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Paul Dedalus
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vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par Paul Dedalus Jeu 21 Mai - 17:49
Moi je ne connaissais pas cette copie (on a tellement peu accès aux copies de concours je trouve ça dommage, c'est pourquoi j'ai pris la résolution de demander toutes mes copies cette année et de les recopier même si elles ne sont pas top).

Je trouve étonnant qu'elle ait eu 15 alors qu'elle a confondu Mill et Smith. Cela prouve bien que le jury est humain et peut accepter une petite confusion.
Sinon je suis réellement impressionné par la précision de ses références. Pour l'instant je serais bien incapable d'une telle précision, si je cite l'ouvrage et le chapitre, c'est bien tout.
Je vois ce que j'ai à travailler du coup et mon petit doigt me dit que l'admissibilité ce ne sera pas encore pour cette année.

Verdict dans 8 jours...

Edit : il est également intéressant de souligner que la candidate n'annonce aucun plan dans son introduction. En revanche cette dernière témoigne d'une véritable saisie conceptuelle et historique du sujet et d'un bel élan de réflexion.
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vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par User17706 Jeu 21 Mai - 18:00
Ah oui, merci, je n'avais jamais vu cette copie non plus. Ça peut fournir une très bonne base de discussion Smile

Et merci à Anne-Laure donc !
Paul Dedalus
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vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par Paul Dedalus Jeu 21 Mai - 18:04
PauvreYorick a écrit:Et merci à Anne-Laure donc !

Elle n'est pas là...

Pourrais-je mettre mes copies d'agrégations et de capes session 2015 sur le forum et pourrez-vous prendre le temps de les commenter (même brièvement), Pauvre Yorick?


Dernière édition par Zarathoustra-Educateur le Jeu 21 Mai - 18:05, édité 1 fois

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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
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vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par User17706 Jeu 21 Mai - 18:05
Peut-être pas ; pas grave, qu'elle soit tout de même remerciée Smile
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vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par Parménide Jeu 21 Mai - 18:06
Je ne comprends pas pourquoi je passe à coté de ce qu'il faut faire alors que d'autres réussissent.

On ne m'a jamais dit en prépa de ne pas annoncer de plan. D'ailleurs il n'y a jamais eu vraiment de cours de méthode, là-bas. Enfin juste 1 ou 2 heures. Et c'est tout.

(Il existe aussi la copie d'une candidate qui a eu 12 au texte de Leibniz, la même année)

_________________
"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)

"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)

"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)

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vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par Paul Dedalus Jeu 21 Mai - 18:31
Parménide a écrit:
(Il existe aussi la copie d'une candidate qui a eu 12 au texte de Leibniz, la même année)

Montre please! Smile
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vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par Parménide Jeu 21 Mai - 18:37
http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/articles.php?lng=fr&pg=19806

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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)

"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)

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vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par Paul Dedalus Jeu 21 Mai - 18:41
Parménide a écrit:http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/articles.php?lng=fr&pg=19806


Merci beaucoup...

Pour le coup (et avec une lecture rapide) je trouve cette copie claire mais pas exceptionnelle et j'ai du mal à comprendre pourquoi j'ai tellement moins (j'ai eu 7 sur le texte de Platon au CAPES de l'année dernière et pour le coup j'ai été un peu surpris).

Il serait donc vraiment intéressant si j'ai encore une note similaire cette année que je vous montre mes copies mais je crois vraiment que c'est parce que je manque de clarté - j'ai l'impression de prendre des risques en explication de texte.

http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/articles.php?lng=fr&pg=8686

Et une autre dissertation de la même candidate "Faut-il chercher à tout démontrer?" avec des références ultra précises.
J'admets que c'est un peu décourageant. En tout cas, je vois ce qu'il faut que je travaille pour améliorer mes notes.
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vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par Parménide Jeu 21 Mai - 20:01
Voici la suite, trois parties et conclusion :

L'homme est un être de passions. Certes, il est possible de le définir par "animal rationnel" ou "animal politique", mais il n'en reste pas moins qu'il se caractérise par une part plus ou moins animale, qui se comporte de façon irrationnelle ou passionnelle. L'être humain peut se révéler par exemple, lâche, envieux, ou violent, autant d'aspect qui sont canalisés par la vie sociale grâce à des moyens rationnels ou culturels. L'homme détient en lui ce que Georges Bataille appelait la "part maudite" : il s'agit de l'aspect animal de l'être humain, lequel est nature avant d'être société. Il peut être conçu comme une somme de pulsions et de désirs cherchant à s'exprimer de façon anarchique et que la vie sociale et la société sont chargées de nier ou du moins de maitriser.    

Il y a dans la vie sociale, moralité, conformité à des valeurs conçues comme justes, en raison de la part irrationnelle, voire brutale des comportements humains, laquelle part s'accompagne de son pendant rationnel, permettant de la renier ou la rejeter dans l'ombre. Le droit, par l'intermédiaire des lois et de la justice , cherche à domestiquer ce qui en chaque individu est susceptible de rejaillir et de porter atteinte au bien commun. Si, comme l'a pensé Hobbes, "l'homme est un loup pour l'homme", et que l'état de nature se caractérise par la violence, alors il faut que la brutalité du conflit primitif soit encadrée par le droit, ce dernier reposant sur la morale. En remettant tous les pouvoirs à l'Etat, les hommes renoncent à leur mode d'être passionnel et irrationnel, et optent pour des valeurs morales sur lesquelles l'état social va reposer.    

Si l'homme, particulièrement à l'état de nature, est un être de passions, il est un danger potentiel pour autrui ainsi que pour ses biens. Chacun peut se trouver à la merci des pulsions ou désirs d'un individu. L'expression violente des passions ou des instincts peut aboutir à la perturbation d'une réalité que l'on peut concevoir comme étant pré-sociale. C'est selon Locke, pour garantir la conservation de la propriété privée et des biens que les hommes sortent de l'état de nature et nient leur réalité passionnelle.

L'être humain étant primitivement soumis aux passions et, la cause, donc, de la présence de la moralité au sein de la vie sociale, il nous faut nous attacher désormais à analyser ce que cette vie sociale retire d'une conformité aux valeurs morales.

***

Rendre la vie sociale harmonieuse et rationnelle. Telle emble bien être la tâche de la justice et du droit, qui, s'ils répondent à leurs titres, reposent sur la morale, et font par conséquent , acte de moralité. C'est sur la moralité que reposent la vie en société et les institutions, dans la mesure où ceux-ci procèdent de la rationalité du droit, esprit objectivé, selon un point de vue hégélien. En se déroulant conformément aux principes moraux, qui sont souvent ceux de la justice et du droit, la vie sociale devient rationnelle, incarnation d'un certain esprit collectif veillant à l'harmonie des parties, c'est à dire des individus composant la société. Dans l'état social, les relations entre les individus sont réglementées sur la base de devoirs et d'interdits.    

La conformité à ces valeurs morales permet à l'état social ou à la vie sociale de s'installer dans la durée, et de se dérouler dans de bonnes conditions pour tous, et ce, dans l'intérêt commun. Le pouvoir de la loi permet que l'intérêt, la liberté, et la sécurité de chaque individu soient assurés. La moralité sert donc de fondement à une vie sociale optimale, car elle permet de l'établir en fonction du bien et du juste. Et il est possible de dire que c'est grâce à cette institution qu'est l'état, pérennisation du pouvoir en un lieu donné, que les structures théoriquement porteuses de moralité (droit, justice, lois) permettent de s'installer dans la durée et de servir de sous-bassement à une société humaine digne de ce nom.      

Ce qu'une vie sociale obtient de la moralité, c'est son renforcement et l'augmentation de sa solidité . Une société démocratique se révélera plus forte qu'une autre dans la mesure où ses principes reposent sur des valeurs morales, où ses principes sont en conformité avec des principes moraux, fondateurs de ce qui fait l'humanité de l'homme. L'opposition célèbre figurant chez Hegel, dans les Principes de la philosophie du droit entrer la société civile et l'Etat, manifeste clairement la façon dont la moralité des institutions permet d'encadre moralement l'activité économique se déroulant en son sein. L'Etat est une structure toujours antérieure à la société civile, et elle lui est utile en ce qu'elle permet de rationaliser la sphère des échanges dans la sphère de la vie publique et lui faire respecter un certain nombre de normes. On pourrait notament penser à ce qui concerne la justice sociale.

Si la conformité à des principes permet d'optimiser la vie en société, cela n'implique t il pas, pour la société, une certaine conception de l'homme?      

***

Des lors que la vie sociale est fondée sur la moralité, est conforme à la morale, celui lui donne une dignité qui la place au dessus de la réalité naturelle, de l'état de nature. Cette vie sociale ou vie en société porte la marque de l'esprit, elle est de l'esprit objectivé, et renvoie aux hommes membres de la société leur propre image. La moralité est utile à la vie sociale sur un plan symbolique (pas uniquement pratique) si l'on intègre le fait qu'elle permet de mettre en évidence un humanisme, une façon d'insister sur la spécificité de l'homme. Il s'agit de voir en lui un être rationnel, bien qu'ancré dans la sensibilité.

De cette manière, l'être humain peut être conçu comme esprit, être conscient, doté de liberté et de responsabilité , et pouvant donc être placé au sommet de la hiérarchie des êtres. La moralité soutenant la vie sociale rappelle et alimente en l'homme la réalité selon laquelle il est un être conscient, disposant notamment d'une conscience morale. Il a donc la possibilité de faire des choix et d'exercer sa liberté. Par conséquent, il est créateur de valeurs, particulièrement de valeurs considérées comme humanistes : la citoyenneté et le sujet de droits, par exemple. La justice et le doit sur lesquels reposent la vie sociale permettent à l'individu de se concevoir comme un être de culture, s'opposant à l'animal, et cherchant à toujours élever son esprit et sa pensée pour mettre en évidence son humanité.

La conformité à des principes moraux soutient la vie en société pour faire advenir en chaque individu, la valeur de ce qu'il est, ainsi que sa dignité par rapport au non-humain. Les valeurs morales permettent à une communauté et à ses individus de se sentir partie intégrante du genre humain, fédéré par les mêmes valeurs, comme par exemple celles de dignité, de liberté, et de responsabilité.    


***

Ainsi, il est manifeste que la moralité apporte un grand nombre de biens à la vie sociale, en ce qu'elle permet l'instauration et l'installation dans la durée de celle-ci. Elle permet aussi la maitrise de la part animale de l'homme, ainsi que l'élévation de sa conscience, aussi bien dans le cadre individuel que collectif.

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vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par pamplemousses4 Jeu 21 Mai - 20:19
Pour faire vite: à mon sens, il y a dans ta copie beaucoup trop de postulats injustifiés, infondés. J'ai sans cesse envie de te demander, assez bêtement: "comment ça? d'où cela sort-il?"
Cela m'ennuie plus encore que le défaut de connaissances doctrinales et conceptuelles précises. Ce me semble rédhibitoire que de tenir tant d'hypothèses pour évidentes, sans les fonder en amont ni les justifier en aval: c'est même une démarche assez anti-philosophique, non? Cela confère un côté très descriptif et apodictique au propos, un peu l'air de dire "comment pourrais-je ne pas dire vrai?" gênant.
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vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par Parménide Jeu 21 Mai - 20:23
pamplemousses4 a écrit:Pour faire vite: à mon sens, il y a dans ta copie beaucoup trop de postulats injustifiés, infondés. J'ai sans cesse envie de te demander, assez bêtement: "comment ça? d'où cela sort-il?"
Cela m'ennuie plus encore que le défaut de connaissances doctrinales et conceptuelles précises. Ce me semble rédhibitoire que de tenir tant d'hypothèses pour évidentes, sans les fonder en amont ni les justifier en aval: c'est même une démarche assez anti-philosophique, non? Cela confère un côté très descriptif et apodictique au propos, un peu l'air de dire "comment pourrais-je ne pas dire vrai?" gênant.

C'est toujours le problème de la justification de la justification de la justification, et ainsi à l'infini !...

J'en ai parlé l'autre jour : je ne sais pas vraiment faire la distinction entre l'argument d'autorité et ce qui doit être étayé.

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vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par Shajar Jeu 21 Mai - 21:13
Ah non non non ! Suffit que je vous laisse causer trois minutes et ça repart !

On parlait bien philosophie, on ne retombe pas dans les problèmes existentiels et métaphysiques du type "mon cerveau fonctionne anormalement" (le mien aussi dis donc, et celui de Pauvre Yorick aussi j'en suis sûre... puisque la norme de fonctionnement du cerveau n'est pas encore exactement définie), "l'angoisse qui ne me lâche pas", et plus généralement "ma vie mon oeuvre".

Donc on reste dans le CONCRET, c'est à dire sur le sujet de départ - ou sur les copies susmentionnées, qui pourraient faire l'objet d'un fil à elles toutes seules, peut-être.
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vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par Shajar Jeu 21 Mai - 21:23
Deux trucs de non-philosophe en ce qui concerne la formulation de la problématique :
Pour trouver le problème, ma prof de philo en terminale conseillait de chercher le paradoxe en retournant le sujet. Ici, la réflexion préalable donnerait : est-ce que quelque chose qui est amoral, ou immoral, peut être utile à la vie sociale ? Alors je cherche un exemple : le truc le plus a/immoral, c'est de tuer quelqu'un. Est-ce que ça peut rendre service à la société de tuer quelqu'un ? Je cherche dans mes souvenirs, case "meutres célèbres" : l'assassinat de César l'a empêché de prendre le pouvoir à Rome et de faire perdurer la République. Dans un sens, ça a eu un effet positif. Et en même temps, ça a destabilisé toute la société, et finalement, Auguste est devenu empereur (les historiens me pardonneront les raccourcis). Donc ce qui est a/immoral est quelque chose qui déstabilise une société, parce que, après tout, la morale n'est jamais que quelque chose qui provient d'une conception que la société a d'elle-même (par exemple, l'esclavage, c'était très bien vu chez les Romains, mais chez nous, c'est pas très moral). Si je tue un marchand d'esclave à Rome, j'accomplis un acte immoral et pourtant, je peux le voir maintenant comme un acte très courageux et très moral. Mais ça reste mal parce qu'on a tué quelqu'un. Donc ça peut être pas mal d'être immoral, mais c'est quand même un peu la galère de l'être trop.
Faisant cette réflexion d'une pertinence extrême et pas du tout en douze secondes chrono, à partir d'exemple et d'un retournement du sujet, j'aboutis à une problématique sans doute encore très simpliste - mais je suis pas philosophe, moi : "est-ce que les règles morales qui sous-tendent une société peuvent entraver son progrès ?" (et là, on pourrait repartir sur une réflexion sur le progrès, mais je m'arrête, c'était juste pour montrer une manière de raisonner à Paménide).

Deuxième chose : une problématique qui reprend exactement les termes du sujet, en ajoutant seulement des mots "vides" (moyens, manière, faits, choses, verbe être, verbe "mettre en relation" sans expliquer la relation...) ne sont pas de bonnes problématiques.
Parménide
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vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par Parménide Jeu 21 Mai - 21:30
En amont de tout problème il y a nécessairement une analyse des termes du sujet. Et dans ce sujet là, je trouve que c'est redoutablement difficile de se débrouiller avec cette "moralité " et cette "vie sociale ".

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Dimka
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vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par Dimka Jeu 21 Mai - 21:33
Al-qalam a écrit:Alors je cherche un exemple : le truc le plus a/immoral, c'est de tuer quelqu'un. Est-ce que ça peut rendre service à la société de tuer quelqu'un ? Je cherche dans mes souvenirs, case "meutres célèbres" : l'assassinat de César l'a empêché de prendre le pouvoir à Rome et de faire perdurer la République.
C’est anachronique. Razz À Rome, le meurtre du tyran est vu comme un acte vertueux, il me semble.

Al-qalam a écrit:Deuxième chose : une problématique qui reprend exactement les termes du sujet, en ajoutant seulement des mots "vides" (moyens, manière, faits, choses, verbe être, verbe "mettre en relation" sans expliquer la relation...) ne sont pas de bonnes problématiques.
Carrément. J’avais un prof qui disait : « la problématique dépasse le sujet, elle le transcende ».

Autrement dit, le sujet créé un problème, la problématique n’est pas le sujet (ni le sujet un peu bidouillé), mais le problème qui est engendré par le sujet.

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vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par Shajar Jeu 21 Mai - 21:48
Parménide a écrit:En amont de tout problème il y a nécessairement une analyse des termes du sujet. Et dans ce sujet là, je trouve que c'est redoutablement difficile de se débrouiller avec cette "moralité " et cette "vie sociale ".
Analyse des termes et problème sont liés. C'est parce que les termes entrent en contradiction que se pose le problème.
Analyser les termes d'un sujet, ça peut se faire de plein de manières différentes : ça peut être par l'exemple (comme ce que j'ai essayé de trousser), ça peut être par une définition, ça peut être par la connaissance d'une réflexion d'un auteur, ou d'une controverse entre deux auteurs, une réflexion sur leur emploi dans la vie courante/dans la technique philosophique...

Par ailleurs, à mon avis - mais là, PY dira peut-être que je me trompe - le terme le plus important dans un sujet, ce n'est jamais les deux termes technique : c'est la liaison. Par exemple, ici, tu as
La moralité est-elle utile à la vie sociale?
- deux termes techniques (moralité / vie sociale)
- une liaison "être utile"
- un mode de formulation (phrase interrogative fermée : on peut répondre par oui ou par non, ce qui n'est pas trop la mode je crois en philosophie depuis 2500 ans).
Le problème qu'il va falloir dégager ne porte pas sur la moralité ni sur la vie sociale ; il porte sur la liaison entre les deux : l'utilité de l'une à l'autre. C'est un sujet qui ne marche que dans un sens (on ne demande pas une réciprocité, sinon, on aurait formulé "moralité et vie sociale", ou "rapports entre moralité et vie sociale". Donc ce qu'il faut travailler avant tout, dans l'analyse, c'est le terme "du milieu", de liaison. C'est lui qui va permettre de poser le problème.
En plus, là, tu as une formulation sous forme de question, qui est toujours un piège car on a l'impression qu'il "suffit" d'y répondre. Quand tu as ce genre de sujet en question, ça induit des présupposés : a priori, la moralité est utile à la vie sociale. Or, tout le travail est de les analyser ou de les déconstruire. Donc essaye toujours de reformuler ton sujet à la forme affirmative, et de chercher en quoi ta formulation est différente de celle du sujet.

Dimka : :retard:
JPhMM
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par JPhMM Jeu 21 Mai - 21:50
Parménide a écrit:L'homme détient en lui ce que Georges Bataille appelait la "part maudite" : il s'agit de l'aspect animal de l'être humain, lequel est nature avant d'être société.
heu heu heu

J'ai l'impression que nous n'avons pas lu le même livre, alors...

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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke

Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
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vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par Parménide Jeu 21 Mai - 22:19
N'est ce pas là la pensée de Bataille ?

***
Il ne faut pas que je perde de vue en effet qu'un problème prend sa source dans un paradoxe, lequel  surgit de l'analyse. Mais c'est un sujet sur lequel j'ai l'impression de ne pas pouvoir faire le travail d'analyse à cause d'un manque de connaissances


Dernière édition par Parménide le Jeu 21 Mai - 22:29, édité 1 fois

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vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par JPhMM Jeu 21 Mai - 22:21
J'avais souvenir que Bataille désigne par part maudite l'énergie en excès.

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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
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vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par User17706 Ven 22 Mai - 1:38
pamplemousses4 a écrit:Pour faire vite: à mon sens, il y a dans ta copie beaucoup trop de postulats injustifiés, infondés. J'ai sans cesse envie de te demander, assez bêtement: "comment ça? d'où cela sort-il?"
+1
Al-qalam a écrit: Deuxième chose : une problématique qui reprend exactement les termes du sujet, en ajoutant seulement des mots "vides" (moyens, manière, faits, choses, verbe être, verbe "mettre en relation" sans expliquer la relation...) ne sont pas de bonnes problématiques.
+1, ou plutôt ce n'en sont pas du tout. Cf. supra pour l'explication.
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par Parménide Ven 22 Mai - 9:22
Il y a des raisons au fait que je me sois senti à l'aise sur "Qu'est ce qui existe ?" et pas du tout sur ce sujet-là. Et je continue de croire que c'est le manque de connaissances qui en est responsable.

Dans les sujets sur lesquels je ne me sens pas "inspiré", je remarque que la toute première phase de travail au brouillon (le rassemblement d'idées) n'est pas productif : je passe beaucoup trop de temps pour trouver peu de choses. Et il faut que je mette fin à ce phénomène, le problème est que je ne sais pas comment.

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vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par Shajar Ven 22 Mai - 9:27
En travaillant davantage ces thèmes-là en amont, histoire d'avoir plus de connaissances.
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par Parménide Ven 22 Mai - 10:05
Al-qalam a écrit:En travaillant davantage ces thèmes-là en amont, histoire d'avoir plus de connaissances.

Oui.

D'ailleurs l'exemple que tu prends sur César montre bien qu'il faudrait s'appuyer sur des connaissances historiques. Et je ne suis pas sur d'en avoir beaucoup. Enfin si, j'en ai, mais rien a priori qui colle avec le sujet.

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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)

"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)

"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)

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Levincent
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vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par Levincent Ven 22 Mai - 10:37
Parménide a écrit: Et il faut que je mette fin à ce phénomène, le problème est que je ne sais pas comment.

En prenant l'habitude de lire des oeuvres.
DesolationRow
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Empereur

vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par DesolationRow Ven 22 Mai - 10:44
Je pense que tu es sur la bonne voie pour la session 2026.
Parménide
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Neoprof expérimenté

vie sociale - La moralité est-elle utile à la vie sociale?  - Page 6 Empty Re: La moralité est-elle utile à la vie sociale?

par Parménide Ven 22 Mai - 10:57
Levincent a écrit:
Parménide a écrit: Et il faut que je mette fin à ce phénomène, le problème est que je ne sais pas comment.

En prenant l'habitude de lire des oeuvres.

Quand je compose je suis inquiet à l'idée de ne pas lire, et quand je lis je suis inquiet à l'idée de ne pas composer. C'est vraiment dur de sortir de cette spirale. cafe

Mais ce qui me fait fuir la lecture c'est surtout la peur qu'elle soit inutile, avec tout mon problème de prise de notes et de ne pas savoir quoi en retenir. Commencer une lecture philosophique c'est pour moi rentrer dans un labyrinthe dont j'ai peu d'espoir de sortir. Et puis j'ai cette espèce de paranoïa comme quoi en dissertation il faudra toujours les références les plus extrêmement précises possible.

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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)

"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)

"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)

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