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- AndmaExpert spécialisé
mais c'est que vous me faites rêver .... on se marrait bien aussi quand ils étaient là :boulet:
Mais ils sont où??? :chat:
Mais ils sont où??? :chat:
- JPhMMDemi-dieu
Pour le plaisir :marlène.N a écrit:mais c'est que vous me faites rêver .... on se marrait bien aussi quand ils étaient là :boulet:
Mais ils sont où??? :chat:
VIDÉO - Jean-Pierre Raffarin demande à Nadine... par rtl-fr
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- AndmaExpert spécialisé
ils sont plus drôles que nos humoristes actuels !
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Nelson Mandela : « en faisant scintiller notre lumière nous offrons la possibilité aux autres d'en faire autant »
- TangledingGrand Maître
Instruisez-moi donc, éminent collègue libertarien.Handsome Devil a écrit:Évidemment, quand on déforme les mots pour servir son propos par mauvaise foi ou par ignorance, il n'y a plus de discussion possible.Tangleding a écrit:Libérale au sens où elle donne toute liberté au chef en vertu de la loi du plus fort. Je maintiens donc libérale.Si les hauts fonctionnaires de l'EN laissaient échapper une infime parcelle de pouvoir de leur propre initiative, ça se saurait.kero a écrit:Il n'empêche, je pense qu'elle est bien libérale, au sens elle s'inscrit dans une logique décentralisatrice qui elle, est bien d'inspiration libérale (dans sa composante libertaire - libertarienne, diraient-ils de l'autre côté).
Ni autonomie, ni décentralisation, ni liberté de méthodes, ni liberté de choix, ni responsabilité, ni efficacité, ni pragmatisme => aucun libéralisme.
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- AlbiusNiveau 10
thierryK a écrit:Pour moi:
La réforme a des conséquences libérales car elle abîme l'école publique. Les parents vont chercher des stratégies de contournement via l'école privée et de plus en plus via l'école "à la carte" (même hors contrat). Le jour où tous les "bons" refusent le public, il a cessé d'exister. Madelin est un des grands promoteurs de cette école "à la carte" [au lieu d'imposer l'école gratuite aux parents, l'état leur donne une soulte et les parents s'en servent pour mettre leurs enfants où ils veulent - j'ai entendu Begbeider proposer ceci à ONPC).
Elle est d'inspiration libérale parce qu'elle privilégie (pour faire court) les savoirs professionnels à court-terme, utiles aux entreprises, au détriment des savoirs généraux utiles au citoyen (par exemple, latin/grec).
Elle est d'inspiration libérale parce que la gauche invente des soi-disant inégalités de classe à l'école, pour mieux masquer (et certainement aussi se masquer) le fait qu'elle ne s'attaque pas à celles qui comptent, dans la vie professionnelle, après l'école (je parle des écarts de richesse réels, qui ont augmenté depuis une trentaine d'années). C'est une sorte de retour du refoulé.
Assez, voire même tout à fait d'accord sur cette analyse.
- keroGrand sage
Tangleding a écrit:Instruisez-moi donc, éminent collègue libertarien.Handsome Devil a écrit:Évidemment, quand on déforme les mots pour servir son propos par mauvaise foi ou par ignorance, il n'y a plus de discussion possible.Tangleding a écrit:Libérale au sens où elle donne toute liberté au chef en vertu de la loi du plus fort. Je maintiens donc libérale.Si les hauts fonctionnaires de l'EN laissaient échapper une infime parcelle de pouvoir de leur propre initiative, ça se saurait.kero a écrit:Il n'empêche, je pense qu'elle est bien libérale, au sens elle s'inscrit dans une logique décentralisatrice qui elle, est bien d'inspiration libérale (dans sa composante libertaire - libertarienne, diraient-ils de l'autre côté).
Ni autonomie, ni décentralisation, ni liberté de méthodes, ni liberté de choix, ni responsabilité, ni efficacité, ni pragmatisme => aucun libéralisme.
Bah, le fait est que le libéralisme, c'est sans doute beaucoup de choses, mais en aucun cas "donner toute liberté au chef"... Ça, ça s'appelerait plutôt de l'autoritarisme.
- TangledingGrand Maître
En théorie, à la rigueur. Dans la pratique, j'ai du mal à voir la différence.
Donner toute liberté à la main invisible du marché. Sauf qu'en réalité, cela revient à donner carte blanche aux forts pour écraser les faibles.
L'autoritarisme c'est davantage une pratique qu'un système politique, non ?
Donner toute liberté à la main invisible du marché. Sauf qu'en réalité, cela revient à donner carte blanche aux forts pour écraser les faibles.
L'autoritarisme c'est davantage une pratique qu'un système politique, non ?
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- Handsome DevilNiveau 9
Le chèque-éducation est à mon avis une idée à creuser, parmi d'autres, justement pour sortir de l'ornière de l'EN toute puissante imposant ses lubies idéologiques, ses méthodes et son mode de fonctionnement, directement dans les établissements publics ou indirectement dans les établissements sous contrat. Or la réforme telle que je l'ai interprétée est une étape de plus dans la mainmise du système par un nivelage généralisé et un parachèvement d'une vision de masse (anti individualiste et anti excellence) des parcours scolaires. Ce que vous considérez comme une conséquence libérale n'est justement pas libérale puisqu'elle découle de l'usage du Leviathan étatique d'un côté pour le peuple, de passerelles pour la nomenklatura auto-désignée.thierryK a écrit:Pour moi:
La réforme a des conséquences libérales car elle abîme l'école publique. Les parents vont chercher des stratégies de contournement via l'école privée et de plus en plus via l'école "à la carte" (même hors contrat). Le jour où tous les "bons" refusent le public, il a cessé d'exister. Madelin est un des grands promoteurs de cette école "à la carte" [au lieu d'imposer l'école gratuite aux parents, l'état leur donne une soulte et les parents s'en servent pour mettre leurs enfants où ils veulent - j'ai entendu Begbeider proposer ceci à ONPC).
C'est un argument qui revient souvent par ici, mais qui ne tient pas la route. Je ne connais aucun employeur digne de ce nom qui préfèrerait un nouvel employé ne sachant lire qu'avec difficulté, écrivant des textes bourrés de fautes et ne sachant pas calculer des pourcentages sans erreur, plutôt qu'un autre ayant des acquis solides et une bonne culture générale. Compte tenu de l'évolution permanente des activités économiques, la notion de savoirs professionnels à court terme est carrément ridicule. Au contraire, de bonnes bases permettent de développer ses connaissances au cours d'une carrière et d'être un individu autonome, non seulement en tant que citoyen, mais aussi comme personne capable de subvenir à ses besoins (et à ceux de sa famille).Elle est d'inspiration libérale parce qu'elle privilégie (pour faire court) les savoirs professionnels à court-terme, utiles aux entreprises, au détriment des savoirs généraux utiles au citoyen (par exemple, latin/grec).
Quant au latin/grec utile au citoyen, c'est un sujet qui mérite un traitement à part. J'y reviendrai peut-être dans un autre fil.
Ce passage me laisse quelque peu perplexe. Les inégalités de classe à l'école sont bien réelles quand les études montrent que les résultats scolaires sont bien plus corrélés au milieu social des élèves en France que dans les autres pays comparables. Quant aux inégalités de revenus chez les actifs, je ne fais pas l'erreur de confondre inégalité avec injustice. Il y a des inégalités qui s'expliquent par les parcours individuels influencés par le hasard mais aussi par le talent. Ce qui est en revanche problématique, c'est la force d'inertie d'un système bureaucratisé et aux mains de minorités privilégiées et intouchables qui non seulement fait obstacle à l'initiative individuelle et aux libres associations mais entérine la déresponsabilisation générale, ce qui est justement l'inverse du libéralisme.Elle est d'inspiration libérale parce que la gauche invente des soi-disant inégalités de classe à l'école, pour mieux masquer (et certainement aussi se masquer) le fait qu'elle ne s'attaque pas à celles qui comptent, dans la vie professionnelle, après l'école (je parle des écarts de richesse réels, qui ont augmenté depuis une trentaine d'années). C'est une sorte de retour du refoulé.
- Handsome DevilNiveau 9
Le marché est justement un espace juridiquement protégé permettant l'échange volontaire et l'optimisation des ressources et de l'activité humaine. C'est la racine du développement économique, et le résultat de la mise en place de garanties des droits individuels fondamentaux.Tangleding a écrit:En théorie, à la rigueur. Dans la pratique, j'ai du mal à voir la différence.
Donner toute liberté à la main invisible du marché. Sauf qu'en réalité, cela revient à donner carte blanche aux forts pour écraser les faibles.
Ce n'est pas un système parfait, il dépend forcément de l’honnêteté de ceux qui y participent et d'une structure légale solide, mais c'est un progrès certain par rapport aux formes d'ordre basées sur la domination d'un groupe sur un autre, fût-ce avec les meilleurs intentions.
- TangledingGrand Maître
C'est bien ce que je disais, tu parles de théorie, je te parle de pratique.
Nous ne vivons pas dans le monde des idées.
Nous ne vivons pas dans le monde des idées.
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- Handsome DevilNiveau 9
Je ne suis pas d'accord. Il suffit d'étudier l'histoire économique des 200 dernières années.Tangleding a écrit:C'est bien ce que je disais, tu parles de théorie, je te parle de pratique.
Nous ne vivons pas dans le monde des idées.
- TangledingGrand Maître
C'est vrai, en remontant à la préhistoire, aussi.
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- thierryKNiveau 6
Handsome Devil a écrit:Le chèque-éducation est à mon avis une idée à creuser, parmi d'autres, justement pour sortir de l'ornière de l'EN toute puissante imposant ses lubies idéologiques, ses méthodes et son mode de fonctionnement, directement dans les établissements publics ou indirectement dans les établissements sous contrat. Or la réforme telle que je l'ai interprétée est une étape de plus dans la mainmise du système par un nivelage généralisé et un parachèvement d'une vision de masse (anti individualiste et anti excellence) des parcours scolaires. Ce que vous considérez comme une conséquence libérale n'est justement pas libérale puisqu'elle découle de l'usage du Leviathan étatique d'un côté pour le peuple, de passerelles pour la nomenklatura auto-désignée.thierryK a écrit:Pour moi:
La réforme a des conséquences libérales car elle abîme l'école publique. Les parents vont chercher des stratégies de contournement via l'école privée et de plus en plus via l'école "à la carte" (même hors contrat). Le jour où tous les "bons" refusent le public, il a cessé d'exister. Madelin est un des grands promoteurs de cette école "à la carte" [au lieu d'imposer l'école gratuite aux parents, l'état leur donne une soulte et les parents s'en servent pour mettre leurs enfants où ils veulent - j'ai entendu Begbeider proposer ceci à ONPC).
C'est un argument qui revient souvent par ici, mais qui ne tient pas la route. Je ne connais aucun employeur digne de ce nom qui préfèrerait un nouvel employé ne sachant lire qu'avec difficulté, écrivant des textes bourrés de fautes et ne sachant pas calculer des pourcentages sans erreur, plutôt qu'un autre ayant des acquis solides et une bonne culture générale. Compte tenu de l'évolution permanente des activités économiques, la notion de savoirs professionnels à court terme est carrément ridicule. Au contraire, de bonnes bases permettent de développer ses connaissances au cours d'une carrière et d'être un individu autonome, non seulement en tant que citoyen, mais aussi comme personne capable de subvenir à ses besoins (et à ceux de sa famille).Elle est d'inspiration libérale parce qu'elle privilégie (pour faire court) les savoirs professionnels à court-terme, utiles aux entreprises, au détriment des savoirs généraux utiles au citoyen (par exemple, latin/grec).
Quant au latin/grec utile au citoyen, c'est un sujet qui mérite un traitement à part. J'y reviendrai peut-être dans un autre fil.
Ce passage me laisse quelque peu perplexe. Les inégalités de classe à l'école sont bien réelles quand les études montrent que les résultats scolaires sont bien plus corrélés au milieu social des élèves en France que dans les autres pays comparables. Quant aux inégalités de revenus chez les actifs, je ne fais pas l'erreur de confondre inégalité avec injustice. Il y a des inégalités qui s'expliquent par les parcours individuels influencés par le hasard mais aussi par le talent. Ce qui est en revanche problématique, c'est la force d'inertie d'un système bureaucratisé et aux mains de minorités privilégiées et intouchables qui non seulement fait obstacle à l'initiative individuelle et aux libres associations mais entérine la déresponsabilisation générale, ce qui est justement l'inverse du libéralisme.Elle est d'inspiration libérale parce que la gauche invente des soi-disant inégalités de classe à l'école, pour mieux masquer (et certainement aussi se masquer) le fait qu'elle ne s'attaque pas à celles qui comptent, dans la vie professionnelle, après l'école (je parle des écarts de richesse réels, qui ont augmenté depuis une trentaine d'années). C'est une sorte de retour du refoulé.
Je passe sur le point 1 qui est du domaine du paradoxal.
Sur le deuxième point, les entreprises n'ont pas forcément besoin de beaucoup d'employés intelligents et cultivés. Prenez le cas, par exemple, du travail à la chaîne. Les entreprises ont peut être besoin de moins en moins d'employés (gains de productivité, robotisation...). Pourquoi les entreprises délocaliseraient-elles, comme elles le font, vers des pays où la formation reste quand même encore beaucoup moins bonne que chez nous si le savoir était à ce point important ? La notion de savoirs professionnels à court-terme (disons 5 à 10 ans) ne me semble pas aussi ridicule que vous le pensez. La formation professionnelle qui vise à créer des employés dont le savoir est périssable, pour mieux les mettre en concurrence ensuite, peut faire le jeu des entreprises. La question est donc (pour moi) faut-il former des citoyens éclairés même si les entreprises n'en ont pas besoin ?
Sur le troisième point, vous dîtes "Quant aux inégalités de revenus chez les actifs, je ne fais pas l'erreur de confondre inégalité avec injustice". Je pense justement qu'il ne faut pas faire l'erreur de prendre toute différence de performance scolaire pour une injustice. Ni de penser qu'il y a forcément inégalité de fait parce que la performance scolaire est liée à l'origine sociale. Les fils de Zidane sont tous deux en équipe de France de foot, Laure et Florent Manaudou sont tous deux médaillés olympiques (la probabilité que deux enfants soient médaillés olympique dans la même famille est de l'ordre du milliardième !). Va-t-on en déduire que le foot, la natation sont inégalitaires ? Et donc empêcher les enfants Manaudou d'aller à la piscine parce qu'ils connaissent le "milieu", savent sélectionner les bons entraîneurs, bref sont des "sachants" ? Cela fera-t-il nager mes enfants plus vite ? Et si ça ne suffit pas encore, va-t-on fermer les piscines pour rétablir l'égalité et que plus personne ne sache nager du tout ? Il faut admettre que les enfants héritent, dans une certaine mesure, des qualités de leurs parents (je n'ai pas à faire appel à un héritage génétique, l'héritage culturel est suffisant). Le rôle de l'école n'est pas d'annuler cet héritage (cette entreprise serait de nature totalitaire car la seule façon d'y arriver c'est d'enlever, très tôt, les enfants aux parents). Il est de permettre à tous d'élever au maximum leurs capacités, (d'apprendre à nager le mieux possible), et d'en faire des citoyens capables et éclairés. De permettre à un élève doué de réussir scolairement quel que soit son milieu d'origine (même si on sait que sa probabilité de réussite scolaire dépend forcément du milieu d'origine).
Et l'inégalité de richesse ne s'établit qu'après l'école (à mon avis de façon éhontée, en tous cas avec des écarts bien pires que dans les années 50). Si la réussite scolaire ne générait pas, depuis 30 ans, autant d'écart de niveau de vie, les choses seraient plus faciles pour l'école. On lui reproche une situation sociale dont elle n'est en rien responsable (parce qu'on ne veut en fait pas la corriger).
Pour finir, avez-vous noté que ces fameuses "inégalités" scolaires (qui pour moi n'en sont pas), on ne cesse de les augmenter depuis 30 ans et que cet état de fait est la conséquence logique des réformes entreprises ? Que la lutte contre ces inégalités tient de la prophétie auto-destructrice ? Si l'école fonctionne, elle est capable de repérer les bons élèves et de les faire monter, d'où qu'ils viennent. Au lieu de ça, on dévalorise le savoir, on le relativise, on prétend qu'il n'est que "capital symbolique". C'est d'une naïveté sans nom. Ceux qui "savent" ceci sortent leurs enfants du public et la chance qu'avaient les élèves défavorisés de monter par l'école est perdue. (trois fois moins d'ouvriers à l'X aujourd'hui que dans les années 60). Et quand l'école ne fonctionne plus, que reste-t-il ? Le piston.
- JPhMMDemi-dieu
C'est déjà le cas.thierryK a écrit:Et quand l'école ne fonctionne plus, que reste-t-il ? Le piston.
En un temps que les plus jeunes n'ont pas connu, être pistonné était une honte.
Aujourd'hui, c'est devenu une vertu. Évidemment, il a fallu désigner la même chose avec une expression différente. Aujourd'hui, on dit "avoir un réseau".
http://www.pole-emploi.fr/actualites/developper-son-reseau-@/article.jspz?id=61502
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- MoonchildSage
En fait les réformes récentes de l'école semblent être le produit d'une étrange, monstrueuse et ridicule chimère mi-soviétique mi-libérale : on y retrouve à la fois une rigidité administrative et des objectifs irréalistes que n'auraient pas reniés le Gosplan et à la fois l'introduction de méthodes de gestion, de management et de pression issues du monde de l'entreprise qui accentuent une forme de mise en concurrence entre les établissements mais aussi entre les enseignants eux-mêmes.Handsome Devil a écrit:Ce qui est en revanche problématique, c'est la force d'inertie d'un système bureaucratisé et aux mains de minorités privilégiées et intouchables qui non seulement fait obstacle à l'initiative individuelle et aux libres associations mais entérine la déresponsabilisation générale, ce qui est justement l'inverse du libéralisme.
Cela se traduit par exemple par une double injonction contradictoire : d'un côté notre hiérarchie nous rappelle régulièrement que nous sommes des fonctionnaires c'est-à-dire des exécutants et que nous devons obéir sans sourciller, mais de l'autre elle considère que nous avons une formation intellectuelle de cadre et nous demande de faire preuve d'initiative face aux difficultés du métier, de monter des "projets" pour les résoudre... tout en restant bien sûr dans le cadre du "plan" du Ministère.
Mais cet argument ne tient pas vraiment : il n'y a aucun besoin de créer des employés dont le savoir est périssable puisqu'il est beaucoup plus facile d'aller les trouver ailleurs en délocalisant ou même de les faire venir sur place avec l'immigration. Compte tenu de l'armée de réserve de travailleurs non qualifiés dans les pays en voie de développement, les entreprises ont même plutôt intérêt à ce que le niveau scolaire de notre population augmente pour pouvoir davantage faire jouer la concurrence et baisser les salaires au niveau des emplois qualifiés.thierryK a écrit:Sur le deuxième point, les entreprises n'ont pas forcément besoin de beaucoup d'employés intelligents et cultivés. Prenez le cas, par exemple, du travail à la chaîne. Les entreprises ont peut être besoin de moins en moins d'employés (gains de productivité, robotisation...). Pourquoi les entreprises délocaliseraient-elles, comme elles le font, vers des pays où la formation reste quand même encore beaucoup moins bonne que chez nous si le savoir était à ce point important ? La notion de savoirs professionnels à court-terme (disons 5 à 10 ans) ne me semble pas aussi ridicule que vous le pensez. La formation professionnelle qui vise à créer des employés dont le savoir est périssable, pour mieux les mettre en concurrence ensuite, peut faire le jeu des entreprises. La question est donc (pour moi) faut-il former des citoyens éclairés même si les entreprises n'en ont pas besoin ?
- Luigi_BGrand Maître
A noter que Bruno Le Maire est partisan de l'autonomie, comme Alain Madelin, comme le Medef, comme l'institut Montaigne, comme la Cour des comptes, comme l'iFRAP. Il regrette simplement que cette autonomie soit encadrée dans des EPI. Bref, la réforme ne va pas assez loin...
http://www.brunolemaire.fr/actualites/510-remplacons-le-college-unique-par-un-college-diversifie.html
Oui, il faut donner plus de responsabilité aux enseignants. Mais pourquoi vouloir encadrer cette autonomie dans l’usine à gaz des «enseignements pratiques interdisciplinaires» ?
http://www.brunolemaire.fr/actualites/510-remplacons-le-college-unique-par-un-college-diversifie.html
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- SaunchoNiveau 2
Pour ma part, je suis ravi de cette saillie. Madelin doit devenir notre idiot utile. Son libéralisme libertarien peut sans doute servir de repoussoir. On pourrait penser à une affiche de "promo" pour la réforme avec exergue des citations louangeuses de Madelin ou le déjà culte "une reforme que beaucoup d'entre vous auraient pu voter" de Valls aux députés UMP.
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"The mass of men lead lives of quiet desperation. What is called resignation is confirmed desperation." Walden
"TWO AND TWO MAKE FIVE." Nineteen Eighty-Four
- Luigi_BGrand Maître
Il faut bien sûr entendre dans cette expression ambiguë non pas "plus de liberté" mais plus de responsabilité devant un chef d'établissement, qui aurait lui "plus de responsabilités" c'est-à-dire de pouvoir de décision. La fameuse "autonomie" des enseignants, qui est en fait celle des chefs d'établissements. L'Ifrap va plus loin encore : cette autonomie doit pourvoir aller jusqu'au recrutement local des enseignants, pour prendre exemple sur l'enseignement privé ou d'autres pays d'Europe.Bruno Le Maire a écrit:Oui, il faut donner plus de responsabilité aux enseignants. Mais pourquoi vouloir encadrer cette autonomie dans l’usine à gaz des «enseignements pratiques interdisciplinaires» ?
Tout le débat public est piégé par ces mots d'"autonomie" et de "responsabilité".
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- HypermnestreÉrudit
Le recrutement des enseignants par le chef d'établissement a été demandé hier par un député de droite lors des questions au gouvernement (ainsi que l'annualisation de notre temps de travail...).
- thierryKNiveau 6
Moonchild a écrit:En fait les réformes récentes de l'école semblent être le produit d'une étrange, monstrueuse et ridicule chimère mi-soviétique mi-libérale : on y retrouve à la fois une rigidité administrative et des objectifs irréalistes que n'auraient pas reniés le Gosplan et à la fois l'introduction de méthodes de gestion, de management et de pression issues du monde de l'entreprise qui accentuent une forme de mise en concurrence entre les établissements mais aussi entre les enseignants eux-mêmes.Handsome Devil a écrit:Ce qui est en revanche problématique, c'est la force d'inertie d'un système bureaucratisé et aux mains de minorités privilégiées et intouchables qui non seulement fait obstacle à l'initiative individuelle et aux libres associations mais entérine la déresponsabilisation générale, ce qui est justement l'inverse du libéralisme.
Cela se traduit par exemple par une double injonction contradictoire : d'un côté notre hiérarchie nous rappelle régulièrement que nous sommes des fonctionnaires c'est-à-dire des exécutants et que nous devons obéir sans sourciller, mais de l'autre elle considère que nous avons une formation intellectuelle de cadre et nous demande de faire preuve d'initiative face aux difficultés du métier, de monter des "projets" pour les résoudre... tout en restant bien sûr dans le cadre du "plan" du Ministère.
Oui, bien sûr. Il y a un côté Orwellien là-dedans (double pensée, renforcé par tout ce langage novlangue qu'on retrouve dans la rédaction des programmes) ou un coté paradoxal, au sens de l'école de Palo Alto (http://fr.wikipedia.org/wiki/Double_contrainte).
J'espère qu'on ne va pas vers IgnoMini (le Ministère de l'Ignorance Nationale !). Quoi qu'il en soit, comme disait Winston dans 1984, "Hope lies in the profs" ! (http://www.enotes.com/homework-help/explain-why-there-hope-lies-proles-orwells-1984-442922)
Moonchild a écrit:Mais cet argument ne tient pas vraiment : il n'y a aucun besoin de créer des employés dont le savoir est périssable puisqu'il est beaucoup plus facile d'aller les trouver ailleurs en délocalisant ou même de les faire venir sur place avec l'immigration. Compte tenu de l'armée de réserve de travailleurs non qualifiés dans les pays en voie de développement, les entreprises ont même plutôt intérêt à ce que le niveau scolaire de notre population augmente pour pouvoir davantage faire jouer la concurrence et baisser les salaires au niveau des emplois qualifiés.thierryK a écrit:Sur le deuxième point, les entreprises n'ont pas forcément besoin de beaucoup d'employés intelligents et cultivés. Prenez le cas, par exemple, du travail à la chaîne. Les entreprises ont peut être besoin de moins en moins d'employés (gains de productivité, robotisation...). Pourquoi les entreprises délocaliseraient-elles, comme elles le font, vers des pays où la formation reste quand même encore beaucoup moins bonne que chez nous si le savoir était à ce point important ? La notion de savoirs professionnels à court-terme (disons 5 à 10 ans) ne me semble pas aussi ridicule que vous le pensez. La formation professionnelle qui vise à créer des employés dont le savoir est périssable, pour mieux les mettre en concurrence ensuite, peut faire le jeu des entreprises. La question est donc (pour moi) faut-il former des citoyens éclairés même si les entreprises n'en ont pas besoin ?
J'ai simplement voulu dire que l'affirmation de Handsome Devil "Je ne connais aucun employeur digne de ce nom qui préfèrerait un nouvel employé ne sachant lire qu'avec difficulté, écrivant des textes bourrés de fautes et ne sachant pas calculer des pourcentages sans erreur, plutôt qu'un autre ayant des acquis solides et une bonne culture générale. Compte tenu de l'évolution permanente des activités économiques, la notion de savoirs professionnels à court terme est carrément ridicule." était loin de couler de source. Pour le reste, il est clair qu'il y a une multitude de forces opposées (tous les emplois par exemple ne sont pas délocalisables facilement, l'immigration a aussi ses inconvénients, les entreprises ont besoin de consommateurs bien payés ici, donc des salaires élevés, pour vendre leurs produits, etc...).
- DaphnéDemi-dieu
JPhMM a écrit:C'est déjà le cas.thierryK a écrit:Et quand l'école ne fonctionne plus, que reste-t-il ? Le piston.
En un temps que les plus jeunes n'ont pas connu, être pistonné était une honte.
Aujourd'hui, c'est devenu une vertu. Évidemment, il a fallu désigner la même chose avec une expression différente. Aujourd'hui, on dit "avoir un réseau".
http://www.pole-emploi.fr/actualites/developper-son-reseau-@/article.jspz?id=61502
Bien vu
- DaphnéDemi-dieu
hypermnestre a écrit:Le recrutement des enseignants par le chef d'établissement a été demandé hier par un député de droite lors des questions au gouvernement (ainsi que l'annualisation de notre temps de travail...).
Mais bien entendu puisque c'est leur programme !
- Luigi_BGrand Maître
Je viens de participer à l'émission de LCP animée par Serge Moatti (diffusée samedi, je crois) et c'est très amusant comme le journaliste du "Monde" pointe, malgré les différences apparentes entre les positions défendues par un élu UMP et une élue PS, la convergence des deux programmes sur le fond. Bon, peut-être que c'est une bonne chose dans son esprit : pas dans la mienne ! :lol:
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- palomitaNeoprof expérimenté
Daphné a écrit:hypermnestre a écrit:Le recrutement des enseignants par le chef d'établissement a été demandé hier par un député de droite lors des questions au gouvernement (ainsi que l'annualisation de notre temps de travail...).
Mais bien entendu puisque c'est leur programme !
Exact, c'est très cohérent ; on sait ce qui nous attend si l'UMP gagne en 2017 .
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"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit"
Oscar wilde.
- Luigi_BGrand Maître
C'est en ligne (à 16' quelque chose):
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
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- Terra Nova défend la réforme du collège
- Libération : Laurent Joffrin défend la réforme du collège.
- Alain Finkielkraut et la réforme
- Dans le dernier numéro de Marianne, tribune d'Alain Morvan: Contre la réforme du collège, les élus doivent se mobiliser.
- [Réforme du collège] Boycotter Le Monde & Libération pour leur partialité au sujet de la réforme du collège.
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