Motion contre la réforme au CA

Comme nous sommes en pleine période de CA, c'est le moment de penser à proposer des motions.
Des liens de motions ont circulé sur quelques topics, ce serait bien de les regrouper ici pour pouvoir piocher, personnaliser, etc., car tout n'est peut-être plus à jour, avec les différents changements opérés par le ministère.

Et puis, ça permettra de donner de la visibilité à cette forme d'action dont nous pouvons tous nous saisir.

La motion-type proposée par le SNALC : LIEN

Il me semble qu'elle est toujours d'actualité si l'on remplace "retrait" par "abrogation".

Celle proposée par le SNES (national) :
https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&ved=0CCIQFjAA&url=https%3A%2F%2Fwww.snes.edu%2FIMG%2Frtf%2Fmotion-ca-reforme-college.rtf&ei=e85yVZzxB4LxUKD8gYAG&usg=AFQjCNGN3xhnXM7M0nwPLuSRaM-SmF4cbw&sig2=Kwt0UI8sngPABRWu7SdNgg&bvm=bv.95039771,d.d24&cad=rja

(Elle peut être rendue plus lisible avec des puces dans la partie détaillant la réforme elle-même).

Celle-ci, synthétique, sur le site du SNES Créteil :
http://www.creteil.snes.edu/actualite-des-etablissements/seine-saint-denis/motion-sur-la-reforme-du-college.html

J'en ai lu une également lors de notre CA, écrite par mes soins.

Pas de motion : boycott de tous les CA de juin !

je ne voudrais pas être pessimiste, mais on ne comptais plus les motions prises en conseils des maitres contre les rythmes....avec le résultat que vous pouvez constater aujourd'hui....

Je sais bien...Mais je suis en LP, ça leur montrera que les professeurs de collège ne sont pas leurs seuls opposants. D ailleurs même chez nous on compte quelques grévistes.

Piqueboufigue a écrit:Pas de motion : boycott de tous les CA de juin !

Questions : que ce passe-t-il concrètement si effectivement, les professeurs sont tous absents ? voire les parents (soyons fous ! ) ? Y a-t-il un quorum ? Les votes pourront-ils passer ? (désolée, je n'ai jamais été confrontée à ce cas)

Si le quorum n'est pas atteint, le CA est reporté (quelques jours plus tard, je ne sais plus combien). La 2ème fois, plus besoin de quorum : quel que soit le nombre de présent, le CA se tient.

Et en choisissant bien son ordre du jour, ça peut être très pratique pour les directions

Qu'est-ce qui gênera le plus le directeur académique : une motion qu'il mettra directement à la poubelle (comme toutes les motions qu'on fait lors du vote des DGH) ou un CA annulé puis reporté sans légitimité avec profs, parents et élèves absents ?

S'il est juste reporté, avec ou sans légitimité, je crois qu'il s'en moque un peu. Au moins il n'y a pas de votes "contre" les choses à voter, c'est plus simple, non ?

Les motions doivent être mentionnées au procès verbal. Le pv est lu (dans mon académie c'est sur) et archivé. Mais bon, de là à penser qu'elles ont le moindre impact...
Idem pour le report (au mieux ça agace ceux qui sont venus, pensez a prevenir les parents d'eleves et les autres collègues présents), quant à la légitimité, je crois qu'on s'en moque complètement.

S'il est reporté faute de quorum, il est légitime, quel que soit le nombre de participants.

Voici celle adoptée chez nous (en compilant diverses idées)

Objet : Réforme du collège

Motion du collège _____


Nous, représentants des personnels du collège _____, représentant des élèves, représentants des parents d'élèves et élus, demandons le retrait du projet de réforme du collège qu'on veut nous imposer à la rentrée 2016.

Les projets interdisciplinaires (EPI) et l'accompagnement dit personnalisé en classe entière (AP) seraient mis en place au détriment des horaires d'enseignement strictement disciplinaires, et non donnés en sus. Par exemple, en 3ème, les 4,5h d'enseignement disciplinaires de français pourraient passer à seulement 2,5h par semaine.

Nous déplorons la mise à mort de l'accompagnement éducatif, qui aidait concrètement les élèves.

Dans de nombreux établissements, des enseignements seraient menacés, comme celui des langues régionales et des langues anciennes, qui ne pourraient être maintenues, avec des horaires souvent amputés, que si l'EPI correspondant peut être mis en place, mettant en concurrence les disciplines et les collègues, afin de se répartir les "marges horaires" octroyées par le conseil pédagogique. Un EPI latin ne contiendrait d'ailleurs ni langue ni histoire (le programme d'histoire prévoyant d'enseigner l'antiquité uniquement en 6ème, et non en 5ème), vidant la matière de ce qui fait justement son intérêt, sa richesse et sa diversité.

En plus de nouveaux programmes, imposés simultanément sur tous les niveaux en 2016, demandant déjà un travail énorme, la nouvelle organisation exigera aussi des temps de concertation très importants entre matières, temps évidemment non prévus, et sans aucun moyen complémentaire.
Notre liberté pédagogique est du reste frontalement attaquée par ce système d'interdisciplinarité imposée.

Nous refusons la perte horaire en français et en mathématiques dues aux EPI et à l'AP, les heures étant prises sur les horaires disciplinaires, et non données en sus de ces derniers, alors que le collège devrait permettre au contraire de consolider ces fondamentaux.

Nous refusons la globalisation des horaires disciplinaires sur l'ensemble du cycle 5e, 4e, 3e.

Nous refusons l'accroissement exponentiel à venir du nombre de réunions et de conseils, y compris avec l'ensemble des écoles rattachées à notre établissement, pour tenter de mettre en place cette usine à gaz.

Nous refusons la remise en cause de la liberté pédagogiques des professeurs.

Nous demandons une réforme du collège qui permette une réelle prise en compte des difficultés des élèves tout au long de sa scolarité, et non une réforme qui contribuera au contraire à accroitre les inégalités qu'elle aurait pour vocation de combattre, d'autant que les plus favorisés ne se contenteront plus du peu d'enseignement des fondamentaux qui serait alors dispensé au collège.


Une réforme du collège est nécessaire, mais elle ne peut se faire contre les personnels qui devront la mettre en oeuvre. Pour nous, elle suppose :



La baisse significatif des effectifs ;

des programmes cohérents, faisant sens pour les élèves, permettant de construire progressivement l'interdisciplinarité, sur la base du volontariat, avec des moyens de concertation ;

des enseignements disciplinaires solides et reconnus, notament ceux touchant aux fondamentaux, avec des horaires nationaux, non globalisés, et garantissant des dédoublements dans les disciplines ;

des langues vivantes et régionales, avec une carte des langues diversifiée ;

le maintien des enseignements du latin et du grec avec un horaire et un programme spécifique ;

le respect du principe de consultation des personnels sur des sujets d'une telle importance.

Je fais remonter parce que des motions peuvent être déposés au CA de septembre également...

"déposées", c'est mieux...

Salut.
J'ai lu la motion anti-réforme de notre collège hier soir. C'était le dernier point du CA, quasiment, juste avant les questions diverses qui ont été expédiées car cela a jeté comme un froid: les chefs , juste avant, avaient répondu aux inquiétudes des parents: "ne vous inquiétez pas, l'EN, comme le collège, travaille pour le bien des enfants, avec cette réforme beaucoup de choses vont s'améliorer..." et là, moi, bim!
Après le CA, un parent est venu me remercier pour cette belle motion: c'était celle de "Comprendre la réforme", mais j'ai changé le dernier paragraphe car mes collègues trouvaient l'appel au boycott des formations et des EPI excessif.

Voici la motion qui pour la première fois a été adoptée à l'unanimité au CA dans notre collège        (hormis les 3 abstentions administratives de rigueur):

Motion CA du XXXX

Nous, représentants des personnels du collège ................................., demandons l'ABROGATION du décret concernant la réforme du collège, qui doit s'appliquer à la rentrée 2016.



14 organisations syndicales ont appelé le 10 octobre à une manifestation nationale pour demander l'abrogation de la réforme du collège. Ensemble elles représentent 80% des voix aux élections professionnelles: elles ont demandé à être reçues par la ministre à la mi-septembre: elle fait répondre un mois après, à la veille des congés d'automne, par une simple chargée de mission, que son agenda ne lui permet pas de les recevoir! Refus de tout dialogue, mépris des enseignants et des organisations syndicales: «quand on pratique le libéralisme économique, ça conduit à l'autoritarisme social. Le gouvernement considère qu'un bon interlocuteur, c'est un interlocuteur qui est d'accord avec lui.» Combattre cette réforme, c'est aussi une question de démocratie, y compris dans les conseils d'administration.

Nous dénonçons toutes ces pratiques de « passage en force » aussi bien de notre Ministre (publication du décret le 19 mai malgré une mobilisation massive) que dans les CA où les décisions, quand elles sont encore soumises au vote, seraient faites « pour avis » (répartition des IMP par exemple). Nous dénonçons cette surdité démocratique, cet autoritarisme méprisant et la manipulation médiatique qui est faite.



Devant ces pratiques, nous informons les parents d'élèves de la démission massive (...cut...)  du conseil pédagogique de notre collège. Information relayée aux syndicats et dans de nombreux autres établissements.



A l'appel de l'intersyndicale, « nous refusons donc de participer à toute anticipation de la réforme et dénonçons les formations-formatages qui nous sont imposées » La formation doit rester un droit sur la base du volontariat, et non être une contrainte.



Nous avons déjà argumenté les nombreux motifs de notre refus : perte d'heures d'enseignement pour les élèves ; suppression des options, des sections européennes, de la grande majorité des dispositifs bilangue, qui vont entraîner de nombreuses suppressions de postes ou compléments de service ; globalisation des horaires des disciplines scientifiques en classe de sixième ; perte horaire en français et en mathématiques due à la suppression des deux heures d'accompagnement en classe de 6e ; un « accompagnement personnalisé » attribué à des heures prises sur les horaires disciplinaires non données en sus de ces derniers ; remise en cause de la liberté pédagogique des professeurs, forcés de travailler sur leurs horaires disciplinaires à partir de modalités imposées localement ; mise en concurrence des disciplines au sein du conseil pédagogique afin de se répartir les « marges horaires » octroyées ; pédagogie de projet imposée sur les heures de cours, et ce sans décharge horaire ; globalisation des horaires disciplinaires sur l'ensemble du cycle 5e-4e-3e ; accroissement à venir du nombre de réunions et de conseils, y compris avec l'ensemble des écoles rattachées à notre établissement, pour tenter de mettre en place cette usine à gaz...

Nous demandons une réforme du collège qui permette une réelle prise en compte des difficultés des élèves à l'entrée en sixième et tout au long du collège, et non une réforme qui contribuera à accroître les inégalités. Une réforme du collège est nécessaire, mais pour nous, elle suppose :

-La baisse significative des effectifs ;
-des programmes cohérents, faisant sens pour les élèves, permettant de construire progressivement l'interdisciplinarité, sur la base du volontariat, avec des moyens de concertation ;
-des enseignements disciplinaires solides et reconnus, notamment ceux touchant aux fondamentaux, avec des horaires nationaux, non globalisés, et garantissant des dédoublements dans les disciplines ;
-des langues vivantes et régionales, avec une carte des langues diversifiée ;
-le maintien des enseignements du latin et du grec avec un horaire et un programme spécifique ;
-le respect du principe de consultation des personnels sur des sujets d'une telle importance.



Nous n’acceptons pas ce projet qui élude les vrais problèmes du collège faute de vouloir lui donner réellement les moyens de les résoudre. Malgré le déni démocratique, nous rappelons qu'aucune réforme du collège ne peut se faire contre les personnels qui devraient la mettre en œuvre.



En plus du tract d'information distribué aux parents d'élèves en octobre, nous transmettons cette motion à leur fédérations en les appelant à le diffuser largement à leur tour et à rester mobilisés à nos côtés.

Nous avons déjà fait passer une motion en juin dernier. Je suppose qu'il n'est pas la peine d'en refaire une ?

Quelqu'un peut me dire ce que devienne toutes ces motions une fois qu'elles sont votées ? A quoi servent-elles exactement ?

La motion doit être jointe au compte-rendu du CA. Ce compte-rendu est envoyé au rectorat, (où il est lu, si, si!). Cela permet donc de faire remonter le mécontentement à la hiérarchie ...

En plus de la motion, nous allons proposer un vote du maintien des options en CA. Symbolique, peut-être, mais une affirmation d'une volonté collégiale.

Votre motion est très bien, claire et complète, et j'aime beaucoup l'ouverture finale.
Je me permets de la copier-coller
Merci!

Question très bête.
Je n'ai pas très bien compris : une motion doit être votée par tout le CA et non lue et annexée au PV du conseil d'administration ?
Parce que j'étais tombée sur une motion qui n'émanait que des enseignants élus, donc là, il n'y a pas à faire voter par tout le monde... Une motion peut-elle être le fruit d'un groupe du CA qui s'en revendique seul ou faut-il un vote pour que l'ensemble du CA l'assume ?

http://adeaf.net/spip.php?article107 :

"Sachez qu’une motion n’a pas à être votée. Elle est tout simplement présentée, donc lue, et ensuite ajoutée au procès verbal du conseil d’administration. A priori, on en informe à l’avance le chef d’établissement. Ce qui ne veut pas dire que l’on lui montre le contenu mais juste qu’on signale l’intention de « présenter une motion »."