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lyc�e - Rapport parlementaire pour une future réforme du lycée et de l'enseignement supérieur. - Page 3 Empty Re: Rapport parlementaire pour une future réforme du lycée et de l'enseignement supérieur.

par Condorcet Mer 2 Sep 2015 - 15:37
Barèges, tu as bien précisé ma pensée : les innovations les plus dangereuses s'imposeraient aux nouveaux arrivants et non aux vieux briscards. C'est d'ailleurs ainsi que l'on procède aussi à l'EN.

E-Wanderer, j'exagère un peu en évoquant la "facilité déconcertante" : ma colère vient surtout de l'apathie universitaire à l'été 2007 au moment du vote de la loi Pécresse. Lorsque le mouvement de contestation contre cette loi et ses décrets d'application a été déclenché à l'hiver-printemps 2009, il était bien tard. Pour une fois, les facultés de droit ont suivi. Il me faut reconnaître qu'il s'en est fallu de peu que le mouvement fût victorieux.
C'est tout à ton honneur de proscrire le vote UMP et PS.
Je trouve aussi exorbitant et assez logique le dernier mot accordé au président d'université. Il est logique s'il participe de la dérive managériale que tu évoques. Chef d'entreprise (à la recherche de financements) autant que fondé de pouvoir, il dirige des "employés".


Dernière édition par Condorcet le Mer 2 Sep 2015 - 15:44, édité 2 fois
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par e-Wanderer Mer 2 Sep 2015 - 15:40
Cripure a écrit:
e-Wanderer a écrit:Une fac qui recrute sciemment des branquignols ou joue avec la procédure finit par se couler elle-même. Bon, elle vivote, mais ça ne va pas plus loin.

Pour ce qui est de la procédure de recrutement : il y a des bizarreries, mais ça peut être attaqué auprès du tribunal administratif et du CNU (comme récemment à Strasbourg : la fac a perdu contre le collègue lésé) et là aussi c'est désastreux pour la réputation de l'université.
Et le docteur lésé et rétabli dans son droit ne court ensuite aucun danger de revanche ? Je doute (méthodiquement Razz).
Je connais le collègue en question, et en l'occurrence tout se passe bien. Mais c'est au niveau PU, Condorcet a peut-être eu raison de nuancer pour les MCF.
Cripure a écrit:
e-Wanderer a écrit:Un agrégé de lycée ou de CPGE n'est jamais inspecté par un IPR, mais seulement par un IG.
Vous plaisantez ? C'est totalement faux. Un agrégé de lycée ou de collège ne voit un IG que s'il demande une prépa. Quant aux profs de prépas, ce que vous dites était vrai dans les années 80, mais plus aujourd'hui. D'ailleurs, il faut être agrégé pour devenir IPR.
Oui, John avait déjà rectifié. Désolé de cette erreur.
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barèges
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par barèges Mer 2 Sep 2015 - 15:45
Condorcet a écrit:les innovations les plus dangereuses s'imposeraient aux nouveaux arrivants et non aux vieux briscards. C'est d'ailleurs ainsi que l'on procède aussi à l'EN.

La question est donc celle-ci : y aurait-il une réelle opposition dans les Universités à une formation par l'espé à destination des doctorants, puis des MCF stagiaires ?
Sachant qu'enseignants-chercheurs des UFR et MCF ou formateurs de l'espé co-interviennent déjà dans les formations aux concours ou en MEEF ? Sachant qu'il doit bien exister (corrigez si je me trompe) des services partagés UFR/espé pour certains enseignants-chercheurs ?
Donc il y a des chances que ça se fasse...
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par Condorcet Mer 2 Sep 2015 - 15:51
Hélas, hélas, hélas...
Il subsiste un espoir : que les MCF stagiaires, révoltés par le saut d'obstacles supplémentaires que ne manquerait pas d'imposer l'ESPÉ, le refusent en bloc.
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par Leclochard Mer 2 Sep 2015 - 15:54
e-Wanderer a écrit:Une fac qui recrute sciemment des branquignols ou joue avec la procédure finit par se couler elle-même. Bon, elle vivote, mais ça ne va pas plus loin.

Pour ce qui est de la procédure de recrutement : il y a des bizarreries, mais ça peut être attaqué auprès du tribunal administratif et du CNU (comme récemment à Strasbourg : la fac a perdu contre le collègue lésé) et là aussi c'est désastreux pour la réputation de l'université. À l'heure où le ministère baisse les dotations et où il faut compenser en décrochant les sous de l'IDEX ou ce genre de choses, il vaut mieux ne pas trop jouer à ça. Voilà 15 ans que je participe à des comités de sélection : là où ça ne m'a pas plu, c'est fini pour moi, je n'y retournerai plus. Mais c'est rare, globalement ce que j'ai vu était réglo.

Après, pourquoi pas d'inspection ? tout simplement parce qu'il n'y a pas d'inspecteurs. Il faudrait déjà des gens aussi diplômés, ce qui n'est pas gagné. Un agrégé de lycée ou de CPGE n'est jamais inspecté par un IPR, mais seulement par un IG. Alors qui pour inspecter un normalien / agrégé / docteur / HDR / IUF / médaille du CNRS / médaille Fields etc. ? Évaluer sur la recherche, ce n'est déjà pas simple, mais sur l'enseignement, c'est encore plus compliqué. Il n'y a rien de très objectif en matière de pédagogie, et il y aurait d'emblée un gros problème de légitimité.

Ensuite, il y a le problème de la compétence. Dans mon domaine de recherche, nous sommes 5 PU dans toute la France. Nous nous connaissons évidemment tous très bien, et nos relations vont d'ailleurs bien au-delà des simples rapports professionnels, c'est très sympathique. Le risque de copinage serait évident. Pour autant, je sais aussi que nous travaillons différemment, chacun avec notre sensibilité et notre perception particulière de la discipline. J'insiste, c'est parfois très différent. Mais il ne me viendrait certainement pas à l'esprit de porter quelque jugement que ce soit sur des collègues qui ont une autre méthode que la mienne. On peut discuter, confronter nos façons de procéder… et on le fait déjà ! On a d'ailleurs monté des cours d'agreg ou des séminaires ensemble.

Bon, et puis sincèrement, on a déjà assez de choses à faire sans se rajouter de tâches supplémentaires. Question évaluations, on a déjà le CNU, les comités de sélection, les expertises d'articles pour les revues à comités de lecture, les comités de rédaction, les commissions de publication pour les collections chez les éditeurs, les expertises de projets divers et variés (projets ANR, projets AGIR, projets IDEX, projets ARC, HCERES), les expertises de dossiers d'HDR ou de mutation pour le conseil scientifique, les commissions d'équivalences pour les classes prépa ou les étudiants étrangers… RAS-LE-BOL ! Mon boulot, c'est enseignant et chercheur, pas garde-chiourme.

Il y a donc des gens tellement au-dessus des autres que personne ne peut juger leur enseignement ? Suspect Quand j'étais étudiant, c'était pourtant évident pour moi que certains professeurs ne remplissaient pas leur mission - sans, pour autant, être bordélisés. Nous savions très bien qui il fallait éviter ou choisir.

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par Leclochard Mer 2 Sep 2015 - 15:58
Celeborn a écrit:
Elyas a écrit:Un IA-IPR m'avouait récemment en avoir ras-le-bol des cours préparés spécialement pour l'inspection, complètement artificiels. Il préférait voir des collègues prendre des risques même s'ils se plantaient. D'ailleurs, dans les notes distribuées, les collègues prenant des risques gagnaient bien plus que les collègues faisant le théâtre de l'inspection.

On a hélas beaucoup de contre-exemples qui justifient la pratique du "théâtre de l'inspection". Tout le monde n'est pas comme cet IA-IPR.

Qu'ils cessent d'annoncer leurs venues et on n'aura plus ces séances débiles. Perso, quand j'ai été inspecté, je n'ai soigné que la mise en page du document. J'en ai été bien récompensé: +3.. humhum

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par e-Wanderer Mer 2 Sep 2015 - 16:40
Leclochard a écrit:
Il y a donc des gens tellement au-dessus des autres que personne ne peut juger leur enseignement ? Suspect Quand j'étais étudiant, c'était pourtant évident pour moi que certains professeurs ne remplissaient pas leur mission  - sans, pour autant, être bordélisés. Nous savions très bien qui il fallait éviter ou choisir.
Ce n'est pas le sens de mon propos. Mais l'évaluation, présentée comme démarche institutionnelle, pose un quadruple problème : de légitimité, de compétence, de disponibilité et d'efficacité. Et ça me semble insoluble, à chacun de ces niveaux.
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par e-Wanderer Mer 2 Sep 2015 - 17:33
barèges a écrit:

La question est donc celle-ci : y aurait-il une réelle opposition dans les Universités à une formation par l'espé à destination des doctorants, puis des MCF stagiaires ?
Sachant qu'enseignants-chercheurs des UFR et MCF ou formateurs de l'espé co-interviennent déjà dans les formations aux concours ou en MEEF ? Sachant qu'il doit bien exister (corrigez si je me trompe) des services partagés UFR/espé pour certains enseignants-chercheurs ?
Donc il y a des chances que ça se fasse...
Leur cheval de Troie, c'est l'agrégation, puisque la validation du concours concerne beaucoup de contrats doctoraux (c'était déjà mon cas quand j'étais en thèse, avec la formation CIES). Mais je pense qu'il y aurait une levée de boucliers si on s'en prenait aux MCF, qui ne sont plus agrégés (c'est un autre corps) et qui ont autre chose à faire en début de carrière. Sans même parler des MCF HDR dont parle aussi le rapport. Ça ferait sans doute du foin dans les CS et les CA, d'autant que les ESPE et les sciences de l'éduc' ne sont généralement pas très appréciées par les vrais universitaires. Pour les concours, les financements ESPE et UFR sont bien différenciés, souvent aussi les bâtiments. Chez nous, les gens de l'ESPE ne mettent jamais les pieds sur le campus et font leurs salades dans leur antre fétide.
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par Presse-purée Mer 2 Sep 2015 - 18:49
tout part de la même chose:

la pédagogie est supérieure aux connaissances.

Qui maîtrise la pédagogie peut tout enseigner, même ce qu'il ne connaît pas et, par conséquent, est apte à juger ses pairs.

Comme le dit Ronin, on voit ce que cela donne dans le primaire.

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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8

"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
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Pierre-Henri
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par Pierre-Henri Mer 2 Sep 2015 - 19:49
Leclochard a écrit:

Il y a donc des gens tellement au-dessus des autres que personne ne peut juger leur enseignement ? Suspect

Oui, bien sûr. C'est une évidence. Qui inspecterait Laurent Lafforgue pour vérifier qu'il connait bien les maths ? Qui inspecterait Pierre Jourde pour certifier que sa connaissance du roman est conforme ? Et conforme à quoi, d'ailleurs ?
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barèges
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par barèges Mer 2 Sep 2015 - 20:11
e-Wanderer a écrit:
barèges a écrit:

La question est donc celle-ci : y aurait-il une réelle opposition dans les Universités à une formation par l'espé à destination des doctorants, puis des MCF stagiaires ?
Sachant qu'enseignants-chercheurs des UFR et MCF ou formateurs de l'espé co-interviennent déjà dans les formations aux concours ou en MEEF ? Sachant qu'il doit bien exister (corrigez si je me trompe) des services partagés UFR/espé pour certains enseignants-chercheurs ?
Donc il y a des chances que ça se fasse...
Leur cheval de Troie, c'est l'agrégation, puisque la validation du concours concerne beaucoup de contrats doctoraux (c'était déjà mon cas quand j'étais en thèse, avec la formation CIES).

J'étais titulaire avant de faire ma thèse, j'ai aussi eu CIES. C'était associé automatiquement aux contrats doctoraux avec monitorat. Donc j'ai eu IUFM, et CIES quelques années plus tard. On avait le choix des formations avec le CIES, j'ai évité tout ce qui aurait pu me rappeler l'IUFM, donc travaillé sur la sécurité dans les labos et la connaissance de l'environnement européen (intéressant, sans ironie) et suivi deux très bonnes formations sur word et LaTex. Le CIES, ce n'était tout de même pas l'IUFM... Je ne sais pas ce qu'il en serait de l'ESPE.
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par e-Wanderer Mer 2 Sep 2015 - 20:29
Pour ma part, au CIES, j'ai eu droit une année à des choses passionnantes (mais sans aucun rapport avec la pédagogie : j'avais pris des cours d'histoire de l'art au Louvre, dispensés par des conservateurs après la fermeture du musée). Mais aussi au pire l'année suivante, car le directeur avait changé. Il avait rameuté tous ses petits copains des sciences de l'éduc' et c'était vraiment consternant. Bref, difficile de tirer des conclusions.
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par Leclochard Mer 2 Sep 2015 - 21:53
Pierre-Henri a écrit:
Leclochard a écrit:

Il y a donc des gens tellement au-dessus des autres que personne ne peut juger leur enseignement ? Suspect

Oui, bien sûr. C'est une évidence. Qui inspecterait Laurent Lafforgue pour vérifier qu'il connait bien les maths ? Qui inspecterait Pierre Jourde pour certifier que sa connaissance du roman est conforme ? Et conforme à quoi, d'ailleurs ?

Le but n'est pas vérifier qu'ils connaissent leur sujet, c'est de savoir s'ils l'enseignent bien. En tout cas, c'est bien de citer les plus prestigieux. Bon, enfin, comme souvent sur ce forum : "c'est pas possible parce que balabla blabla." Heureusement que dans les étudiants, ces vilains, ne s'embarrassent pas de ce genre d'interdit. Je me souviendrai toujours de ce cours en amphi où ils se barraient au fur et à mesure que la prof parlait à voix basse tant c'était lent et chiant. Remarque, c'était peut-être une stratégie. Sleep

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par e-Wanderer Mer 2 Sep 2015 - 23:45
Et pour un ou deux profs poussifs, on va enquiquiner tous les autres avec une usine à gaz évaluative ?

À vous écouter, on croirait que tous les universitaires sont des grabataires aphones… Autour de moi, je vois plutôt des gens passionnés et dynamiques, en tout cas tant qu'ils ont les forces nécessaires. Deux ou trois personnes fragiles, suite à un épisode dépressif sévère ou à cause de la maladie (un collègue qui s'accroche pour enseigner malgré son cancer, il dit que ça l'aide à lutter). UN vrai glandeur. Sur 50 collègues, je ne vois pas qu'il y ait là matière à mettre en branle toute une machine technocratique et coercitive, d'autant qu'on trouve facilement 20 collègues qui travaillent comme des dingues et compensent largement, dans tous les domaines (recherche, enseignement et administration). Ne nous y trompons pas, c'est encore à ces gens-là qu'on demanderait d'inspecter les autres (car les imposteurs de l'ESPE ne tiendraient pas la route 5 minutes face aux jeunes collègues qu'on recrute aujourd'hui).

J'aimerais d'ailleurs bien savoir à quoi servent toutes ces évaluations qu'on nous présente comme la panacée universelle. En prépa, j'avais un prof d'allemand incroyablement fumiste. Il arrivait un quart d'heure en retard, faisait 20 minutes de pause et nous libérait un quart d'heure à l'avance ("pour que vous ne fassiez pas la queue à la cantine à cause de moi", ben tiens !). Premier cours : 40 personnes sur les 2 khâgnes. 2e cours : 10 personnes (polies). 3e cours : je ne sais pas, je n'étais plus là. Le contenu des cours : "je vais vous donner un grand secret pour faire vos commentaires, avec un plan qui marche à tous les coups. Grand I, la forme. Grand II, le fond. Vous verrez, c'est imparable". Sic. C'était pourtant un homme qui avait été nommé par l'Inspection Générale, et qui était soumis à inspection, que je sache. Ça ne l'empêchait pas de sévir, année après année, dans les 2 plus grandes prépas de l'hexagone, sans être inquiété. Alors bon…


Dernière édition par e-Wanderer le Mer 2 Sep 2015 - 23:59, édité 1 fois
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par Tangleding Mer 2 Sep 2015 - 23:53
Si les collégiens avaient le droit de se barrer de nos cours, je crois qu'une paquet ne se gêneraient pas. Est-ce à dire que les cours des professeurs de collège sont "ennuyeux" comme l'a dit sottement notre ministre ?

N'est-ce pas plutôt que nombre d'élèves n'ont pas la moitié des prérequis pour pouvoir tirer même faiblement parti de nos cours. Et je ne me sens pas responsable de cet état de fait.

Pis encore, je ne tiens pas mes collègues PE comptables de ce drame. L'institution par contre, et sa logique comptable à courte vue, mille fois oui.

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par User5899 Jeu 3 Sep 2015 - 0:07
e-Wanderer a écrit:
Leclochard a écrit:
Il y a donc des gens tellement au-dessus des autres que personne ne peut juger leur enseignement ? Suspect Quand j'étais étudiant, c'était pourtant évident pour moi que certains professeurs ne remplissaient pas leur mission  - sans, pour autant, être bordélisés. Nous savions très bien qui il fallait éviter ou choisir.
Ce n'est pas le sens de mon propos. Mais l'évaluation, présentée comme démarche institutionnelle, pose un quadruple problème : de légitimité, de compétence, de disponibilité et d'efficacité. Et ça me semble insoluble, à chacun de ces niveaux.
On congédierait déjà la masse des universitaires qui n'ont jamais fait de recherche depuis le jour de leur recrutement...
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par User5899 Jeu 3 Sep 2015 - 0:11
Pierre-Henri a écrit:
Leclochard a écrit:

Il y a donc des gens tellement au-dessus des autres que personne ne peut juger leur enseignement ? Suspect

Oui, bien sûr. C'est une évidence. Qui inspecterait Laurent Lafforgue pour vérifier qu'il connait bien les maths ? Qui inspecterait Pierre Jourde pour certifier que sa connaissance du roman est conforme ? Et conforme à quoi, d'ailleurs ?
Et vérifier que le service tel qu'il est défini est bel et bien rempli ?
Et par parenthèse, à Aix, dans les années 80, j'ai eu une dame qui prétendait me former à la version latine du Capes et de l'agrégation, et qui a eu le bonheur de m'avoir comme étudiant, vu le nombre d'erreurs que je lui ai rectifiées dans ses "préparations" Rolling Eyes
Quand je pense qu'une des plus nulles de ma k^h est actuellement MCF en latin... Mon dieu...
Bref, tout va bien, ne changeons rien.
Kimberlite
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par Kimberlite Jeu 3 Sep 2015 - 0:14
Collier de Barbe a écrit:Le rapport est un peu niais, il est vrai.

Néanmoins, la proposition de faire sauter les séries et de proposer une filière générale avec poids supplémentaire pour se spécialiser me semble  intéressante. C'est ce qui se pratique je crois en Allemagne ou en Angleterre.
Euh... à ma connaissance c'est bien différent en Allemagne.
Et faut-il vraiment toujours essayer de justifier une idée par une comparaison avec nos voisins européens?

Collier de Barbe a écrit:Sur la fac, le rapport omet de signaler que les EC n'ont aucune véritable motivation à sortir du modèle du cours magistral ou à s'intéresser aux étudiants largués. L'avancée dans la carrière dépend essentiellement des publications et de la recherche. Or là aussi, les expériences d'autres pays pourraient conduire à expérimenter un peu autre chose (avec évidemment des moyens).
N'importe quoi... à la fac j'ai eu plein de profs supers qui se sentaient concernés par l'avenir de leurs étudiants et assuraient des cours devant lesquels nombre de formateurs ESPE auraient à pâlir.
Partout, et pas qu'en France, ce qui compte pour la réputation d'un chercheur est son impact factor. En France, la pression était d'ailleurs moindre sur ce plan par rapport à pas mal de pays (surtout après titularisation, certains enseignants-chercheurs pouvaient se consacrer en grande part à l'enseignement). Mais les dernières réformes et la façon  dont on a bousillé la recherche française ont accentué la pression. Je trouve du coup assez ironique que l'on vienne maintenant pleurnicher que les enseignants-chercheurs français n'aient pas envie de se consacrer corps et âme à l'enseignement...

Quand aux cours magistraux: es-tu seulement allé à la fac? On en douterait presque à te lire... d'abord, une grande part des cours est en TD et TP (bien loin du magistral), et, s'il l'on souhaite ici comparer avec l'étranger, force est de constater que les cours magistraux se pratiquent ailleurs (Angleterre, Suède, Allemagne, Suisse, etc...) sans que personne ne trouve à y redire.

K
PS: une de mes anciennes profs de biologie végétale qui nous avait aussi donné des cours de biochimie m'expliquait il y a déjà quelques années qu'on commençait à leur demander de faire des cours "ludiques". Je ne vois pas trop comment on peut faire du "ludique" (du moins en restant efficace) quand le sujet est par exemple les différents acides aminés existant et leur formule chimique...


Dernière édition par KinetteKinette le Jeu 3 Sep 2015 - 0:30, édité 1 fois

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par Tangleding Jeu 3 Sep 2015 - 0:15
Le MEN congédie en toute discrétion bien trop de collègues du second degré qu'il fait lui même craquer et qu'il pousse dans la foulée à la reconversion plus ou moins sauvage...

Je souhaiterais plutôt que nous soyons plus fort syndicalement pour empêcher cela et contraindre le MEN à former réellement et continument les enseignants.

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par e-Wanderer Jeu 3 Sep 2015 - 0:17
Cripure a écrit:
On congédierait déjà la masse des universitaires qui n'ont jamais fait de recherche depuis le jour de leur recrutement...
Dans mon département, 2 personnes. On n'est pas dans un IUT…

D'ailleurs, l'évaluation de la recherche est déjà menée (par le CNU et par l'HCERES) et ça n'a jamais abouti au licenciement d'un glandeur ! L'évaluation sert à déterminer qui, parmi les gens qui bossent, a le plus droit à un congé ou une promotion. On gère la pénurie, dans ce sens-là, et c'est bien tout.
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par e-Wanderer Jeu 3 Sep 2015 - 0:48
KinetteKinette a écrit:À la fac j'ai eu plein de profs supers qui se sentaient concernés par l'avenir de leurs étudiants et assuraient des cours devant lesquels nombre de formateurs ESPE auraient à pâlir.
Partout, et pas qu'en France, ce qui compte pour la réputation d'un chercheur est son impact factor. En France, la pression était d'ailleurs moindre sur ce plan par rapport à pas mal de pays (surtout après titularisation, certains enseignants-chercheurs pouvaient se consacrer en grande part à l'enseignement). Mais les dernières réformes et la façon  dont on a bousillé la recherche française ont accentué la pression. Je trouve du coup assez ironique que l'on vienne maintenant pleurnicher que les enseignants-chercheurs français n'aient pas envie de se consacrer corps et âme à l'enseignement...

Quand aux cours magistraux: es-tu seulement allé à la fac? On en douterait presque à te lire... d'abord, une grande part des cours est en TD et TP (bien loin du magistral), et, s'il l'on souhaite ici comparer avec l'étranger, force est de constater que les cours magistraux se pratiquent ailleurs (Angleterre, Suède, Allemagne, Suisse, etc...) sans que personne ne trouve à y redire.
Merci, ça fait plaisir de lire ça.

Il y a en revanche des choses à améliorer, c'est évident, et notamment au niveau de la procédure de recrutement. Je préfère le système suisse, avec deux jours d'entretiens et de cours devant les futurs collègues et les étudiants. C'est nettement plus sérieux que nos auditions beaucoup trop rapides et les travaux d'un CNU complètement engorgé (3 minutes en moyenne d'examen pour un dossier de qualification…) et dont le ministère refuse obstinément d'augmenter les moyens (il y a tellement de dossiers que les suppléants sont obligés de siéger, mais aucune rémunération n'est prévue pour eux ! – certains titulaires partagent leur indemnité, d'autres pas, c'est au bon vouloir de chacun. Impossible également d'obtenir que les sessions durent plus longtemps).
Ascagne
Ascagne
Grand sage

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par Ascagne Jeu 3 Sep 2015 - 0:58
Je serais curieux d'avoir vos avis sur d'autres points du rapport (le lien lycée-licence, la licence elle-même, le concept "bac -3/bac +3").
John
John
Médiateur

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par John Jeu 3 Sep 2015 - 1:16
Pierre-Henri a écrit:
Leclochard a écrit:

Il y a donc des gens tellement au-dessus des autres que personne ne peut juger leur enseignement ? Suspect

Oui, bien sûr. C'est une évidence. Qui inspecterait Laurent Lafforgue pour vérifier qu'il connait bien les maths ? Qui inspecterait Pierre Jourde pour certifier que sa connaissance du roman est conforme ? Et conforme à quoi, d'ailleurs ?
Même Alain a été inspecté Very Happy
http://philosophie.ac-amiens.fr/archives_philosophie/histoire/inspectionAlain.htm

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par Condorcet Jeu 3 Sep 2015 - 1:28
Historiquement et étymologie, la licence était une autorisation d'enseigner dans le diocèse (licentia docendi). Une licence digne de ce nom devrait donc permettre à ceux à qui elle est délivrée de se présenter à tout le moins à l'un des concours d'enseignement.
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barèges
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par barèges Jeu 3 Sep 2015 - 8:58
e-Wanderer a écrit:
Cripure a écrit:
On congédierait déjà la masse des universitaires qui n'ont jamais fait de recherche depuis le jour de leur recrutement...
Dans mon département, 2 personnes. On n'est pas dans un IUT…

Dans les IUT, les "universitaires" sont surtout des PRCE/PRAG. De ce que je sais, les enseignants-chercheurs y sont aussi publiants qu'ailleurs. Et une partie des PRCE/PRAG fait aussi de la recherche, comme elle peut.
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par e-Wanderer Jeu 3 Sep 2015 - 9:05
Pas tout à fait, c'était d'ailleurs là-dessus que s'appuyait Pécresse pour mettre en place son évaluationnite tous azimuts… Les rapports AERES/HCERES notent globalement une différence entre beaucoup d'IUT et les universités (même s'il faut évidemment regarder au cas par cas).

C'est d'ailleurs compréhensible, car les IUT sont de petites structures avec beaucoup d'administratif, les enseignants-chercheurs constituent souvent de toutes petites équipes (9 EC seulement dans l'IUT à côté de chez moi), et le fait qu'il s'agisse de formations courtes à bac+2 ne favorise pas la dynamique de recherche.
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