Contrat doctoral : mise en dispo ou détachement ? (académie d'Amiens)

Bonjour à tous,

J'ai lu avec intérêt les déboires de plusieurs d'entre vous après l'obtention d'un contrat doctoral, notamment à cause du rectorat qui refuse de lâcher ses professeurs dans la nature.
Je cherche la réponse à une question qui je crois est propre à chaque université ou à chaque rectorat : j'ai obtenu le contrat, je l'ai appris hier matin (j'avais pris les devants en demandant à être TZR), et je ne sais pas si je dois demander un détachement ou une mise en disponibilité. L'école doctorale n'en sait rien, le rectorat renvoie la balle à l'ED. Cependant, la dame du rectorat m'a dit qu'ils acceptaient plus facilement un détachement qu'une mise en disponibilité... Je n'ai pas trop conscience de ce que cela implique, de plus.
Le soulagement que j'espérais après cette année de stage et la candidature pour ce contrat n'est pas encore de mise puisque je dois maintenant me débattre avec la paperasse (et je crois que c'est là l'un des pires assaillants qui soient )
Merci de votre réponse,

Mark

De mon vieux temps (la charge d'enseignement s'appelait "monitorat"), c'était "congé sans traitement pour exercer les fonctions de moniteur".
C'était comme une disponibilité (pas de cotisation à la Pension Civile, par exemple, pas de prise en compte des services faits pour l'ancienneté). Je n'avais rien fait, l'Université avait traité avec le Rectorat, qui dans un premier temps s'était trompé en me détachant.
Trois réformes après, tout ça a pu changer...

Disponibilité.

D'accord, merci pour vos réponses. Je vais donc recontacter le rectorat en le lui spécifiant !

Bonjour à tous,

Ma demande de disponibilité ayant été refusée, je pense démissionner (d'autant plus que je suis affectée en tant que TZR dans un établissement que je n'avais pas demandé, dans une zone que je n'avais pas demandée, loin de chez moi, etc.).
Pas de souci pour les trois ans à venir, mais une chose m'inquiète : il paraît que l'on n'a pas le droit de repasser les concours si l'on a démissionné ?
De plus, peut-on me poursuivre en justice si je ne me présente pas lundi prochain ?
Merci de vos réponses.
Une future ex néo tit inquiète

Tu peux démissionner et repasser le concours par la suite.

+ 1
Tu as eu quand la réponse pour ta demande?

Merci beaucoup pour vos réponses, qui me redonnent un peu de sérénité.
J'ai fait ma demande dès l'obtention du contrat (7 juillet), aucune réponse, j'ai patienté durant les vacances du personnel du rectorat, le 13 août, lors de la réouverture, comme par hasard, ma lettre n'avait pas été prise en compte... j'ai dû la récrire sur un coin de bureau, à la va-vite... La réponse est datée du 17 août mais elle n'est arrivée chez moi qu'hier matin (j'avais bien sûr harcelé le rectorat par téléphone et la connaissais déjà, ils ne se sont absolument pas pressés pour que je réfléchisse aux recours et moyens d'envisager ma rentrée). J'ai l'impression d'être dans une cage, d'être faite comme un rat ! Ce qui n'est pas de bon augure pour la qualité de mes cours à la rentrée, et renforce mon désir de démission. Dans mon académie, les années précédentes, il n'y avait aucun problème de disponibilité pour convenances personnelles, mais les temps et les gens qui comptent changent... Encore merci pour la promptitude de vos réponses et bon dimanche ! (bien pluvieux sous le ciel du Nord).

Mark Renton a écrit:Ma demande de disponibilité ayant été refusée, je pense démissionner

Ça devient tellement courant…   Maintenant, le cursus, ça va être : passer les concours, démissionner pour faire sa thèse, repasser les concours après.

Mark Renton a écrit:Pas de souci pour les trois ans à venir, mais une chose m'inquiète : il paraît que l'on n'a pas le droit de repasser les concours si l'on a démissionné ?

Il paraît, c’est une rumeur. Dans les conditions d’accès aux concours, rien ne rejette les démissionnaires :
http://www.education.gouv.fr/cid51606/conditions-inscription-concours-externe-agregation.html
http://www.education.gouv.fr/cid51268/conditions-inscription-concours-externe-capes.html
Et sur ce forum, il y a plusieurs témoignages de démissionnaires ou licenciés ayant repassé sans soucis le concours.

Mark Renton a écrit:De plus, peut-on me poursuivre en justice si je ne me présente pas lundi prochain ?

D’un point de vue légal et strictement théorique, je ne sais pas. Par contre, il y a déjà eu des cas de gens ne se présentant pas, ils sont simplement considérés comme étant en « abandon de poste », ce qui se termine de la même manière qu’une démission. Quand j’avais démissionné (un peu dans les mêmes circonstances que toi), j’avais envoyé la lettre fin août, si je me souviens bien. Ça n’avait pas été très conventionnel, parce que j’avais dit que je démissionnais à compter du premier septembre (normalement, on ne fixe pas soi-même la date de sa démission puisque c’est l’administration qui l’accepte à une date donnée), mais ça avait fonctionné, ils n’avaient pas joué au plus con.

Simplement, n’envoie pas la lettre la veille de la rentrée. Si je me souviens bien, je l’avais fait avec accusé de réception, mais je ne sais pas si c’est indispensable.

Dans tous les cas, il faudrait vérifier, mais je suppose que si tu as simultanément un contrat doctoral et que tu es à l’éducation nationale (sans disponibilité), ça, ça peut poser un problème (pour le cumul).

Le problème qui pourrait se poser à l'avenir en SHS et lettres, c'est que certaines écoles doctorales se poseront sans doute la question de prendre des gens qui, bien qu'ayant eu le concours (et donc ayant rempli les conditions souvent attendues), n'auront pas de boulot stable après la fin du contrat doctoral.

C’est déjà le cas, non ? On passe le concours, on obtient le contrat doctoral en faisant semblant d’être un type bien sous tous rapports, et on démissionne après (après avoir obtenu le contrat), donc quand on est pris, l’école doctorale s’imagine qu’on a un boulot stable pour la suite.

Oui, vu comme ça... Je pensais que les contrats étaient donnés après accord du rectorat pour être en dispo.

Non, en tous cas pas pour moi, ni pour les gens qui ont fait la même chose (je ne sais pas si c’est pareil dans toutes les universités) : les procédures pour le contrat doctoral ont lieu entre mai et début juillet, et une fois accepté, le doctorant doit faire sa demande de dispo (qui est donc refusée vers fin août).

J’imagine que cela va finir par évoluer, si les rectorats systématisent leurs refus. On peut espérer que les universitaires fassent pression pour défendre leurs doctorants.

On peut espérer, oui...

Merci pour ces détails. En effet, je vois que je suis loin d'être un cas isolé... C'est totalement absurde comme situation : le rectorat a conscience qu'il nous perd s'il nous refuse la dispo (qui ne lui coûte rien : pas de traitement, pas d'avancement, peu avantageux comme congé !) et qu'il nous récupère en tant que stagiaire ? Un stagiaire est moins corvéable et plus coûteux qu'un néo-tit... Je ne comprends pas ce raisonnement, hormis à le replacer dans l'éternelle guéguérre entre le supérieur et le secondaire...
Il est déjà difficile d'obtenir un contrat doctoral, mais si le fait d'appartenir (parce que là, c'est de la possession pure et dure) à l'Education nationale corse encore cette obtention, que peut-on faire ?
Si j'aurais su, j'aurais pas v'nu au concours tout de suite, j'aurais demandé le contrat d'abord (mais avec des Si, on mettrait le rectorat en bouteille - et on en jetterait certains à l'eau !).
Dimka, tu prépares ta thèse actuellement ? Cela se passe bien ?

Je suis exactement dans la même situation. Mais en ce qui me concerne, le rectorat sait qu'il ne me perd pas: il est hors de question pour moi de démissionner de l'agrégation... et ça les rectorats le savent bien ! Ils nous tiennent par là aussi. Bref, j'ai 4 jours pour déménager à 900 km de chez moi (de Toulouse à Amiens). Tout va bien.

Par chance, je n'ai pas pu passer l'agrégation, directement passée du CAPES à l'année de titularisation. Tant mieux, en effet, je n'aurais pas aimé avoir à démissionner de l'agrégation, qui sera pour la suite maintenant. Tu as ton affectation exacte (MP) ?

Enfin, par chance, au début, cela me semblait un drame de ne pouvoir la passer, mais maintenant je relativise.

Non je n'ai pas mon affectation et toi? Dans une heure normalement non?

Je l'ai reçue samedi matin par lettre recommandée, avec le refus de dispo !

Je n'ai rien, juste mon rattachement administratif Et après on me refuse ma dispo...

Mark Renton a écrit:Merci pour ces détails. En effet, je vois que je suis loin d'être un cas isolé... C'est totalement absurde comme situation : le rectorat a conscience qu'il nous perd s'il nous refuse la dispo (qui ne lui coûte rien : pas de traitement, pas d'avancement, peu avantageux comme congé !) et qu'il nous récupère en tant que stagiaire ?

Dans un autre topic, quelqu’un suggérait qu’il s’agissait peut-être de faire des exemples. Les gens prêts à démissionner restent quand même rares, ils doivent penser que ceux qui se soumettront au refus de dispo seront majoritaires, donc dans une vision à court terme (qui se fiche un peu de l’état d’esprit et de motivation des gens), ils se disent que ça fait plus de profs devant les élèves que si tous partaient en thèse.

Puis je ne suis pas sûr que les démissionnaires reviennent à l’éducation nationale, après (en tous cas, ce n’est pas mon plan, et les autres gens que je connais dans cette situation sont suffisamment en colère pour penser aller voir ailleurs s’ils y sont).

Il faut tout de même penser cela avec beaucoup de soin. De plus en plus de comités de sélection, même si je reconnais que c'est de façon parfois hypocrite, valorisent les dossiers de candidats ayant une expérience d'enseignement dans le secondaire.
Il est en tout cas dramatique qu'après avoir coupé l'agrégation du CAPES, on coupe aujourd'hui certaines passerelles possibles entre secondaire et supérieur. A partir du moment où, dans certaines disciplines, l'agrégation est un critère de sélection officieux pour les postes précaires du supérieur (contrats doctoraux, ATER), et encore plus pour ceux de MCF, il est logique que les rectorats "jouent le jeu".

La crise de recrutement dans les secondaire doit tout de même jouer, si ce qui était considéré comme une formalité pose désormais problème une fois sur deux (idem pour le recrutement des Prce/prag en seconde campagne).

Sharleen, avant de démissionner, contacte la société des agrégés, je crois qu'ils ont réussi à faire pression pour quelque cas comme les tiens. On ne perd rien à essayer.