Jury de délibération bac S

Comme chaque année les présidents et adjoints ont été réunis juste avant la délibération, et dans notre académie (toulouse), il a été fortement recommandé de s'arranger pour donner les points nécessaires dès qu'il manquait 10 points ou moins au candidat, que ce soit pour l'obtention d'une mention, de l'admissibilité ou pour permettre l'accès aux oraux du second groupe. J'ai bien expliqué au président du jury que ce n'était pas une obligation et j'ai dû à plusieurs reprises calmer ses ardeurs : il était parfois prêt à examiner le cas d'élèves à qui manquaient 15 voire 20 points au prétexte que les consignes étant académiques, il se pouvait parfaitement que dans d'autres académies le repêchage se fasse sur plus de 10 points.
Je voudrais savoir s'il en est de même dans les autres académies. Le principe me choque, surtout quand il s'agit de l'attribution de mentions. Il est évident que le ministère donne toutes les consignes nécessaires pour pouvoir pavoiser en annonçant un n-ième taux record de réussite au bac.

Ce qui est fou, c'est que la vraie raison de cette course à l'échalote c'est d'éviter le maximum de redoublements, avec des effectifs qui explosent ... Et que pour ça on est prêt à aller jusqu'à 100 % de réussite s'il le faut ... Enfin c'est ce qu'il me semble ... Si c'est bien le cas, il y a de quoi être effaré par tous ceux qui n'en n'ont pas conscience, et tous ceux qui le savent pertinemment et vont dans le sens du courant sans se poser de questions.

Ici, des collègues ont accepté de donner jusqu'à 12 points, malgré les hauts cris des autres. Il faut dire que le président du jury s'est montré plus que pénible, faisant traîner en longueur les bulletins à qui il manquait des points, du genre "personne ? attendez, je vais lire les appréciations en maths... toujours personne pour donner des points ? alors, en physique, il est dit que... en allemand... en LV3... toujours personne ? Mais si on lit les appréciations de première..." Pitié !

Elaïna a écrit:Ici, des collègues ont accepté de donner jusqu'à 12 points, malgré les hauts cris des autres. Il faut dire que le président du jury s'est montré plus que pénible, faisant traîner en longueur les bulletins à qui il manquait des points, du genre "personne ? attendez, je vais lire les appréciations en maths... toujours personne pour donner des points ? alors, en physique, il est dit que... en allemand... en LV3... toujours personne ? Mais si on lit les appréciations de première..." Pitié !

En gros la canicule a eu raison de la rigueur professorale

Daphné a écrit:

Elaïna a écrit:Ici, des collègues ont accepté de donner jusqu'à 12 points, malgré les hauts cris des autres. Il faut dire que le président du jury s'est montré plus que pénible, faisant traîner en longueur les bulletins à qui il manquait des points, du genre "personne ? attendez, je vais lire les appréciations en maths... toujours personne pour donner des points ? alors, en physique, il est dit que... en allemand... en LV3... toujours personne ? Mais si on lit les appréciations de première..." Pitié !

En gros la canicule a eu raison de la rigueur professorale

Y'a de ça oui ... personnellement j'ai surtout cru mourir d'ennui... autant l'an dernier j'avais bien rigolé, autant là... :aar:

À la réunion des présidents et vice-présidents ce matin, le chef de centre (chef d'établissement) nous a incité à choisir le nombre de points qui nous semblait "rattrapable", de façon à avoir des pratiques harmonisées au sein de la région. On s'est mis d'accord sur 10 points max (selon la lecture du livret).
Aucunes consignes rectorales ou ministérielles n'ont été évoquées.

En pratique, dans mon jury, il y a eu au maximum 7 points ajoutés à un candidat; et sans aucun automatisme : un candidat n'a ainsi pas eu la mention bien, malgré seulement 2 points manquants... Mais son livret a montré que ses résultats au bac étaient déjà au dessus de ses résultats annuels, et les appréciations étaient moyennes.

philophilophilo a écrit:Ce qui est fou, c'est que la vraie raison de cette course à l'échalote c'est d'éviter le maximum de redoublements, avec des effectifs qui explosent ... Et que pour ça on est prêt à aller jusqu'à 100 % de réussite s'il le faut ... Enfin c'est ce qu'il me semble ... Si c'est bien le cas, il y a de quoi être effaré par tous ceux qui n'en n'ont pas conscience, et tous ceux qui le savent pertinemment et vont dans le sens du courant sans se poser de questions.

Un élève en échec dans le supérieur coût moins cher qu'un élève en échec au lycée?

Chez moi, autre bac, on devait etudier les cas jusqu'à 20 points et dans la salle d'à côté, autre spécialité, c'était jusque 25 pts!!!!

Chez nous, il a été décidé de rattraper jusqu'à 15 points maximum en fonction du livret (en ES, ce qui correspond à presque 0,5 sur la moyenne), mais en fait, cela a été jusqu'à 18 points...
Ca me déprime, les jurys de délibération. Déjà, il s'est terminé à plus de 14h (260 candidats), et il faut sans cesse batailler contre les collègues dociles qui veulent rattraper tout le monde au prétexte que ça en fera moins à faire passer à l'oral, donner les points pour des mentions Bien à 15 points pour des élèves qui n'avaient pas la moyenne au cours de l'année (mais qui ont quand même l'avis très favorable...). Je ne supporte plus les collègues qui arrivent une heure en retard et qui partent dès que les candidats qu'ils ont corrigé ont été vus... Évidemment, pas de président du jury, juste un vice-président un peu paumé... Sans compter le serveur du Siec qui ne fonctionne jamais comme il faut...

tango a écrit:Chez moi, autre bac, on devait etudier les cas jusqu'à 20 points et dans la salle d'à côté,  autre spécialité,  c'était jusque 25 pts!!!!

25 pts, mais c'est énorme ! Nous ne sommes pas allés au-delà de 6 pts, les membres du jury semblant assez unanimes à vouloir dénoncer la démagogie crasse de cette pratique.

Benji-X a écrit:

philophilophilo a écrit:Ce qui est fou, c'est que la vraie raison de cette course à l'échalote c'est d'éviter le maximum de redoublements, avec des effectifs qui explosent ... Et que pour ça on est prêt à aller jusqu'à 100 % de réussite s'il le faut ... Enfin c'est ce qu'il me semble ... Si c'est bien le cas, il y a de quoi être effaré par tous ceux qui n'en n'ont pas conscience, et tous ceux qui le savent pertinemment et vont dans le sens du courant sans se poser de questions.

Un élève en échec dans le supérieur coût moins cher qu'un élève en échec au lycée?

Je pense que dans les stats, c'est plus difficile à évaluer et que ça se voit moins

Benji-X a écrit:

Un élève en échec dans le supérieur coût moins cher qu'un élève en échec au lycée?

Oui, en tout cas s'il est inscrit à l'université. C'est d'ailleurs un cas unique dans l'OCDE.

Un étudiant à l'université coûte en moyenne à l'État 8000 euros par an, avec des disparités selon les filières (4500 euros seulement en cursus de Lettres, et jusqu'à 10900 euros). Dans les grandes écoles, ce coût est en moyenne de 21000 euros.

Un lycéen coûte à l'État 11470 euros en lycée général, et 11840 euros en lycée professionnel.

e-Wanderer a écrit:

Benji-X a écrit:

Un élève en échec dans le supérieur coût moins cher qu'un élève en échec au lycée?

Oui, en tout cas s'il est inscrit à l'université. C'est d'ailleurs un cas unique dans l'OCDE.

Un étudiant à l'université coûte en moyenne à l'État 8000 euros par an, avec des disparités selon les filières (4500 euros seulement en cursus de Lettres, et jusqu'à 10900 euros). Dans les grandes écoles, ce coût est en moyenne de 21000 euros.

Un lycéen coûte à l'État 11470 euros en lycée général, et 11840 euros en lycée professionnel.

Et cela, c'est le coût moyen. La différence en coût marginale est encore plus importante (même si elle est évidemment difficile à chiffrer). Un lycéen en échec présente assez souvent le mauvais goût de réclamer une table et une chaise. A l'Université, le surbooking est assis par terre dans les allées de l'amphi, et un étudiant en échec est assez rapidement un étudiant fantôme.

frdm a écrit:

tango a écrit:Chez moi, autre bac, on devait etudier les cas jusqu'à 20 points et dans la salle d'à côté,  autre spécialité,  c'était jusque 25 pts!!!!

25 pts, mais c'est énorme ! Nous ne sommes pas allés au-delà de 6 pts, les membres du jury semblant assez unanimes à vouloir dénoncer la démagogie crasse de cette pratique.

oui c'est trop!
Après c'est pour un bac techno, peut être est-ce plus courant. Je ne sais pas...

Nous avons été très raisonnables dans mon jury. Même deux points n'ont pas été attribués pour une mention très bien, puisque les résultats étaient déjà largement au-dessus des résultats de l'année.
Je n'ai pas bougé une seule de mes notes, faut dire que le sujet de maths était facile, lui aussi.

frdm a écrit:

tango a écrit:Chez moi, autre bac, on devait etudier les cas jusqu'à 20 points et dans la salle d'à côté,  autre spécialité,  c'était jusque 25 pts!!!!

25 pts, mais c'est énorme ! Nous ne sommes pas allés au-delà de 6 pts, les membres du jury semblant assez unanimes à vouloir dénoncer la démagogie crasse de cette pratique.

De toute façon, l'essentiel du « surnotage » se déroule en amont des jurys, comme il a été maintes fois observé.

Une jeune collègue de philosophie, stagiaire cette année, m'a décrit de la sorte sa perception du parcours d'une copie non absoluement typique mais courante : une explication de texte dont on se dit qu'elle ne contient vraiment presque rien qu'on puisse valoriser et qu'on a envie de noter à 05-06. On lui met donc 07 (anticipation de la pression des pairs et de l'institution). Après réunion d'harmonisation, elle se retrouve à 08 ou 09 (ce qui prouve que l'anticipation n'est pas encore bien réglée, normal, c'est la première fois). Et après jury, elle a 10 (parce que bon).

Les pratiques des jurys dont nous parlons ne seraient pas aussi choquantes si elles ne venaient pas en couronner d'autres de même farine.

Il a manqué 6 points à ma petite-fille pour la mention TB en ES : elle pense que si elle n'avait pas eu "doit faire ses preuves" elle aurait été remontée...
Elle était dans un lycée élitiste, la dernière de sa classe (17 en latin, 19 en maths, 16 en éco et en allemand, mais 11 en philo et surtout un 8 à l'oral de français...).

doit faire ses preuves avec une mention TB!!
perspicace l'équipe enseignante!!

gainz a écrit:doit faire ses preuves avec une mention TB!!
perspicace l'équipe enseignante!!

200m plus loin elle aurait eu un avis très favorable. Ce qui est « rigolo » (si l'on peut dire) dans cette histoire, c'est que l'inégalité a un effet à rebours de celui escompté.

L'année où j'ai passé le bac (1988), il y avait 2 mentions TB dans tout mon département, toutes séries confondues (aujourd'hui 2 professeurs d'université :lol:).

J'ai regardé par curiosité ce que ça donnait cette année : rien qu'en série S, et rien que dans la petite sous-préfecture (14000 habitants) où j'habitais – et où les 2 lycées public et privé étaient franchement médiocres –, il y a 8 mentions TB. :shock:

Je ne vois pas bien ce qu'on a à craindre de la Chine.

e-Wanderer a écrit:L'année où j'ai passé le bac (1988), il y avait 2 mentions TB dans tout mon département, toutes séries confondues (aujourd'hui 2 professeurs d'université :lol:).

J'ai regardé par curiosité ce que ça donnait cette année : rien qu'en série S, et rien que dans la petite sous-préfecture (14000 habitants) où j'habitais – et où les 2 lycées public et privé étaient franchement médiocres –, il y a 8 mentions TB. :shock:

Je ne vois pas bien ce qu'on a à craindre de la Chine.

Rien que dans mon jury, il y en a 20. Mais apparemment ce jury regroupe des élèves de bons lycées, dans une préfecture (et pas une sous-préfecture, Môssieur).

gainz a écrit:doit faire ses preuves avec une mention TB!!
perspicace l'équipe enseignante!!

Exactement le cas de figure de mon frère, élève brillantissime et insupportable durant tout le lycée. L'équipe a mis "doit faire ses preuves" : ce n'est pas un pronostic, c'est une indication pour le jury ("ne lui donnez rien, il doit tout obtenir de lui-même"). Moi je trouve ça cohérent.
Mon frère a eu sa pire note en EPS (17), 20 en philo, français écrit, français oral, HG, 18 et 19 en anglais et allemand...

e-Wanderer a écrit:L'année où j'ai passé le bac (1988), il y avait 2 mentions TB dans tout mon département, toutes séries confondues (aujourd'hui 2 professeurs d'université :lol:).

J'ai regardé par curiosité ce que ça donnait cette année : rien qu'en série S, et rien que dans la petite sous-préfecture (14000 habitants) où j'habitais – et où les 2 lycées public et privé étaient franchement médiocres –, il y a 8 mentions TB. :shock:

Je ne vois pas bien ce qu'on a à craindre de la Chine.

J'ai aussi regardé du côté du lycée où j'ai fais mon stage, plutôt correct sans être exceptionnel (classé derrière 80% des lycées d'après le très discutable/discuté classement 2015 de l'express), sur une de mes classes de seconde, maintenant en terminale, j'ai trouvé 5 élèves avec une mention TB