- JohnMédiateur
Paul Vannier, responsable national à l’éducation du Parti de Gauche
Hier ils supprimaient l’histoire-géographie en terminale S, introduisaient le socle commun et détruisaient 80 000 postes d’enseignants. Les voilà aujourd’hui s’insurgeant contre le « nivellement par le bas » du collège. Sarkozy, Le Maire, une centaine de députés UMP, de pathétiques démagogues.
Car pourtant le PS poursuit la politique de l’UMP. La réforme du collège de Najat Vallaud Belkacem s’inspire de celle initiée au lycée par Châtel. Le socle commun mis en place par Fillon est conservé. La loi Carle, votée par la précédente majorité UMP, n’a jamais été abrogée. Rappelons enfin, au moment où l’on atteint les 3 ans de François Hollande à l’Elysée, que seuls 3856 postes de titulaires ont été créés bien loin donc des 60 000 promis.
Derrière les postures du PS et de l’UMP, c’est l’intérêt des élèves et de leurs familles qui est occulté. Pour le Parti de Gauche le droit de tous les collégiens à un égal accès à un service public d’éducation de qualité est mis en péril par la réforme du collège.
Le Parti de Gauche réaffirme son opposition à la réforme du collège. Il soutien l’appel de l’intersyndicale FSU-FO-CGT-SUD-SNALC à la grève le 19 mai prochain.
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http://www.pcf.fr/67987Autonomie ou atomisation des collèges ?
Le collège mérite mieux que des faux débats. On nous propose aujourd'hui une série d'affirmations péremptoires : l'interdisciplinarité provoquerait motivation et réussite, tandis que l'autonomie des établissements permettrait la liberté pédagogique et l'amélioration des conditions de travail. Rien n'est moins sur.
L’interdisciplinarité ne possède pas, par essence, une vertu magique ou un défaut rédhibitoire. Rien ne prouve qu'elle lèverait d'un coup les obstacles aux apprentissages. Porteuse d'exigences nouvelles et légitimes, elle nécessite assise solide dans les disciplines convoquées, temps pour construire en classe des démarches réellement appropriées par les élèves, encadrement suffisant par des enseignants formés dans leur discipline à ce type d'approche pour que la réalisation des projets ne soit pas renvoyée au bout du compte aux ressources personnelles et inégales de chaque élève.
L'autonomie des collèges n'est pas la garantie de la liberté pédagogique. Ce qui fonde celle-ci, c'est le choix, rendu possible par une formation de haut niveau, par du temps de conception du cours individuelle et collective, d'une diversité de démarches pour atteindre les buts fixés pour tous les élèves dans un cadre national unifié et précis. Faire adopter par des hiérarchies intermédiaires dans chaque établissement un cadre aussi contraignant localement que variable d'un établissement à l'autre, c'est dynamiter et atomiser encore plus un collège qui souffre déjà de trop de disparités, c'est creuser les inégalités territoriales entre les élèves.
Ce n'est pas en déshabillant les horaires disciplinaires qu'on fera place à une réelle interdisciplinarité de qualité. Ce n'est pas en nommant autonomie les disparités inacceptables d'apprentissage qu'on arrivera à faire du neuf dans un carcan d'austérité qui est le principal prescripteur des réformes annoncées. L'atomisation des collèges, la suppression du cadrage national fort des enseignements et de leur évaluation ne peuvent qu'ajouter à la mise en concurrence des établissements et des élèves, dont on sait combien elle nuit à l'élévation du niveau général. C'est ce défi-là qu'il faut relever, par des choix budgétaires et pédagogiques réellement ambitieux pour des élèves tous capables !
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- C'est pas fauxEsprit éclairé
Espérons que cela suffise à déjouer le piège de la cristallisation droite/gauche honteusement orchestrée par le gouvernement.
Le cas échéant, l'étau se resserre autour du sourire carnassier de l'ambitieuse.
Le cas échéant, l'étau se resserre autour du sourire carnassier de l'ambitieuse.
- Luigi_BGrand Maître
Dans "L'Humanité" : http://www.humanite.fr/ecole-commune-573740
École commune
L'éditorial de Paule Masson. Pour ne pas s’enfoncer dans la ghettoïsation, le collège doit rester une « école commune ».
La droite est mal placée pour donner la leçon. Et pourtant, depuis quelques jours, tous les conservatismes se déchaînent contre la réforme des collèges. François Bayrou dialogue par SMS en latin avec son ami Juppé mais lâche un très familier « dégueulasse » pour fustiger les changements dans l’enseignement des langues anciennes. Les ténors de l’UMP, NKM, Le Maire, Fillon, pleurent et pétitionnent sur le thème de l’abandon de « l’excellence républicaine ». Faut-il les croire subitement frappés d’amnésie, eux qui n’ont cessé de construire une école à deux vitesses ? Désengagement continu de l’État, carte scolaire assouplie, suppression de la formation initiale des enseignants, concept éducatif au rabais (lire, écrire, compter), apprentissage dès 14 ans… Le seul bilan des cinq ans de Nicolas Sarkozy à l’Élysée dézingue à lui seul le beau principe d’égalité éducative.
L’invective et l’injure, voilà un bon moyen de scléroser le débat. Face aux saillies de la droite, Najat Vallaud-Belkacem et François Hollande répondent en dénonçant les « immobilismes » et rejettent dans le statut quo les inquiétudes qui s’expriment aussi à gauche. Pourtant, la suppression des classes bilangues en sixième, la place diminuée de l’enseignement du grec et du latin, une interdisciplinarité sans moyens, corrélées à une plus grande autonomie accordée aux établissements, risquent fort d’aggraver les inégalités dans un système qui ne peut déjà plus les supporter. Faut-il en rabattre sur l’excellence pour combattre l’élitisme ? À ce compte-là, demain, la philosophie sera-t-elle jugée trop complexe pour la proposer à tous les élèves de terminale ?
Pour ne pas s’enfoncer dans la ghettoïsation, le collège doit rester une « école commune ». Plutôt que de prêter le flanc à la généralisation d’une instruction bas de gamme pour le service public, l’éducation nationale devrait porter haut l’idée de l’excellence pour tous, seul moyen de renouer avec un droit à l’éducation qui corrige les inégalités plutôt que de les reproduire.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- Luigi_BGrand Maître
Communiqué de Lutte ouvrière : http://www.lutte-ouvriere-journal.org/2015/05/12/reforme-du-college-degradation-en-perspective_37107.html
Réforme du collège : dégradation en perspective
12 Mai 2015
Les syndicats enseignants appellent le 19 mai à la grève contre la réforme du collège annoncée par la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Celle-ci justifie les changements qu’elle veut apporter par le constat que « les élèves s’ennuient au collège ». Mais, comme toujours à l’Éducation nationale, derrière les arguments pédagogiques se cachent des mesures qui, au bout du compte, permettront de réduire les formations.
Les horaires de chaque discipline, le français, les mathématiques, l’histoire-géographie ou autres, seraient diminués pour faire place à trois heures hebdomadaires d’enseignement « pratiques interdisciplinaires » (EPI). Les enseignants de plusieurs matières y feraient travailler ensemble les élèves sur un projet. Des professeurs de dessin, d’histoire et de mathématiques pourraient par exemple étudier les pyramides.
Ces changements se faisant sans enseignants supplémentaires, personne ne peut croire que l’on résoudra ainsi le problème des nombreux élèves qui sortent du collège sans savoir véritablement lire, écrire ou compter. Il est par contre certain que cela posera de multiples problèmes d’organisation, dans des établissements déjà au bord de l’explosion, en termes d’emploi du temps comme en ce qui concerne les locaux. Les enseignants s’inquiètent également de la marge laissée aux chefs d’établissement dans le choix des projets, l’expérience prouvant qu’en la matière souplesse rime bien souvent avec alignement sur les moyens que l’Inspection académique veut bien allouer aux établissements.
La réforme supprime d’autre part l’option latin, suivie actuellement par 18 % des élèves, soit deux heures par semaine en 5e et trois heures en 4e et 3e. Il en va de même pour le grec, enseigné dans certains établissements à raison de trois heures en 3e. L’étude de ces langues anciennes serait remplacée par un EPI « langues et culture de l’Antiquité », qui a toutes les chances de se résumer à un verni de culture classique. Les classes bilangues, où 15 % des élèves apprenaient deux langues vivantes, disparaissent également. La seconde langue vivante sera par contre étudiée à partir de la 5e au lieu de la 4e. La ministre a justifié ces choix en disant que les options de langues anciennes comme les classes bilangues servaient à créer à l’intérieur du collège des filières regroupant une petite élite, quand elles ne permettaient pas de contourner la carte scolaire. Mais, dans ce cas, la meilleure solution dans l’intérêt des élèves aurait été de généraliser la possibilité de suivre ces enseignements, et non de les supprimer.
La réforme du collège est accompagnée d’une modification des programmes qui sera soumise à la consultation des enseignants jusqu’au 12 juin. Cette refonte est destinée à adapter les programmes à la diminution des horaires de chaque discipline. Certains thèmes seront obligatoires, d’autres laissés au choix de l’enseignant. Celui-ci devra bien réduire ce qu’il enseignait jusque-là aux élèves, s’il veut réussir à le faire tenir dans le cadre des horaires allégés de sa discipline.
Il y a trois mois, les enseignants des collèges découvraient quels faibles moyens leur étaient alloués pour la rentrée de septembre 2015. Certains établissements se mettaient en grève et dénonçaient le grand écart du gouvernement entre sa prétendue priorité pour l’éducation et la réalité. Aujourd’hui, au lieu des postes réclamés, la ministre sort de ses cartons une réforme visant à diminuer à partir de septembre 2016 l’offre de formation. Alors, oui, enseignants et parents ont toutes les raisons de se mobiliser
Daniel MESCLA
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- User5899Demi-dieu
Bref, la gauche est contre.
- David30Niveau 9
Oui cette réforme est honteuse, pas besoin de long discours pour démontrer la nocivité de ces nouveaux programmes, comme disait mon grand père " c'est ni fait, ni à faire".
Merci au PG de faire entendre la vraie voix de la gauche, j'espère qu'à l'avenir les intervenants de Néo comprendront que la seule issue à gauche c'est le vote Mélenchon.
Merci au PG de faire entendre la vraie voix de la gauche, j'espère qu'à l'avenir les intervenants de Néo comprendront que la seule issue à gauche c'est le vote Mélenchon.
- ErgoDevin
Je ne comprends plus bien qui est à droite et qui est à gauche. Pourtant, le zentil gouvernement dit bien que ceux qui sont contre sont à droite.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
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« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- TristanaVénérable
Cripure a écrit:Bref, la gauche est contre.
Voilà.
Il serait quand même temps qu'on arrête d'accuser ceux qui sont plus à gauche du PS d'être des "pédagogols" ou je ne sais quel autre nom d'oiseau...
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« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
- adrifabNiveau 10
Ouf ! Je commençais à me demander si Mélenchon avait un avis sur cette réforme. Il est quand même un peu long à la détente. Vu qu'il ne disait rien, je pensais qu'il était pour, mais que ça lui écorchait le visage de l'admettre en public...
- adrifabNiveau 10
En même temps, c'est Paul Vannier qui s'exprime ici, pas Mélenchon. Je ne l'ai toujours pas entendu clamer haut et fort son opposition à cette réforme...
- David30Niveau 9
adrifab a écrit:En même temps, c'est Paul Vannier qui s'exprime ici, pas Mélenchon. Je ne l'ai toujours pas entendu clamer haut et fort son opposition à cette réforme...
Au sein du PG, nous sommes contre ce torchon de réforme, qui va encore favoriser le privé. Mélenchon ne peut pas être partout, mais croyez moi, il est autrement plus qualifié que la sous ministre NVB pour donner son avis sur l'école.
- adrifabNiveau 10
David30 a écrit:adrifab a écrit:En même temps, c'est Paul Vannier qui s'exprime ici, pas Mélenchon. Je ne l'ai toujours pas entendu clamer haut et fort son opposition à cette réforme...
Au sein du PG, nous sommes contre ce torchon de réforme, qui va encore favoriser le privé. Mélenchon ne peut pas être partout, mais croyez moi, il est autrement plus qualifié que la sous ministre NVB pour donner son avis sur l'école.
Je n'en doute pas. Sauf que je l'ai écouté religieusement pendant 1 heure pas plus tard que samedi dernier chez Ruquier et PAS UN MOT sur l'école et la réforme du collège...
- JPhMMDemi-dieu
C'est assez simple.Ergo a écrit:Je ne comprends plus bien qui est à droite et qui est à gauche. Pourtant, le zentil gouvernement dit bien que ceux qui sont contre sont à droite.
Un nombre important d'enseignants (donc de parents) sont contre. Ils ont fait en sorte de le faire savoir.
Puis... soudain... découvrant l'avantage politique qu'ils en tireraient, des personnages politiques de tous bords se sont soudain réveillés de leur sieste, plus ou moins rapidement, pour découvrir qu'eux aussi ils étaient contre. Une récupération pas chère, cela ne se refuse pas.
Des vautours.
Avec des semaines de retard, mais des vautours quand même.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Luigi_BGrand Maître
JLM a critiqué sévèrement la réforme lundi et encore aujourd'hui :
https://www.dailymotion.com/video/k51vVuInpP3x6ob7mCw
https://twitter.com/JLMelenchon/status/598537266236100608
https://www.dailymotion.com/video/k51vVuInpP3x6ob7mCw
https://twitter.com/JLMelenchon/status/598537266236100608
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- Luigi_BGrand Maître
Et maintenant le NPA : http://www.npa2009.org/actualite/contre-la-reforme-college-2016
La « réforme collège 2016 », portée par l’actuelle ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem, est un projet de casse de l’éducation.
Elle prévoit une réduction drastique des heures d’enseignement disciplinaire.
Les élèves de 3e en perdraient 6 heures et demi par semaine. Par conséquent, les nouveaux programmes scolaires qui accompagneraient cette réforme seraient allégés. Par exemple, alors que l’extrême-droite monte en puissance en France aujourd’hui, le programme d’histoire de 3e n’intègrerait plus explicitement la France de Vichy et la Résistance pendant la Seconde guerre mondiale. Ainsi, la « réforme Collège 2016 » enterrerait le projet d’un collège unique qui dispense une éducation de qualité et ambitieuse pour toute une classe d’âge.
La fonction des enseignements disciplinaires serait réduite à la transmission d’un socle commun minimaliste qui ne constituerait en aucun cas un capital culturel suffisant pour l’émancipation intellectuelle. Seuls les enfants qui ont un cadre familial favorisé, qui ont la possibilité d’avoir accès à des cours particuliers ou qui sont envoyés dans des établissements publics ou privés « prestigieux » pourraient profiter d’une éducation disciplinaire d’excellence.
À la place des heures disciplinaires, la « réforme du collège » prévoit l’instauration des « Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) » et d’une « Aide personnalisée (AP) ».
C’est le coeur de la réforme. À partir de huit grands thèmes, très vagues, le contenu des EPI seraient définis localement par une poignée d’enseignants obéissants ou contraints autour d’un chef d’établissement tout puissant.
C’est la porte ouverte à tout et n’importe quoi.
C’est aussi la porte ouverte à la promotion de la sélection précoce au sein des collèges.
Les élèves les plus en difficulté seraient orientés sur des projets techniques et professionnalisants. À l’inverse, les « meilleurs élèves » seraient orientés sur des projets à forte valeur ajoutée intellectuelle qui compenseraient, en partie, la perte des horaires disciplinaires et l’allègement des programmes.
Cette « autonomie » ouvre également la porte à une mise en concurrence des enseignants entre eux au sein des établissements pour obtenir des heures ou du moins pour ne pas en perdre.
Enfin, une concurrence s’installerait entre les collèges qui proposeront chacun leur palette de projets.
En ce qui concerne l’AP, ce dispositif existe depuis plusieurs années au lycée et il a d’ores et déjà prouvé son inefficacité. Faire de l’AP avec des groupes de 15 élèves ou plus est totalement absurde. Les difficultés scolaires doivent être réglées dans la classe, lors des cours disciplinaires, grâce à des effectifs réduits et à des moyens matériels et humains importants.
Ainsi, la « réforme Collège 2016 » enterrerait le projet d’un collège unique qui dispense une éducation égale pour toute une classe d’âge.
Ce serait la naissance d’un collège à la carte qui offrirait un enseignement différencié aux élèves selon leur niveau et où les professeurs bricoleraient des EPI en se marchant les uns sur les autres. L’interdisciplinarité n’est pas une mauvaise chose en soi. Elle peut être très intéressante. Mais elle ne doit en aucun cas être promue de cette manière, au détriment des disciplines, quasiment sans aucun cadrage national, au service de la sélection, de la concurrence et sans moyens supplémentaires.
L’entreprise de destruction de l’éducation programmée pas cette réforme ne s’arrête pas là.
En effet, sont prévus la quasi disparition des options Latin et Grec ouvertes à tous les élèves. Elles seraient remplacées par un EPI « Langues et cultures de l’Antiquité » dont le contenu serait défini localement avec une dotation horaire insignifiante. En parallèle, l’éducation musicale et l’art plastique seraient « globalisés » sans garantie de maintien des horaires, sans savoir si les élèves pourraient bénéficier de ces deux enseignements créatifs et émancipateurs et sans savoir si l’enseignement serait dispensé par un professeur spécialisé. Cela serait encore une fois défini localement. La logique est la même pour les « sciences » en classe de 6e. SVT, physique et technologie seraient « globalisées ».
Enfin, l’introduction de le seconde langue vivante en 5e s’accompagnerait bien entendu d’une réduction du nombre d’heures de langues vivantes durant tout le collège. Les professeurs de langues auraient plus de classes et cette surcharge de travail serait préjudiciable à la qualité de leur enseignement.
Au passage, les langues régionales et l’allemand passent silencieusement à la trappe. Ainsi, la « réforme du collège » enterrerait définitivement le projet d’un collège unique qui propose à tous les élèves des options enrichissantes, des cours créatifs ou scientifiques enseignés par des professeurs qualifiés et des langues vivantes plurielles synonymes d’ouverture sur le monde et de multiculturalisme.
La question qui demeure en suspend est : dans quelle logique globale cette réforme s’inscrit-elle ?
L’idée du pouvoir socialiste est la même que celle de la droite qui l’a précédé. Le but est de créer un collège public dépouillé, peu coûteux, qui offre à une majorité des élèves une culture minimaliste et qui leur enseigne de plus en plus la technicité au détriment de l’apprentissage d’un esprit critique afin d’être de « bons travailleurs » dans un avenir proche.
Seule une minorité d’élèves privilégiés continueront à obtenir un enseignement un minimum ambitieux au sein du collège public. En parallèle, les enseignants sont mis au pas à coup de conditions de travail de plus en plus dégradées.
L’austérité et la formation d’une future main d’oeuvre docile (de surcroît à l’aide de cours de moral) et moyennement qualifiée selon les besoins du patronat guident les pas du pouvoir politique depuis plusieurs années. La symétrie avec le modèle éducatif public étasunien est criante. Ainsi, l’enjeu est éminemment politique et idéologique. Voulons-nous d’une école soumise à l’idéologie libérale et aux besoins à court terme des capitalistes ou voulons une école émancipatrice qui cultive la culture critique pour tous ?
Derrière la réponse à cette question se dessine un choix de société et si votre réponse est identique à la notre, debout chers collègues, debout chers parents d’élèves ! Organisons des Assemblées générales dans les établissements scolaires. Votons la grève ! Manifestons tous ensemble ! Organisons des actions à la hauteur de nos espoirs dans l’éducation ! Finalement, à ceux qui seraient convaincu mais tentés par la résignation, nous ne pouvons que leur proposer d’ouvrir à nouveau un bon livre d’histoire. La lutte paie et elle est consubstantielle au genre humain.
Johan Paris et Léa Tornare, professeurs d’histoire-géographie révoltés
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- JPhMMDemi-dieu
Il s'est réveillé presque aussi vite que Sarkozy. :lol!:Luigi_B a écrit:JLM a critiqué sévèrement la réforme lundi et encore aujourd'hui :
https://www.dailymotion.com/video/k51vVuInpP3x6ob7mCw
https://twitter.com/JLMelenchon/status/598537266236100608
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- MamousseHabitué du forum
Je me suis fait la même remarque.adrifab a écrit:David30 a écrit:adrifab a écrit:En même temps, c'est Paul Vannier qui s'exprime ici, pas Mélenchon. Je ne l'ai toujours pas entendu clamer haut et fort son opposition à cette réforme...
Au sein du PG, nous sommes contre ce torchon de réforme, qui va encore favoriser le privé. Mélenchon ne peut pas être partout, mais croyez moi, il est autrement plus qualifié que la sous ministre NVB pour donner son avis sur l'école.
Je n'en doute pas. Sauf que je l'ai écouté religieusement pendant 1 heure pas plus tard que samedi dernier chez Ruquier et PAS UN MOT sur l'école et la réforme du collège...
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"Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis." (Antoine de Saint-Exupéry, Citadelle)
"C'est véritablement utile, puisque c'est joli." (Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince)
- mafalda16Modérateur
Cripure a écrit:Bref, la gauche est contre.
Voilà.
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"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- Communiqué du Parti de Gauche contre la disparition de l'enseignement du latin et du grec.
- Lille, 20 octobre : rencontre avec le Parti de Gauche sur la réforme du collège.
- Rythmes scolaires : Le Parti de Gauche appelle à la "désobéissance citoyenne" contre la réforme de Vincent Peillon.
- Discorde autour de Pierre Laurent (PCF) : Le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon suspend sa participation au Parti de Gauche Européen.
- Lutte ouvrière : les enseignants du collège Lakanal de Vitry-sur-Seine sont inquiets pour la rentrée 2013.
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