- HerrelisGrand sage
Que les élèves fêtent l'Aïd ou le jour de la Sainte Patate, comme on dit chez moi, ça m'en touche une sans faire bouger l'autre. Ce qui me dérange, c'est qu'on pénalise en quelque sorte ceux qui ne le font pas en les privant de cours (chez moi s'entend) tout en faisant semblant qu'il y a bien cours. Et accessoirement qu'on m'aie fait turbiner 4h en plus sur du vent alors que j'aurais pu consacrer du temps à éclaircir des choses avec certains. M'enfin, je dois pas être politiquement correcte .neomath a écrit:lilith888 a écrit:Hermione0908 a écrit:lilith888 a écrit:sinon, tout le monde trouve ça normal ?
Et les élèves absents en mai/juin parce qu'il y avait communion/baptême le dimanche ?
je ne sais pas : je bosse pourtant dans un collège catholique, mais nous ne sommes pas concernés par les absences.
Par contre, je trouve toujours aussi étrange le principe argumentatif qui consiste à dire "mais regardez les autres, c'est pareil" : ça ne rend pas la chose plus normale ou acceptable pour autant, non ?
Ce qui rend la chose parfaitement normale et acceptable, c'est que la République Française, dans son infinie sagesse, a pondu un texte qui prévoit expressément le droit de s'absenter à l'occasion de certaines fêtes religieuses.
Vous le trouverez ici : http://www.cdg90.fr/CDG/circulaires/2015/Circ_5-15_Autorisation_dabsence_liee_a_des_fetes_legales_et_religieuses.pdf
Ce texte n'est que l'application pratique du principe de laïcité qui veut que la République traite à égalité tous les citoyens quelque soit leur croyance ou leur non croyance.
L'argument du "voyez les autres c'est pareil" est là pour clouer le bec à ceux qui trouvent parfaitement normal de pouvoir fêter Noël en famille mais s'indignent que les musulmans aient le droit de faire de même le jour de l'Aïd.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Je crois au contraire, Herrelis, que ton discours est très majoritaire et n'a rien de "politiquement incorrect". Ce n'est pas un reproche d'ailleurs.
- keroGrand sage
Herrelis a écrit:Que les élèves fêtent l'Aïd ou le jour de la Sainte Patate, comme on dit chez moi, ça m'en touche une sans faire bouger l'autre. Ce qui me dérange, c'est qu'on pénalise en quelque sorte ceux qui ne le font pas en les privant de cours (chez moi s'entend) tout en faisant semblant qu'il y a bien cours. Et accessoirement qu'on m'aie fait turbiner 4h en plus sur du vent alors que j'aurais pu consacrer du temps à éclaircir des choses avec certains. M'enfin, je dois pas être politiquement correcte .
On peut aussi faire cours et demander aux autres de rattraper leur retard.
- jonjon71Fidèle du forum
kero a écrit:Herrelis a écrit:Que les élèves fêtent l'Aïd ou le jour de la Sainte Patate, comme on dit chez moi, ça m'en touche une sans faire bouger l'autre. Ce qui me dérange, c'est qu'on pénalise en quelque sorte ceux qui ne le font pas en les privant de cours (chez moi s'entend) tout en faisant semblant qu'il y a bien cours. Et accessoirement qu'on m'aie fait turbiner 4h en plus sur du vent alors que j'aurais pu consacrer du temps à éclaircir des choses avec certains. M'enfin, je dois pas être politiquement correcte .
On peut aussi faire cours et demander aux autres de rattraper leur retard.
+1 c'est ce que j'ai fait
- Salammb0Expert
Oui mais ça menace l'école républicaine.
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"Avant les Dieux, les ténèbres étaient seules, et un souffle flottait, lourd et indistinct comme la conscience d’un homme dans un rêve. Il se contracta, créant le Désir et la Nue, et du Désir et de la Nue sortit la Matière primitive. C’était une eau bourbeuse, noire, glacée, profonde."
- Spoiler:
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Ce qui menace l'école républicaine, c'est d'arrêter d'apprendre à lire, écrire, compter aux enfants issus de l'immigration et de les inciter ainsi à se replier sur eux-mêmes et sur des communautés. Il est là le danger. Pas dans la fête de l'Aïd.
- Salammb0Expert
Tu en es sûr ?
- Spoiler:
- Ma remarque était ironique.
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"Avant les Dieux, les ténèbres étaient seules, et un souffle flottait, lourd et indistinct comme la conscience d’un homme dans un rêve. Il se contracta, créant le Désir et la Nue, et du Désir et de la Nue sortit la Matière primitive. C’était une eau bourbeuse, noire, glacée, profonde."
- Spoiler:
- lilith888Grand sage
Rosanette a écrit: Mais ça, c'est tellement plus normal (quand on travaille dans un établissement religieux, même sous contrat, financé en partie par le contribuable, m'est avis qu'il ne faut pas trop la ramener sur la laïcité)
Ressortons le pourcentage de professeurs du public qui mettent leurs enfants dans le privé et reparlons-en, voulez-vous bien ?
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Salammb0 a écrit:Tu en es sûr ?
- Spoiler:
Ma remarque était ironique.
Ouf! Je me disais bien aussi que d'habitude j'aimais bien ce que tu écrivais
- lilith888Grand sage
Quant à l'argument du contribuable, si on l'étend à tout ce qui ne nous concerne pas, je ne suis pas sûre que ça devienne politiquement correct...
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
lilith888 a écrit:Rosanette a écrit: Mais ça, c'est tellement plus normal (quand on travaille dans un établissement religieux, même sous contrat, financé en partie par le contribuable, m'est avis qu'il ne faut pas trop la ramener sur la laïcité)
Ressortons le pourcentage de professeurs du public qui mettent leurs enfants dans le privé et reparlons-en, voulez-vous bien ?
Je ne vois pas ce que ça change. Un prof du privé catholique qui vient faire la leçon sur la laïcité c'est franchement déplacé.
Après, que certains collègues rompent avec certains de leurs principes à cause de cas individuels, je peux le comprendre (je suis moi aussi père et parfois on doit composer), je peux aussi comprendre que des collègues qui travaillent dans le public n'en partagent pas toutes les valeurs et ne voient ça que comme un travail. Mais le privé confessionnel qui vient faire la leçon, là franchement c'est trop.
- lilith888Grand sage
Vous n'êtes pas sans savoir qu'un prof qui travaille dans un établissement sous contrat est tenu au respect de la laïcité comme vous, rassurez-moi ?
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
lilith888 a écrit:Quant à l'argument du contribuable, si on l'étend à tout ce qui ne nous concerne pas, je ne suis pas sûre que ça devienne politiquement correct...
C'est en revanche très politiquement correct que de financer des établissements qui se disent privés, mais qui se gavent de subventions.
L'argument du contribuable est valable, car il y a un secteur public ouvert à tous. Que dirais-tu si ta ville finançait en plus des transports en commun des lignes de bus pour les catholiques sur des financements municipaux?
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
lilith888 a écrit:Vous n'êtes pas sans savoir qu'un prof qui travaille dans un établissement sous contrat est tenu au respect de la laïcité comme vous, rassurez-moi ?
Oui, nous avions déjà eu un débat édifiant là-dessus... Respecter la laïcité en allant mendier l'accord diocésain.
Bref. Moi j'ai une vision relativement large de la laïcité, c'est celle de la loi de 1905 et je regrette celle de 2004.
Mais quand je vois tes interventions Lilith, ça me donne envie de bouffer du curé, à moi qui travaille sur l'histoire du christianisme et ai mes enfants dans des écoles concordataires. Y a des limites à la décence.
- lilith888Grand sage
Pas de soucis, de toutes façons, je suis très heureuse comme je suis et dans mon boulot... Nous galérons furieusement avec notre vieux matos (parce que, tu comprends avec touuuuuuuuuutttttttttttes les belles subventions de l'Etat, c'est du dernier cri bien évidemment) mais finalement, plus ça va, plus je me dis que le privé est l'avenir proche de l'école, que ça vous plaise ou non.
- lilith888Grand sage
PS : je suis athée et fière de l'être
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Effectivement ça ne me plaît pas, mais je crains que tu aies raison. Le désinvestissement de l'Etat est tel et les tensions communautaires tellement prégnantes que le privé confessionnel va nécessairement s'imposer. Si à cela tu ajoutes les tendances au recrutement local par les chefs d'établissement, tout tend vers une conception privée de l'école.
Donc à mon avis, tu es dans le vrai, le privé est l'avenir proche de l'école.
Donc à mon avis, tu es dans le vrai, le privé est l'avenir proche de l'école.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
lilith888 a écrit:PS : je suis athée et fière de l'être
Tant mieux pour toi
- LefterisEsprit sacré
Il faut bien l'admettre, le privé , en position de force dans les endroits "difficiles" comme on dit dans le langage ampoulé de l'E.N. , et pouvant donc se permettre de renvoyer (la file d'attente est de près de deux ans) , applique les recettes de ce qui fit la force de l'école de la République : classes silencieuses, sanctions pour travail non fait, cours traditionnels et bien remplis. Les lubies sont appliquées uniquement virtuellement (ordi toussa, compétences... ils valident mais on ne perd pas de temps en glandouillage, s'ils le faisaient ils perdraient leur public qui vient justement pour éviter ça). Les enseignants , qui ne vivent pas dans les beaux quartiers pour la plupart vu le prix du M² , ont pratiquement tous leurs enfants dans le privé pour éviter les établissements poubelles des quartiers où ils vivent, où l'on ne travaille pas assez, où le temps est épuisé en discipline, où l'on multiplie les "projets" pour avoir la paix sociale.lilith888 a écrit:Pas de soucis, de toutes façons, je suis très heureuse comme je suis et dans mon boulot... Nous galérons furieusement avec notre vieux matos (parce que, tu comprends avec touuuuuuuuuutttttttttttes les belles subventions de l'Etat, c'est du dernier cri bien évidemment) mais finalement, plus ça va, plus je me dis que le privé est l'avenir proche de l'école, que ça vous plaise ou non.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- ByzaNiveau 5
lilith888 a écrit:PS : je suis athée et fière de l'être
Pardonne ma curiosité, mais comme je vois que le sujet à dévié, j'en profite pour poser la question : pourquoi ce choix de l'enseignement privé ?
- RosanetteEsprit éclairé
Lefteris a écrit:Il faut bien l'admettre, le privé , en position de force dans les endroits "difficiles" comme on dit dans le langage ampoulé de l'E.N. , et pouvant donc se permettre de renvoyer (la file d'attente est de près de deux ans) , applique les recettes de ce qui fit la force de l'école de la République : classes silencieuses, sanctions pour travail non fait, cours traditionnels et bien remplis. Les lubies sont appliquées uniquement virtuellement (ordi toussa, compétences... ils valident mais on ne perd pas de temps en glandouillage, s'ils le faisaient ils perdraient leur public qui vient justement pour éviter ça). Les enseignants , qui ne vivent pas dans les beaux quartiers pour la plupart vu le prix du M² , ont pratiquement tous leurs enfants dans le privé pour éviter les établissements poubelles des quartiers où ils vivent, où l'on ne travaille pas assez, où le temps est épuisé en discipline, où l'on multiplie les "projets" pour avoir la paix sociale.lilith888 a écrit:Pas de soucis, de toutes façons, je suis très heureuse comme je suis et dans mon boulot... Nous galérons furieusement avec notre vieux matos (parce que, tu comprends avec touuuuuuuuuutttttttttttes les belles subventions de l'Etat, c'est du dernier cri bien évidemment) mais finalement, plus ça va, plus je me dis que le privé est l'avenir proche de l'école, que ça vous plaise ou non.
Vision très idyllique du privé, en termes de qualité et de contenu. Sur la ségrégation sociale et l'entre-soi, en revanche, nous sommes bien d'accord.
(Quand je pense que mon amie en stage dans le collège public à Paris, près d'Invalides, a des classes en majorité composées d'enfants de concierge, parce que pour certaines familles de riches même le public parisien n'est pas assez bien, pouah).
- lilith888Grand sage
Byza a écrit:lilith888 a écrit:PS : je suis athée et fière de l'être
Pardonne ma curiosité, mais comme je vois que le sujet à dévié, j'en profite pour poser la question : pourquoi ce choix de l'enseignement privé ?
Envie d'enseigner réellement. D'enseigner dans des conditions normales face à des ados normaux.
- ByzaNiveau 5
Merci pour ta réponse. Est-ce que ton objectif est atteint ou est-ce que tu déchantes un peu ? Est-ce un public vraiment différent ?
- PabloPEExpert
Tout à fait.. malheureusement en juin on note surtout les absences pour départ en vacances tout le moisBalthamos a écrit:lilith888 a écrit:Hermione0908 a écrit:lilith888 a écrit:sinon, tout le monde trouve ça normal ?
Et les élèves absents en mai/juin parce qu'il y avait communion/baptême le dimanche ?
je ne sais pas : je bosse pourtant dans un collège catholique, mais nous ne sommes pas concernés par les absences.
Par contre, je trouve toujours aussi étrange le principe argumentatif qui consiste à dire "mais regardez les autres, c'est pareil" : ça ne rend pas la chose plus normale ou acceptable pour autant, non ?
Ce n'est pas parce que c'est pareil chez les autres que c'est acceptable, c'est sûr.
Mais je trouve plus recevable l'absence exceptionnelle pour raison religieuse plutôt que la cohorte d'absences en mai / juin pour week end prolongés ou vacances anticipées.
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"Et moi qui
me croyais tranquille pour un bout de temps avec mon chat brun."
- InvitéInvité
lilith888 a écrit:Byza a écrit:lilith888 a écrit:PS : je suis athée et fière de l'être
Pardonne ma curiosité, mais comme je vois que le sujet à dévié, j'en profite pour poser la question : pourquoi ce choix de l'enseignement privé ?
Envie d'enseigner réellement. D'enseigner dans des conditions normales face à des ados normaux.
Hé c'est les nôtres les normaux !!!! C'est peut-être d'ailleurs ça le problème
- PabloPEExpert
Euh.. comment dire... je pense que les mieux placés pour parler des absences liées aux communions sont justement les personnels des établissement religieux, a priori ils sont censés avoir plus de religieux que les autresRosanette a écrit:lilith888 a écrit:Hermione0908 a écrit:
Et les élèves absents en mai/juin parce qu'il y avait communion/baptême le dimanche ?
je ne sais pas : je bosse pourtant dans un collège catholique, mais nous ne sommes pas concernés par les absences.
Mais ça, c'est tellement plus normal (quand on travaille dans un établissement religieux, même sous contrat, financé en partie par le contribuable, m'est avis qu'il ne faut pas trop la ramener sur la laïcité)
Et là on ne parlait pas du tout de laïcité dans ce post
Et puis quand bien même à moins que je me plante complètement on vit dans un pays qui permet à tout le monde de s'exprimer quel que soit son travail (ou son absence de travail) non?
_________________
"Et moi qui
me croyais tranquille pour un bout de temps avec mon chat brun."
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