.neoprofs.org/t48488-intervenir-dans-le-cours-d-un-collegue?highlight=intervenir

Sinon, oui, changer de salle si possible règlerait le problème du bruit pour toi mais ce collègue n'est probablement pas au mieux.

Pour le collègue, même si tu n'es que de passage, tu peux peut-être essayer de discuter avec lui, avec l'approche que donne Marie ?

L'année dernière, j'étais dans la situation du collègue. J'étais "bordélisée" par une de mes classes qui avait tendance à contester surtout quand je leur rendais des devoirs avec des notes qui ne leur plaisaient pas ou alors au moment de l'évaluation.Il a fallu je-ne-sais-combien-de-temps pour que les élèves se calment. Moi j'attendais avant de leur donner mais en effet, c'était peu calme.  Une collègue est intervenue (avec mon accord pour dire aux élèves que sa classe était en devoir) ainsi que la pp de ladite classe à une autre occasion (sans me consulter par contre mais qui connaissait mes difficultés mais ne m'aidait pas. J'étais trop "ferme" avec eux). Mais sincèrement, cela n'a pas fait grand chose seulement peut être enlever le peu de crédibilité que j'avais à leurs yeux. C'est une situation compliquée et difficile à gérer. On se sent bien seule...

C'est délicat d'intervenir, je suis tellement peu dans ce collège que je ne connais en rien le collègue en question...

Je pense que la meilleure manière d'intervenir, si on veut le faire, c'est d'apporter de l'aide en amont au collègue, en le conseillant sur la gestion de classe. En discuter avec la personne - de manière discrète, afin qu'il ne se sente pas désavoué face à l'ensemble des collègues - pour lui proposer des conseils. Généralement, les personnes dans cette situation en souffrent et n'osent pas demander de l'aide.

C'est sans doute un investissement qu'on n'a pas nécessairement envie de faire, mais probablement un investissement utile pour l'avenir. Après tout, une classe dissipée à un cours ne peut qu'encourager les autres classes à l'être à leur tour.

Après, ça ne marche pas forcément. L'an dernier, j'avais un collègue dans un collège, où ses cours se transformaient en véritable boxon. Régulièrement, nous étions plusieurs profs à surveiller d'un coin de l'oeil dans le couloir pour être sûrs que ça ne dérape pas. Un jour (juste avant les vacances de Noël, lorsque les 3/4 des profs projettent des films et je tenais à avancer dans mon chapitre), le collègue qui voulait, justement, projeter un film, n'y parvenant pas dans sa salle, est venu occuper juste celle à côté de la mienne... Après 10 minutes, j'ai dû intervenir. C'était impossible, ça tapait sur les murs... J'ai eu beau lui donner des conseils en cours d'année, mais définitivement, il n'était pas taillé pour le métier.

C'est à double tranchant. Je l'ai fait à deux reprises pour des résultats bien différents :
- La première fois pour un professeur de maths qui se faisait bordéliser, avec des propos grossiers de la part des élèves. J'ai ouvert la porte entre les deux salles et assaisonné les gamines à propos de leur comportement et de leur vocabulaire. Un calme olympien durant la dernière demi-heure.
Le collègue est venu à la récréation pour...me remercier, estimant qu'il était logique qu'un enseignant en difficulté reçoive de l'aide de la part d'un de ses collègues.

- La seconde fois pour une prof de langues qui, chaque mercredi matin subissait les cris de singe, les hourras et autres danses de la part de ses secondes. Là aussi, j'ai ouvert la porte pour signifier aux impétrants que leurs bruits dérangeaient ma classe en D.S et que leur comportement était anormal.
La collègue est venue à la récréation pour...m'engueuler, jugeant que je lui avais manqué de respect. Etant plus jeune qu'elle je n'avais pas à faire cela et puis...on en reparlerait quand j'aurais son âge (fin de quarantaine). La discussion s'est arrêtée là...

Au vu de mon expérience, je te dirais de faire...comme bon te semble !

N'interviens pas sans avoir parlé avec lui ou elle auparavant, ça peut être très blessant. Renseigne-toi pour savoir son nom et tente une approche discrète comme dis Marie ou avec un petit mot qui lui laisse une porte de sortie  (tes élèves tel jour à telle heure ont l'air plutôt toniques, malheureusement les miens se déconcentrent facilement en profitant du bruit qui filtre entre les deux salles, penses-tu qu'il est possible avec cette classe de faire des activités plus calmes à cette heure là?) et tu pourras te faire une idée exacte de la situation avant de faire quoi que ce soit d'autre. Si il ne nie pas le problème, cela lui fera peut-être du bien d'avoir des conseils bienveillants. Si il le nie, demande un changement de salle, mais tu ne pourras pas ne pas exposer la situation au PA, c'est embêtant.

De toute façon, intervenir ne réglera pas le problème, ça repartira dès que tu auras mis le pieds hors de la salle.

Quand j'étais stagiaire, ma tutrice est intervenue une fois lors d'un cours qu'elle était venu observer. C'était avec une classe de 5e avec laquelle je ne m'en sortais pas. Elle m'avait dit en début d'année qu'elle n'interviendrait jamais, mais là, nous étions en mars je crois et elle n'en pouvait plus de les voir se payer ma tête quand j'étais en train d'écrire au tableau (certains se levaient et parodiaient ma gestuelle). Elle a foncé vers l'estrade et leur a infligé une soufflante monumentale, en leur expliquant que leur comportement était lamentable étant donné la qualité de mes cours (un truc comme ça, un peu plus long). J'étais mort de honte (je le suis toujours un peu en y repensant), mais, contrairement à ce qui semble se produire d'habitude, mes élèves ont été plus calmes après ça (rien de fabuleux non plus), et finalement en fin d'année certains m'ont remercié.

Evidemment ta situation est un peu différente, tu ne vas pas venir défendre les cours de ton collègue tout en incendiant les élèves. Mais je serais tenté de tirer de cette anecdote l'idée qu'il y a peut-être des manières de faire plutôt bénéfiques pour tout le monde.

Comme l'ont dit les collègues avant, j'essaierais de discuter avec la personne avant.

L'année dernière, je travaillais à côté d'un jeune collègue et il y avait beaucoup de bruit. Je ne me suis pas permis d'aller le voir en plein cours. Je pense que j'irais si vraiment il y avait quelque chose de grave.

Une fois, j'étais de l'autre côté, en remplacement. J'avais une classe difficile dans les premières minutes du cours et une jeune prof est venue faire la loi dans mon cours alors que j'étais en train de calmer les élèves. Je n'ai pas du tout apprécié, elle s'en est rendue compte et nous avons discuté ensuite.

Essaie donc de discuter avant, c'est toujours mieux.

Et puis on n'est qu'en septembre, c'est parfois difficile, en tout début d'année, de se faire respecter. J'attendrais donc un peu et, si la situation ne s'améliorait pas, je tenterais d'en parler gentiment avec le collègue.

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Quand j'étais stagiaire, ma tutrice est intervenue une fois lors d'un cours qu'elle était venu observer. C'était avec une classe de 5e avec laquelle je ne m'en sortais pas. Elle m'avait dit en début d'année qu'elle n'interviendrait jamais, mais là, nous étions en mars je crois et elle n'en pouvait plus de les voir se payer ma tête quand j'étais en train d'écrire au tableau (certains se levaient et parodiaient ma gestuelle). Elle a foncé vers l'estrade et leur a infligé une soufflante monumentale, en leur expliquant que leur comportement était lamentable étant donné la qualité de mes cours (un truc comme ça, un peu plus long). J'étais mort de honte (je le suis toujours un peu en y repensant), mais, contrairement à ce qui semble se produire d'habitude, mes élèves ont été plus calmes après ça (rien de fabuleux non plus), et finalement en fin d'année certains m'ont remercié.

Evidemment ta situation est un peu différente, tu ne vas pas venir défendre les cours de ton collègue tout en incendiant les élèves. Mais je serais tenté de tirer de cette anecdote l'idée qu'il y a peut-être des manières de faire plutôt bénéfiques pour tout le monde.

Si l'intervention a eu une certaine efficacité, c'est sans doute parce que ta tutrice a mis au premier plan la qualité de tes cours. C'était une manière habile de montrer qu'elle te respectait, que tu étais un professeur à part entière malgré ta jeunesse, et qu'il n'y avait pas lieu de la sentir supérieure à toi sous prétexte qu'elle gérait la discipline à ce moment. Car c'est malheureusement ce qui risque d'arriver en intervenant pour un collègue… asseoir sa propre autorité, sa propre aura aux dépends de la sienne.

ça m'est arrivé l'année dernière, à la sortie du cours j'ai chopé un élève à la sortie de sa classe et je l'ai regardé dans les yeux en lui disant qu'il perturbait mon cours et que si j'entendais sa voix à nouveau, j'interviendrais.
La collègue n'a rien su, et ça a calmé la classe un petit moment, mais c’était aussi mon élève.
Ceci dit les petits caïds qui bordélisent tu devrais vite les repérer s'ils passent devant ta salle.

marie91270 a écrit:Ton collègue doit sûrement souffrir bien plus que toi de la situation...
As-tu essayé de lui en parler ? Tu peux déjà tenter une approche en lui disant : "ils sont pénibles en ce moment...", et voir ce qu'il te répond.
C'est délicat comme situation (mais courant! cela m'est déjà arrivé).

+1
Intervenir dans sa salle est délicat... Tu risques de le mettre encore plus en difficulté.

Attention à la tournure de phrase ( '... se fait..' ) qui peut laisser supposer que ce collègue a une part de responsabilité.

wanax a écrit:Attention à la tournure de phrase ( '... se fait..' ) qui peut laisser supposer que ce collègue a une part de responsabilité.

?

Laisse tomber et parle plus fort.
Au pire, demande un changement de salle.