- LefterisEsprit sacré
D'autant que ce sont vraiment des matières interdisciplinaires. Certains élèves m'ont dit : "Mais on fait de tout dans ce cours !" . De la langue ancienne, mais du français du même coup (étymologie, grammaire, étude de texte, histoire des genres littéraires ) , des liens avec les autres langues, de l'histoire, de la géo (d'ailleurs , faire placer à peu près les pays modernes sur les régions antiques est toujours un de mes petits plaisirs sournois ), de l'HDA. Et de fait, quand on consulte même le socle, on est surpris de voir la variété des "items" liés aux langues anciennes.Olympias a écrit:Certaines tendent à disparaitre. Regardez par exemple les langues anciennes. Elles n'occupent plus la place qui était la leur. On a besoin des disciplines mais vivantes, capables de dialoguer avec les autres.
Ceux qui sont attachés au latin et au grec apprécieront. J'adore ces gens qui ont bénéficié de la culture qu'ils refusent aux élèves d'aujourd'hui !
C'est d'ailleurs cette variété qui m'a fait bifurquer vers les LA quand j'étudiais pour le plaisir, avant de m'engluer dans ce bourbier.
- OlympiasProphète
Et le latin, le grec, j'y ai recours tous les jours (j'ai la chance d'avoir des élèves de seconde...nécessitant que dans la plupart des phrases, je doive expliquer un mot sur trois)Lefteris a écrit:D'autant que ce sont vraiment des matières interdisciplinaires. Certains élèves m'ont dit : "Mais on fait de tout dans ce cours !" . De la langue ancienne, mais du français du même coup (étymologie, grammaire, étude de texte, histoire des genres littéraires ) , des liens avec les autres langues, de l'histoire, de la géo (d'ailleurs , faire placer à peu près les pays modernes sur les régions antiques est toujours un de mes petits plaisirs sournois ), de l'HDA. Et de fait, quand on consulte même le socle, on est surpris de voir la variété des "items" liés aux langues anciennes.Olympias a écrit:Certaines tendent à disparaitre. Regardez par exemple les langues anciennes. Elles n'occupent plus la place qui était la leur. On a besoin des disciplines mais vivantes, capables de dialoguer avec les autres.
Ceux qui sont attachés au latin et au grec apprécieront. J'adore ces gens qui ont bénéficié de la culture qu'ils refusent aux élèves d'aujourd'hui !
C'est d'ailleurs cette variété qui m'a fait bifurquer vers les LA quand j'étudiais pour le plaisir, avant de m'engluer dans ce bourbier.
- OlympiasProphète
Sauf que tu sembles oublier que ceux qui quittent l'enseignement pour le devenir, ce n'est pas pour faire bouger le système et remettre les savoirs au coeur (et en faire réellement profiter les gosses)karaoke a écrit:Zappons a écrit:V.Marchais a écrit:Certains, et pas si peu nombreux, ont essayé.
Ils ont été jugés coupables de faire de la grammaire, de vraies leçons de grammaire, je veux dire, quand on était censé de contenter de remarques erratiques au fil des textes (j'exagère à peine). c'était le grand Dogme de la Séquence décloisonnée.
J'ai un rapport d'inspection qui me reproche noir sur blanc de faire une leçon de grammaire (mais lors de l'entretien, mon IPR m'a aussi reproché de "bourrer le crâne" des élèves avec du vocabulaire, et autres choses du même acabit).
C'est seulement depuis 2009 que la leçon de grammaire est à nouveau préconisée et le vocabulaire rentré en grâce. Mais je gage qu'il restera peu de ce maigres acquis dans les nouveaux programmes qui nous arrivent.
Il est quand même proprement HALLUCINANT de se voir reprocher par la hiérarchie, dans un rapport écrit, quelque chose qui est considéré comme une faute professionnelle et qui est ensuite préconisé quelques années plus tard. Surtout que ce reproche est assorti d'une "sanction" (un ralentissement de l'augmentation de la note pédagogique, donc une sanction financière).
Comment voulez-vous que nous ayons foi dans notre métier, après ?
Mais À QUEL MOMENT va-t-on enfin se décider à se rebeller tous ensemble contre l'évolution absolument toxique de ce métier, depuis ces dernières années ? Faire du bruit, partout. Dire que maintenant STOP, on n'en peut plus.
Si cela n'arrive pas (et apparemment ça ne semble pas parti pour), personnellement je sais que je regarderai ce que je peux faire pour l'évolution de ma carrière pour quitter le navire avant que le naufrage ne soit complet.
Je suppose que l'IPR-IA a détecté uneinsuffisancesuffisance professionnelle .
Mais je te soutiens pour les leçons de grammaire et les dictées qui devraient être effectuées chaque semaine depuis le CP (dictées de mots/phrases simples) jusqu'en 3ème (texte de Prosper Mérimée par exemple).
Personne n'empêche nos collègues qui s'insurgent ici de devenir inspecteurs pour faire bouger le système qui a en effet besoin de fortes convictions.
- V.MarchaisEmpereur
karaoke a écrit:V.Marchais a écrit:Certains, et pas si peu nombreux, ont essayé.
Ils ont été jugés coupables de faire de la grammaire, de vraies leçons de grammaire, je veux dire, quand on était censé de contenter de remarques erratiques au fil des textes (j'exagère à peine). c'était le grand Dogme de la Séquence décloisonnée.
J'ai un rapport d'inspection qui me reproche noir sur blanc de faire une leçon de grammaire (mais lors de l'entretien, mon IPR m'a aussi reproché de "bourrer le crâne" des élèves avec du vocabulaire, et autres choses du même acabit).
C'est seulement depuis 2009 que la leçon de grammaire est à nouveau préconisée et le vocabulaire rentré en grâce. Mais je gage qu'il restera peu de ce maigres acquis dans les nouveaux programmes qui nous arrivent.
Je suppose que l'IPR-IA a détecté uneinsuffisancesuffisance professionnelle .
.
Eh bien dis donc, entre les arguments d'autorité douteux et les attaques ad hominem gratuites, on peut dire que la discussion est enrichissante !
Je vais tout de même te dire une chose, Karaoke. Tu écris ceci :
karaoke a écrit: j'ai été déçu par la faiblesse des lectures de ma fille en Terminale L par rapport à ce que j'ingurgitais en 1972! Je suis une génération "Lagarde et Michard".
J'ai oublié d'écrire qu'on m'a aussi reproché de faire étudier des classiques de la littérature plutôt que des oeuvres contemporaines pour la jeunesse (tu sais, ces trucs écrits au présent par des écrivains totalement inconnus en dehors du petit milieu de l'EN). Je fais partie de ces professeurs qui se sont battus et se battent encore presque quotidiennement pour que les élèves, ta fille entre autres, reçoivent un contenu littéraire un peu plus substantiel que l'Autobiographie d'une courgette, La Maison verte ou Inspecteur Toutou. Je suppose que tu es aussi heureux que ta fille ait eu (?) un enseignement grammatical suffisamment solide pour distinguer d'un seul coup d'oeil un nom, un verbe, un adjectif, et ne soit pas complètement perdue quand il s'agit de choisir entre a et à, ou vendes et vendent. Et sache bien qu'aujourd'hui, ces choix sont possibles pour un professeur de Lettres, mais à condition qu'il soit quelque peu "suffisant", en tout cas suffisamment ferme dans ses convictions pour ne pas céder aux pressions des IPR ni de tous ces grands pédagogues qui nous expliquent que la grammaire, ça n'a aucun intérêt, que l'orthographe, finalement, c'est arbitraire et que ce serait bien d'arrêter de tyranniser les mômes avec ça, et que Balzac, ça va deux minutes mais qu'il serait temps d'entrer dans le XXIe siècle.
- coindeparadisGuide spirituel
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Ne t'excuse jamais d'être ce que tu es. Gandhi
- trompettemarineMonarque
karaoke a écrit:Zappons a écrit:V.Marchais a écrit:Certains, et pas si peu nombreux, ont essayé.
Ils ont été jugés coupables de faire de la grammaire, de vraies leçons de grammaire, je veux dire, quand on était censé de contenter de remarques erratiques au fil des textes (j'exagère à peine). c'était le grand Dogme de la Séquence décloisonnée.
J'ai un rapport d'inspection qui me reproche noir sur blanc de faire une leçon de grammaire (mais lors de l'entretien, mon IPR m'a aussi reproché de "bourrer le crâne" des élèves avec du vocabulaire, et autres choses du même acabit).
C'est seulement depuis 2009 que la leçon de grammaire est à nouveau préconisée et le vocabulaire rentré en grâce. Mais je gage qu'il restera peu de ce maigres acquis dans les nouveaux programmes qui nous arrivent.
Il est quand même proprement HALLUCINANT de se voir reprocher par la hiérarchie, dans un rapport écrit, quelque chose qui est considéré comme une faute professionnelle et qui est ensuite préconisé quelques années plus tard. Surtout que ce reproche est assorti d'une "sanction" (un ralentissement de l'augmentation de la note pédagogique, donc une sanction financière).
Comment voulez-vous que nous ayons foi dans notre métier, après ?
Mais À QUEL MOMENT va-t-on enfin se décider à se rebeller tous ensemble contre l'évolution absolument toxique de ce métier, depuis ces dernières années ? Faire du bruit, partout. Dire que maintenant STOP, on n'en peut plus.
Si cela n'arrive pas (et apparemment ça ne semble pas parti pour), personnellement je sais que je regarderai ce que je peux faire pour l'évolution de ma carrière pour quitter le navire avant que le naufrage ne soit complet.
Je suppose que l'IPR-IA a détecté uneinsuffisancesuffisance professionnelle .
Mais je te soutiens pour les leçons de grammaire et les dictées qui devraient être effectuées chaque semaine depuis le CP (dictées de mots/phrases simples) jusqu'en 3ème (texte de Prosper Mérimée par exemple).
Personne n'empêche nos collègues qui s'insurgent ici de devenir inspecteurs pour faire bouger le système qui a en effet besoin de fortes convictions.
La difficulté est qu'il s'agit d'un concours sur dossier et donc quasiment de la cooptation parfois.
- ProvenceEnchanteur
Malgré le smiley, l'humour (?) de cette remarque m'échappe.karaoke a écrit:
Je suppose que l'IPR-IA a détecté uneinsuffisancesuffisance professionnelle .
Les collègues qui s'insurgent ne se contentent pas de s'insurger; ils agissent aussi: ils font cours selon leurs convictions, malgré les éventuels reproches des IPR. Certains d'entre eux publient des analyses riches et documentées. D'autres encore conçoivent des manuels bien utiles à leurs collègues. C'est le cas de Véronique dont le travail en la matière est remarquable. Fournir aux collègues qui en ont besoin un support facilitant la préparation des cours et valorisant l'idée d'une progression grammaticale construite, c'est faire concrètement bouger les choses, sur le terrain.Personne n'empêche nos collègues qui s'insurgent ici de devenir inspecteurs pour faire bouger le système qui a en effet besoin de fortes convictions.
- DesolationRowEmpereur
V.Marchais a écrit:karaoke a écrit:V.Marchais a écrit:Certains, et pas si peu nombreux, ont essayé.
Ils ont été jugés coupables de faire de la grammaire, de vraies leçons de grammaire, je veux dire, quand on était censé de contenter de remarques erratiques au fil des textes (j'exagère à peine). c'était le grand Dogme de la Séquence décloisonnée.
J'ai un rapport d'inspection qui me reproche noir sur blanc de faire une leçon de grammaire (mais lors de l'entretien, mon IPR m'a aussi reproché de "bourrer le crâne" des élèves avec du vocabulaire, et autres choses du même acabit).
C'est seulement depuis 2009 que la leçon de grammaire est à nouveau préconisée et le vocabulaire rentré en grâce. Mais je gage qu'il restera peu de ce maigres acquis dans les nouveaux programmes qui nous arrivent.
Je suppose que l'IPR-IA a détecté uneinsuffisancesuffisance professionnelle .
.
Eh bien dis donc, entre les arguments d'autorité douteux et les attaques ad hominem gratuites, on peut dire que la discussion est enrichissante !
Je vais tout de même te dire une chose, Karaoke. Tu écris ceci :karaoke a écrit: j'ai été déçu par la faiblesse des lectures de ma fille en Terminale L par rapport à ce que j'ingurgitais en 1972! Je suis une génération "Lagarde et Michard".
J'ai oublié d'écrire qu'on m'a aussi reproché de faire étudier des classiques de la littérature plutôt que des oeuvres contemporaines pour la jeunesse (tu sais, ces trucs écrits au présent par des écrivains totalement inconnus en dehors du petit milieu de l'EN). Je fais partie de ces professeurs qui se sont battus et se battent encore presque quotidiennement pour que les élèves, ta fille entre autres, reçoivent un contenu littéraire un peu plus substantiel que l'Autobiographie d'une courgette, La Maison verte ou Inspecteur Toutou. Je suppose que tu es aussi heureux que ta fille ait eu (?) un enseignement grammatical suffisamment solide pour distinguer d'un seul coup d'oeil un nom, un verbe, un adjectif, et ne soit pas complètement perdue quand il s'agit de choisir entre a et à, ou vendes et vendent. Et sache bien qu'aujourd'hui, ces choix sont possibles pour un professeur de Lettres, mais à condition qu'il soit quelque peu "suffisant", en tout cas suffisamment ferme dans ses convictions pour ne pas céder aux pressions des IPR ni de tous ces grands pédagogues qui nous expliquent que la grammaire, ça n'a aucun intérêt, que l'orthographe, finalement, c'est arbitraire et que ce serait bien d'arrêter de tyranniser les mômes avec ça, et que Balzac, ça va deux minutes mais qu'il serait temps d'entrer dans le XXIe siècle.
- V.MarchaisEmpereur
Merci Provence. :lol:
Ta contribution n'est pas à dédaigner non plus.
Ta contribution n'est pas à dédaigner non plus.
- MUTISExpert
karaoke a écrit:Zappons a écrit:V.Marchais a écrit:Certains, et pas si peu nombreux, ont essayé.
Ils ont été jugés coupables de faire de la grammaire, de vraies leçons de grammaire, je veux dire, quand on était censé de contenter de remarques erratiques au fil des textes (j'exagère à peine). c'était le grand Dogme de la Séquence décloisonnée.
J'ai un rapport d'inspection qui me reproche noir sur blanc de faire une leçon de grammaire (mais lors de l'entretien, mon IPR m'a aussi reproché de "bourrer le crâne" des élèves avec du vocabulaire, et autres choses du même acabit).
C'est seulement depuis 2009 que la leçon de grammaire est à nouveau préconisée et le vocabulaire rentré en grâce. Mais je gage qu'il restera peu de ce maigres acquis dans les nouveaux programmes qui nous arrivent.
Il est quand même proprement HALLUCINANT de se voir reprocher par la hiérarchie, dans un rapport écrit, quelque chose qui est considéré comme une faute professionnelle et qui est ensuite préconisé quelques années plus tard. Surtout que ce reproche est assorti d'une "sanction" (un ralentissement de l'augmentation de la note pédagogique, donc une sanction financière).
Comment voulez-vous que nous ayons foi dans notre métier, après ?
Mais À QUEL MOMENT va-t-on enfin se décider à se rebeller tous ensemble contre l'évolution absolument toxique de ce métier, depuis ces dernières années ? Faire du bruit, partout. Dire que maintenant STOP, on n'en peut plus.
Si cela n'arrive pas (et apparemment ça ne semble pas parti pour), personnellement je sais que je regarderai ce que je peux faire pour l'évolution de ma carrière pour quitter le navire avant que le naufrage ne soit complet.
Je suppose que l'IPR-IA a détecté uneinsuffisancesuffisance professionnelle .
Mais je te soutiens pour les leçons de grammaire et les dictées qui devraient être effectuées chaque semaine depuis le CP (dictées de mots/phrases simples) jusqu'en 3ème (texte de Prosper Mérimée par exemple).
Personne n'empêche nos collègues qui s'insurgent ici de devenir inspecteurs pour faire bouger le système qui a en effet besoin de fortes convictions.
On peut être un excellent professeur, critiquer des consignes ineptes (c'est le cas des professeurs de Lettres les plus lucides et les plus exigeants) et ne pas souhaiter devenir inspecteur... parce qu'on aime son métier et qu'on n'a pas envie de devenir le simple exécutant d'une orientation qu'on réprouve. Plutôt que de critiquer des gens comme Véronique Marchais (qui pourrait "former" pas mal d'inspecteurs et leur apprendre ce qu'est la pédagogie, la vraie), sois plus modeste et retourne à tes chansons, Karaoké.
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"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- V.MarchaisEmpereur
Gare, la garde rapprochée montre les griffes ! :lol:
En tout cas, merci aux collègues pour leur soutien.
En tout cas, merci aux collègues pour leur soutien.
- Luigi_BGrand Maître
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- CeladonDemi-dieu
Même si un enseignant du gabarit de V. veut devenir inspecteur, je doute qu'il soit admis dans le sérail. Devinez pourquoi.
- BalthamosDoyen
Et si on réformait l'inspection?
Je suis pour l'élection des inspecteurs pédagogiques par les enseignants de la discipline !!
Tous à Versailles !
Des brioches ou la mort !!
Je suis pour l'élection des inspecteurs pédagogiques par les enseignants de la discipline !!
Tous à Versailles !
Des brioches ou la mort !!
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- Spoiler:
- V.MarchaisEmpereur
Je précise à toutes fins utiles que je ne VEUX pas être inspectrice. :lol: Je me sens bien mieux en classe avec mes élèves.
- Spinoza1670Esprit éclairé
archeboc a écrit:
Un dernier point (qui n'enlève rien aux réponses précédentes). La question de savoir si le niveau monte ou baisse n'a pas grand sens. Plus important serait de savoir si le niveau monte suffisamment par rapport aux objectifs économique que nous nous fixons. Si nous souhaitons demeurer dans le peloton de tête des pays développés, il faudrait s'en donner les moyens.
Notre pays n'est pas en concurrence avec la France des années 1930 ni avec l'Égypte de la XIe dynastie, mais avec la Corée et la Chine des années 2020.
Ce qui est frappant, c'est que les objectifs que les politiques assignent à notre école (fabriquer du vivrensemble, sous les espèces de la mixité sociale et scolaire) sont totalement décorrélés des ambitions économiques qui voudraient fonder notre avantage compétitif sur notre matière grise.
Il est très dangereux de définir la qualité et la quantité de l'enseignement d'après les objectifs économiques.
Michéa a écrit:En septembre 1995, - sous l'égide de la fondation Gorbatchev - « cinq cents hommes politiques, leaders économiques et scientifiques de premier plan », constituant à leurs propres yeux l'élite du monde, se réunissent à l'Hôtel Fairmont de San Francisco pour confronter leurs vues sur le destin de la nouvelle civilisation. L'assemblée commence par reconnaître - comme une évidence qui ne mérite pas d'être discutée - que « dans le siècle à venir, deux-dixièmes de la population active suffiraient à maintenir l'activité de l'économie mondiale ». Sur des bases aussi franches, le principal problème politique que le système capitaliste va devoir affronter au cours des prochaines décennies peut donc être formulé dans toute sa rigueur : comment sera-il possible, pour l'élite mondiale, de maintenir la gouvernabilité des quatre-vingts pour cent d'humanité surnuméraire, dont l'inutilité a été programmée par la logique libérale ?
La solution qui, au terme du débat, s'imposa, comme la plus raisonnable, fut celle proposée par Zbigniew Brzezinski sous le nom de tittytainment. Par ce mot-valise, il s'agissait tout simplement de définir un « cocktail de divertissement abrutissant et d'alimentation suffisante permettant de maintenir de bonne humeur la population frustrée de la planète ». Cette analyse, cynique et méprisante, a évidemment l'avantage de définir, avec toute la clarté souhaitable, le cahier des charges que les élites mondiales assignent à l'école du XXIème siècle. C'est pourquoi il est possible, en se fondant sur elle, de déduire, avec un risque limité d'erreur, les formes a priori de toute réforme qui serait destinée à reconfigurer l'appareil éducatif selon les seuls intérêts politiques et financiers du Capital. Prêtons-nous un instant à ce jeu.
lire la suite de l'extrait...
Et cette logique de réduction des connaissances acquises à l'école à leur utilité présumée dans la société de demain ne date pas de 1995. Elle est au coeur des préconisations des l'OCDE pour les politiques éducatives nationales depuis les années 50.
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- coindeparadisGuide spirituel
Le texte de Michéa est effrayant de discernement...
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Ne t'excuse jamais d'être ce que tu es. Gandhi
- MUTISExpert
V.Marchais a écrit:Je précise à toutes fins utiles que je ne VEUX pas être inspectrice. :lol: Je me sens bien mieux en classe avec mes élèves.
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"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- ZapponsNiveau 7
Provence a écrit:Malgré le smiley, l'humour (?) de cette remarque m'échappe.karaoke a écrit:
Je suppose que l'IPR-IA a détecté uneinsuffisancesuffisance professionnelle .
Les collègues qui s'insurgent ne se contentent pas de s'insurger; ils agissent aussi: ils font cours selon leurs convictions, malgré les éventuels reproches des IPR. Certains d'entre eux publient des analyses riches et documentées. D'autres encore conçoivent des manuels bien utiles à leurs collègues. C'est le cas de Véronique dont le travail en la matière est remarquable. Fournir aux collègues qui en ont besoin un support facilitant la préparation des cours et valorisant l'idée d'une progression grammaticale construite, c'est faire concrètement bouger les choses, sur le terrain.Personne n'empêche nos collègues qui s'insurgent ici de devenir inspecteurs pour faire bouger le système qui a en effet besoin de fortes convictions.
Hélas ça semble ne pas être suffisant…
Il faut quelque chose de médiatique. Je rêve de voir au JT de 20 heures : la révolte des enseignants français. Une immense révolte nationale, sur plusieurs jours. Non pas contre les bas salaires etc.*, mais contre la destruction de l'éducation de nos enfants. Et ça, ça parle à tout le monde, contrairement à lorsqu'on se plaint de nos salaires ("ah, ces profs fonctionnaires qui se plaignent de leurs salaires").
*le reste viendra avec automatiquement : quand tout le pays sera au courant de l'état absolument déplorable dans lequel est l'école aujourd'hui, vraiment plus personne ne voudra se présenter aux concours, et là il faudra bien finir par revaloriser le métier, restaurer le respect du professeur, et ça passe aussi par des salaires décents.
- BalthazaardVénérable
"la révolte des enseignants français" crée donc ton propre syndicat et j'y adhère...de la part des officiels, il y aura toujours un double langage entre l'avis en salle des profs, souvent réaliste et désabusé et la ligne officielle, où finalement , on parle des bons côtés, on encourage les jeunes dans le métier...etc
Et comme un tel mouvement ne peut à mon avis partir que des syndicats, ce n'est pas demain la veille
Perso le dernier stagiaire que j'ai eu je l'ai aidé du mieux que j'ai pu mais à la fin , quand il a été titularisé, je lui ai dit "réfléchis, tu fais la c...ie de ta vie" , il ne m'a pas cru. La propagande officielle et l'image véhiculée du prof qui obtient des résultats car il est dévoué à son métier (alors que ceux pour qui ça ne marche pas doivent cela à leurs méthodes dépassées ) est très puissante
Et comme un tel mouvement ne peut à mon avis partir que des syndicats, ce n'est pas demain la veille
Perso le dernier stagiaire que j'ai eu je l'ai aidé du mieux que j'ai pu mais à la fin , quand il a été titularisé, je lui ai dit "réfléchis, tu fais la c...ie de ta vie" , il ne m'a pas cru. La propagande officielle et l'image véhiculée du prof qui obtient des résultats car il est dévoué à son métier (alors que ceux pour qui ça ne marche pas doivent cela à leurs méthodes dépassées ) est très puissante
- JPhMMDemi-dieu
Ils le sont tous.coindeparadis a écrit:Le texte de Michéa est effrayant de discernement...
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- coindeparadisGuide spirituel
Je fais le même rêve mais j'ai l'impression que les batailles idéologiques ne sont plus d'actualité au XXIème siècle. On est individualiste, on défend son petit territoire....Zappons a écrit:
Hélas ça semble ne pas être suffisant…
Il faut quelque chose de médiatique. Je rêve de voir au JT de 20 heures : la révolte des enseignants français. Une immense révolte nationale, sur plusieurs jours. Non pas contre les bas salaires etc.*, mais contre la destruction de l'éducation de nos enfants. Et ça, ça parle à tout le monde, contrairement à lorsqu'on se plaint de nos salaires ("ah, ces profs fonctionnaires qui se plaignent de leurs salaires").
*le reste viendra avec automatiquement : quand tout le pays sera au courant de l'état absolument déplorable dans lequel est l'école aujourd'hui, vraiment plus personne ne voudra se présenter aux concours, et là il faudra bien finir par revaloriser le métier, restaurer le respect du professeur, et ça passe aussi par des salaires décents.
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Ne t'excuse jamais d'être ce que tu es. Gandhi
- Luigi_BGrand Maître
Il y a une dernière bataille à perdre : celle de l'école.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- coindeparadisGuide spirituel
Si c'était la seule ... Mais il y a aussi celles du social, de la santé, de la formation pour adultes, de l'emploi ... Bref tout ce qui touche à l'humain et qui impactera finalement l'école ...
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- CarnyxNeoprof expérimenté
Attention à ne pas se faire bannir !JPhMM a écrit:Ils le sont tous.coindeparadis a écrit:Le texte de Michéa est effrayant de discernement...
Michéa n'est pas en odeur de sainteté par ici.
- Rue des écoles, mercredi 21 mai 15h - Le Nouveau socle avec Alain Boissinot et Jean-Michel Zakhartchouk
- Alain Boissinot : Quels scénarios pour décentraliser l'éducation ?
- Alain Boissinot claque la porte du Conseil Supérieur des Programmes !
- article d'Alain Boissinot qui plaide pour un continuum lycée-supérieur
- Arrêt sur Images : Alain Boissinot, Maryline Baumard, Arnaud Gonzague et Marc Le Bris
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