Affecté-e dans un établissement où vous avez été élève...

C'est le cas d'une de mes amies, qui enseigne depuis 20 ans, avec bonheur, dans le lycée où elle a préparé le bac...C'est aussi le cas de certains de mes collègues qui enseignent des matières très spécifiques ou rares dans le supérieur, parfois avec une certaine lassitude ou un soupçon de fatalité.
J'aimerais avoir vos ressentis si c'est votre cas ,ou si c'est votre souhait - sans vouloir pour autant attiser les légitimes aigreurs académiques dues aux mouvements!; de l'école maternelle au post bac.

J'aurais adoré, mon lycée étant vraiment top! Mais bon la matière que j'enseigne n'existe pas dans ce lycée.

Ca m'aurait plus le fait d'être vraiment de l'autre coté de la barrière et de recroiser des anciens profs.

Je suis rentré en seconde et j'y suis depuis... 32 ans (c'est d'ailleurs ce que je réponds quand on me demande mon ancienneté :lol: ). J'aimerais y terminer ma carrière.

Dans les établissements où j'ai des bons souvenirs pourquoi pas. Après de ce qui est de revoir mes anciens professeurs, ils doivent être à la retraite, peut être décédés pour un ou deux, ou très proche de la retraite.

Je suis nommée à la rentrée dans le lycée où j'étais élève.
Grosse déception. J'ai détesté ce lycée étant jeune, je n'avais qu'une envie, en partir. Durant trois ans, j'ai souffert de phobie scolaire (j'allais en cours mais seulement après être passée vomir, je n'étais pas grasse à l'époque !) C'est un gros bahut (1700 élèves), de centre-ville, assez bourge. Je n'ai pas trouvé de liste des profs mais je pense que la plupart de mes enseignants n'y sont plus (ouf) ; peut-être juste ma prof de russe, que j'aimais beaucoup, et une prof d'anglais à qui j'aurais arraché les yeux à la fourchette à escargots.
Je suis restée amie avec mon autre prof d'anglais et ce qu'elle m'a raconté sur la salle des profs, si c'est toujours d'actualité, n'aide pas (j'avais d'ailleurs fait un stage d'observation dans ce lycée et la sdp était très peu accueillante avec ses "clans").
Bref, ça me stresse. Le fait d'être en lycée, déjà, mais en plus ce lycée... ça me perturbe !

Pourriez-vous aimablement penser au coup de vieux que cela donne à vos anciens professeurs? J'ai désormais pour collègue une ancienne élève et voilà ce que ça me fait: Je plaisante car c'est un plaisir de la retrouver :  c'était une élève très littéraire qui écrivait avec beaucoup de finesse et c'est une jeune collègue très cultivée et chaleureuse.

nuages a écrit:Pourriez-vous aimablement penser au coup de vieux que cela donne à vos anciens professeurs? J'ai désormais pour collègue une ancienne élève et voilà ce que ça me fait: Je plaisante car c'est un plaisir de la retrouver :  c'était une élève très littéraire qui écrivait avec beaucoup de finesse et c'est une jeune collègue très cultivée et chaleureuse.

Le coup de vieux ne sera-t-il pas plutôt quand tu auras comme élèves les enfants de tes anciens élèves?

Benji-X a écrit:Dans les établissements où j'ai des bons souvenirs pourquoi pas. Après de ce qui est de revoir mes anciens professeurs, ils doivent être à la retraite, peut être décédés pour un ou deux, ou très proche de la retraite.

Hé bien pas sûr! l'amie dont je parle est devenue amie avec sa prof de Français de première (qu'elle détestait comme élève) et elle avait à peu près je pense le même âge que toi en y arrivant comme professeure

Benji-X a écrit:

nuages a écrit:Pourriez-vous aimablement penser au coup de vieux que cela donne à vos anciens professeurs? J'ai désormais pour collègue une ancienne élève et voilà ce que ça me fait: Je plaisante car c'est un plaisir de la retrouver :  c'était une élève très littéraire qui écrivait avec beaucoup de finesse et c'est une jeune collègue très cultivée et chaleureuse.

Le coup de vieux ne sera-t-il pas plutôt quand tu auras comme élèves les enfants de tes anciens élèves?

Bon, eh bien je vais être vieille à la rentrée
Une de mes premières élèves a eu un enfant la même semaine que moi, enfant qui aura bientôt 11 ans et qui rentrera donc au collège en septembre.

Raoul Volfoni a écrit:Je suis nommée à la rentrée dans le lycée où j'étais élève.
Grosse déception. J'ai détesté ce lycée étant jeune, je n'avais qu'une envie, en partir. Durant trois ans, j'ai souffert de phobie scolaire (j'allais en cours mais seulement après être passée vomir, je n'étais pas grasse à l'époque !) C'est un gros bahut (1700 élèves), de centre-ville, assez bourge. Je n'ai pas trouvé de liste des profs mais je pense que la plupart de mes enseignants n'y sont plus (ouf) ; peut-être juste ma prof de russe, que j'aimais beaucoup, et une prof d'anglais à qui j'aurais arraché les yeux à la fourchette à escargots.
Je suis restée amie avec mon autre prof d'anglais et ce qu'elle m'a raconté sur la salle des profs, si c'est toujours d'actualité, n'aide pas (j'avais d'ailleurs fait un stage d'observation dans ce lycée et la sdp était très peu accueillante avec ses "clans").
Bref, ça me stresse. Le fait d'être en lycée, déjà, mais en plus ce lycée... ça me perturbe !

Tu vas peut-être devenir très pote avec ton ancienne prof d'Anglais, qui sait? Ca va aller! Cheer up!:succes:

Ce n'est pas quelque chose que je redouterai. J'enseigne dans un coin où les parents d'élèves sont des anciens camarades de classes, voire des amis de longue date.
Çà a un coté sympathqiue qui dédramatise la situation.
Ensuite, oui, j'ai commencé avec mes anciens profs et j'ai trouvé ça un peu intimidant pour ma part, j'ai eu du mal à entrer dans la familiarité...
bon, ça n'a pas duré très longtemps, je me suis vite décoincée :lol:
J'aimerai bien avoir des anciens élèves comme collègue, ça a beaucoup été le cas avec des AED.

nuages a écrit:Pourriez-vous aimablement penser au coup de vieux que cela donne à vos anciens professeurs? J'ai désormais pour collègue une ancienne élève et voilà ce que ça me fait: Je plaisante car c'est un plaisir de la retrouver :  c'était une élève très littéraire qui écrivait avec beaucoup de finesse et c'est une jeune collègue très cultivée et chaleureuse.

Pire : "M'sieur, vous avez le bonjour de mon père, il vous a eu en 1990."

amour a écrit:

Raoul Volfoni a écrit:Je suis nommée à la rentrée dans le lycée où j'étais élève.
Grosse déception. J'ai détesté ce lycée étant jeune, je n'avais qu'une envie, en partir. Durant trois ans, j'ai souffert de phobie scolaire (j'allais en cours mais seulement après être passée vomir, je n'étais pas grasse à l'époque !) C'est un gros bahut (1700 élèves), de centre-ville, assez bourge. Je n'ai pas trouvé de liste des profs mais je pense que la plupart de mes enseignants n'y sont plus (ouf) ; peut-être juste ma prof de russe, que j'aimais beaucoup, et une prof d'anglais à qui j'aurais arraché les yeux à la fourchette à escargots.
Je suis restée amie avec mon autre prof d'anglais et ce qu'elle m'a raconté sur la salle des profs, si c'est toujours d'actualité, n'aide pas (j'avais d'ailleurs fait un stage d'observation dans ce lycée et la sdp était très peu accueillante avec ses "clans").
Bref, ça me stresse. Le fait d'être en lycée, déjà, mais en plus ce lycée... ça me perturbe !

Tu vas peut-être devenir très pote avec ton ancienne prof d'Anglais, qui sait? Ca va aller! Cheer up!:succes:  

M'étonnerait ! elle m'avait traitée de ratée devant tous les autres, la vieille peau.

Raoul, si j'ai bien suivi tu es TZR, donc tu n'en as que pour un an, c'est le bon côté de ce statut !

Et si c'est un gros lycée, il est plus facile d'échapper aux gens qu'on n'apprécie pas que dans un petit établissement où on se cogne toujours aux collègues !

 Allons !

Whypee a écrit:Je suis rentré en seconde et j'y suis depuis... 32 ans (c'est d'ailleurs ce que je réponds quand on me demande mon ancienneté :lol: ). J'aimerais y terminer ma carrière.

J'adore, c'est ce qu'on appelle être un pilier! Et mine de rien ça fait vivre un établissement, les collègues comme toi devraient avoir une distinction pour rayonnement particulier

C'est assez difficile d'être le collègue d'anciens enseignants qu'on a eus.
J'ai été élu maître de conférences dans une université qui, un an après, a fusionné avec l'ennemie jurée, celle où j'avais fait une partie de mes études. Du coup, dans les réunions "bisites" et dans les rencontres assez régulières, ça fait vraiment bizarre d'être en contact avec des gens dont on a suivi l'enseignement... C'est assez désagréable à vrai dire. Mais ils n'y sont pour rien, bien au contraire (même si pour certains d'entre eux je suis passé à l'ennemi).

J'aimerais bien car c'était un excellent établissement. Mais c'était dans le privé donc c'est impossible et en plus je ne suis pas dans la bonne académie.

skindiver a écrit:J'aurais adoré, mon lycée étant vraiment top! Mais bon la matière que j'enseigne n'existe pas dans ce lycée.

Ca m'aurait plus le fait d'être vraiment de l'autre coté de la barrière et de recroiser des anciens profs.

J'aimerais bien savoir ce que tu enseignes, Skindiver

Pour ma part, normalement (je suis maître auxiliaire, et la CDE proposé ce poste il y a quelques jours et on me rappelle fin août pour me confirmer) à la rentrée je serai dans mon ancien collège ! Collège que j'ai quitté en pleurant tellement je voulais y rester !! Il y a encore d'anciens professeurs à moi, d'anciens surveillants .... Je croise les doigts pour y repartir en tant que professeur cette fois !

Whypee a écrit:

nuages a écrit:Pourriez-vous aimablement penser au coup de vieux que cela donne à vos anciens professeurs? J'ai désormais pour collègue une ancienne élève et voilà ce que ça me fait: Je plaisante car c'est un plaisir de la retrouver :  c'était une élève très littéraire qui écrivait avec beaucoup de finesse et c'est une jeune collègue très cultivée et chaleureuse.

Pire : "M'sieur, vous avez le bonjour de mon père, il vous a eu en 1990."

Avec la réciproque.
"Vous êtes bien aussi fainéant et bête que votre père, que j'ai supporté il y a 25 ans"

Il y a quelques années une de mes collègues a eu comme élève la petite-fille d'un de ses anciens élèves. Elle a eu d'autant plus un coup au moral que cet heureux grand-père était déjà à la retraite (donc avant elle).

Je ne l'ai pas vécu, mais je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas sympathique dans un établissement que l'on a aimé. Si on y a souffert le martyr en revanche ... Mais il n'y a pas de raison, autrement, que les choses se passent mal.

Je pense que les profs sont contents de retrouver les anciens élèves, ça doit les rassurer quelque part de voir que certains peuvent passer du camp ennemi vers les bons et les justes. Ils se sentent socialement moins isolés, et peuvent enfin croire avoir été appréciés un jour par des élèves.

Alors moi je vais entâmer ma 10ème année dans l'établissement où j'étais élève. C'est un choix et ce fut ma 1ère affectation ! J'habite à côté et c'est vraiment pratique. Certes, c'est un collège rep+, pas toujours facile mais pas non plus insurmontable, il y a pire autour .... Je suis très contente d'y être mais il faut avouer que le contexte social devient compliqué et que ça commence à peser, d'où mon désir de quitter Marseille définitivement pour le Finistère !! Lorsque je suis arrivée dans l'établissement il y avait encore 4 profs que j'avais eus et ça faisait tout bizarre mais les rapports ont été super. Ils étaient contents de ma réussite et j'étais plutôt fière de les cotoyer en tant que collègues. Même si on n'enseignait pas la même matière, ils m'ont beaucoup aidé pour les rituels à adopter, la gestion de la classe .... J'aime ce collège car j'y ai passé d'excellentes années mais il faut avouer que cela se dégrade, c'est indéniable .....

Cela fait 20 ans que je travaille dans l'établissement où j'ai été élève de la 6ème à la 1ère

Il ne reste plus beaucoup de professeurs de ma période élève. C'est un établissement de 1500 élèves à peu près mais c'est très sympa. J'ai fait ma terminale ailleurs où j'ai également enseigné 5 ans, tout aussi sympa