[Histoire-géographie et Arts plastiques] Les cartes sensibles

Bonjour à tous ;

J'aimerais vous soumettre une idée (théorique) d'interdisciplinarité (effective ou non, peu importe) dans la réalisation cartographique. Les cartes mentales ne sont pas la seule manière de faire de la cartographie autrement ou de représenter l'espace de manière originale.
Se développe en ce moment, à l'état certes embryonnaire depuis quelques années, le courant de la cartographie sensible : http://visionscarto.net/cartographie-sensible. Elle est liée à la géographie des émotions (ou géographie sensible), et relève des questions simples et complexes à la fois : comment représenter la peur ? l'enfermement ? l'interdit ? mais aussi l'amour, l'amitié, la joie, etc.

J'emprunte la carte suivante à l'article précédent :


Je me demandais comment vous jugeriez la faisabilité d'un projet (sur l'espace proche, par exemple) qui nécessiterait les techniques des arts plastiques (collages, récolte de tissus, etc) et la démarche théorique de la géographie (avec une réflexion sur le passage de la "réalité" géographique à l'abstraction cartographique).

Honoré.

Tout d'abord, merci de me faire découvrir les cartes sensibles que je ne connaissais pas du tout. L'idée d'utiliser cette "technique" pour l'espace proche me paraît très intéressante (à voir avec le/la collègue d'Arts Plastiques?) mais comment comptes-tu mettre en oeuvre ce projet?

Je ne connais pas encore les cartes sensibles non plus mais je me suis inscrite à la cité de l'architecture pour une rencontre enseignants autour de ce thème.

Ca pourrait être sympa de voir avec le prof d'AP pour une interdisciplinarité.

Je n'ai pas encore d'idée pour la mise en oeuvre, c'était justement toute l'interrogation que je me posais. Je n'ai pas encore pris le temps de beaucoup y réfléchir - mais comme on débattait des "cartes mentales" sur un autre fil, je trouvais opportun d'évoquer ce type de cartographie.

Honoré a écrit:Je n'ai pas encore d'idée pour la mise en oeuvre, c'était justement toute l'interrogation que je me posais. Je n'ai pas encore pris le temps de beaucoup y réfléchir - mais comme on débattait des "cartes mentales" sur un autre fil, je trouvais opportun d'évoquer ce type de cartographie.

Une idée qui, peut-être, pourrait être envisageable : faire réaliser par les élèves une carte sensible de leur trajet pour venir au collège (sans mise à l'échelle sinon c'est trop compliqué pour les élèves de 6ème) et pour chaque point du trajet qui leur paraît important, y associer un élément de tissu... Je ne sais pas si ça pourrait correspondre au concept de carte sensible ?

anoukis59 a écrit:

Honoré a écrit:Je n'ai pas encore d'idée pour la mise en oeuvre, c'était justement toute l'interrogation que je me posais. Je n'ai pas encore pris le temps de beaucoup y réfléchir - mais comme on débattait des "cartes mentales" sur un autre fil, je trouvais opportun d'évoquer ce type de cartographie.

Une idée qui, peut-être, pourrait être envisageable : faire réaliser par les élèves une carte sensible de leur trajet pour venir au collège (sans mise à l'échelle sinon c'est trop compliqué pour les élèves de 6ème) et pour chaque point du trajet qui leur paraît important, y associer un élément de tissu... Je ne sais pas si ça pourrait correspondre au concept de carte sensible ?

Oui, ça m'a l'air d'être une idée intéressante ! Après, et c''est là que le prof d'AP est indispensable, il faut voir quels autres éléments techniques on peut mobiliser.

Artysia a écrit:Je ne connais pas encore les cartes sensibles non plus mais je me suis inscrite à la cité de l'architecture pour une rencontre enseignants autour de ce thème.

Ca pourrait être sympa de voir avec le prof d'AP pour une interdisciplinarité.

ça c'est l'intérêt d'être proche de Paris! Pour moi qui suis dans le nord du nord, c'est tout de suite une expédition!

Je pense qu'il faut aussi prendre le temps de bâtir le projet et de leur laisser du temps pour le faire sinon ça ne prendra pas, sera bâclé et incompris.

Il faudrait essayer dès maintenant de se constituer une réserve de tissus très variés. Est-ce que ça ne pourrait pas fonctionner avec des échantillons de papiers peints ? Certains ont du relief.

J'ai une copine prof d'HG qui a fait bosser ainsi ses élèves. J'essaie de vous retrouver ça.

anoukis59 a écrit:

Artysia a écrit:Je ne connais pas encore les cartes sensibles non plus mais je me suis inscrite à la cité de l'architecture pour une rencontre enseignants autour de ce thème.

Ca pourrait être sympa de voir avec le prof d'AP pour une interdisciplinarité.

ça c'est l'intérêt d'être proche de Paris! Pour moi qui suis dans le nord du nord, c'est tout de suite une expédition!

Je me suis inscrite à 5 rencontres pour cette année, j'en ai fait 3 l'an dernier. J'adore cet endroit qui est très en lien avec la géographie mine de rien !

Artysia a écrit:Je pense qu'il faut aussi prendre le temps de bâtir le projet et de leur laisser du temps pour le faire sinon ça ne prendra pas, sera bâclé et incompris.

Il faudrait essayer dès maintenant de se constituer une réserve de tissus très variés. Est-ce que ça ne pourrait pas fonctionner avec des échantillons de papiers peints ? Certains ont du relief.

Je pense aussi que c'est un projet qui ne peut se faire que sur un temps suffisamment long pour que les élèves s'y investissent : peut être lancer l'idée dès le début de l'année en disant aux élèves d'associer chaque lieu de leur espace proche (de leur trajet pour venir au collège) à une matière, à un végétal... et de leur demander d'amener ces différents éléments au moment du chapitre sur l'espace proche : en classe, ils dessinent ou encore tracent sur un plan leur trajet et y collent les tissus... On peut aussi imaginer ce travail en travail à commencer en classe et à poursuivre à la maison?

anoukis59 a écrit:

Artysia a écrit:Je pense qu'il faut aussi prendre le temps de bâtir le projet et de leur laisser du temps pour le faire sinon ça ne prendra pas, sera bâclé et incompris.

Il faudrait essayer dès maintenant de se constituer une réserve de tissus très variés. Est-ce que ça ne pourrait pas fonctionner avec des échantillons de papiers peints ? Certains ont du relief.

Je pense aussi que c'est un projet qui ne peut se faire que sur un temps suffisamment long pour que les élèves s'y investissent : peut être lancer l'idée dès le début de l'année en disant aux élèves d'associer chaque lieu de leur espace proche (de leur trajet pour venir au collège) à une matière, à un végétal... et de leur demander d'amener ces différents éléments au moment du chapitre sur l'espace proche : en classe, ils dessinent ou encore tracent sur un plan leur trajet et y collent les tissus... On peut aussi imaginer ce travail en travail à commencer en classe et à poursuivre à la maison?

Les miens vont demander comment coller des vaches sur leur carte !

Isis39 a écrit:

anoukis59 a écrit:

Artysia a écrit:Je pense qu'il faut aussi prendre le temps de bâtir le projet et de leur laisser du temps pour le faire sinon ça ne prendra pas, sera bâclé et incompris.

Il faudrait essayer dès maintenant de se constituer une réserve de tissus très variés. Est-ce que ça ne pourrait pas fonctionner avec des échantillons de papiers peints ? Certains ont du relief.

Je pense aussi que c'est un projet qui ne peut se faire que sur un temps suffisamment long pour que les élèves s'y investissent : peut être lancer l'idée dès le début de l'année en disant aux élèves d'associer chaque lieu de leur espace proche (de leur trajet pour venir au collège) à une matière, à un végétal... et de leur demander d'amener ces différents éléments au moment du chapitre sur l'espace proche : en classe, ils dessinent ou encore tracent sur un plan leur trajet et y collent les tissus... On peut aussi imaginer ce travail en travail à commencer en classe et à poursuivre à la maison?

Les miens vont demander comment coller des vaches sur leur carte !

Ils peuvent toujours l'amener en classe pour rendre leur carte encore plus vivante!!

C'est la 2e fois qu'on me parle de trucs extrêmement intéressant suite à des rencontres à la cité de l'architecture. On s'inscrit où et comment, Artysia ? :help:

Ici, suffit d'aller sur leur site, il n'est pas alambiqué celui là ^^ http://www.citechaillot.fr/fr/activites/enseignants/rencontres_pedagogiques/

Artysia a écrit:Ici, suffit d'aller sur leur site, il n'est pas alambiqué celui là ^^ http://www.citechaillot.fr/fr/activites/enseignants/rencontres_pedagogiques/

Merci ! Celle du 27 janvier m'intéresse.

Artysia a écrit: http://www.citechaillot.fr/fr/activites/enseignants/rencontres_pedagogiques/

Intéressantes les ressources en ligne.
Merci bien.

Honoré a écrit:Bonjour à tous ;

J'aimerais vous soumettre une idée (théorique) d'interdisciplinarité (effective ou non, peu importe) dans la réalisation cartographique. Les cartes mentales ne sont pas la seule manière de faire de la cartographie autrement ou de représenter l'espace de manière originale.
Se développe en ce moment, à l'état certes embryonnaire depuis quelques années, le courant de la cartographie sensible : http://visionscarto.net/cartographie-sensible. Elle est liée à la géographie des émotions (ou géographie sensible), et relève des questions simples et complexes à la fois : comment représenter la peur ? l'enfermement ? l'interdit ? mais aussi l'amour, l'amitié, la joie, etc.

J'emprunte la carte suivante à l'article précédent :

Je me demandais comment vous jugeriez la faisabilité d'un projet (sur l'espace proche, par exemple) qui nécessiterait les techniques des arts plastiques (collages, récolte de tissus, etc) et la démarche théorique de la géographie (avec une réflexion sur le passage de la "réalité" géographique à l'abstraction cartographique).

Honoré.

Dans la carte représentée, il y a une partie qui, projetée au tableau entre la 6e et la terminale, devrait avoir son petit succès d'estime et causer un beau bazar avec un(e) collègue un peu mal à l'aise

anoukis59 a écrit:Une idée qui, peut-être, pourrait être envisageable : faire réaliser par les élèves une carte sensible de leur trajet pour venir au collège (sans mise à l'échelle sinon c'est trop compliqué pour les élèves de 6ème) et pour chaque point du trajet qui leur paraît important, y associer un élément de tissu... Je ne sais pas si ça pourrait correspondre au concept de carte sensible ?

Si ça peut les aider à situer Strasbourg ailleurs qu'à Fos-sur-mer...
Oui, je sais, je suis un vieux con, à un point tel que quand je ne sais pas, je ne m'interroge pas (comprenne qui pourra).
Sinon, j'ai été en 6e et la perspective rétrospective (oui...) d'avoir eu à coller du tissu sur le plan de mon trajet, comment dire...
Bref, j'allais à l'école pour apprendre des trucs, et beaucoup d'élèves y vont aussi encore pour ça.
Voilà. Comme c'est un forum, j'ai eu envie de dire mon atterrement. Je ne vous embête plus

Rassurez-vous cripure, notre but en tant que prof d'HG (je me permets de parler pour tous les collègues), c'est bien d'apprendre des trucs aux élèves, cela ne change pas et heureusement! Seules les méthodes changent. C'est vrai que faire coller du tissu... sur des cartes peut sembler un peu "stupide" mais si ça fonctionne et que les élèves s'impliquent dans la réalisation de leur carte, pourquoi pas?

anoukis59 a écrit:notre but en tant que prof d'HG , c'est bien d'apprendre des trucs aux élèves,

Même si c'est de plus en plus coton et que ça dépend du milieu d'où sont issus les élèves.

Cripure a écrit:

Honoré a écrit:Bonjour à tous ;

J'aimerais vous soumettre une idée (théorique) d'interdisciplinarité (effective ou non, peu importe) dans la réalisation cartographique. Les cartes mentales ne sont pas la seule manière de faire de la cartographie autrement ou de représenter l'espace de manière originale.
Se développe en ce moment, à l'état certes embryonnaire depuis quelques années, le courant de la cartographie sensible : http://visionscarto.net/cartographie-sensible. Elle est liée à la géographie des émotions (ou géographie sensible), et relève des questions simples et complexes à la fois : comment représenter la peur ? l'enfermement ? l'interdit ? mais aussi l'amour, l'amitié, la joie, etc.

J'emprunte la carte suivante à l'article précédent :

Je me demandais comment vous jugeriez la faisabilité d'un projet (sur l'espace proche, par exemple) qui nécessiterait les techniques des arts plastiques (collages, récolte de tissus, etc) et la démarche théorique de la géographie (avec une réflexion sur le passage de la "réalité" géographique à l'abstraction cartographique).

Honoré.

Dans la carte représentée, il y a une partie qui, projetée au tableau entre la 6e et la terminale, devrait avoir son petit succès d'estime et causer un beau bazar avec un(e) collègue un peu mal à l'aise

anoukis59 a écrit:Une idée qui, peut-être, pourrait être envisageable : faire réaliser par les élèves une carte sensible de leur trajet pour venir au collège (sans mise à l'échelle sinon c'est trop compliqué pour les élèves de 6ème) et pour chaque point du trajet qui leur paraît important, y associer un élément de tissu... Je ne sais pas si ça pourrait correspondre au concept de carte sensible ?

Si ça peut les aider à situer Strasbourg ailleurs qu'à Fos-sur-mer...
Oui, je sais, je suis un vieux con, à un point tel que quand je ne sais pas, je ne m'interroge pas (comprenne qui pourra).
Sinon, j'ai été en 6e et la perspective rétrospective (oui...) d'avoir eu à coller du tissu sur le plan de mon trajet, comment dire...
Bref, j'allais à l'école pour apprendre des trucs, et beaucoup d'élèves y vont aussi encore pour ça.
Voilà. Comme c'est un forum, j'ai eu envie de dire mon atterrement. Je ne vous embête plus

Oui il existe encore des élèves qu'il faut ensuite convaincre d'aller en cours à coup de  "mais non l'enseignant-e ne se fout pas de ta g...., c'est juste une façon différente  de travailler " en serrant bien les dents  et en contenant sa colère pour que l'année se termine cette fois-ci.
Puis mêler les Arts Plastiques à ça, ben voyons, le collage, la récup toussa toussa !

Et bien moi je suis surprise de voir que pour beaucoup la géographie ne peut pas évoluer. On ne parle pas de ne faire que ça en classe mais d'introduire de la géographie des émotions qui mobilise un pan de la recherche en géographie aujourd'hui et va de pair avec le concept du territoire, concept hautement géographique.

Pour les arts plastiques, c'est très réducteur de ne voir ses apports que pour le collage. On peut très bien travailler sur les émotions et leur rendu, que ce soit des émotions positives ou négatives... d'où l'importance d'inscrire ce genre de production dans un temps assez long. De plus ce projet pourrait également s'inscrire dans le nouveau programme d'EMC (qu'on soit pour ou contre, le problème n'est pas là).

La nation d'habiter un lieu en géographie ne se résume pas aux caractéristiques physiques de cet endroit. D'ailleurs les cartes mentales géographiques peuvent être très intéressantes à ce propos.

Pour Cripure et Ancolie :
Les cartes mentales sont des cartes de perception de leur espace par les élèves. Cela ne substitue pas aux cartes classiques de localisation. Cela concerne en général leur espace proche (mais pas que) et ce qui est intéressant c'est ensuite la confrontation entre ces représentations et des cartes classiques de localisation. Elles ne se substituent pas à ces dernières. C'est juste un outil pour ouvrir la boîte noire et leur faire aussi comprendre la différence entre leurs représentations et la "réalité".

Tamerlan a écrit:Pour Cripure et Ancolie :
Les cartes mentales sont des cartes de perception de leur espace par les élèves. Cela ne substitue pas aux cartes classiques de localisation. Cela concerne en général leur espace proche (mais pas que) et ce qui est intéressant c'est ensuite la confrontation entre ces représentations et des cartes classiques de localisation. Elles ne se substituent pas à ces dernières. C'est juste un outil pour ouvrir la boîte noire et leur faire aussi comprendre la différence entre leurs représentations et la "réalité".

Oui, les élèves peuvent avoir une perception de leur espace qui peut nous surprendre. Partir de là permet ensuite de faire de la géographie, de la cartographie. Le programme de 6e est basé sur la notion d'habiter un espace. Pas seulement apprendre à localiser des villes, des montagnes, des pays et des fleuves.

Est-il possible d'utiliser ces "cartes sensibles" pour communiquer des connaissances ? Ou est-ce un outil de développement personnel ?
Franchement pas convaincu, a fortiori pour une utilisation pédagogique.