- JohnMédiateur
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/3db40c38-e396-11e4-94b8-e7cac4d21567/DOrmesson_le_choix_mondain_de_la_Pl%C3%A9iade– Jean d’Ormesson dit voir dans cette Pléiade son «Nobel» à lui…
– L’entrée dans la Pléiade représente un fort enjeu de classement: qui devient un classique, et qui ne le devient pas? Autour de ces choix, les mêmes polémiques ont cours que pour le Prix Nobel, qui en est l’équivalent transnational ou mondial. D’où d’éternelles querelles sur les critères de reconnaissance. Pourquoi Zola et pas Catulle Mendès? Pourquoi Michaux et pas René Crevel? Pourquoi Claude Simon et pas le Genevois Robert Pinget? etc. Dans ce contexte, le volume des Œuvres de Jean d’Ormesson ravive les conflits de valeurs: certains jugent que les romans de celui-ci n’ont en rien marqué l’histoire littéraire; d’autres pensent qu’il représente une tendance du roman bourgeois spiritualiste depuis les années 1960.
– La Pléiade semble hésiter entre deux vocations: l’une scientifique à l’appareil critique conséquent, une autre qui serait une collection de morceaux choisis…
– La collection a un cahier des charges assez stable, mais évolue selon ses directeurs successifs, selon la conjoncture éditoriale et le goût du «patron» (Antoine Gallimard). Depuis les années 2000, il me semble que la tendance dite scientifique (œuvres complètes avec un lourd appareil critique) reflue, et que Gallimard privilégie des choix à plus court terme, plus commerciaux, comme Simenon (2003 et 2009), Boris Vian (2010), Kundera (2011) et maintenant Jean d’Ormesson. Autrement dit, la Pléiade se calque sur l’actualité, renonce de plus en plus souvent au grand recul temporel, atténue la profondeur du geste critique. Kundera, par exemple, est donné avec un appareil critique minimal et le romancier a eu la main haute sur le contenu de son édition, ce qui pose un vrai problème scientifique.
Quant à Jean d’Ormesson, on ne publie que quatre romans, sans doute les plus vendus… et pas ses Œuvres complètes. Pour le dire franchement, une logique mondaine et commerciale devient visible alors que recule la logique de patrimonialisation critique touffue, dans la longue durée.
– Quelle place occupe Jean d’Ormesson dans le paysage littéraire français?
– Epoux d’une riche héritière de l’industrie du sucre, lui-même issu de la noblesse de robe, longtemps directeur du quotidien Le Figaro, il représente l’écrivain de droite, fortuné, cultivé, libéral en économie, catholique, conservateur sans être réactionnaire, détenteur d’un art de la conversation à la française. En ce sens, il est le dernier représentant de la France aristocratique, dans sa version acceptable pour le grand public, car il a de l’humour et de l’esprit. On oublie aussi d’autres aspects moins reluisants. En 1975, lorsqu’il était directeur du Figaro, il est parvenu à faire couper, sur Antenne 2 , «Un air de liberté» de Jean Ferrat qui mettait en cause le soutien du journal et de son directeur à la guerre du Vietnam
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- WabiSabiHabitué du forum
Tout à fait d'accord avec les propos du journaliste. La Pléiade, comme toute l'édition littéraire "généraliste" incurve sa politique éditoriale vers la facilité et la spontanéité par souci économique, ce qui est fort triste pour une aussi noble maison. Quant à la valeur littéraire de Jean d'O.... Bon, ça se lit bien, dans le meilleur des cas, mais rien d'impérissable, c'est le moins qu'on puisse dire! D'ailleurs son "art de la conversation" est devenu depuis longtemps un art du radotage et on est certes loin de Marivaux... Quand on pense au harcèlement inouï et comique auquel avait procédé Céline pour être publié en Pléiade et qu'on assiste à ce couronnement-là, on ne peut qu'être un peu perplexe! Autres temps, autres moeurs.
J'aime tout particulièrement ce passage-là :
J'aime tout particulièrement ce passage-là :
:lol:Comparer Jean d’Ormesson à son maître Chateaubriand, comme le fait Marc Fumaroli dans sa préface, est une véritable plaisanterie.
- User17706Bon génie
En tout cas, «tendance du roman bourgeois spiritualiste», y'a pas, ça fait rêver.
- Reine MargotDemi-dieu
:shock: :shock: :shock:
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- CasparProphète
Geste commercial et amical envers un auteur maison et gros vendeur mais la collection n'en sort pas grandie, c'est dommage, mais Gallimard est une entreprise privée après tout.
- ValivalouNiveau 6
Du moment que Marc Levy n'entre pas dans la Pléiade...
Allez, j'avoue, je l'aime bien, moi, Jean d'Ormesson. Toute jeune, j'avais lu et adoré L'Histoire du Juif errant, puis j'ai apprécié d'autres livres plus tard, qui m'ont certes moins marquée. Je reconnais que sa prose est assez répétitive mais j'aime l'écouter, le voir au milieu de toute cette inculture dont on nous assaille...
Allez, j'avoue, je l'aime bien, moi, Jean d'Ormesson. Toute jeune, j'avais lu et adoré L'Histoire du Juif errant, puis j'ai apprécié d'autres livres plus tard, qui m'ont certes moins marquée. Je reconnais que sa prose est assez répétitive mais j'aime l'écouter, le voir au milieu de toute cette inculture dont on nous assaille...
- ChocolatGuide spirituel
C'est un papy très joyeux, d'Ormesson, puis j'aime bien Une autre histoire de la littérature française, moi.
Par ailleurs, soyons honnêtes, ce n'est pas comme s'il s'agissait du seul auteur qui n'aurait pas sa place dans une telle collection, alors bon...
Voilà, voilà...
Par ailleurs, soyons honnêtes, ce n'est pas comme s'il s'agissait du seul auteur qui n'aurait pas sa place dans une telle collection, alors bon...
Botchan a écrit:Geste commercial et amical envers un auteur maison et gros vendeur mais la collection n'en sort pas grandie, c'est dommage, mais Gallimard est une entreprise privée après tout.
Valivalou a écrit:Du moment que Marc Levy n'entre pas dans la Pléiade...
Allez, j'avoue, je l'aime bien, moi, Jean d'Ormesson. Toute jeune, j'avais lu et adoré L'Histoire du Juif errant, puis j'ai apprécié d'autres livres plus tard, qui m'ont certes moins marquée. Je reconnais que sa prose est assez répétitive mais j'aime l'écouter, le voir au milieu de toute cette inculture dont on nous assaille...
Voilà, voilà...
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- CasparProphète
C'est un "bon client" pour les télés et les radios qui l'invitent mais restera-t-il dans l'histoire de la littérature?
- thrasybuleDevin
"Petite bourgeoise spiritualiste", c'est ce qu'aurait dit Simone Weil à Beauvoir lors d'une discussion où le castor pontifiait sur les vertus de l'éducation pour régler les problèmes d'une famine en Chine, d'après les Mémoires d'une jeune fille rangée. C'est ce que m'a rappelé le titre du topic. Bien sûr, aucun rapport.
- CasparProphète
Ah la grande époque où les intellectuels visitaient la Chine de Mao et y voyaient l'avenir de l'Humanité...
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