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lapetitemu
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monstre - Séquence sur le monstre en Seconde ou en Première - Page 2 Empty Re: Séquence sur le monstre en Seconde ou en Première

par lapetitemu Mar 29 Mar - 18:46
Ca me rappelle bien de bons souvenirs tout ça ! (mon mémoire de M1 sur la poétique du monstrueux chez Maupassant...)
Pas grand-chose à rajouter, vous en avez déjà énuméré beaucoup.
Pour Maupassant, les recueils de la fin sont excellents. Une nouvelle à utiliser pour la figure de la mère monstrueuse : "La mère aux monstres" (dans le recueil Toine).
Anne R.
Anne R.
Niveau 9

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par Anne R. Mar 29 Mar - 19:22
Plein de choses intéressantes sur le site de l'académie de Versailles:
http://www.lettres.ac-versailles.fr/spip.php?rubrique15
Daliva
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Neoprof expérimenté

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par Daliva Mar 29 Mar - 19:23
retraitée a écrit:Freaks, de tod Browning.

je suis allée le voir au ciné avec mes terminales dans le cadre de lycéens au cinéma, ils ont tous adoré! un très gros succès!
NLM76
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Grand Maître

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par NLM76 Mar 10 Avr - 22:56
Et le genre de la comtesse Féraud, ça vaut aussi ? Clytemnestre (Agamemnon), Phèdre, Œnone, Hermione, (Racine) + Maxime (La Curée) + Macbeth, Iago...
Sinon, le Quart-Livre en regorge, même si l'on met de côté Panurge : le Physetère, Bringuenarilles, Quaresmeprenant, messer Gaster.
Le Cyclope. (Odyssée, 9)


Dernière édition par nlm76 le Mar 10 Avr - 23:16, édité 1 fois
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User5899
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par User5899 Mar 10 Avr - 23:10
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Dernière édition par Cripure le Mer 2 Mar - 17:48, édité 1 fois
bleupastel
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par bleupastel Jeu 24 Sep - 14:51
retraitée a écrit:Freaks, de tod Browning.
A votre avis, peut-on le montrer (enfin, juste un extrait) à des élèves de 15 ans ? Moi, je l'avais découvert à 20 ans et il m'avait réellement dérangée.
trompettemarine
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Monarque

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par trompettemarine Jeu 24 Sep - 15:02
bleupastel a écrit:
retraitée a écrit:Freaks, de tod Browning.
A votre avis, peut-on le montrer (enfin, juste un extrait) à des élèves de 15 ans ? Moi, je l'avais découvert à 20 ans et il m'avait réellement dérangée.

Oui, sans problème, il fait partie de la sélection Lycéens au cinéma.
C'est un film qui plaît aux élèves.
Je le montre dans son intégralité.
Le livret pédagogique est téléchargeable à l'adresse ci_dessous :

http://www.cnc.fr/web/fr/dossiers-pedagogiques/-/ressources/3900063
bleupastel
bleupastel
Niveau 7

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par bleupastel Jeu 24 Sep - 15:07
Merci merci pour la réponse et le lien Very Happy
yranoh
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par yranoh Jeu 24 Sep - 23:36
Quels sont le titre et l'auteur de cette pièce allemande, où des enfants bouffons monstrueux, grotesques et macabres, apprennent leur rôle avec un chargé de cours puis avec le directeur ? Je l'ai lu cette année, mais pas moyen de me le rappeler.
cannelle21
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Grand Maître

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par cannelle21 Dim 4 Oct - 15:44
Sur le monstre au cinéma, je vous conseille cette conférence magistrale de Thoret :

_________________
Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
Fabienne
Fabienne
Niveau 9

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par Fabienne Mar 29 Mar - 10:09
Bonjour,

Je fais remonter ce fil car je prépare une séquence pour mes 1ères ES sur le thème du monstre.
Je suis en train de constituer mon corpus. J'ai pêché des idées ici ou là, je pars d'une séquence dans le manuel Magnard (Empreintes littéraires) dont je garde quelques textes et documents.

Cependant, j'ai besoin d'un coup de main pour aller plus loin.
Mon problème, c'est que je n'ai pas envie d'accumuler les jolis textes pour répéter à chaque fois la même chose. Je voudrais différents éclairages sur le thème, d'autant plus que l'objet d'étude est celui de l'argumentation.

Pourriez-vous me donner des pistes, des orientations, pour aller plus loin que la simple distinction "monstre physique", "monstre moral"?

Par exemple, je trouve intéressante l'idée du monstre marin dans Phèdre, qui témoigne des rapports complexes du classicisme avec les monstres: tout ce qui va contre la nature est rejeté, enfermé, contraire aux règles esthétiques (création de l'hôpital général pour y enfermer loin des yeux les malades mentaux, vraisemblance, bienséance, etc.). C'est la beauté qui prime. Et pourtant, dans Phèdre, on retrouve ce monstre marin, droit sorti de la mythologie, et donc des monstres "autorisés" par la référence à l'Antiquité. Sans parler du monstre qu'est Phèdre elle-même.

J'aimerais lancer mes élèves dans d'autres pistes de réflexion sur l'idée de monstruosité.



Pour information, voici de manière schématique ce dans quoi je m'embarque:

Problématique: comment la figure du monstre interroge-t-elle la nature de l'homme?

Lectures analytiques:
- un extrait de La Belle et la Bête, encore à définir.
- extrait de Notre-Dame de Paris (scène de châtiment sur Quasimodo, où on a le monstre "physique", moins monstrueux que Frollo, le bourreau ou la foule).
- Peut-être la mort d'Hippolyte dans Phèdre (le monstre marin).

Il me manque une ou deux lectures analytiques.


Textes et documents complémentaires:
- Elephant man de David Lynch
- Extraits de La Belle et la Bête de Cocteau.
- Le Portrait de Quasimodo.
- La Belle et la Bête, étude d'ensemble (structure du conte, personnages, portée morale).
- Scène de l'aveu de Phèdre, acte II, scène 6: "La veuve de Thésée ose aimer Hippolyte ! Crois−moi, ce monstre affreux ne doit point t’échapper."
- Si c'est un homme de Primo Levi, l'épisode de la sélection
- En complément le texte de Fabrice Humbert dans le manuel Magnard, extrait de L'Origine de la violence (visite à Buchenwald)

Lecture cursive:
Le Parfum de Süskind.
sansara
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Modérateur

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par sansara Mar 29 Mar - 10:26
Bon, c'est très très classique, mais tu pourrais étudier le portrait de Gwynplaine dans L'Homme qui rit (après, c'est un peu redondant avec Quasimodo, je trouve).

L'an dernier, j'ai interrogé au bac des élèves qui avaient une séquence sur le monstre, ils avaient étudié, outre ce que tu as déjà cité, La Métamorphose de Kafka.

Je ne suis pas sûre de beaucoup t'aider ! :|
Suzon Grisou
Suzon Grisou
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monstre - Séquence sur le monstre en Seconde ou en Première - Page 2 Empty Re: Séquence sur le monstre en Seconde ou en Première

par Suzon Grisou Mar 29 Mar - 10:30
Et la métamorphose de Jean dans Rhinocéros? Il me semble que tu as cette L.A dans le Magnard 1ère aussi.

_________________
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trompettemarine
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Monarque

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par trompettemarine Mar 29 Mar - 11:19
sansara a écrit:Bon, c'est très très classique, mais tu pourrais étudier le portrait de Gwynplaine dans L'Homme qui rit (après, c'est un peu redondant avec Quasimodo, je trouve).

L'an dernier, j'ai interrogé au bac des élèves qui avaient une séquence sur le monstre, ils avaient étudié, outre ce que tu as déjà cité, La Métamorphose de Kafka.

Je ne suis pas sûre de beaucoup t'aider ! :|

Je ne pense pas que ce soit redondant, car l'image du monstre a alors évolué chez Victor Hugo.
Lord Scarsdale traduisit en un cri l’impression de l’assemblée :
― Qu’est-ce que ce monstre vient faire ici ?
Gwynplaine se dressa, éperdu et indigné, dans une sorte de convulsion suprême. Il les regarda tous fixement.
― Ce que je viens faire ici ? Je viens être terrible. Je suis un monstre, dites-vous. Non, je suis le peuple. Je suis une exception ? Non, je suis tout le monde. L'exception, c'est vous. Vous êtes la chimère, et je suis la réalité. Je suis l'Homme. Je suis l'effrayant Homme qui rit. Qui rit de quoi ? De vous. De lui. De tout. Qu'est-ce que son rire ? Votre crime, et son supplice. Ce crime, il vous le jette à la face ; ce supplice, il vous le crache au visage. Je ris, cela veut dire : je pleure.
Il s’arrêta. On se taisait. Les rires continuaient, mais bas. Il put croire à une certaine reprise d’attention. Il respira, et poursuivit :
― Ce rire qui est sur mon front, c'est un roi qui l'y a mis. Ce rire exprime la désolation universelle. Ce rire veut dire haine, silence contraint, rage, désespoir. Ce rire est un produit des tortures. (…) Ah! Vous me prenez pour une exception ! Je suis un symbole. O tout-puissants imbéciles que vous êtes, ouvrez les yeux. J'incarne tout. Je représente l'humanité telle que ses maîtres l'ont faite. L'homme est un mutilé. Ce qu'on m'a fait, on l'a fait au genre humain. On lui a déformé le droit, la justice, la vérité, la raison, l'intelligence, comme à moi les yeux, les narines et les oreilles ; comme à moi, on lui a mis au coeur un cloaque  de colère et de douleur, et sur la face un masque de contentement. Où s'était posé le doigt de Dieu, s'est appuyée la griffe du roi. Monstrueuse superposition. Évêques, pairs et princes, le peuple c'est le souffrant profond qui rit à la surface. Mylords, je vous le dis, le peuple, c'est moi. Aujourd'hui vous l'opprimez, aujourd'hui vous me huez. Mais l'avenir, c'est le dégel sombre. Ce qui était pierre devient flot. L'apparence solide se change en submersion . Un craquement, et tout est dit. Il viendra une heure où une convulsion brisera votre oppression, où un rugissement répliquera à vos huées. Cette heure de Dieu est venue, et s'est appelée République, on l'a chassée, elle reviendra... (…) Tremblez. Les incorruptibles  solutions approchent, les ongles coupés repoussent, les langues arrachées s'envolent, et deviennent des langues de feu éparses au vent des ténèbres, et hurlent dans l'infini ; ceux qui ont faim montrent leurs dents oisives, les paradis bâtis sur les enfers chancellent, on souffre, on souffre, on souffre, et ce qui est en haut penche, et ce qui est en bas s'entrouvre, l'ombre demande à devenir lumière, le damné discute l'élu, c'est le peuple qui vient, vous dis-je, c'est l'homme qui monte, c'est la fin qui commence, c'est la rouge aurore de la catastrophe, et voilà ce qu'il y a dans ce rire, dont vous riez !


Il y a aussi le magnifique texte de Montaigne:Michel de MONTAIGNE, Les Essais, livre II, Chapitre 30, 1578.
D’un enfant monstrueux

Ce conte  s’en ira tout simple, car je laisse aux médecins d’en discourir . Je vis avant-hier un enfant que deux hommes et une nourrice, qui se disaient être le père, l’oncle et la tante, conduisaient pour tirer quelque sou de le montrer  à cause de son étrangeté. Il était en tout le reste d’une forme commune, et se soutenait sur ses pieds, marchait et gazouillait à peu près comme les autres de même âge ; il n’avait encore voulu prendre autre nourriture que du tétin  de sa nourrice ; et ce qu’on essaya en ma présence de lui mettre en la bouche, il le mâchait un peu, et le rendait sans avaler ; ses cris semblaient bien avoir quelque chose de particulier ; il était âgé de quatorze mois justement . Au-dessous de ses tétins, il était pris et collé à un autre enfant sans tête, et qui avait le conduit du dos étoupé , le reste entier  ; car il avait bien un bras plus court, mais il lui avait été rompu  par accident à leur naissance ; ils étaient joints face à face, et comme si un plus petit enfant en voulait accoler un plus grandelet . La jointure et l’espace par où ils se tenaient, n’était que de quatre doigts ou environ, en manière que si vous retroussiez  cet enfant imparfait , vous voyiez au-dessous le nombril de l’autre ; ainsi la couture se faisait entre les tétins et son nombril. Le nombril de l’imparfait ne se pouvait voir, mais oui bien tout le reste de son ventre. Voilà comme ce qui n’était pas attaché, comme bras, fessier, cuisses et jambes de cet imparfait, demeuraient pendants et branlants  sur l’autre, et lui pouvait aller sa longueur jusques à mi-jambe. La nourrice nous ajoutait qu’il urinait par tous les deux endroits ; aussi étaient les membres de cet autre nourris et vivants, et en même point  que les siens, sauf qu’ils étaient plus petits et menus.
Ce double corps et ces membres divers, se rapportant à une seule tête, pourraient bien fournir de favorable pronostic  au roi de maintenir  sous l’union de ses lois ces parts  et pièces diverses de notre État ; mais de peur que l’événement ne le démente, il vaut mieux le laisser passer devant, car il n’est que de deviner en choses faites.  (…).
Ce que nous appelons monstres ne le sont pas à  Dieu, qui voit en l’immensité de son ouvrage l’infinité des formes qu’il y a comprises  ; et est à croire  que cette figure qui nous étonne, se rapporte et tient à quelque  autre figure de même genre inconnu à l’homme. De sa toute sagesse il ne part rien que bon et commun et réglé  ; mais nous n’en voyons pas l’assortiment et la relation. (…)
Nous appelons contre nature ce qui advient contre la coutume  ; rien n’est que selon elle, quel qu’il soit . Que cette raison universelle et naturelle chasse de nous l’erreur et l’étonnement que la nouvelleté  nous apporte.

Le Lettre sur les aveugles de Diderot (un extrait):
« Considérez, monsieur Holmes, ajouta-t-il, combien il faut que j’aie de confiance en votre parole et dans celle de Newton. Je ne vois rien, cependant j’admets en tout un ordre admirable mais je compte que vous n’en exigerez pas davantage. Je vous le cède sur l’état actuel de l’univers, pour obtenir de vous en revanche la liberté de penser ce qu’il me plaira de son ancien et premier état, sur lequel vous n’êtes pas moins aveugle que moi. Vous n’avez point ici de témoins à m’opposer ; et vos yeux ne vous sont d’aucune ressource. Imaginez donc, si vous voulez, que l’ordre  qui vous frappe a toujours subsisté ; mais laissez-moi croire qu’il n’en est rien ; et que si nous remontions à la naissance des choses et des temps, et que nous sentissions la matière se mouvoir et le chaos se débrouiller, nous rencontrerions une multitude d’êtres informes pour quelque êtres bien organisés. Si je n’ai rien à vous objecter sur la condition présente des choses, je puis du moins vous interroger sur leur condition passée. Je puis vous demander, par exemple, qui vous a dit à vous, à Leibniz, à Clarke et à Newton, que dans les premiers instants de la formation des animaux, les uns n’étaient pas sans tête et les autres sans pieds ? Je puis vous soutenir que ceux-ci n’avaient point d’estomac, et ceux-là point d’intestins ; que tels à qui un estomac, un palais et des dents semblaient promettre de la durée, ont cessé par quelque vice du cœur ou des poumons ; que les monstres se sont anéantis successivement ; que toutes les combinaisons vicieuses  de la matière ont disparu, et qu’il n’est resté que celles où le mécanisme n’impliquait aucune contradiction importante, et qui pouvaient subsister par elles-mêmes et se perpétuer.
Cela supposé, si le premier homme eût eu le larynx fermé, eût manqué d’aliments convenables, eût péché  par les parties de la génération, n’eût point rencontré sa compagne, ou se fût répandu dans une autre espèce, monsieur Holmes, que devenait le genre humain ? Il eût été enveloppé dans la dépuration  générale de l’univers ; et cet être orgueilleux qui s’appelle homme, dissous et dispersé entre les molécules de la matière, serait resté, peut-être pour toujours, au nombre des possibles.
S’il n’y avait jamais eu d’êtres informes, vous ne manqueriez pas de prétendre qu’il n’y en aura jamais, et que je me jette dans les hypothèses chimériques ; mais l’ordre n’est pas si parfait, continua Saunderson, qu’il ne paraisse encore de temps en temps des productions monstrueuses. » Puis, se tournant en face du ministre, il ajouta : « Voyez-moi bien, monsieur Holmes, je n’ai point d’yeux. Qu’avions-nous fait à Dieu, vous et moi, un pour avoir cet organe, l’autre pour en être privé ? »

En lecture cursive :
il ya le journal d'un monstre de Matheson (que tu trouveras sans problème)
et un peu plus difficile à trouver car le livre "le rêve de l'escalier" ne me semble plus publié :
Tu as cette nouvelle de Buzzati. (je la mets en spoiler, non qu'elle soit très longue, mais quand même)
Spoiler:

Sinon, cela me met très mal à l'aise de mettre Primo Levi au milieu des romans. Il vaut mieux étudier cette oeuvre en entier, à part. le sujet est trop lourd pour devenir un prétexte à une réflexion sur le monstre, ou alors il ne faut choisir que des textes en rapport avec la guerre et réfléchir sur le monstruosité de cette dernière.

Isidoria
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Doyen

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par Isidoria Mar 29 Mar - 12:58
J'avais fait une séquence un peu semblable et j'y avais étudiéle début de la lettre 81 des Liaisons dangereuses qui permet de s'interroger justement sur le monstre moral. Je la fais en écho avec la "chute" de Merteuil dans le roman. Ça donne envie de lire le roman à plein d'élèves.
Fabienne
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par Fabienne Mar 29 Mar - 16:58
Merci pour les suggestions.
J'ai déjà fait le portrait de Gwynplaine dans un DM sur le roman. Très beau texte.

Pour Kafka, j'y ai bien pensé, mais ce sera uniquement en docs complémentaires, car je ne veux pas d'extraits traduits pour les lectures analytiques.

John: le texte de Montaigne est certes intéressant, mais j'ai interrogé des élèves à l'oral du bac dessus: ils restaient complètement secs et l'un d'eux m'a avoué que c'était le texte de sa liste sur lequel il voulait le moins tomber. Donc je le garde aussi, mais plutôt pour une lecture cursive (en comparaison avec un texte d'Ambroise Paré d'ailleurs). Par contre je vais prendre la nouvelle de Matheson à laquelle je n'avais pas pensé.

Les Liaisons dangereuses: intéressant! C'est vrai que Merteuil est monstrueuse. Smile


Sinon, au-delà des textes, ce qui m'aiderait beaucoup pour orienter mes recherches, ce sont les différentes réponses que vous apporteriez à la problématique que j'ai choisie: Comment la figure du monstre interroge-t-elle la nature de l'homme?

(Vous avez 4 heures). Smile
Fabienne
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Niveau 9

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par Fabienne Mar 29 Mar - 17:03
trompettemarine a écrit:
Sinon, cela me met très mal à l'aise de mettre Primo Levi au milieu des romans. Il vaut mieux étudier cette oeuvre en entier, à part. le sujet est trop lourd pour devenir un prétexte à une réflexion sur le monstre, ou alors il ne faut choisir que des textes en rapport avec la guerre et réfléchir sur le monstruosité de cette dernière.


Je pense que c'est justement parce que le sujet est lourd qu'il a sa place dans les débats.
Pire que ne pas en parler: laisser les élèves finir le lycée sans leur avoir soumis des extraits de ce livre.

Je trouve que l'image même du monstre est davantage présente dans ce roman que dans les portraits de Quasimodo ou Gwynplaine. Le monstre, c'est bien sûr le monstre "moral", et on en trouve deux chez Primo Levi: les S.S., mais aussi lui-même, privé d'identité, d'empathie, réduit à un numéro: le monstre qu'on est forcé à devenir pour survivre. Le titre même de l'oeuvre pousse à une réflexion sur la monstruosité à mon sens.
Isidoria
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par Isidoria Mar 29 Mar - 17:10
Ah j'ai aussi ajouté un texte de W ou le souvenir d'enfance, qui permet d'aborder la question de l'eugénisme et de la monstruosité.
Ma séquence porte sur la question de la beauté, qui n'est pas très éloignée de la question sur le monstre. Etj'ai aussi mis en LA l'article beau-beauté du Dictionnaire philosophique de Voltaire.
JPhMM
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Demi-dieu

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par JPhMM Mar 29 Mar - 17:17
Fabienne a écrit:Comment la figure du monstre interroge-t-elle la nature de l'homme?
En somme, de la monstration et du monstre. Razz


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par ysabel Mar 29 Mar - 17:19
Je trouve que le roman Je suis une légende est une excellente réflexion sur "qu'Est-ce qu'un monstre ?" avec le dénouement.

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Isidoria
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par Isidoria Mar 29 Mar - 17:34
Et en effet en lecture cursive, j'ai mis Freaks...
JPhMM
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par JPhMM Mar 29 Mar - 17:36
Puis-je me permettre d'exploiter le fait d'être entouré de spécialiste pour poser une question ? J'ai l'impression que les figures de monstres que vous proposez sont toutes des figures humaines (au passage je me demande si l'homme invisible est un monstre, stricto sensu). Est-ce qu'une créature lovecraftienne, un King Kong ou une fourmi géante de Them ! (de Gordon Douglas) ne sont pas des monstres ? ou est-ce par restriction volontaire de votre sujet d'étude à des monstres humains ?

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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
Isidoria
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par Isidoria Mar 29 Mar - 17:37
C'est parce que l'objet d'étude est "la question de l'homme dans les genres de l'argumentation", du coup, on se restreint à l'homme...
Nadejda
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par Nadejda Mar 29 Mar - 17:37
Fabienne a écrit:
trompettemarine a écrit:
Sinon, cela me met très mal à l'aise de mettre Primo Levi au milieu des romans. Il vaut mieux étudier cette oeuvre en entier, à part. le sujet est trop lourd pour devenir un prétexte à une réflexion sur le monstre, ou alors il ne faut choisir que des textes en rapport avec la guerre et réfléchir sur le monstruosité de cette dernière.


Je pense que c'est justement parce que le sujet est lourd qu'il a sa place dans les débats.
Pire que ne pas en parler: laisser les élèves finir le lycée sans leur avoir soumis des extraits de ce livre.

Je trouve que l'image même du monstre est davantage présente dans ce roman que dans les portraits de Quasimodo ou Gwynplaine. Le monstre, c'est bien sûr le monstre "moral", et on en trouve deux chez Primo Levi: les S.S., mais aussi lui-même, privé d'identité, d'empathie, réduit à un numéro: le monstre qu'on est forcé à devenir pour survivre. Le titre même de l'oeuvre pousse à une réflexion sur la monstruosité à mon sens.

Tant qu'à parler de "monstre moral" au sujet des SS, mieux vaut aller voir du côté de Littell par exemple, ou de R. Merle (certains chercheurs parlent aujourd'hui de "littérature des bourreaux"). Levi ne pense vraiment pas les relations au sein du camp sous l'angle de monstruosité. C'est beaucoup plus intéressant de faire comprendre ce qu'il désigne par "zone grise" et, plus largement, de voir comment les déportés étaient appelés et s'appelaient eux-mêmes ("musulman", "Stücke", "Figuren"... : les déportés sont des choses, pas des monstres pour les nazis). La sortie de l'humanité (que pose très clairement Robert Antelme) n'est pas l'entrée dans la monstruosité. Et à supposer qu'un déporté fasse quelque chose de condamnable moralement pour survivre, sa honte de survivant le submerge. Le bourreau est un monstre moral à un tout autre degré mais il ne sort pas pour autant de l'espèce humaine. Je trouve très délicat de lire ces textes sous cet angle. A ma connaissance, d'ailleurs, les survivants qui ont témoigné en littérature n'utilisent jamais le terme de monstre.
Je trouve que c'est le problème des chapitres autour des monstres. Il vaut mieux s'en tenir à une catégorie de monstres (monstres physiques, figures de l'immoralité, monstres façon freak shows...) et au regard porté sur eux plutôt que de tout amalgamer.


Dernière édition par Nadejda le Mar 29 Mar - 17:40, édité 1 fois
Iphigénie
Iphigénie
Prophète

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par Iphigénie Mar 29 Mar - 17:37
Fabienne a écrit:
trompettemarine a écrit:
Sinon, cela me met très mal à l'aise de mettre Primo Levi au milieu des romans. Il vaut mieux étudier cette oeuvre en entier, à part. le sujet est trop lourd pour devenir un prétexte à une réflexion sur le monstre, ou alors il ne faut choisir que des textes en rapport avec la guerre et réfléchir sur le monstruosité de cette dernière.


Je pense que c'est justement parce que le sujet est lourd qu'il a sa place dans les débats.
Pire que ne pas en parler: laisser les élèves finir le lycée sans leur avoir soumis des extraits de ce livre.

Je trouve que l'image même du monstre est davantage présente dans ce roman que dans les portraits de Quasimodo ou Gwynplaine. Le monstre, c'est bien sûr le monstre "moral", et on en trouve deux chez Primo Levi: les S.S., mais aussi lui-même, privé d'identité, d'empathie, réduit à un numéro: le monstre qu'on est forcé à devenir pour survivre. Le titre même de l'oeuvre pousse à une réflexion sur la monstruosité à mon sens.
Je ne voit pas personnellement ce que vient faire Primo Levi dans le thème du monstre: même les SS sont des hommes, et c'est cela qui est effrayant. Quant à leurs victimes, elles ne deviennent pas des monstres, mais des choses, c'est tout à fait différent. Pour moi l'interrogation de Levi ne porte pas sur le monstrueux mais sur le processus de déshumanisation, ce qui, toujours selon moi n'est pas du tout la même chose. Il ne réfléchit pas sur le monstrueux,mais bel et bien sur l'humain.

monstre - Séquence sur le monstre en Seconde ou en Première - Page 2 2252222100 Nadedja: je vois que pendant que j'écrivais tu as écris bien mieux que moi ce que je voulais dire!


Dernière édition par Iphigénie le Mar 29 Mar - 17:42, édité 2 fois
JPhMM
JPhMM
Demi-dieu

monstre - Séquence sur le monstre en Seconde ou en Première - Page 2 Empty Re: Séquence sur le monstre en Seconde ou en Première

par JPhMM Mar 29 Mar - 17:38
Isidoria a écrit:C'est parce que l'objet d'étude est "la question de l'homme dans les genres de l'argumentation", du coup, on se restreint à l'homme...
Merci. Very Happy

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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
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