Réforme du collège : qui aurait des informations sur l'avenir des SEGPA ?

Ronin a écrit:Ah ben ici, un neo l'a posté la semaine dernière, en gros les clis deviennent des ulis, inclusion à tout va, les PE se démerdent, et bien sûr on fait croire aux parents que comme ça leurs enfants iront en sixième....et après les PLC se démerdent et ceux qui râlent ne sont rien que des salauds égoïstes. Et comme ça on ouvre pas de places et même on ferme des postes dans le spécialisé...vous en rêviez ? même la droite ne l'a pas fait de peur de passer pour des salauds ? et bien le PS le fait !

Le pire c'est que les gamins iront vraiment en sixième et passeront toute leur scolarité au collège à être largués.

Merci Ronin!

Je viens à l'instant de voir le PU-PH chef de service pour un môme de seconde qui en fait n'a pas le niveau cinquième et qui me demande comment il est possible que le gamin soit allé jusqu'en fin de collège et puisse être inscrit en seconde...

Ronin a écrit:Je viens à l'instant de voir le PU-PH chef de service pour un môme de seconde qui en fait n'a pas le niveau cinquième et qui me demande comment il est possible que le gamin soit allé jusqu'en fin de collège et puisse être inscrit en seconde...

Ensuite il sera en première et ensuite.........

Oui. Bon le truc c'est que même les médecins et infirmiers commencent à connaître le concept de flux et de coût du redoublement, ce qui fait que ce ne sont pas les enseignants qui sont interrogés mais bien le ministère. Rien de plus cruel pour l'EN qu'un pédopsychiatre.

CLIS, c'est les classes séparées avec enseignants spécialisés, et ULIS, c'est les élèves dans les collèges avec juste un projet personnalisé de scolarisation, c'est bien ça ? (je m'embrouille un peu dans les acronymes )

Les CLIS sont dans le primaire, les ULIS dans le secondaire. Dans les deux cas il s'agit d'élèves présentant un retard cognitif léger et dont l'orientation est passée par la MDPH. Dans les deux cas il s'agit de PE spécialisés ( capa-sh option D ). Dans les deux cas, au départ de la classe qui est le point de repère, on essaye de mettre en place des inclusions dans les classes "ordinaires". Dans les faits, les petits de CLIS sont presque toujours non lecteurs donc les inclusions se font très progressivement et souvent sur une matière qui est leur point fort. Les inclusions sont plus nombreuses et plus automatiques en ULIS.

Par ailleurs si la majorité des CLIS sont pour des élèves déficiants cognitifs, il existe qqes CLIS pour les enfants avec troubles du langage ou troubles moteurs ou encore pour élèves autistes.

Donc ça veut dire que les inclusions seront plus nombreuses en primaire, mais par contre pour le collège rien ne change, c'est ça ? (désolée, je me rends compte que je n'y connais rien du tout... on n'a rien de tout ça dans mon collège.)

Oui, beaucoup plus nombreuses dans le primaire. C'est pas comme si la majorité des classes étaient déjà surchargées, à plusieurs niveaux et que l'on avait justement créé les CLIS avec un effectif de douze élèves, un PE spécialisé et un service de soins ( et donc dans la majorité des classes un éducateur à mi-temps en plus dans la classe ). Pour les collègues qui ont déjà plus de 25 gamins, à qui on demande de différencier comme seule réponse à tous les problèmes, la suppression des rased, le manque soutien, on va leur mettre de plus en plus les élèves de CLIS sans leur demander leur avis. Et qu'ils se démerdent et surtout se taisent. Cela devrait permettre dans un deuxième temps de faire passer le nombre d'élèves de CLIS à 15 ou 16 puisqu'ils sont plus intégrés dans les autres classes......et bien sûr éviter d'ouvrir de nouvelles CLIS pour suivre l'évolution démographique...

Ronin a écrit:Les CLIS sont dans le primaire, les ULIS dans le secondaire. Dans les deux cas il s'agit d'élèves présentant un retard cognitif léger et dont l'orientation est passée par la MDPH. Dans les deux cas il s'agit de PE spécialisés ( capa-sh option D ). Dans les deux cas, au départ de la classe qui est le point de repère, on essaye de mettre en place des inclusions dans les classes "ordinaires". Dans les faits, les petits de CLIS sont presque toujours non lecteurs donc les inclusions se font très progressivement et souvent sur une matière qui est leur point fort. Les inclusions sont plus nombreuses et plus automatiques en ULIS.

Par ailleurs si la majorité des CLIS sont pour des élèves déficiants cognitifs, il existe qqes CLIS pour les enfants avec troubles du langage ou troubles moteurs ou encore pour élèves autistes.

Il me semble que depuis cette rentrée on parle d'ULIS-école, ULIS-collège et ULIS-lycée. Je maîtrise pas, à vérifier.
Chez nous les inclusions ULIS ont vraiment explosé (même si, évidemment, l'inclusion est un principe important de la scolarité de ces élèves) : l'un d'eux aime bien l'anglais (mais il a d'énormes difficultés et ne peut pas suivre), il suit donc les cours 'classiques' avec des 4èmes (qui sont déjà 28!). Là, je ne vois pas l'intérêt fondamental. Et ces cas se multiplient.

Ben l'intérêt il est économique. Bienvenue dans le spécialisé 2.0

D'accord, merci pour tes explications. Je me rencarde parce que j'essaie de faire passer l'info à mes collègues...

La circulaire est dans le fil juste en-dessous et notre chère flûte, la charte ministre avait mis sur son site les références des textes pour rendre l'école plus inclusive.

Plus inclusif aujourd'hui ça veut dire "on va duper ces gogos de parents en faisant des économies"

Moi ça m'évoque la linguistique. Et c'est pas bon.

Ronin a écrit:Les CLIS sont dans le primaire, les ULIS dans le secondaire. Dans les deux cas il s'agit d'élèves présentant un retard cognitif léger et dont l'orientation est passée par la MDPH. Dans les deux cas il s'agit de PE spécialisés ( capa-sh option D ). Dans les deux cas, au départ de la classe qui est le point de repère, on essaye de mettre en place des inclusions dans les classes "ordinaires". Dans les faits, les petits de CLIS sont presque toujours non lecteurs donc les inclusions se font très progressivement et souvent sur une matière qui est leur point fort. Les inclusions sont plus nombreuses et plus automatiques en ULIS.

Par ailleurs si la majorité des CLIS sont pour des élèves déficiants cognitifs, il existe qqes CLIS pour les enfants avec troubles du langage ou troubles moteurs ou encore pour élèves autistes.

Il y a les textes, la théorie et il y a des spécificités locales... Qui à mon avis font office de "laboratoires" et tendront à se répandre. Ici, pas uniquement des déficients cognitifs en (ex)CLIS, on peut mélanger des déficients légers, voire moyens, des grands dys, des troubles psy avec ou sans troubles associés, ça donne un joyeux mélange. On inclut dans la classe d'âge (ou pas) selon les capacités du gamin, idem en ULIS-collège, certains élèves ne sont pas inclus du tout en collège et travaillent sur des compétences de début de CE1 avec le coordo d'ULIS qui est PLC avec 2-CASH ou pas (c'est souvent "ou pas").

D'éduc spé point du tout, sauf dans les (rares) ULIS spécifiques marchant de concert avec un CMP ou un hôpital de jour. En CLIS, un enseignant spé avec CAPA-SH... ou pas. Comme il y a pénurie de PE spécialisés, c'est un PE "lambda" qui veut se rapprocher ou un TR qui prennent le poste. Et qui se débrouillent. Ou pas, parfois.

Clairement, dans mon département, de nombreux orientés CLIS/ULIS ont des profils IME ou ITEP mais certains parents sont effrayés par ces structures (et de toutes façons il n'y a pas de place, ils seront en liste d'attente et de ce fait en classe ordinaire avec AVS... pas mieux) et préfèrent que leur enfant aille "dans une école" (CLIS/ULIS logée dans une école, ça change beaucoup de choses pour certaines familles). Voyant que certaines familles refuseront une orientation en établissement, certaines écoles/psy scolaires préfèrent que l'enfant aille en CLIS/ULIS plutôt que ne rien avoir du tout. Et soutiennent (à reculons, mais quand même...) ce projet

C'est reculer pour mieux sauter, à l'issu de la 3è ULIS, la question cruciale de l'orientation se posera à nouveau, de façon bien plus prégnante...Car tous, loin s'en faut, ne sont pas suivis/étayés par un SESSAD (certains n'ont aucun suivi).

J'ai deux anims demain :
- les nouveaux textes ASH
- différenciation en ULIS (au sens large puisque le terme de CLIS disparaît)
Je vous tiens au courant.
Quant aux IME et ITEP ils sont poussés à faire de l'inclusion massive vers les ULIS et SEGPA avec le rêve de ne créer que des établissements hors les murs. L'ambulatoire de la pédagogie quoi !

Le but de tout ça est toujours le même : faire des économies et ça rejoint le fil sur la loi de 2005 d'il y a quelques jours.

Mais là on va au clash, parce que faire des économies à ce point ... Je me souviens d'un pédopsy dans l'ITEP où je travaillais qui avait dit d'un ado très violent, psychotique profond :
On a fermé des places en hôpital de jour. Ce gamin ne pourra pas en profiter. On a fait des économies. Mais un jour se môme tuera quelqu'un, et là cela coûtera cher à l'Etat en frais d'incarcération. Et deux ans plus tard, il a effectivement tué quelqu'un...

Je précise pour bien montrer que c'est n'importe quoi et que les textes effectivement, l'Etat s'assoit sur ses propres lois : en CLIS et en ULIS c'est retard léger, sauf mention spécifique ( il existe des CLIS retard moyen ), le coordo doit être un PE avec capa-sh option D, les doubles prises en charge ne sont pas remboursées par la sécu, etc etc. Quand j'écrivais dans le fil sur la loi de 2005 que l'on se foutait aussi bien des familles que des enseignants...

Le long terme n'est pas vraiment l'ami des politiques, j'ai l'impression...l'avenir non plus.

Mais bien sûr que sur le long terme ça coûtera plus cher. Encore une fois le fric on l'a !!! la cour des comptes ( pas des gauchistes à ce que je sache ) chiffre les niches fiscales complètement inutiles à 17 milliards d'euros par an et celles qui sont très discutables à 17 milliards supplémentaires. A votre avis, avec 17 milliards d'euros par an, on comble trois fois le trou de la sécu et il reste deux milliards pour ces gosses. Mais quel politique aura le courage de toucher à ça ???

Ici tu prêches des convaincus...

Je sais, mais je suis tellement fatigué de ces mensonges et de toute cette merde dont on accuse les enseignants alors qu'elle vient des politique et de notre hiérarchie.

Ronin, je crois que les gens commencent à ouvrir les yeux... Mais je ne sais pas dans quel sens ils iront...

Prof en SEGPA depuis 12 ans, j'ai vu mon public changé.....aujourd'hui, chez nous, il y a 45% d'élèves avec un dossier MDPH, on met dans les mêmes classes donc à 16....( souvent plus) des élèves handicapés, des profils segpa classiques, des profils ITEP, des enfants du voyage....et on doit faire en sorte qu'il ait le DNB pro en plus du CFG.
Ne pas oublier qu'un collégien en classe classique : c'est 4000€ , en segpa c'est 8000€ et en étab spé cela peut monter à 15000€ annuel.
D'autre part, notre conseil général au bord de la faillite est en train de faire sortir un max de gamins de la mdph environ 25% pour que le taxi qui transporte ces mômes fasse autre chose car cela coûte une fortune.
Nous attendons toujours la nouvelle circulaire qui entre en vigueur en 2016 mais qui est victime d'énormes luttes d'influences depuis 1 an et demi...l'inclusion, cela fait peur a beaucoup de monde et c'est vraiment justifié pour le vivre quotidiennement. Pour avoir ouvert ma bouche, un départ en formation ddeas m'a filé sous le nez!