[Réforme du collège] [Le Point] Vallaud-Belkacem : "Que les conservateurs tombent les masques !"

Emmanuel Berretta, du Point a écrit:
La réforme du collège doit entrer en vigueur à la rentrée 2016. Attaquée, la ministre de l'Éducation répond point par point aux arguments des opposants.

Votre réforme du collège, pour la rentrée 2016, suscite une levée de boucliers et un appel à la grève le 19 mai de la part d'une large intersyndicale. Quelles concessions êtes-vous en mesure de faire afin de désamorcer ce conflit ?

La suite, ici : http://mobile.lepoint.fr/politique/emmanuel-berretta/reforme-du-college-vallaud-belkacem-que-les-conservateurs-tombent-les-masques-20-04-2015-1922828_1897.php#xtref=acc_dir

Merci Gryphe pour ton boulot de veille active.
Quant au contenu de l'article, comment dire??? Avant de le lire, j'avais passé une belle matinée, lecture en vue de l'agreg, un peu de traduction... Bref une belle matinée de boulot.
Et bim notre chère ministre qui en 2 min chrono me met dans une colère froide! Elle n'a décidément aucun respect pour nous! La charte, la charte, heureusement qu'elle est là sinon notre ministre n'aurait plus de tête! furieux

Le pire, dans ces propos, c'est qu'on voit bien qu'elle ne maîtrise absolument pas son sujet et se contente de réciter par coeur des petites fiches rédigées par...

Par exemple, le latin : non, la réforme n'enterre pas le latin. Bien au contraire. Là où il n'est aujourd'hui qu'une option (c'est-à-dire des heures de cours en plus), proposée par quelques établissements, choisie par très peu d'élèves (20 %) qui pour la plupart l'abandonnent au lycée, nous en faisons un enseignement pratique interdisciplinaire (ce qui signifie à la fois étude de la langue mais aussi de la culture et de la civilisation) présent dans la scolarité obligatoire. Cela va contribuer à démocratiser cet enseignement.

Bizarrement, elle est assez évasive sur le nombre d'établissements qui proposent le latin ("quelques").
Et 20 %, c'est donc très peu. Donc quand le PS fait 20 % aux élections, nous pourrons lui rappeler que c'est très peu, et qu'ils feraient bien de changer de politique...
Et donc l'EPI LCA permettra d'étudier le latin, la culture et la civilisation, et tout cela en un temps limité. Qu'elle nous prête sa baguette magique.
L'enseignement du latin (le grec, n'en parlons pas) est bien démocratisé. Tellement, qu'il s'évapore.

Alors, ils recourent à une stratégie désormais bien rodée : multiplier les contre-vérités pour embrouiller les esprits et faire douter de la réforme. Il suffit de la lire pour dégonfler leurs accusations, mais ils savent pouvoir compter sur le fait que peu prennent malheureusement le temps de le faire.

*censuré*

Malheureusement, nous ne l'avons que trop lue, cette réforme...

Extraits :

Le Point : Votre réforme vise à réduire les inégalités qui se creusent au sein du collège. C'est un but certes noble, mais vos détracteurs s'inquiètent plutôt du nivellement par le bas que votre réforme impliquerait... Cette crainte s'exprime à travers notamment la refonte du grec et du latin à travers une discipline plus vague intitulée "langue et culture de l'Antiquité". De quoi s'agit-il ?

NVB : Tout le monde est d'accord pour déplorer les faibles résultats et les inégalités qui se creusent au collège. Mais lorsqu'il s'agit d'offrir à tous les collégiens les mêmes perspectives de réussite et donc de tirer tout le monde vers le haut et pas seulement quelques-uns, on nous parle systématiquement de "nivellement par le bas". Alors, oui, ces débats le confirment une fois de plus : il y a bien une différence essentielle entre les progressistes et les conservateurs. Les premiers combattent les inégalités quand les seconds en théorisent la nécessité.

Ce qui est frappant, c'est que ce débat sérieux et profond - élitisme dynastique versus élitisme républicain qui suppose qu'on rebatte vraiment les cartes en offrant de mêmes chances de réussite à chacun - n'est jamais mené de façon franche, en tombant les masques. Les défenseurs d'un système inégalitaire et de reproduction sociale ne vous le diront jamais frontalement, sans doute parce qu'ils perçoivent ce que leur position peut avoir d'intenable dans un pays amoureux d'égalité. Alors, ils recourent à une stratégie désormais bien rodée : multiplier les contre-vérités pour embrouiller les esprits et faire douter de la réforme. Il suffit de la lire pour dégonfler leurs accusations, mais ils savent pouvoir compter sur le fait que peu prennent malheureusement le temps de le faire.

Par exemple, le latin : non, la réforme n'enterre pas le latin. Bien au contraire. Là où il n'est aujourd'hui qu'une option (c'est-à-dire des heures de cours en plus), proposée par quelques établissements, choisie par très peu d'élèves (20 %) qui pour la plupart l'abandonnent au lycée, nous en faisons un enseignement pratique interdisciplinaire (ce qui signifie à la fois étude de la langue mais aussi de la culture et de la civilisation) présent dans la scolarité obligatoire. Cela va contribuer à démocratiser cet enseignement.

Le Point : Des germanistes aussi célèbres que Jean-Marc Ayrault s'inquiètent du reflux de l'enseignement de l'allemand notamment à travers la réforme des classes bi-langues en sixième. Comment pouvez-vous être certaine que l'allemand ne reculera pas ?

NVB : J'ai eu l'occasion d'apporter des réponses aux inquiétudes exprimées par Jean-Marc Ayrault.
Quant aux élèves qui ont fait une LV1 allemand en primaire, on leur permet de commencer l'anglais, donc de faire deux langues dès la sixième. En définitive, demain, au lieu d'avoir 16 % des élèves qui apprennent deux langues dès la sixième (les fameuses classes bi-langues d'aujourd'hui qui ne bénéficient qu'à trop peu d'élèves), on en aura 100 % en cinquième. Expliquez-moi en quoi cela peut être un recul pour l'allemand ?

Le Point : La présentation des disciplines et savoirs donne lieu à la création d'une novlangue étrange. On parle de "traverser l'eau en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête" dans un "milieu aquatique profond standardisé" au lieu de faire de la natation dans une piscine... "Créer de la vitesse" au lieu de courir.
Comment pouvez-vous laisser faire cette dérive sémantique ? À quoi tout cela rime-t-il ?

NVB : Une consultation des enseignants est organisée du 11 mai au 12 juin sur ces projets de programmes. Elle permettra de les améliorer et de les rendre plus clairs.

Le Point : Vous allez créer 4 000 postes pour accompagner cette réforme. À quoi correspondent-ils ?

NVB : Ce sont des heures "professeurs" en plus pour que, dans chaque collège, on puisse construire l'accompagnement personnalisé, les temps en petits groupes d'élèves, les interventions conjointes de plusieurs enseignants. C'est un investissement assumé pour que chaque collégien puisse réussir.

Ce qui est frappant, c'est que ce débat sérieux et profond - élitisme dynastique versus élitisme républicain qui suppose qu'on rebatte vraiment les cartes en offrant de mêmes chances de réussite à chacun - n'est jamais mené de façon franche, en tombant les masques. Les défenseurs d'un système inégalitaire et de reproduction sociale ne vous le diront jamais frontalement, sans doute parce qu'ils perçoivent ce que leur position peut avoir d'intenable dans un pays amoureux d'égalité.

quand tomberont les masques des défenseurs des économies d'état?
quand la ministre et ses communicants diront frontalement que la vertu essentielle de leur réforme est la diminution de budget?

il ne suffira pas des phrases de conclusion (aussi édifiantes qu'elles soient)

Vous allez créer 4 000 postes pour accompagner cette réforme. À quoi correspondent-ils ?

Ce sont des heures "professeurs" en plus pour que, dans chaque collège, on puisse construire l'accompagnement personnalisé, les temps en petits groupes d'élèves, les interventions conjointes de plusieurs enseignants. C'est un investissement assumé pour que chaque collégien puisse réussir.

* - à quoi pensez-vous ?
- à rien, c'était pour faire avancer le schimilii... *

Comme d'habitude, les journalistes se contentent d'opposer un discours à un autre, sans étudier le fond de l'affaire.
Quand un ministre ment ou s'embrouille, il faut le mettre face à ses contradictions.

NVB a écrit:
Alors, ils recourent à une stratégie désormais bien rodée : multiplier les contre-vérités pour embrouiller les esprits et faire douter de la réforme. Il suffit de la lire pour dégonfler leurs accusations, mais ils savent pouvoir compter sur le fait que peu prennent malheureusement le temps de le faire.

Militons pour que beaucoup prennent le temps de le faire... Very Happy

NVB a écrit:
Alors, ils recourent à une stratégie désormais bien rodée : multiplier les contre-vérités pour embrouiller les esprits [...] la réforme. Il suffit de la lire[/b] pour ] comprendre le danger], mais ils savent pouvoir compter sur le fait que peu prennent malheureusement le temps de le faire.

Je n'ai pas bien compris, elle parle de sa comm', là ? heu

Par exemple, le latin : non, la réforme n'enterre pas le latin. Bien au contraire. Là où il n'est aujourd'hui qu'une option (c'est-à-dire des heures de cours en plus), proposée par quelques établissements, choisie par très peu d'élèves (20 %) qui pour la plupart l'abandonnent au lycée, nous en faisons un enseignement pratique interdisciplinaire (ce qui signifie à la fois étude de la langue mais aussi de la culture et de la civilisation) présent dans la scolarité obligatoire. Cela va contribuer à démocratiser cet enseignement.

Il y aura donc étude le la langue dans l'EPI latin ?
Donc fait par des profs de français LC ... et sur les heures de français ?

On arrive à un niveau de mépris pour les enseignants qui atteint celui d'Allègre j'ai l'impression. Il faut quand même rappeler que les organisations syndicales de professeurs du second degré qui sont opposées à cette réforme rassemblent environ 80 % des voix aux dernières élections professionnelles...
Cela reprend les arguments de l'UNSA (ou l'inverse) : nous on est progressiste et vous (les opposants) êtes des conservateurs. La nouvelle insulte à la mode visiblement. Quand comprendront-ils qu'un véritable progrès, qu'une véritable démocratisation passe par un nivellement par le haut et non par le bas ?

(je ne suis pas professeur de lettres mais arrêtons avec cet argument du latin arrêté au lycée : d'une part, ça n'enlève rien à l'intérêt d'en faire plusieurs années au collège déjà, et d'autre part, il faudrait se pencher sur les conditions d'enseignement du latin (et pire, du grec) au lycée : il me semble que c'est soit devenu un gloubi-boulga informe comme enseignement d'exploration, soit c'est une option qui est très souvent placée le mercredi après-midi, en tout cas chez nous).

Elle me saoule.
Je n'ai même pas lu l'article. Je veux que ma journée soit belle.

Ah...aujourd'hui je suis conservatrice, après avoir insulté mon père communiste de fachiste, le PS a toutefois une belle façon de communiquer... nananère.

Conservateurs du patrimoine et de la culture commune, un bien beau métier.

Là, on en arrive à l'abjection.
Nous renvoyer la responsabilité des inégalités qui se creusent, c'est un peu fort de café !

Avec son élocution aisée, son joli minois et son beau sourire, elle incarne le bien et la modernité. Et force est d'avouer qu'on imagine plus facilement la tête d'Allègre que la sienne au bout d'une pique.
Le problème est qu'elle semble elle-même convaincue que quiconque la critique est réactionnaire.
Là où c'est rigolo, c'est que comme elle ne maîtrise pas tout et qu'elle fonctionne au slogan qui claque, elle stigmatise ses opposants au nom de l'élitisme républicain, sans se rendre compte que c'est précisément ce dont ils se réclament contre ses projets.

V.Marchais a écrit:Là, on en arrive à l'abjection.
Nous renvoyer la responsabilité des inégalités qui se creusent, c'est un peu fort de café !

Non et puis surtout la grande opposition progressistes/réactionnaires, comme novlangue ça se pose là. Vous n'êtes pas avec moi? Vous êtes réac! Le pire c'est que ça marche un peu partout dans les media (voir le reportage sur Clisthène il y a peu).

Gryphe a écrit:

Emmanuel Berretta, du Point a écrit:
La réforme du collège doit entrer en vigueur à la rentrée 2016. Attaquée, la ministre de l'Éducation répond point par point aux arguments des opposants.

Votre réforme du collège, pour la rentrée 2016, suscite une levée de boucliers et un appel à la grève le 19 mai de la part d'une large intersyndicale. Quelles concessions êtes-vous en mesure de faire afin de désamorcer ce conflit ?

La suite, ici : http://mobile.lepoint.fr/politique/emmanuel-berretta/reforme-du-college-vallaud-belkacem-que-les-conservateurs-tombent-les-masques-20-04-2015-1922828_1897.php#xtref=acc_dir

Bravo pour le titre. Quand on n'a rien à dire, on s'en prend aux clans supposés des personnes.
Elle va pourtant nous demander, en 2017, de nous montrer conservateurs et de réélire Hollande, hein...

Belkacem, ministre de l'EN, a écrit:non, la réforme n'enterre pas le latin. Bien au contraire. Là où il n'est aujourd'hui qu'une option (c'est-à-dire des heures de cours en plus), proposée par quelques établissements, choisie par très peu d'élèves (20 %) qui pour la plupart l'abandonnent au lycée, nous en faisons un enseignement pratique interdisciplinaire (ce qui signifie à la fois étude de la langue mais aussi de la culture et de la civilisation) présent dans la scolarité obligatoire. Cela va contribuer à démocratiser cet enseignement.

:censure: :censure: :censure: :censure: :censure: :censure: :censure:

Tiens, tu es revenu C'est pas faux ?

Cath a écrit:Tiens, tu es revenu C'est pas faux ?

Je n'étais pas parti. Juste silencieux. Coi, quoi.

Belkacem, ministre de l'EN, a écrit:non, la réforme n'enterre pas le latin. Bien au contraire. Là où il n'est aujourd'hui qu'une option (c'est-à-dire des heures de cours en plus), proposée par quelques établissements, choisie par très peu d'élèves (20 %) qui pour la plupart l'abandonnent au lycée, nous en faisons un enseignement pratique interdisciplinaire (ce qui signifie à la fois étude de la langue mais aussi de la culture et de la civilisation) présent dans la scolarité obligatoire. Cela va contribuer à démocratiser cet enseignement.

Démocratiser un enseignement revient à en supprimer le programme et les horaires ?

Spoiler:

Bonjour, Coi :lol:
Sinon, une idée qui me traverse l'esprit: quelqu'un sait ce que deviennent les classes de type Cham? Je n'ai pas l'impression d'en avoir entendu parler?

Gryphe a écrit:
Spoiler:

Spoiler:

Logiquement supprimé. C'est pas affreusement élitiste ?

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