- FinrodExpert
interview de Bruno sire, président de l'université Toulouse I capitole
Or dans le même temps les grandes écoles privées vont pouvoir délivrer des master : les étudiants auront donc le choix être tiré au sort pour le faire gratuitement à la fac ou bien payer plus cher pour le faire dans le privé
J'avoue, je n'ai pas tout compris, car le privé inclut des grandes écoles qui somme toute font la fierté de la France donc l ne faudrait pas non plus leur mettre des bâtons dans les roues. Mais de là à faire un tirage au sort à l'université, c'est comment dire .... ? et on laisse faire ça ?
Explications venant de l'UPA sur les masters dans le privé :
Entretient de l'AEF a écrit:AEF : Najat Vallaud-Belkacem a déclaré au congrès de l’Unef qu’elle refusait toute sélection à l’entrée en master. Qu’en pensez-vous ?
Bruno Sire : Interdire à la fois la sélection à l’entrée du M1 et à celle du M2, comme le demandent les syndicats étudiants et en particulier l’Unef, et comme l’a laissé entendre la ministre à son congrès, va aboutir à la décadence de l’université au profit des grandes écoles. À défaut, a minima, d’un statu quo, c’est-à-dire d’un maintien par des textes ad hoc d’une sélection en M2, j’y vois un danger mortel pour nos universités et j’affirme que ceux qui défendent la non-sélection en master sont les fossoyeurs de l’université : ils vont arriver au résultat inverse de celui qu’ils prétendent promouvoir. Je ne les crois pas idiots, mais cyniques : leur intérêt n’est-il pas qu’il y ait du mécontentement chez les étudiants ? Nous, présidents d’universités et défenseurs d’un service public de qualité, ne devons pas suivre ce mouvement mortifère.
AEF : En quoi consiste ce danger ?
Bruno Sire : Depuis la mise en place de la réforme LMD le master est un 2e cycle, et non plus un 3e comme les ex-DESS et DEA. Dès lors, il n’y a plus de base juridique qui permette d’y faire une sélection, ainsi que l’a souligné le TA de Bordeaux . Si bien qu’en l’absence d’un décret listant les formations où l’on peut être admis sur dossier, c’est-à-dire transposant ce qui existait précédemment pour les 3e cycles, nous allons dans le mur. Le piège mortel pour les universités est là, car ce sont bien les masters et certaines filières sélectives (IAE, Miage, MSTCF…) qui ont redoré l’image de l’université auprès des parents et des employeurs, à tel point que les grandes écoles demandent avec insistance aujourd’hui de pouvoir délivrer des masters. Et c’est au moment où elles sont sur le point d’obtenir satisfaction, en pratiquant sans retenue une sélection drastique et des tarifs dissuasifs pour les plus modestes, que nous devrions dans les universités supprimer toutes formes de sélection et donc dévaluer nos masters ?
AEF : Pourquoi cela se ferait-il "au profit" des grandes écoles ?
Bruno Sire : La CGE demande que les écoles puissent délivrer un diplôme de master. Elle a saisi le Conseil d’État pour contester les dispositions visant à lier la possibilité de délivrer un DNM au statut d’EPCSCP. D’un côté, on aura donc, dans les grandes écoles, des diplômes de master délivrés sur la base d’une sélection, accueillant des publics homogènes avec qui il est donc possible de mettre en place une pédagogie efficace. De l’autre, on aura dans les universités des groupes pléthoriques et hétérogènes. Faute de pouvoir sélectionner, l’université sera marquée par un double biais de sélection : à la sélection "par l’échec", qui touche ceux des jeunes qui entrent à l’université sans être préparés à suivre des cursus académiques longs, va s’ajouter une "sélection par la fuite" des meilleurs étudiants vers les grandes écoles. On voudrait transformer les universités en voitures-balais du système éducatif qu’on ne s’y prendrait pas autrement !
"Ceux qui défendent la non-sélection en master sont les fossoyeurs de l’université"
Cherchez l’erreur ! Sans la possibilité de faire des groupes homogènes et de taille réduite, nous ne ferons jamais de la pédagogie de qualité. Laissons les universités proposer à des petits groupes homogènes d’étudiants des formations de qualité avec leurs atouts : ouverture vers la recherche, quasi-gratuité, pluridisciplinarité. Si on leur supprime cette possibilité, les meilleurs étudiants fuiront nos masters et c’est finalement tout le secteur de la recherche qui en pâtira car les masters universitaires constituent la base du recrutement des programmes doctoraux. Ne dévaluons pas le service public de l’enseignement supérieur au profit de structures non tournées vers la recherche et où la barrière à l’entrée est pour une bonne part financière.
AEF : Concrètement, quelle sera demain la gestion de l’entrée dans les masters ?
Bruno Sire : À Toulouse-I, nous avons 300 à 400 étudiants venant de toute la France - parfois beaucoup plus – qui postulent à des masters, de droit, d’économie ou de gestion par exemple, alors que nous n’offrons qu’une trentaine de places par spécialité en M2. Si on nous oblige à accueillir tout le monde ou à pratiquer par tirage au sort, alors nous serons dans l’incapacité de constituer des groupes homogènes d’étudiants et c’est toute l’image d’un service public de qualité que nous avons patiemment construite depuis 20 ans qui s’effondrera auprès des employeurs et des étudiants. Comment imaginer qu’on puisse arriver à une situation où nous serions obligés d’accepter un étudiant venant de loin et dont nous savons qu’il n’a pas le niveau, alors qu’un très bon étudiant toulousain ne serait pas pris parce que le tirage au sort en aura décidé autrement ? Ce serait une absurdité, allant contre l’intérêt du service public !
Tout le monde accepte le fait qu’au lycée les élèves qui n’ont pas un niveau suffisant ne sont pas admis dans la filière "S" du lycée de leur choix. Par exemple, est-ce que les lycées Henri-IV et Louis-Le-Grand prennent tous les lycéens qui veulent venir en terminale S ? Mais, en revanche, il faudrait qu’à l’université, tous ceux qui ont validé une licence, quel que soit le nombre d’années pour y arriver et quelle que soit la faculté d’obtention, puissent s’inscrire dans les plus prestigieuses universités et dans le master de leur choix ! Je prédis la thrombose dans certaines facultés. Non ! Battons-nous pour ne pas tomber par démagogie dans des travers mortifères qui feront le jeu des grandes écoles.
Or dans le même temps les grandes écoles privées vont pouvoir délivrer des master : les étudiants auront donc le choix être tiré au sort pour le faire gratuitement à la fac ou bien payer plus cher pour le faire dans le privé
J'avoue, je n'ai pas tout compris, car le privé inclut des grandes écoles qui somme toute font la fierté de la France donc l ne faudrait pas non plus leur mettre des bâtons dans les roues. Mais de là à faire un tirage au sort à l'université, c'est comment dire .... ? et on laisse faire ça ?
Explications venant de l'UPA sur les masters dans le privé :
UPA a écrit:La CGE (Conférence des grandes écoles) a décidé le 7 avril de saisir le Conseil d’État pour contester les dispositions visant à lier la possibilité de délivrer un DNM [diplôme national de master] au statut d’EPCSCP (Établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel – principalement les Universités). Cette initiative fait suite à plusieurs courriers adressés au MENESR où la CGE demande l’abrogation de deux dispositions empêchant un grand nombre d’établissements d’enseignement supérieur de prétendre à délivrer un DNM.
Elle demande que tout établissement d’enseignement supérieur soit éligible à la délivrance du DNM, sous réserve de justifier des critères d’accréditation par l’État qui détient le monopole de la collation des grades et titres universitaires."
Quelques étapes des demandes de la Conférence des Grandes Écoles :
Juillet 2014 : 1er courrier de la CGE. La Conférence demande l’abrogation de deux articles de deux arrêtés "qui réservent la possibilité de délivrer le diplôme de master aux EPCSCP". Cela est en contradiction, estime-t-elle, "avec la loi n°84-52 du 26 janvier 1984, dite 'Loi Savary' (modifiée), qui confie à l’État un monopole dans l’attribution des grades et titres universitaires, sans instaurer aucunement un monopole au profit d’une catégorie déterminée d’établissements" .
19 septembre 2014 : pas besoin d’adossement à un EPCSCP pour les EPA. Geneviève Fioraso, alors secrétaire d’État à l’ESR, indique devant la Cdefi (Conférence des Directeurs des Ecoles Françaises d’Ingérnieurs) que les EPA (établissements publics administratifs) pourront délivrer des masters internationaux sans adossement à un EPCSCP .
23 octobre 2014 : vote du Cneser. Pour autant, le Cneser vote contre la délivrance du DNM par des écoles ayant le statut d’EPA, sans adossement à un EPCSCP . Seuls le Medef et la CGE votent pour.
17 novembre 2014 : le cadre national des formations est modifié. L’article 18 du cadre national des formations est modifié pour permettre aux EPA de délivrer le DNM . Cela concerne 37 établissements, selon la CGE, qui se félicite "d’une première évolution". Sont principalement concernées les écoles d’ingénieurs qui proposent des masters internationaux, ces diplômes accueillant exclusivement des étudiants étrangers.
12 janvier 2015 : 2è courrier de la CGE. Dans un courrier au MENESR, la CGE "réitè [re] sa demande d’abrogation" des deux arrêtés.
7 avril 2015 : saisie du Conseil d’État par la CGE.
Réaction de la CPU (Conférence des Présidents d’Université) ce 23 avril : Non au hold-up sur le master ...
La CPU dénonce derrière ce recours de la CGE et les arguties juridiques qui l'accompagnent le parti pris d’introduire une logique mercantile là où les universités obéissent aux principes qui fondent le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche accessible au plus grand nombre, et s’oppose à toute mesure qui conduirait à la dévaluation de la qualité et la réputation du diplôme de master, en rendant sa délivrance ouverte, potentiellement, à tout établissement.
Elle "met en garde contre un recours qui, s’il devait prospérer, induirait le démantèlement des rapprochements universités-écoles voulus par le législateur en 2007 et 2013". L’adossement à la recherche, "les exigences" des procédures de recrutement des enseignants-chercheurs, l’évaluation (formation, recherche, gouvernance) par une autorité indépendante font que "seules les universités remplissent effectivement les conditions posées par la loi dans le cadre du monopole de collation des diplômes reconnu à l’État".
- CasparProphète
Allons plus loin, supprimons toute sélection en fac de médecine, tout le monde a le droit de devenir médecin, dentiste ou chirurgien s'il en a envie.
- EdgarNeoprof expérimenté
Je ne comprends pas comment et pourquoi NVB refuse toute sélection à l'entrée en master, elle qui a fait une école qui fait une sélection justement, et qui lui a permis d'être où elle est. Dire que moi, quand j'étais lycéen, j'étais pour la loi Devaquet, je ne comprends même pas comment on peut aller contre le principe de sélection sur le travail. Cette idéologie est contre toute forme de réalisme et de bon-sens. Si c'est un des fondements de ce qu'est la gauche, alors je ne pourrai jamais être de gauche, c'est fichu pour moi.
- C'est pas fauxEsprit éclairé
C'est bien pour ça que la distinction droite/gauche est devenue très variable, ce qui fait le jeu de bien des fâcheux. M'entendre rangé à droite par nos dirigeants parce que je suis au minimum pour l'égalité des chances plutôt pour les privilèges de la naissance me laisse toujours autant pantois, ça ne veut pas passer.Edgar a écrit:Je ne comprends pas comment et pourquoi NVB refuse toute sélection à l'entrée en master, elle qui a fait une école qui fait une sélection justement, et qui lui a permis d'être où elle est. Dire que moi, quand j'étais lycéen, j'étais pour la loi Devaquet, je ne comprends même pas comment on peut aller contre le principe de sélection sur le travail. Cette idéologie est contre toute forme de réalisme et de bon-sens. Si c'est un des fondements de ce qu'est la gauche, alors je ne pourrai jamais être de gauche, c'est fichu pour moi.
- Le grincheuxSage
Ce n'est que le juste retour des choses. Depuis plus de vingt ans, les universités se battent contre les grandes écoles et ces grandes écoles (par des coups bas ou la fumeuse loi LMD) forçant ces mêmes grandes écoles à délivrer outre leurs propres diplômes reconnus par la CTI des diplômes universitaires sous peine de disparaître.Finrod a écrit:
Or dans le même temps les grandes écoles privées vont pouvoir délivrer des master : les étudiants auront donc le choix être tiré au sort pour le faire gratuitement à la fac ou bien payer plus cher pour le faire dans le privé
Par ailleurs, la grande majorité des grandes écoles sont nationales, donc pas plus chères qu'une université. Les écoles privées sont encore autre chose, ce sont celles qui veulent absolument être indépendantes. Et il n'y en a pas beaucoup dans les grandes écoles vu ce que ça coûte.
_________________
Le carnet du Grincheux, Chroniques de misanthropie ordinaire
http://grincheux.de-charybde-en-scylla.fr/
Ma vie, mon œuvre
http://www.systella.fr/
- DimkaVénérable
Bonjour,
Je ne comprends pas trop, je trouve même le raisonnement un peu malhonnête (ou alors il y a des enjeux qui m’échappent)… Si on ne veut pas brader un M2, il suffit de noter selon le niveau que l’on veut lui attribuer, et de même, si on ne veut pas que de mauvais étudiants entrent en M2, il suffit que le M1 soit noté à la valeur que l’on vise. On dirait qu’ils considèrent que celui qui entre dans un cursus obtient forcément le diplôme… À la fac, ce sont les profs qui notent, donc ce sont eux qui sont responsables du niveau, non ?
L’absence de sélection à l’entrée ne signifie pas que l’on brade un diplôme à la sortie (quand j’étais en L1, tout le monde pouvait entrer, 25% passaient en L2). Par ailleurs, quand je suis entré en M2, la « sélection » imposait, hormis une tonne de paperasse que personne ne devait lire, d’avoir eu 15 au mémoire de M1. Résultat, les profs notaient en fonction des gens qu’ils voulaient voir poursuivre. Bon, bah si on enlève la sélection, ça fera juste descendre la note du mémoire.
Je ne comprends pas trop, je trouve même le raisonnement un peu malhonnête (ou alors il y a des enjeux qui m’échappent)… Si on ne veut pas brader un M2, il suffit de noter selon le niveau que l’on veut lui attribuer, et de même, si on ne veut pas que de mauvais étudiants entrent en M2, il suffit que le M1 soit noté à la valeur que l’on vise. On dirait qu’ils considèrent que celui qui entre dans un cursus obtient forcément le diplôme… À la fac, ce sont les profs qui notent, donc ce sont eux qui sont responsables du niveau, non ?
L’absence de sélection à l’entrée ne signifie pas que l’on brade un diplôme à la sortie (quand j’étais en L1, tout le monde pouvait entrer, 25% passaient en L2). Par ailleurs, quand je suis entré en M2, la « sélection » imposait, hormis une tonne de paperasse que personne ne devait lire, d’avoir eu 15 au mémoire de M1. Résultat, les profs notaient en fonction des gens qu’ils voulaient voir poursuivre. Bon, bah si on enlève la sélection, ça fera juste descendre la note du mémoire.
_________________
- Spoiler:
- AshtrakFidèle du forum
Dimka a écrit:Bonjour,
Je ne comprends pas trop, je trouve même le raisonnement un peu malhonnête (ou alors il y a des enjeux qui m’échappent)… Si on ne veut pas brader un M2, il suffit de noter selon le niveau que l’on veut lui attribuer, et de même, si on ne veut pas que de mauvais étudiants entrent en M2, il suffit que le M1 soit noté à la valeur que l’on vise. On dirait qu’ils considèrent que celui qui entre dans un cursus obtient forcément le diplôme… À la fac, ce sont les profs qui notent, donc ce sont eux qui sont responsables du niveau, non ?
L’absence de sélection à l’entrée ne signifie pas que l’on brade un diplôme à la sortie (quand j’étais en L1, tout le monde pouvait entrer, 25% passaient en L2). Par ailleurs, quand je suis entré en M2, la « sélection » imposait, hormis une tonne de paperasse que personne ne devait lire, d’avoir eu 15 au mémoire de M1. Résultat, les profs notaient en fonction des gens qu’ils voulaient voir poursuivre. Bon, bah si on enlève la sélection, ça fera juste descendre la note du mémoire.
Oui, tu as raison et c'est ce qui va se passer... à condition que la hiérarchie (du président de l'université jusqu'au ministre) accepte les taux de réussite qui en découleront. Je pense que dans certains cas, on ressortira le fameux "Votre Master à un taux de réussite de 25% depuis 3 ans, comment-est-ce possible ? C'est très mauvais pour l'image de l'Université !". Ce discours n'existe pas lorsque la hiérarchie locale n'est pas médiocre MAIS, malheureusement, ce n'est pas toujours le cas.
_________________
Un âne dit toujours ce qu'il pense : hi-han !
- alainmailingNiveau 1
Moi ce que j'aime bien c'est :
Ce qui veut dire quoi? Qu'il est donc impossible de mettre en place un pedagogie efficace en primaire et au collège (unique)?
et
Heu j'ai fait une Grande Ecole via une "selection drastique", certes il y a 15 ans, mais issu d'un milieu modeste.... Il doit toujours y avoir le systeme de bourse non?
Entretient de l'AEF a écrit:
(...)
D’un côté, on aura donc, dans les grandes écoles, des diplômes de master délivrés sur la base d’une sélection, accueillant des publics homogènes avec qui il est donc possible de mettre en place une pédagogie efficace. De l’autre, on aura dans les universités des groupes pléthoriques et hétérogènes.
(...)
Ce qui veut dire quoi? Qu'il est donc impossible de mettre en place un pedagogie efficace en primaire et au collège (unique)?
et
Entretient de l'AEF a écrit:
(...)
Et c’est au moment où elles sont sur le point d’obtenir satisfaction, en pratiquant sans retenue une sélection drastique et des tarifs dissuasifs pour les plus modestes, que nous devrions dans les universités supprimer toutes formes de sélection et donc dévaluer nos masters ?
Heu j'ai fait une Grande Ecole via une "selection drastique", certes il y a 15 ans, mais issu d'un milieu modeste.... Il doit toujours y avoir le systeme de bourse non?
- User19866Expert
Mouarf. L'hétérogénéité, c'est bien chez les autres.alainmailing a écrit:Moi ce que j'aime bien c'est :Ce qui veut dire quoi? Qu'il est donc impossible de mettre en place un pedagogie efficace en primaire et au collège (unique)?Entretient de l'AEF a écrit:(...) D’un côté, on aura donc, dans les grandes écoles, des diplômes de master délivrés sur la base d’une sélection, accueillant des publics homogènes avec qui il est donc possible de mettre en place une pédagogie efficace. De l’autre, on aura dans les universités des groupes pléthoriques et hétérogènes. (...)
Si, il me semble. Mais il existe quand même des familles pour lesquelles les bourses ne peuvent couvrir à la fois les frais de scolarité, le coût du loyer et de la vie parisienne.alainmailing a écrit:Heu j'ai fait une Grande Ecole via une "selection drastique", certes il y a 15 ans, mais issu d'un milieu modeste.... Il doit toujours y avoir le systeme de bourse non?Entretient de l'AEF a écrit:(...) Et c’est au moment où elles sont sur le point d’obtenir satisfaction, en pratiquant sans retenue une sélection drastique et des tarifs dissuasifs pour les plus modestes, que nous devrions dans les universités supprimer toutes formes de sélection et donc dévaluer nos masters ?
- alainmailingNiveau 1
[quote="Dalathée2"]
Certes, mais le coût du loyer et de la vie parisienne est independante de l'ecole et de l'Université (et bon, tout le monde n'est pas à Paris non plus). Je voulais juste souligner qu'une Grande Ecole public n'applique pas forcement des "tarifs dissuasifs" (vis à vis de l'Université) pour une famille modeste... (par contre si elle est privée oui... mais ca n'a plus rien à voir....)
alainmailing a écrit:
Si, il me semble. Mais il existe quand même des familles pour lesquelles les bourses ne peuvent couvrir à la fois les frais de scolarité, le coût du loyer et de la vie parisienne.
Certes, mais le coût du loyer et de la vie parisienne est independante de l'ecole et de l'Université (et bon, tout le monde n'est pas à Paris non plus). Je voulais juste souligner qu'une Grande Ecole public n'applique pas forcement des "tarifs dissuasifs" (vis à vis de l'Université) pour une famille modeste... (par contre si elle est privée oui... mais ca n'a plus rien à voir....)
- Le grincheuxSage
[/quote]alainmailing a écrit:
Certes, mais le coût du loyer et de la vie parisienne est independante de l'ecole et de l'Université (et bon, tout le monde n'est pas à Paris non plus). Je voulais juste souligner qu'une Grande Ecole public n'applique pas forcement des "tarifs dissuasifs" (vis à vis de l'Université) pour une famille modeste... (par contre si elle est privée oui... mais ca n'a plus rien à voir....)
Les écoles privées ont un truc génial qui s'appelle la bourse sur taxe d'apprentissage. Ça permet aux étudiants modestes d'avoir une grande partie de l'écolage réglé par ce biais. Eh oui, ces écoles étant justement des écoles, elles bénéficient de la taxe professionnelle qui doit servir à payer la formation.
_________________
Le carnet du Grincheux, Chroniques de misanthropie ordinaire
http://grincheux.de-charybde-en-scylla.fr/
Ma vie, mon œuvre
http://www.systella.fr/
- nitescenceÉrudit
Dimka a écrit:Bonjour,
Je ne comprends pas trop, je trouve même le raisonnement un peu malhonnête (ou alors il y a des enjeux qui m’échappent)… Si on ne veut pas brader un M2, il suffit de noter selon le niveau que l’on veut lui attribuer, et de même, si on ne veut pas que de mauvais étudiants entrent en M2, il suffit que le M1 soit noté à la valeur que l’on vise. On dirait qu’ils considèrent que celui qui entre dans un cursus obtient forcément le diplôme… À la fac, ce sont les profs qui notent, donc ce sont eux qui sont responsables du niveau, non ?
L’absence de sélection à l’entrée ne signifie pas que l’on brade un diplôme à la sortie (quand j’étais en L1, tout le monde pouvait entrer, 25% passaient en L2). Par ailleurs, quand je suis entré en M2, la « sélection » imposait, hormis une tonne de paperasse que personne ne devait lire, d’avoir eu 15 au mémoire de M1. Résultat, les profs notaient en fonction des gens qu’ils voulaient voir poursuivre. Bon, bah si on enlève la sélection, ça fera juste descendre la note du mémoire.
C'est justement ce que le TA a interdit : à partir du moment où tu as 10 en M1, tu es autorisé à passer en M2. La sélection est interdite, alors que jusqu'à présent on pouvait obtenir le M1 sans être autorisé à passer en M2 (avoir 14 pour être admis).
- FinrodExpert
Dalathée2 a écrit:Mouarf. L'hétérogénéité, c'est bien chez les autres.alainmailing a écrit:Moi ce que j'aime bien c'est :Ce qui veut dire quoi? Qu'il est donc impossible de mettre en place un pedagogie efficace en primaire et au collège (unique)?Entretient de l'AEF a écrit:(...) D’un côté, on aura donc, dans les grandes écoles, des diplômes de master délivrés sur la base d’une sélection, accueillant des publics homogènes avec qui il est donc possible de mettre en place une pédagogie efficace. De l’autre, on aura dans les universités des groupes pléthoriques et hétérogènes. (...)
Manifestement l'auteur n'est pas partisan du collège unique.
Je suis moi même assez septique sur la concurrence grande école / universités... la concurrence amène un part de subjectivité et le fait que la plupart des grandes écoles soient payantes et les masters en université gratuit est aussi une forme de concurrence déloyale...
Mais de là à instaurer un tirage au sort en Master, c'est du suicide. Bien sûr que cela nuit à la pédagogie, comme c'est déjà le cas au collège.
- WabiSabiHabitué du forum
Pourquoi donc s'embêter à faire perdre cinq belles années de leur vie à tous ces petits piou-pious? Allons plus loin, plus vite, de l'audace, que diable! Je suggère même que l'on offre la délivrance du diplôme de M2 à tout bachelier motivé qui en fera la demande manuscrite! Voilà qui règlera toutes ces procédures chafouines et, du même coup, la question du budget du supérieur et des postes d'enseignants! Merci, ô grande NVB pour ton oeuvre visionnaire! (Comme ça, en prime, nul besoin de remplacer la divine Mme Fioraso qui avait assez prouvé, il me semble, que les titres ne sont que d'inutiles bouts de papier...).
_________________
"De duobus malis, minus est semper eligendum."
"Plus je travaille moins, moins je glande plus. C'est shadokien." Lefteris
T2 ('17-'18) : TZR 2 collèges REP/REP+, 5e/4e/3e
T1 ('16-'17) : TZR AFA Collège, 2 5e + 2 4e
Stage ('15-'16) : Lycée GT, 1 2de + 1 1re S
- alainmailingNiveau 1
Dalathée2 a écrit:
Je suis moi même assez septique sur la concurrence grande école / universités... la concurrence amène un part de subjectivité et le fait que la plupart des grandes écoles soient payantes et les masters en université gratuit est aussi une forme de concurrence déloyale...
Pas tout à fait d'accord. Hormis les écoles privées, le coût d'une grande école et sensiblement le même que l'université, le plus difficile étant la sélection à l'entrée des écoles (encore que maintenant ça c'est atténué avec la "diversification" du recrutement). A la base, elles n'avaient pas la même vocation: l'université forme des enseignants et/ou chercheurs, les écoles forment des ingénieurs.... Maintenant, avec les universités qui forment des ingénieurs, les ingénieurs qui se tournent vers la recherche.... chacun empiète sur le terrain de l'autre et c'est un joyeux bord***
WabiSabi a écrit:
Pourquoi donc s'embêter à faire perdre cinq belles années de leur vie à tous ces petits piou-pious? Allons plus loin, plus vite, de l'audace, que diable! Je suggère même que l'on offre la délivrance du diplôme de M2 à tout bachelier motivé qui en fera la demande manuscrite! Voilà qui règlera toutes ces procédures chafouines et, du même coup, la question du budget du supérieur et des postes d'enseignants! Merci, ô grande NVB pour ton oeuvre visionnaire! (Comme ça, en prime, nul besoin de remplacer la divine Mme Fioraso qui avait assez prouvé, il me semble, que les titres ne sont que d'inutiles bouts de papier...).
Tout à fait d'accord. La volonté de pousser les jeunes vers des études longues, au détriment des cursus « courts » et/ou « manuels » ne peut que nous amener dans le mur.
Comme dit dans le chef d'oeuvre cinématographique "Les indestructibles" de Pixar (oui j'ai une tres grande culture), "Quand tout le monde sera -Super-, personne le sera..."
On crée une génération de jeunes sacrifiés et désabusés: on leur fait faire des études longues, dans des filières pas forcement "porteuse", et se retrouvent soit avec un joli diplôme à ranger dans le placard (ex le master Meef si vous echouez au concours), soit avec un diplôme intéressant mais "dévalué".
Résultat, après 5-6 années d'études ils se retrouvent soit à effectuer un métier qui nécessite le niveau Bac, soit ils occupent un poste BAC+5 mais qui ne vaut plus guère plus que le SMIC (j’exagère à peine )
Et encore, quand ils trouvent du travail…. (la j'exagèere plus)
HS : c’est un peu comme la dés-industrialisation de la France et l’orientation des entreprises vers les « services ». C’est bien beau, mais si tout le monde se tourne vers une offre de services, quand on aura plus d’entreprises « créatrices » de biens, vers qui on se tournera pour facturer ces dits services ? (le « service public » ne pouvant pas tout absorber…)
- WabiSabiHabitué du forum
C'est un gâchis d'autant plus inexcusable que si l'état faisait preuve de beaucoup de volontarisme, de réalisme et même tout bêtement d'attention à l'orientation de chaque élève, on éviterait les gabegies de l université française et son budget serait nettement mieux employé, voire même permettrait des facultés totalement gratuites ET en même temps méritoires. Mais c'est là une doux rêve, hein...
_________________
"De duobus malis, minus est semper eligendum."
"Plus je travaille moins, moins je glande plus. C'est shadokien." Lefteris
T2 ('17-'18) : TZR 2 collèges REP/REP+, 5e/4e/3e
T1 ('16-'17) : TZR AFA Collège, 2 5e + 2 4e
Stage ('15-'16) : Lycée GT, 1 2de + 1 1re S
- DimkaVénérable
Oui, mais ça ne change rien : on peut toujours sélectionner : à l’entrée en ne donnant pas le M1, et à la sortie… en ne donnant pas le M2. La valeur d’un diplôme, ce n’est pas en fonction de qui est autorisé à le préparer, mais de qui l’obtient, de ce qui est nécessaire pour l’obtenir, non ?nitescence a écrit:Dimka a écrit:Bonjour,
Je ne comprends pas trop, je trouve même le raisonnement un peu malhonnête (ou alors il y a des enjeux qui m’échappent)… Si on ne veut pas brader un M2, il suffit de noter selon le niveau que l’on veut lui attribuer, et de même, si on ne veut pas que de mauvais étudiants entrent en M2, il suffit que le M1 soit noté à la valeur que l’on vise. On dirait qu’ils considèrent que celui qui entre dans un cursus obtient forcément le diplôme… À la fac, ce sont les profs qui notent, donc ce sont eux qui sont responsables du niveau, non ?
L’absence de sélection à l’entrée ne signifie pas que l’on brade un diplôme à la sortie (quand j’étais en L1, tout le monde pouvait entrer, 25% passaient en L2). Par ailleurs, quand je suis entré en M2, la « sélection » imposait, hormis une tonne de paperasse que personne ne devait lire, d’avoir eu 15 au mémoire de M1. Résultat, les profs notaient en fonction des gens qu’ils voulaient voir poursuivre. Bon, bah si on enlève la sélection, ça fera juste descendre la note du mémoire.
C'est justement ce que le TA a interdit : à partir du moment où tu as 10 en M1, tu es autorisé à passer en M2. La sélection est interdite, alors que jusqu'à présent on pouvait obtenir le M1 sans être autorisé à passer en M2 (avoir 14 pour être admis).
Et j’ai l’impression que mes diplômes où l’entrée n’était pas sélective (de la L1 au M1) ont de la valeur : j’ai dû bosser pour les avoir, et il y a eu de la sélection de fait.
_________________
- Spoiler:
- RuthvenGuide spirituel
Le problème est celui des effectifs ; il n'y a pas d'enseignants pour des effectifs pléthoriques. Il faut bien à un moment restreindre le recrutement en fonction de la capacité d'enseignement, et cela n'a pas de sens de le faire par tirage au sort (ce qui se fait en L1 dans pas mal de filières).
- WabiSabiHabitué du forum
Ruthven a écrit:Le problème est celui des effectifs ; il n'y a pas d'enseignants pour des effectifs pléthoriques. Il faut bien à un moment restreindre le recrutement en fonction de la capacité d'enseignement, et cela n'a pas de sens de le faire par tirage au sort (ce qui se fait en L1 dans pas mal de filières).
Déjà que les profs de fac es Lettres étaient "surbookés" (s'ils faisaient de la dir. de recherche) il y a 12 ans quand j'ai passé mon DEA, alors maintenant j'ose à peine imaginer. Et si on laisse passer tout le monde... Comment pourraient-ils suivre chacun de manière qualitative plus d'une 20aine (et c'est déjà du taf'!) d'étudiants, les conseiller, les écouter, lire vraiment leur mémoire et leurs différents brouillons et j'en passe... Ca se fait soit au détriment des cours, soit au détriment de la recherche elle-même... Bref, ce n'est ni sain, ni viable, ni productif, mais qu'importe?
Kevinou aura son M2 et môman sera contente qu'il puisse faire magasinier chez LIDL en attendant des jours meilleurs... Que demande le peuple?
- Les neuf mesures de Terra Nova pour "redonner confiance aux universités et aux universitaires".
- Nouvelles mesures 2023 :reprise ancienneté du privé pour les titulaires ?
- CAPLP : l'enseignement privé sous contrat est-il compté comme 5 "années professionnelles" ?
- changer d'académie, travailler comme contractuelle ou dans l'enseignement privé, flexibilité
- Comment réagir face à la vapoteuse au collège ?
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum