J'aime mon métier : Il est difficile et usant mais progressivement on prend vraiment son pied parfois !

Ce modeste petit post pour tous ceux qui doutent en cette année de stage. Je ne peux que vous conseiller de vous accrocher car vous vous êtes engagés dans un métier que je trouve toujours extra. Certes, je n'ai que 12 années de carrière mais j'apprends tous les jours avec les bambins et je suis souvent content de les voir arriver dans la salle de classe avec des sacs parfois plus gros qu'eux en 6e(je bosse dans un collège)... et minuscules en 3e...
Vos doutes sont permis et justifiés mais tenez bon !! Les premières années sont souvent les plus difficiles (surtout la 1ere et l'année suivante, celle de la mutation...) car on tâtonne beaucoup et on n'ose pas le dire par crainte de l'image renvoyée auprès des collègues. Franchement, l'avis mesquin de certains collègues : vous vous en foutez ! Prenez les avis qui peuvent vous servir et balancez les autres.
Sortez de votre coquille et prenez du temps pour vous : balades, ciné, musée, librairies... les copies pourront attendre un peu. Revoyez vos amis ou faites-vous un cercle d'amis (et pas que des profs hein !!!) !!
C'est un métier de terrain : plus on acquiert de l'expérience et plus on se sent à l'aise. De même, le regard porté sur les bambins évolue. On sait mieux anticiper, les comprendre, les prendre...
Au bout de 10 / 15 / 20 ... années d'expérience vous aurez toujours des doutes et des coups de blues : c'est normal !!!... mais les moments de joie, certes plus rares, en valent la chandelle !!!
Des claques (virtuelles) : vous vous en prendrez et c'est normal car on fait tous des erreurs et des conneries : ça fait partie des apprentissages... de la vie aussi !?
Les copies ??? Bien sur que c'est ch... mais bon, faut faire aussi cette partie du boulot alors on y go ! Et puis, rendre des copies avec vos encouragements aux bambins qui s'accrochent : ben ça fait du bien !
Je ne veux pas faire de la psychologie à 2 balles et donc je m'arrête là...

Serait-il possible que , dans ce topic, des collègues viennent aussi témoigner que ce métier vaut vraiment le coup ???(malgré toutes les galères)
=> Je pense que nos collègues stagiaires ont vraiment besoin d'entendre des choses positives sur notre métier. Le pourquoi nous continuons à le faire !!! Quand j'entends ou lis certains collègues, j'ai parfois l'impression qu'ils ne parlent que des aspects négatifs ce qui ne correspond pas au métier que nous exerçons.

Je sais je sais, je reste et je resterai un éternel candide... ben franchement, j'm'en tape !

Merci pour ce message.

Merci pour ce fil Hérodoute. Je vais le suivre avec attention.

Hérodoute a écrit:Serait-il possible que , dans ce topic, des collègues viennent aussi témoigner que ce métier vaut vraiment le coup ???(malgré toutes les galères)
=> Je pense que nos collègues stagiaires ont vraiment besoin d'entendre des choses positives sur notre métier. Le pourquoi nous continuons à le faire !!! Quand j'entends ou lis certains collègues, j'ai parfois l'impression qu'ils ne parlent que des aspects négatifs ce qui ne correspond pas au métier que nous exerçons.

Merci

Personnellement, je confirme que c'est un métier usant et fatiguant, qu'on se prend parfois en effet de sacrées claques morales, extérieurement ou intérieurement (quand on pense qu'on a merdé alors que c'était peut-être pas si mauvais que ça), le stress de la préparation quand on a pas d'idées ou avant chaque début de cours, le découragement quand les élèves ne travaillent pas et qu'on ne voit pas les progrès, les remises en question du genre "est-ce que c'est bien ma voie?" "est-ce que je m'y prends bien dans mes cours?" etc...
Mais je peux aussi confirmer que les côtés positifs sont très plaisants à vivre, le fait de constater que petit à petit les élèves s'améliorent alors que c'était très dur pour eux au début, les soutiens scolaires, les remerciements de certains élèves alors qu'on pensait être juste "un prof de passage dans leur vie", les aider à réussir leurs examens, leur apporter de la méthode, de la culture, et une capacité à réfléchir par eux-mêmes, bref les armer pour la vie à venir....
Bref c'est pas facile du tout d'être prof, y'a beaucoup d'obstacles, mais parfois ça peut être très gratifiant et encourageant pour nous inciter à persévérer dans notre travail et à nous dire que ce que nous faisons ne sert pas complètement à rien...

Ce que je trouve formidable, dans notre métier, c'est justement ce qu'on appelle la transmission: quand on se rend compte que tous ces élèves avec lesquels nous travaillons repartiront tous avec un petit quelque chose que nous leur avons appris, même minime, et qu'à la fin de chaque année, nous partons en vacances avec un petit peu de chacun d'entre eux... quel autre métier offre cette incroyable richesse humaine?

le 20 décembre, j'ai publié ça sur mon blog :

On entend souvent les profs râler, se plaindre... que celui qui n'a jamais soupiré en entendant que "Rose et Violet sont des couleurs complémentaires parce que ça va bien ensemble" me jette le premier crayon (de couleur évidemment) !



ça doit être quelque chose de profondément humain de se plaindre de ce qui ne va pas...

Mais en ce premier jour de vacances, je veux vous faire partager des jolis moments de cette dernière semaine de cours, parce que vendredi soir, je suis rentrée chez moi épuisée et ravie d'être en vacances, mais tout autant contente de mes élèves et de ce qu'ils ont fait ; alors que Dieu sait que la dernière semaine avant Noël est difficile.

*l'application et le soin apporté par J. (2e année CAP) pour faire son paper toy ... Il a écouté avec attention mes conseils (repasser doucement avec la pointe des ciseaux sur les arrêtes afin de réussir à faire un pli propre) et la satisfaction qu'il a eue en ayant réussi à faire quelque chose de chouette



* que D. (1ere bac pro) se soit souvenu d'une référence montrée en cours - et qu'il veuille travailler dessus pour un dossier de recherche ♥



*que G. (1e année CAP) ait travailler chez lui le soir pour rattraper son retard, "parce que quand même Madame, ça fait du bien de dessiner, ça me vide la tête"

[caption id="attachment_83" align="aligncenter" width="300"] (j'aime beaucoup le fait qu'il ait poussé le détail jusqu'à représenter son appareil dentaire )[/caption]

*que quand je dis à mes Secondes "laissez-libre cours à votre imagination", après les avoir bien contraints et guidés, ils me fassent des trucs surprenants avec des références inattendues :





Mes conditions de travail sont si difficiles, qu'aujourd'hui, je partage avec vous ces perles, ces jolis moments, ces instants qui font qu'on sait pourquoi on a choisi ce métier-là, qui est quand même, le plus beau métier du monde ♥

 

(et j'assume parfaitement le fait que le 2e jour de la rentrée, je me plaindrais à nouveau !)

c'est agréable de voir un post positif sur le métier de temps en temps, quelle bonne idée !

J'aime beaucoup mon métier moi aussi, et pourtant les débuts ont été rudes ! Mais j'aime être dans une classe, j'aime faire découvrir la littérature aux élèves ; même si bien sûr il y a des moments stressants et usants, il y a aussi plein de joies quotidiennes faites de petits riens (une réflexion rigolote d'élève, le sourire d'un élève qui a soudain compris ce qu'on essayait de lui expliquer, des moments d'émotion sur un texte, des moments de rire avec la classe...). Juste avant les vacances mes élèves devaient jouer une scène des Fourberies de Scapin ; pendant que je les emmenais en classe, ils récitaient leur texte pour s'entraîner et je me suis sentie très émue d'entendre ces mots de Molière résonner dans leurs bouches d'ados du XXIe siècle. Au moment de jouer la pièce, ils ont vraiment fait des choses bien, ils avaient amené des costumes, ils jouaient vraiment leurs personnages... Tout le monde riait dans la classe (y compris les AVS et moi).

Je suis tout à fait d'accord avec Hérodoute. Le métier est usant, il demande beaucoup d'énergie, c'est sûr. Je travaille surtout en lycée. C'est ma 20 ème année. Les avantages, à mon avis, sont : nous sommes assez libres sur notre pédagogie , nous pouvons changer, innover à notre guise, du moment que nous suivons les programmes, nous n'avons pas un patron derrière nous sans arrêt. Les élèves, à mon sens, nous apportent beaucoup, ils sentent les choses. Une année, il n'y a pas si longtemps, j'ai beaucoup de problèmes familiaux ( problèmes de santé de ma mère ), tous me disaient "Madame, vous n'êtes pas comme l'année dernière, que vous arrive-t-il ? Et moi à cette question, je ne pouvais m'empêcher de pleurer ( car je suis hyper sensible ).
Il est vrai que j'ai galéré à l'époque, j'ai mis plusieurs années à être titularisée, j'ai également eu envie d'arrêter car j'étais dans une situation précaire ( une année sur 3 établissements pour obtenir 21 h de cours alors que j'enseigne 2 matières ) mais j'aimerais dire qu'il faut s'accrocher.
Si ce message peut aider certains stagiaires alors j'ai fait dès ce matin, une bonne action

Merci, vraiment merci de penser à nous.
Bonne année 2015 pleines de rires et de réussites!

Super topic !
Bonne année à tous aussi.
Je n'aime pas mon métier. Avant, je l'aimais.
C'est beaucoup mieux ainsi. Ce n'est qu'un métier.
J'ai la satisfaction du travail bien fait et je me dis que mes élèves de seconde sont bien préparés pour la première.
Alors, je suis contente. C'est tout, mais ça me suffit largement.

Je suis prof en lycée depuis seulement trois ans. Je me sens à ma place dans une salle de classe, le contact avec les élèves passe plutôt bien, et j'ai même parfois la satisfaction d'avoir réussi à leur transmettre quelques trucs qui pourraient éventuellement les armer dans la vie. Quand je n'y parviens pas, c'est une source de motivation pour progresser. Bref, malgré quelques crispations passagères et sans doute inévitables, et malgré la fatigue nerveuse que cela engendre, j'ai beaucoup de plaisir à enseigner.

En revanche j'ai souvent aussi le sentiment de devoir exercer ce beau métier contre l'institution, ou malgré l'institution, et j'éprouve une rage grandissante contre les conditions de travail qui nous sont imposées, à nous et aux gamins. Un mépris croissant, aussi, pour les technocrates et leurs injonctions contradictoires. Un léger désespoir devant la perspective de rester 8 ou 10 ans TZR. En classe, j'arrive assez bien à faire abstraction de ce ressentiment. Une fois rentré chez moi, c'est une autre histoire.

merci pour ce message plein d'optimisme en ce début d'année

moi aussi j'aime mon métier et j'en retire souvent beaucoup de satisfaction et je persiste encore après 12 ans à penser que c'est un magnifique métier... mais on a tendance à l'oublier, noyé par le quotidien et les petits soucis...

Kolyma a écrit:Je suis prof en lycée depuis seulement trois ans. Je me sens à ma place dans une salle de classe, le contact avec les élèves passe plutôt bien, et j'ai même parfois la satisfaction d'avoir réussi à leur transmettre quelques trucs qui pourraient éventuellement les armer dans la vie. Quand je n'y parviens pas, c'est une source de motivation pour progresser. Bref, malgré quelques crispations passagères et sans doute inévitables, et malgré la fatigue nerveuse que cela engendre, j'ai beaucoup de plaisir à enseigner.

En revanche j'ai souvent aussi le sentiment de devoir exercer ce beau métier contre l'institution, ou malgré l'institution, et j'éprouve une rage grandissante contre les conditions de travail qui nous sont imposées, à nous et aux gamins. Un mépris croissant, aussi, pour les technocrates et leurs injonctions contradictoires. Un léger désespoir devant la perspective de rester 8 ou 10 ans TZR. En classe, j'arrive assez bien à faire abstraction de ce ressentiment. Une fois rentré chez moi, c'est une autre histoire.

Kolyma, je suis en collège mais ce que tu as écrit correspond tout à fait à ce que je ressens...

J'avoue que je suis mort de rire à chaque fois que je vois le titre du topic : ça fait très "profoliques anonymes"
Allez, on y croit!

Pour moi, c'est simple, je ne m'imagine pas faire autre chose. C'est excessivement passionnant.

kero a écrit:Pour moi, c'est simple, je ne m'imagine pas faire autre chose. C'est excessivement passionnant.

C'est dur d'être esclave.

thrasybule a écrit:

kero a écrit:Pour moi, c'est simple, je ne m'imagine pas faire autre chose. C'est excessivement passionnant.

C'est dur d'être esclave.

Avoir la possibilité de faire ce qui nous passionne, je n'appelle pas ça être esclave, mais être libre.

thrasybule a écrit:J'avoue que je suis mort de rire à chaque fois que je vois le titre du topic : ça fait très "profoliques anonymes"
Allez, on y croit!

"Ils sont bruyants, usants, malpolis, râleurs, 30 par classe, dyslexiquohyperactivochiants, hurlent quand je demande de travailler, jettent mes polys au sol et balancent leurs manuels dans le fleuve mais parfois, je ricane quand je me rends compte que je n'ai pas rempli mon cahier de textes depuis 2009, et que personne ne le sait" :diable:

:lol!:

J'avoue, et je ne le dirai plus, que la manière dont on galvaude et prostitue le mot de "passion" dans le "monde" des enseignants comme une sorte de slogan, me dégoûte.

leyade a écrit:

thrasybule a écrit:J'avoue que je suis mort de rire à chaque fois que je vois le titre du topic : ça fait très "profoliques anonymes"
Allez, on y croit!

"Ils sont bruyants, usants, malpolis, râleurs, 30 par classe, dyslexiquohyperactivochiants, hurlent quand je demande de travailler, jettent mes polys au sol et balancent leurs manuels dans le fleuve mais parfois, je ricane quand je me rends compte que je n'ai pas rempli mon cahier de textes depuis 2009, et que personne ne le sait"   :diable:

Tu es un "pas-belle" personne.

Et je le sais, ce qui fait ma force! :diable: