PAI et emploi du temps aménagé

Je m'interroge sur cette pratique qui semble se généraliser dans mon établissement. Je voudrais savoir si vous observez la même chose et ce que vous en pensez.

J'ai seulement trois classes cette année (je suis stagiaire) et la semaine dernière j'ai reçu mon 5è PAI indiquant un emploi du temps aménagé. Toujours le même profil d'élève au départ: des élèves en phase de décrochage scolaire.
Sur le principe j'ai des réticences depuis le départ, mais quand je lis les recommandations du médecin scolaire je reste plus que perplexe:
L'élève est dispensé de deux ou trois matières et doit donc théoriquement assister aux autres cours de son emploi du temps.
Mais si l'élève n'assiste pas aux autres cours: on ne doit pas lui en tenir rigueur, et encore moins lui demander de rattraper les cours, ni de justifier son absence. On ne doit pas exiger qu'il rende les devoirs demandés au reste de la classe...

Autre aspect, les autres élèves, à juste titre me semble-t-il, ont de plus en plus de mal à comprendre ces PAI (alors qu'ils se montrent compréhensifs en général pour les aménagements vis à vis des dys). Et pour ma part, j'ai du mal à en justifier le bien fondé...

Je n'ai rien contre les EDT aménagés (d'ailleurs nous-mêmes, parfois, bref...), mais dans l'histoire que tu racontes, on a l'impression que dans ton établissement, des problèmes "éducatifs" sont "médicalisés". En effet, les PAI sont normalement conçus pour des élèves ayant des problèmes de santé disons, physiques ou éventuellement avec une composante psychologique (phobie scolaire avérée), mais pas pour des problèmes de comportement ou des carences éducatives (élèves qu'on doit sortir de cours parce que sinon ils pètent un câble).

Ce qu'est censé être un PAI :
http://www.esen.education.fr/?id=79&a=84&cHash=e800bc08c1

Tu parles de décrochage pour ton établissement. Ca dépend de quel type de décrochage il s'agit : si c'est pour des vraies "phobies scolaires", OK pour le PAI ; si c'est pour "je traîne dans la rue et je n'ai plus goût à l'école", à mon avis le PAI n'est pas la solution, la clé est plutôt dans un travail avec les parents, des éducateurs, bref, un travail éducatif et pas "médical".

C'est juste un avis extérieur à la situation et émis à brûle-pourpoint... Rien de particulièrement "autorisé", donc.

Mafalda, toi, au moins, tu reçois un papier portant le titre "PAI", complété par le médecin... moi, j'ai un élève dans la classe de 4e dont je suis PP (et ils sont bien une dizaine comme lui au collège, tous niveaux confondus), pour lequel il a été décidé en septembre quand il est arrivé chez nous, après son exclusion d'un autre collège, qu'il n'assisterait qu'aux cours de français, maths, anglais et musique. Le reste du temps, il restait chez lui. Maintenant, sans aucune explication, et surtout pas médicale, il a été décidé qu'il ne viendrait qu'en français et anglais. Avec si peu de cours, l'élève trouve encore le moyen d'être absentéiste, mais, ô joie, on ne peut signaler son absentéisme car nous sommes hors la loi, son emploi du temps aménagé ne reposant sur rien de légal.
Qui n'en veut, de ma CDE et de son adjointe?

Chez nous quelques élèves ne viennent que certaines demi-journées (1, 2 ou 3) par semaine. J'ai un élève qui a une heure par semaine en français, un autre n'est là qu'à un cours sur deux.

Merci Gryphe pour l'éclairage institutionnel. Je crois que tu as bien cerné le problème, la complaisance dans la médicalisation de problèmes qui n'ont pas, à proprement parlé, de causes médicales.
Le décrochage scolaire dont je parle, pour les élèves que j'ai en cours, est plutôt du type, je me balade dans les rues du centre ville... phobique scolaire, une est dans ce cas (encore que, les quelques fois, où elle vient, elle n'a pas l'air si mal que ça, en tout cas pas phobique du bavardage), les autres franchement pas.

Par ailleurs, on nous a dit que cette solution était transitoire, le temps que les élèves reprennent goût à l'école.... Soit, mais pour le moment je n'ai vu aucune réévaluation de la situation et je crains que le transitoire et temporaire deviennent "on verra l'année prochaine".


Audrey, ça m'a l'air carabiné chez toi! Que te dire, à part

Bon, les filles, vous ne pouvez pas sauver tout le monde, hein, surtout sans aide de votre administration.
Alors pour ma part, je laisserais tomber.
Mafalda, réponse aux autres élèves:" il a un PAI" point final, c'est médical( hum) et confidentiel, c'est tout ce qu'ils ont à savoir et il ne fait surtout pas rentrer dans leur jeu et leur mettre la puce à l'oreille , sinon, ça va se répandre, cette maladie...
Au pire, ils apprendront ce qu'est le secret médical,et au mieux, ce qu'est le respect de la vie privée et ça, c'est toujours ça de gagné!

Gryphe a écrit:Je n'ai rien contre les EDT aménagés (d'ailleurs nous-mêmes, parfois, bref...), mais dans l'histoire que tu racontes, on a l'impression que dans ton établissement, des problèmes "éducatifs" sont "médicalisés". En effet, les PAI sont normalement conçus pour des élèves ayant des problèmes de santé disons, physiques ou éventuellement avec une composante psychologique (phobie scolaire avérée), mais pas pour des problèmes de comportement ou des carences éducatives (élèves qu'on doit sortir de cours parce que sinon ils pètent un câble).

Ce qu'est censé être un PAI :
http://www.esen.education.fr/?id=79&a=84&cHash=e800bc08c1

Tu parles de décrochage pour ton établissement. Ca dépend de quel type de décrochage il s'agit : si c'est pour des vraies "phobies scolaires", OK pour le PAI ; si c'est pour "je traîne dans la rue et je n'ai plus goût à l'école", à mon avis le PAI n'est pas la solution, la clé est plutôt dans un travail avec les parents, des éducateurs, bref, un travail éducatif et pas "médical".

C'est juste un avis extérieur à la situation et émis à brûle-pourpoint... Rien de particulièrement "autorisé", donc.

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